Construction d’économies féministes
La construction d’économies féministes a pour objet de créer un monde où l’air est respirable et l’eau buvable, où le travail est significatif et où nous bénéficions de soins pour nos communautés et nous-mêmes, où chacun-e peut jouir de son autonomie économique, sexuelle et politique.
Dans ce monde où nous vivons aujourd’hui, l’économie continue de s’appuyer sur le travail de soins non rémunéré et sous-évalué des femmes au service des autres. La poursuite de la “croissance” ne fait que développer l’extractivisme--un modèle de développement fondé sur l’extraction et l’exploitation massives des ressources naturelles, qui continue de détruire les populations et la planète tandis qu’elle concentre les richesses entre les mains des élites mondiales. Parallèlement, l’accès aux soins de santé, l’éducation, les salaires décents et la sécurité sociale sont réservés à une poignée de privilégiés. Ce modèle économique repose sur la suprématie blanche, le colonialisme et le patriarcat.
En adoptant la seule « approche pour l’autonomisation économiques des femmes», on ne fait guère qu’intégrer davantage les femmes dans ce système. Cela peut constituer un moyen temporaire de survie. Nous devons semer les graines d’un nouveau monde possible pendant que nous abattons les murs du monde existant.
Nous croyons en la capacité des mouvements féministes à créer de vastes alliances entre mouvements qui leur permettent d’oeuvrer pour le changement. En multipliant les propositions et visions féministes, nous cherchons à construire les nouveaux paradigmes d’économies plus justes.
Notre approche doit être interconnectée et intersectionnelle, car nous ne pourrons jouir d’aucune autonomie sexuelle et corporelle tant que chacun·e d’entre nous ne jouira pas de ses droits économique ni d’une autonomie financière. Nous voulons travailler avec celles et ceux qui s’opposent à la montée mondiale de la droite conservatrice et des fondamentalismes religieux et la contrent, car tant que nous n’aurons pas ébranlé les fondements même du système actuel, aucune économie ne saura être juste.
Nos Actions
Notre travail conteste le système de l’intérieur et met en évidence ses injustices fondamentales.
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Promouvoir des programmes féministes : Nous nous opposons au pouvoir des entreprises et à l’impunité concernant les violations des droits humains en travaillant avec des allié-e-s afin de nous assurer que les perspectives féministes, relatives aux droit des femmes et à la justice de genre sont intégrées dans les espaces politiques. A titre d’exemple, vous pouvez vous informer sur le futur instrument juridiquement contraignant concernant “les sociétés transnationales et autres entreprises en matière de droits humains” au Conseil des droits humains des Nations Unies.
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Mobiliser des actions solidaires : Nous oeuvrons à renforcer les liens qui existent entre les mouvements féministes et les mouvements en faveur de la justice fiscale, y compris à réclamer les ressources publiques perdues à cause de flux financiers illicites afin de garantir une justice de genre et sociale.
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Enrichir nos connaissances : Nous fournissons aux Défenseuses des droits humains (WHRD) des informations stratégiques qui s’avèrent vitales dans la lutte contre le pouvoir des entreprises et l’extractivisme. Nous contribuerons à développer une base de connaissances autour du financement local et mondial et les mécanismes d’investissements qui alimentent l’extractivisme.
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Créer et élargir les alternatives : Nous participons et mobilisons nos membres et nos mouvements à envisager des économies féministes et à partager nos savoirs, nos pratiques et nos programmes féministes en faveur d’une justice économique.
« La révolution corporative s’effondrera si nous refusons d’acheter ce qu’ils nous vendent: leurs idées, leurs versions de l’histoire, leurs guerres, leurs armes, leur notion d’inéluctabilité. Un autre monde est non seulement possible, mais il est aussi déjà en bonne voie. Quand tout est tranquille, je peux l’entendre respirer. » Arundhati Roy, War Talk.
Contenu lié
CFA 2023 - Submit application card - FR
Nous acceptons les candidatures dans toute la gamme des domaines thématiques et des intersections importantes pour les mouvements féministes et de justice de genre.
Pourrons-nous modifier les noms des intervenant·es et les détails des activités au cours de l’année 2024 ? L’envoi de la proposition a lieu presque un an avant la tenue de l’événement !
Oui, tout à fait. Le formulaire actuel vous demande d’énumérer les noms des personnes qui interviendront sur l’activité, même si elles ne sont pas encore confirmées. Nous comprenons bien que des changements peuvent se produire au cours de l’année.
Snippet - Intro WITM - FR
« Où est l’argent pour l’organisation des mouvements féministes? »
L'enquête est terminée ! Merci beaucoup !
Nous tenons à remercier chaleureusement tous les groupes, collectifs et organisations féministes du monde entier qui ont répondu à l'enquête WITM. Votre engagement et vos points de vue ont été inestimables et ils enrichiront grandement notre compréhension collective du ressourcement féministe à l'échelle mondiale.
Quel est l’objet de l’enquête WITM?
Le principal objectif de l’enquête WITM est de faire la lumière sur la situation financière de divers mouvements féministes, de défense des droits des femmes, pour la justice de genre, de défense des personnes LBTQI+ et des mouvements alliés dans le monde entier. Sur cette base, nous souhaitons démontrer l’importance d’orienter davantage de fonds, de meilleure qualité, et de transférer le pouvoir vers les mouvements féministes.
Aurai-je l’occasion de faire part de mon opinion sur des questions qui ne sont pas incluses dans l’enquête?
Oui, nous vous invitons à détailler des points importants pour vous en répondant à la ou aux questions ouvertes à la fin de l’enquête.
Snippet - WITM FAQ - FR
Foire aux questions - FAQ
Nadine Gordimer
Rahma Abdulkadir
Dorothy Musakanya Mapulanga
Rocío Mesino
Roberta Galler
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3. Créez votre sondage
Après avoir évalué la capacité et les objectifs de recherche de votre organisation, vous pourriez choisir entre autres méthodes de collecte de données, de mener une enquête pour vos recherches.
Dans cette section :
- Pourquoi réaliser un sondage ?
- Déterminez la population cible
1. Sondage en ligne
2. Sondage sur papier- Élaborez vos questions
1. Questions courtes et claires
2. Langage simple et universel
3. Questions « ouvertes » et « fermées »
4. Organisation logique
5. Moins de 20 minutes
6. Simple et intéressant- Testez et traduisez
1. Vos conseiller-ère-s
2. Rédaction et mise à l’essai
3. Traduction- Ciblez la population pertinente
1. Taille de l’échantillon
2. Niveau de participation
3. Bases de données et liste de contacts
Pourquoi réaliser un sondage ?
Un sondage constitue un excellent moyen de rassembler des informations sur chacune des organisations afin de capter les tendances collectives.
Par exemple, la taille du budget d’une organisation ne vous renseigne pas beaucoup sur une tendance de financements destinés aux droits des femmes. En revanche, si vous connaissez les budgets de 100 ou 1 000 organisations, vous pouvez commencer à tracer le portrait de la situation collective du financement à l’appui des droits des femmes.
Alors que vous élaborez votre sondage, gardez à l’esprit le cadre de référence de votre recherche établi dans la section précédente.
N’oubliez pas : Votre cadre vous aide à déterminer quels renseignements vous tentez d’obtenir avec votre sondage. Les données recueillies devraient vous permettre de réaliser vos objectifs, de répondre à vos questions principales et de créer vos produits finaux.
Déterminez la population que vous visez
C'est une étape importante : plus vous identifiez clairement la population que vous souhaitez sonder, plus vous pourrez affiner vos questions.
Selon vos objectifs de recherche, vous pourriez créer des sondages distincts auprès des organisations de droits des femmes, des baillerus de fonds et des donateurs. Vous pourriez également concentrer votre sondage sur les groupes de femmes et mener des interviews auprès des bailleurs de fonds et des donateurs, puisque la réalisation d’un sondage auprès de chaque population peut exiger des ressources considérables.
Il se peut que les questions posées aux groupes de femmes diffèrent de celles que vous posez aux bailleurs de fonds. Si vous prévoyez de sonder plus d’une population, nous vous invitons à adapter votre collecte de données en fonction de chacune d’entre elles.
Dans le même temps, certaines des questions principales posées à chaque population pourraient se chevaucher pour permettre une analyse comparative des réponses obtenues.
Sondage en ligne
Si vous pouvez atteindre votre population cible en ligne, il est utile et efficace d’élaborer un sondage en ligne.
Nous recommandons deux outils en ligne, qui proposent des versions gratuites :
- Survey Monkey
- Survey Gizmo (en anglais)
Survey Gizmo vous permet de convertir vos données en format accessible SPSS, un logiciel statistique utile dans le cadre d’une analyse avancée des données.
La-les personne-s chargée-s de l’analyse des données sera-seront la-les mieux placé-e-s pour déterminer quels sont les outils les plus appropriés à votre recherche en fonction des compétences du personnel et des plans d’analyse.
Pour faciliter l’accessibilité, considérez la possibilité de produire un formulaire en version PDF, que vous pourrez joindre à un courriel. Cela permettra aux organisations qui ont des connexions Internet sporadiques, ou à celles qui doivent payer son utilisation à la minute, de télécharger l’sondage et de la remplir hors ligne.
Sondage sur papier
Vous pourriez décider que l’approche en ligne n’est pas assez accessible ou inclusive pour la population visée.
Dans ce cas, vous devrez élaborer un sondage sur papier et des méthodes pour atteindre les populations qui ne sont pas « branchées » (par le truchement d’activités communautaires ou par la poste avec des enveloppes-réponses préaffranchies).
Élaborez vos questions
Facilitez la tâche de ceux et celles qui répondront à votre sondage.
1. Questions courtes et claires
Si les questions sèment la confusion ou exigent des réponses complexes, vous risquez de constater que les gens ne terminent pas le sondage ou encore qu’ils fournissent des réponses inutilisables pour votre analyse.
Veillez à ce que les questions ne demandent qu’un élément d’information à la fois.
Par exemple :
- Quel est le budget de votre organisation cette année ?
Réponse facile : la personne peut aisément trouver l’information pour son organisation et la question ne demande qu’un élément d’information. - Quel pourcentage de votre budget proviendra de sources probables de financement pour votre organisation, mais qui ne sont pas encore confirmées ?
Question qui prête à confusion et réponse difficile : vous demandez une liste de sources de financement non confirmées ou un pourcentage du financement qui est probable mais non confirmé ?
Ces renseignements sont difficiles à obtenir : la personne devra calculer les pourcentages qu’elle n’a peut-être pas sous la main, augmentant ainsi le risque qu’elle ne termine pas le sondage.
2. Langage simple et universel
Plusieurs mots ou acronymes qui vous sont familiers pourraient être totalement inconnus des personnes qui répondront à votre sondage, par exemple, « mobilisation des ressources », « ODD » ou « S&E ». Assurez-vous de choisir un langage plus universel pour formuler vos questions.
S’il vous faut employer le jargon, des phrases ou des mots que vos collègues connaissent bien, mais qui ne sont pas largement adoptés, fournissez une définition qui rendra votre sondage plus facile à comprendre.
Assurez-vous d’écrire en toutes lettres les acronymes que vous utilisez. Par exemple, si vous parlez de S&E, écrivez ou dites « Suivi et évaluation ».
3. Questions « ouvertes » et questions « fermées »
Questions fermées :
Une seule réponse est possible (comme « oui » ou « non » ou encore un nombre). Les personnes qui remplissent le sondage ne peuvent répondre en utilisant leurs propres termes et devront généralement choisir parmi des catégories prédéterminées que vous aurez créées, ou encore saisir un nombre précis. Les réponses aux questions fermées sont plus faciles à mesurer collectivement et elles sont fréquemment quantitatives.
Exemple d’une question fermée : Quel est le budget de votre organisation ?
Questions ouvertes :
Il s’agit de questions qualitatives, souvent descriptives. Les personnes répondent à ces questions en utilisant leurs propres termes. Ce sont des questions qui se prêtent mieux aux interviews qu’aux sondages.
Ces questions sont plus difficiles à analyser sur le plan collectif que ne le sont les questions fermées, particulièrement si votre échantillon est vaste. Cependant, si les questions ouvertes sont très précises, les réponses seront plus faciles à analyser.
Concevez Autant que possible vos questions de sondage de telle sorte que les personnes qui y répondront pourront faire leur choix à partir d’une liste d’options, plutôt que de poser des questions ouvertes. Vous gagnerez du temps sur le plan du nettoyage et de l’analyse des données.
Exemple d’une question ouverte : Cette année, à quels défis particuliers avez-vous fait face en matière de levée de fonds ?
Familiarisez-vous avec les différents genres de questions
Il existe plusieurs manières de poser des questions ouvertes. En voici quelques exemples, que vous pouvez étudier pour déterminer le genre de questions qui correspond le mieux aux types de données que vous souhaitez recueillir :
- Les questions à choix multiples : la personne peut choisir une ou plusieurs options que vous présentez.
- Échelles de notation : la personne accorde une note sur une échelle que vous aurez prédéterminée.
Pour ce qui est de ce genre de questions, assurez-vous d’expliquer clairement ce que signifient les chiffres les plus élevés et les moins élevés de l’échelle. - Classement : la personne choisira et organisera un certain nombre de réponses que vous aurez prédéterminées.
En savoir plus sur les différents types de questions
4. Organisation logique
Si vous prévoyez de mener cette recherche à intervalles réguliers (par exemple, tous les deux ans), nous vous recommandons d’élaborer un sondage de base que vous pourrez répéter afin de suivre les tendances au fil du temps.
Ensemble 1 : Questions de présélection
Cette présélection permet d’identifier les personnes pouvant répondre au sondage.
Les sondages en ligne que nous avons proposés vous permettent de mettre fin au sondage si la personne qui y répond ne satisfait pas à vos critères d’admissibilité. Au lieu de remplir le sondage, ces personnes seront dirigées vers une page où on les remercie de leur intérêt, tout en leur expliquant que ce sondage est destiné à un type différent de répondant-e-s.
Par exemple, il se peut que vous ne souhaitiez sonder que les groupes de droits des femmes d’un lieu particulier. Les questions de présélection peuvent déterminer le lieu où se trouve la personne et éviter que les gens qui sont autre part ne poursuivent le sondage.
Ensemble 2 : Questions standardisées de base sur la démographie
Ces questions recueillent des données propres à la personne qui répond, comme le nom et le lieu de l’organisation. Ces données peuvent chevaucher les réponses aux questions de présélection.
Si les ressources le permettent, vous pouvez stocker ces réponses dans une base de données et ne poser ces questions que la première année où une organisation participe à votre sondage.
Ainsi, lorsque vous répèterez le sondage ultérieurement, les organisations pourront remplir plus facilement et rapidement le formulaire, augmentant ainsi les chances qu’il soit complètement rempli.
Ensemble 3 : Questions standardisées et obligatoires sur le financement
Ces questions vous permettront de réaliser le suivi sur la durabilité des revenus et du financement. Si votre sondage est menée annuellement ou tous les deux ans, vous pourrez ainsi capter les tendances au fil du temps.
Ensemble 4 : Questions sur des enjeux particuliers
Ces questions tiennent compte du contexte actuel. Elles peuvent se référer aux changements survenus sur la scène politique ou économique. Elles peuvent être facultatives et liées au financement, portant notamment sur les attitudes à l’égard de la levée de fonds.
Par exemple, l'enquête mondiale WITM de l’AWID en 2011 posait des questions sur les nouvelles tendances en matière de financements que le secteur privé accordait aux « femmes et aux filles ».
5. Moins de 20 minutes
Les sondages les plus courts sont les meilleurs : votre sondage ne devrait pas dépasser 20 minutes afin de respecter l’emploi du temps des répondants-tes et de leur permettre d’y répondre complètement.
Il peut être tentant de poser une multitude de questions en espérant recueillir un grand nombre d’informations. Cependant, les sondages trop longs sont fatigants et risquent de lasser les personnes répondantes ou encore de les éloigner de votre organisation.
De plus, plus vous aurez de questions plus votre sondage sera laborieux à analyser.
6. Simple et intéressante
- Avant de commencer, informez les participants du temps qu’il leur faudra pour remplir le questionnaire.
- Précisez le genre d’informations dont ces personnes auront besoin pour le remplir afin qu’elles leur soient facilement accessibles (par exemple, si vous demandez des données financières, dites-le dès le départ pour que les personnes soient préparées).
- Demandez des renseignements que les organisations peuvent facilement se procurer et vous fournir : par exemple, les organisations pourraient avoir du mal, ou être dans l’impossibilité de vous fournir des renseignements financiers d’il y a 20 ans.
- Proposez des mesures incitatives pour convaincre la population ciblée de remplir le questionnaire, comme le tirage d’un prix.
Par exemple, dans le cadre de le sondage mondiale WITM de 2011, l’AWID a organisé un tirage dont le prix était un billet d’avion aller-retour pour participer au Forum de l’AWID.
Conseils généraux
- Demandez des détails budgétaires précis plutôt que d’offrir une échelle (selon notre expérience, les montants spécifiques sont plus utiles lors de l’analyse).
- Précisez la devise ! Si nécessaire, dans les réponses sur les aspects financiers, demandez à tout le monde de convertir leurs réponses dans la même devise ou demandez aux personnes qui répondent au sondage de préciser la devise qu’elles utilisent.
- Assurez-vous de recueillir assez de renseignements démographiques sur chaque organisation, afin de contextualiser les résultats et de nuancer les tendances dégagées.
Par exemple : Si vous analysez où est l’argent dans un pays particulier, il sera utile de savoir d’où provient chacune des organisations et/ ou à quel niveau (rural, urbain, local, national) elles évoluent. Cela permet de capter les tendances les plus importantes, comme la plus grande disponibilité des fonds pour les groupes urbains.
Testez et traduisez
1. Vos conseiller-ère-s
Le fait de mobiliser vos partenaires dès le départ vous permettra d’établir des relations plus approfondies et assurera une recherche plus inclusive et de meilleure qualité.
Ces personnes vous fourniront des commentaires sur la version préliminaire de votre sondage, piloteront les mises à l’essai et examineront l’analyse préliminaire des résultats de le sondage et d’autres collectes de données.
Ces conseiller-ère-s annonceront également le sondage à leurs publics lorsqu’elle sera prête à être lancée. Si vous prévoyez un sondage en plusieurs langues, assurez-vous de compter sur des partenaires qui parlent ces langues.
Si vous choisissez de collecter vos données à l’aide d’un sondage et d’interviews, les partenaires qui vous auront guidé dans la conception de votre sondage peuvent aussi être interviewé-e-s.
2. Version préliminaire et test
Lorsque la version préliminaire de votre sondage est terminée, testez-la auprès de vos partenaires avant de la présenter à votre population cible. Vous serez ainsi en mesure de détecter et d’ajuster les problèmes techniques ou les questions prêtant à confusion.
De plus, vous pourrez mesurer concrètement le temps nécessaire pour remplir le formulaire.
3. Traduction
Lorsque le sondage est achevé et qu’il a été testé dans votre langue maternelle, il peut être traduit.
Assurez-vous de tester les versions traduites de votre sondage. Dans un souci de clarté, certaines des personnes qui testeront le sondage devront la traduire dans leur langue maternelle.
Ciblez la population pertinente
1. Taille de l’échantillon
La taille de l’échantillon représente le nombre de personnes ayant rempli votre sondage.
Votre échantillon devrait refléter les caractéristiques de la population plus vaste que vous souhaitez analyser.
Par exemple : Imaginons que vous souhaitez analyser les millions de groupes de droits des femmes à Valyria, mais vous n’avez ni le temps ni les ressources pour sonder chaque groupe.
Vous pouvez à la place ne sonder que 500 groupes. Ces groupes seront l’échantillon représentatif de tous les groupes de femmes de la région.
Tailles d’échantillons recommandées
- 100 personnes participantes ou moins : tend à ne pas être fiable.
- 250 à 400 : générera des résultats relativement exacts.
- Plus de 400 : entièrement adéquat et permettra également une analyse précise des sous-groupes (par exemples, les groupes d’âge).
Bien qu’il ne soit pas nécessaire de déterminer la taille exacte de votre échantillon avant de lancer votre sondage, le fait de l’avoir estimé vous permettra de déterminer le moment où vous aurez atteint un nombre suffisant de répondant-e-s ou si vous devez prévoir un prolongement des dates de le sondage possible, si vous estimez que vous n’avez pas contacté assez de personnes.
2. Niveau de participation
Un élément qui est encore plus important que la taille de l’échantillon est le nombre de personnes de la population ciblée qui seront en mesure de participer à un sondage.
Si de larges portions ou d’importantes tranches de la population sont systématiquement exclues (soit en raison de la langue, de l’accessibilité, du moment, de problèmes de base de données, d’accès à l’Internet ou d’autres facteurs), il est impossible de mesurer précisément la fiabilité statistique des données de sondage.
Dans notre exemple : vous devez vous assurer que tous les groupes de femmes de Valyria ont eu l’occasion de participer à le sondage.
Si un segment des groupes de femmes de Valyria n’utilise par l’Internet, et que vous recrutez des participant-e-s uniquement à partir de méthodes en ligne, vous ignorez alors dans votre échantillon final une tranche considérable de la population ciblée. Par conséquent, votre échantillon n’est pas représentatif de tous les groupes de femmes de Valyria.
Vous ne pouvez tirer de conclusions exactes de vos données si des tranches de population sont exclues de votre échantillon. L’utilisation d’un échantillon représentatif, vous permettra d’éviter cette erreur.
3. Bases de données et liste de contacts
Pour connaître la composition des groupes de femmes dans votre région de recherche (région, population, etc.), il pourrait être utile d’examiner les bases de données.
- Certains pays pourraient avoir des bases de données sur tous les organismes sans but lucratif inscrits, ce qui vous permettra de connaître l’ensemble de votre population.
- Si les bases de données ne sont pas disponibles, vous pouvez générer votre propre liste de groupes de votre région d’intérêt. Commencez par les réseaux et les coalitions et demandez-leur de vous aiguiller vers d’autres groupes qui ne font pas partie de leurs membres.
C’est en connaissant la composition générale des groupes de femmes que vous avez l’intention de cibler que vous aurez une meilleure idée de l’allure que prendra votre échantillon : il devrait représenter une mini-version de la population d’ensemble.
Une fois que les personnes auront répondu au sondage, vous pourrez mesurer si la population que vous avez touchée (votre taille d’échantillon) correspond à la composition de l’ensemble de la population ciblée. Si ce n’est pas le cas, vous pourriez choisir de déployer des activités de sensibilisation auprès des tranches de population qui selon vous ont été exclues ou prolonger la période d’ouverture de votre sondage.
L’incertitude face à la représentativité de votre échantillon ne doit pas vous paralyser : faites tous les efforts pour étendre votre recherche le plus loin et le plus largement possible.
Étape précédente
Étape suivante
Temps estimé :
• 2 - 3 moisPersonnel requis :
• 1 personne (ou plus) chargée de la recherche • Traducteur(s)-trice(s), si vous voulez traduire votre sondage • 1 personne (ou plus) pour diffuser le sondage auprès des populations choisies • 1 personne (ou plus) chargée de l'analyse des donnéesRessources requises :
• Liste d’organisations, de donateurs et d’activistes agissant à titre consultatif • Un prix de récompense pour encourager les gens à répondre à votre sondage (optionnel) • Une marque de reconnaissance pour vos conseillers-ères (optionnel)Ressources disponibles :
• Survey Monkey ou Survey Gizmo (en anglais) • Exemple : Enquête mondiale WITMÉtape précédente
Étape suivante
4. Recueillez et analysez vos données
Êtes-vous prêts-tes ?
2021 : Le pouvoir féministe en action
En 2021, l’AWID, comme beaucoup d’autres organisations, a dû faire face aux répercussions de la pandémie mondiale en cours sur notre façon de travailler et notre rôle en ces temps particuliers. L’année nous a appris trois leçons essentielles sur la façon de traverser cette période en tant qu’organisation mondiale de soutien au mouvement féministe.
Téléchargez le rapport annuel 2021
Grâce au dialogue et aux échanges indispensables à son travail, l’AWID a mis en relation des milliers de personnes avec des féministes du monde entier.
Notre expérience en 2021 nous a permis de constater que l’AWID jouait un rôle important et quelque peu unique dans la création et le maintien d’une communauté féministe mondiale transcendant les identités et les thèmes.
Un cadre alternatif pour la gouvernance économique
Le contexte
La crise économique mondiale actuelle fournit la preuve évidente que les politiques économiques des trois dernières décennies n’ont pas fonctionné.
La dévastation que la crise a opéré sur les ménages les plus vulnérables dans les pays du Nord et du Sud nous rappelle que la formulation de politiques économiques et la réalisation des droits humains (économiques, sociaux, politiques, civils et culturels) ont été trop longtemps séparées l’une de l'autre. La politique économique et les droits humains ne doivent pas être des forces opposées, elles peuvent coexister en symbiose.
Les politiques macroéconomiques influencent le fonctionnement de l'économie dans son ensemble, elles façonnent la disponibilité et la distribution des ressources. Dans ce contexte, les politiques budgétaires et monétaires sont fondamentales.
Définition
-
La politique budgétaire se réfère à la fois aux recettes et aux dépenses publiques, et aux relations entre elles qui sont formulées dans le budget de l’État.
-
La politique monétaire regroupe les politiques sur les intérêts et les taux de change et la masse monétaire, ainsi que la réglementation du secteur financier.
-
Les politiques macroéconomiques sont mises en œuvre à l’aide d'instruments tels la fiscalité, les dépenses du gouvernement, et le contrôle entre la masse monétaire et le crédit.
Ces politiques affectent les taux d’intérêt et les taux de change qui ont une influence directe sur, entre autres choses, le niveau de l'emploi, l'accès à un crédit abordable et le marché du logement.
L'application d'un cadre de droits humains aux politiques macroéconomiques permet aux États de mieux se conformer à leur obligation de respecter, de protéger et de réaliser les droits économiques et sociaux. Les droits humains sont inscrits aux conventions internationales selon des normes universelles. Ces normes juridiques sont énoncées dans les traités des Nations Unies tels la Déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH), le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC).
L’Article 1 de la DUDH stipule que « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ».
Bien que la DUDH ait été rédigée il y a près de six décennies, sa pertinence est toujours de mise. La plupart des principes énoncés répondent aux problèmes auxquels les gens continuent d’être confrontés à l'échelle mondiale. Les questions concernant les châtiments inhumains (art. 5), la discrimination (art. 7), la propriété (art. 17), un salaire égal pour un travail égal (art. 23/2), et l'accès à l'éducation (art. 26/1) sont des questions pertinentes tant pour les pays au Sud et au Nord de l'équateur.
En particulier, les États ont l'obligation, en vertu du droit international, de respecter, de protéger et de réaliser les droits humains, y compris les droits économiques et sociaux des personnes relevant de leur compétence. Cet aspect est particulièrement pertinent aujourd'hui, compte tenu de la crise financière. Aux États-Unis, la réglementation est faussée en faveur de certains intérêts. Dans le contexte du changement social et économique actuel, l'incapacité des gouvernements à étendre leur rôle de surveillance est un échec cuisant face à l’obligation de protéger les droits humains.
Perspective féministe
Les États devraient respecter les principes clés des droits humains pour réaliser les droits économiques et sociaux. Certains de ces principes ont des implications potentiellement importantes pour la gouvernance des institutions financières et des marchés. Ces possibilités ont été sous explorées jusqu’à présent.
Les droits économiques et sociaux ont un ancrage institutionnel et juridique concret. Les traités internationaux, les déclarations mondiales, les conventions, et, dans un certain nombre de cas, les constitutions nationales ont intégré certains aspects des cadres de droits économiques et sociaux, ce qui a permis l’élaboration d’infrastructures institutionnelles au niveau du droit national et international.
Certaines personnes avancent que l’idée d’une justice mondiale n’est peut-être pas un exercice utile en raison des complexités institutionnelles en jeu. Toutefois, les institutions mondiales ont sans aucun doute des incidences sur la justice sociale, à la fois positives et négatives.
Il est utile de déterminer ce que ces éléments des cadres alternatifs impliquent pour la gouvernance économique, en particulier ceux qui sont soutenus par les institutions existantes. Le cadre des droits économiques et sociaux est un bon exemple concret : ce cadre évolue constamment et les discussions et les délibérations en cours sont nécessaires afin d'aborder les sections sous développées et les lacunes potentielles.
Pour en savoir plus sur cette proposition :
- How to Apply a Human Rights Framework to Macroeconomic Strategies (Comment appliquer un cadre des droits humains aux stratégies macroéconomiques), Centre pour le leadership mondial des femmes (CWGL).
Cette section est fondée sur le blog du CWGL intitulé Applying a Human Rights Framework to Macroeconomic Policies (L'application d'un cadre de droits humains aux politiques macroéconomiques, 2012).
Umyra Ahmad
Umyra Ahmad est une féministe malaisienne expérimentée en plaidoyer international et régional et en éducation aux droits humains. Au sein de l'AWID, elle travaille à la promotion des droits liés au genre et à la sexualité à l'ONU. Avant de nous rejoindre, elle était chargée de programme à IWRAW Asie-Pacifique, où elle a aidé des organisations de terrain régionales, nationales et locales à utiliser les mécanismes des organes conventionnels de l'ONU comme outils de redevabilité des États et d'accès à la justice. En Malaisie, elle travaille avec des collectifs queer et de réfugié·e·s, et soutient la coordination de diverses initiatives d'entraide.
Fonds d’accès du Forum de l’AWID
Nous aspirons à faire du Forum de l’AWID un réel rassemblement mondial, où participeront une gamme diverse de mouvements, de régions et de générations. Dans ce but, l’AWID mobilise des ressources pour un Fonds d’accès limité, qui soutiendra les coûts liés à la participation de certaines personnes au Forum.
Le 14ème Forum international de l’AWID se tiendra du 11 au 14 janvier 2020 à Taipei, à Taïwan.
Comment seront alloués les fonds ?
Pour ce Forum de l’AWID, il n’y aura pas de processus de candidature.
Les subventions du Fonds d’accès seront allouées par invitation uniquement, à :
- Deux personnes par activité sélectionnée pour le programme du Forum (choisies par les organisations, groupes ou individus en charge de l’activité)
- Des participant·e·s identifié·e·s comme appartenant aux Groupes cibles prioritaires du Forum et recommandé·e·s par les organisations, les réseaux et les groupes qui co-créent le Forum avec l’AWID. Ces groupes cibles sont ceux que nous considérons comme renforçant le pouvoir collectif de nos mouvements, ceux qui ne se concentrent pas sur les mouvements féministes conventionnels, et ceux dont nous aimerions honorer, célébrer et mettre en lumière les Réalités féministes. Ces groupes comprennent les :
- Féministes noires
- Féministes autochtones
- Féministes trans, non conformes de genre et intersexes
- Féministes porteuses de handicap
- Féministes travailleurs·ses du sexe et travailleurs·ses informel·le·s, dont les personnes migrantes
- Féministes touchées par la migration
- Femmes touchées par les politiques antidrogues
- Féministes des régions où aura lieu le Forum (particulièrement du Pacifique et de la Chine continentale)
En supplément, l’AWID financera la participation d’environ 100 personnes de la région d’accueil du Forum. Les membres des comités du Forum (Contenu et méthodologie, Accès et Accueil) ainsi que les membres du Groupe de travail des artistes recevront aussi un soutien du Fonds d'accès.
Que couvre le Fonds d’accès ?
Pour les participant·e·s sélectionné·e·s, le Fonds d’accès couvrira les coûts liés à leur :
- Vol
- Hébergement
- Visa
- Transport local à Taipei
- Assurance médicale pour le voyage
Le Fonds d’accès ne couvrira PAS leur :
- Frais d’inscription au Forum
- Transports depuis et jusqu’à l’aéroport de leur ville de départ
- Autres coûts additionnels
En dehors du Fonds d’accès, comment pourrais-je financer ma participation au Forum ?
Nous avons listé d’autres options pour financer votre participation au Forum de l’AWID sur cette page qui contient des idées de financement.
Leila Hessini
Leila est une dirigeante, défenseuse et conseillère féministe transnationale qui compte plus de 25 ans d'expérience dans la promotion des droits humains, de l'égalité des genres et de la santé et des droits sexuels et reproductifs, ainsi que de la justice au niveau local et mondial. Née en Algérie, Leila a fait ses études aux États-Unis, en France et au Maroc. Au cours de sa carrière professionnelle, elle a vécu et travaillé en Afrique, en Europe et aux États-Unis.
Elle a occupé le poste de vice-présidente des programmes au Fonds mondial pour les femmes (GFW) pendant plus de cinq ans, où elle a supervisé son octroi de subventions stratégiques, le renforcement des mouvements, le plaidoyer mondial et les collaborations philanthropiques. Au sein du GFW, elle a doublé le montant de ses subventions pour atteindre plus de 17 millions de dollars, a lancé son travail sur les mouvements et les crises féministes et axées sur le genre, a créé un programme pour les adolescentes dirigé par un conseil consultatif de filles et a dirigé son travail de plaidoyer philanthropique. Avant cela, elle a fait partie de l'équipe de direction d'Ipas de 2002 à 2016, où elle a publié de nombreux articles sur le droit à l'avortement et la justice, dirigé des actions de plaidoyer mondiales et établi des partenariats avec des groupes féministes travaillant sur l'autogestion, la mobilisation communautaire et la réduction de la stigmatisation autour de l'intégrité corporelle et des droits sexuels et reproductifs. Alors qu’elle était basée en Afrique du Nord, elle a cofondé une société de conseil féministe intersectionnelle, Strategic Analysis for Gender Equality (SAGE), qui travaillait sur les intersections entre l'économie, le genre et les droits sexuels et reproductifs, et a dirigé le travail national, régional et mondial sur le genre du bureau du Caire de la Fondation Ford pendant 5 ans.
Leila dispose d'une vaste expérience dans les domaines de l'éducation populaire, le plaidoyer, l'organisation à but non lucratif, le développement de conseils d'administration, la philanthropie et le suivi et l'évaluation. C'est une communicatrice compétente qui privilégie une approche intersectionnelle pour centrer et amplifier les voix et les expériences des personnes les plus marginalisées. Elle a reçu la bourse Op-ed Public Voices de la Fondation Ford et a été boursière Fulbright au Maroc. Ses publications couvrent un large éventail de sujets, notamment les approches féministes et décoloniales de la philanthropie, la promotion des droits humains des femmes dans les contextes majoritairement musulmans, les stratégies féministes visant à promouvoir la justice reproductive, la promotion du recours des femmes aux avortements autogérés et la lutte contre la stigmatisation et la discrimination.
Leila est actuellement coprésidente du conseil du Center for Constitutional Rights et membre du conseil de Highlander Research and Education. Elle fait également partie du conseil de responsabilité du Numun Feminist Technology Fund et du comité consultatif de la Plateforme des femmes défenseuses des droits humains d'Afrique. Elle a précédemment siégé aux conseils d'administration de SisterSong Women of Color Reproductive Justice Collective, du Réseau mondial des femmes pour les droits sur la reproduction, du Fonds mondial pour les femmes, du Safe Abortion Access Fund et du Reproductive Health Technologies Project. Elle a été élue trésorière et membre du comité exécutif du conseil d'administration de Prospera et a siégé au comité directeur du Fonds Fenomenal pendant quatre ans. Leila est titulaire d'une maîtrise en santé publique et d'une maîtrise en études sur la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, a étudié le droit islamique au Maroc et a poursuivi des études doctorales en sociologie en France. Elle a étudié l'arabe et l'allemand et parle couramment le français et l'anglais.