Ce rapport de recherche de l'Association pour les droits des femmes dans le développement étudie la relation entre les initiatives de développement, la croissance des fondamentalismes religieux et la situation des droits des femmes. Ce rapport est actuellement publié en anglais, les traductions vers le français et l’espagnol étant prévues plus tard dans l’année.
Les droits des femmes et les fondamentalismes religieux au cœur du développement
Le document aborde les lacunes du secteur du développement en termes de connaissance des fondamentalismes religieux et vise à améliorer la compréhension de la façon dont les fondamentalismes religieux entravent le développement et les droits des femmes en particulier. Il offre des recommandations aux acteurs-trices du développement quant aux manières d’éviter de renforcer les fondamentalismes par inadvertance et sur les stratégies pour les contrer.
En résumé:
Un problème planétaire pour les droits des femmes
Le document présente une image globale de la montée des fondamentalismes religieux. Il détaille les violations graves à l’encontre des droits humains, et ceux des femmes en particulier, légitimées par des fondamentalismes parrainés par les États ainsi que par des acteurs fondamentalistes non étatiques, tels que les milices, les organisations communautaires religieuses et les particuliers.
La restriction de l'autonomie physique des femmes est une caractéristique de l'idéologie fondamentaliste qui traverse les frontières religieuses, et qui est une des manières principales dont les idéologues fondamentalistes exercent leur pouvoir.
Les fondamentalismes religieux ont un coût particulièrement élevé pour les femmes et les filles. Le renforcement fondamentaliste de normes sociales patriarcales régressives conduit à la montée de la violence contre les femmes, les filles et les femmes défenseuses des droits humains.
Eléments-clé pour comprendre et affronter la situation
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Les fondamentalismes religieux gagnent du terrain au sein des collectivités, des systèmes politiques, des espaces internationaux, avec des effets dévastateurs pour les gens ordinaires et pour les femmes en particulier. Il est urgent d'agir.
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Les acteurs du développement sont en mesure de jouer un rôle important dans ce contexte. La capacité collective des acteurs du développement à reconnaître les fondamentalismes religieux et à les affronter de manière concertée est essentielle pour faire progresser la justice sociale, économique et de genre et les droits humains pour tous, dans un contexte de développement durable.
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Les corps des femmes sont les premiers ‘espaces’ à faire l’objet de contrôles par les fondamentalismes naissants ; Les acteurs du développement doivent donc tenir compte des analyses réalisées à ce sujet par les mouvements de femmes.
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Une réponse durable aux fondamentalismes religieux, centrée sur les droits des femmes, exige que l’on s’attaque aux facteurs structurels qui les renforcent, comme les politiques économiques néolibérales, le commerce des armes, la marginalisation politique et le rétrécissement des espaces démocratiques.
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Il est nécessaire de promouvoir une compréhension des notions de pouvoir et de privilège à partir de l’approche féministe intersectionnelle et d'appliquer cette approche aux questions de religion et de culture. Les acteurs du développement ont la possibilité de promouvoir des identités inclusives et positives afin de contrer la stigmatisation des “autres” telle qu’elle est favorisée par les fondamentalistes.
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En donnant la priorité à des partenaires progressistes dans le cadre de leurs activités, les acteurs du développement peuvent éviter d’octroyer des ressources ou de la légitimité aux fondamentalistes religieux.
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Les organisations de femmes ont de l’expertise sur le sujet et ont développé des stratégies pour lutter contre les fondamentalismes : Les acteurs du développement pourraient s’appuyer sur ces connaissances et s’engager à leurs côtés au sein de coalitions intersectorielles pour faciliter leur diffusion.