DOSSIER DU VENDREDI – Du 27 au 29 juin, 21 jeunes venant de différentes régions d’Asie Centrale, de l’Est et du Sud, du Pacifique, d’Afrique, d’Amérique du Nord, d’Europe, d’Amérique Latine et des Caraïbes possédant des expériences diverses se sont réunis à Hong Kong pour définir une stratégie visant le processus en cours aux Nations Unies pour le programme de développement pour l’après-2015.
Par Susan Tolmay
La réunion de trois jours, qui a été organisée par Youth Coalition for Sexual and Reproductive Rights (YCSRR) a essayé de répondre à certains défis que rencontrent les jeunes, en particulier ceux de l'hémisphère Sud, en participant à ce processus. L'AWID a parlé à Ivens Reis Reyner, un membre brésilien de la YCSRR et à Katie Lau, CIPD Coordinatrice de projet à l'International Planned Parenthood Federation (IPPF), pour en savoir plus sur la réunion et certaines des questions clés abordées.
AWID : Quelles sont les questions des jeunes, en particulier des jeunes femmes, considérées comme les principales priorités à être incluses au programme de développement pour l’après-2015 ?
Ivens Reis Reyner (IRR) : Avant la réunion nous avons réalisé un sondage parmi des jeunes dans le but d’identifier quelles sont les principales questions qu’ils/elles veulent voir traitées dans le nouveau programme de développement. Les questions qui sont ressorties et débattues à cette réunion ont été l’éducation (y compris l’éducation sexuelle intégrée), l’emploi, la santé (y compris la santé sexuelle et les droits liés à la reproduction), l’égalité de-s genre-s et les droits d’orientation sexuelle et d’identité de genre, et la paix et la sécurité.
Katie Lau (KL) : Les jeunes demandent accès aux services de santé sexuelle et reproductive. Nous devons supprimer les politiques formant des barrières à l’accès des jeunes aux services de santé sexuelle et reproductive, en particulier le consentement des parents et du conjoint. C’est le droit des jeunes de réaliser leur Les droits et la santé en matière de sexualité et de reproduction, et d’assurer une vie en santé. Dans de nombreux pays à travers le monde les services de santé sexuelle et reproductive sont conçus pour les gens qui sont mariés ou âgés de plus de 18 ans. Cependant, les jeunes ont des relations sexuelles ; les jeunes femmes sont mariées plus tard que les générations précédentes mais l’âge d’initiation sexuelle n’a pas changé grand-chose. Cela signifie qu’il y a plus de relations sexuelles avant le mariage et les jeunes ont besoin d’accéder aux services et aux informations leur permettant des pratiques sexuelles sans risques. Ces barrières empêchent les jeunes de se protéger des maladies sexuellement transmissibles et/ou des grossesses non désirées, ce qui peut avoir des effets dévastateurs sur leurs vies, par exemple des jeunes filles qui tombent enceintes risquent de se voir exclues de son école et par conséquence elles seront limitées dans leur avenir éducationnel, leur emploi et leur perspective économique.
AWID : Il y a eu beaucoup de plaidoyer pour un objectif autonome sur le genre, et pour que le genre soit intégré dans l'ensemble des objectifs ; sentez-vous que les questions clé des jeunes femmes et des jeunes hommes sont abordées dans les ODD actuels, y-avait-il quelque discussion autour d'un objectif spécifique sur la jeunesse ?
KL : En comparaison avec le genre, la jeunesse ne figure pas ou n’avait pas été intégrée dans les Objectifs de Développement Durable (ODD) à l’exception de quelques mentions dans « l’Education ». Par exemple, la santé de la jeunesse n’est pas évoquée du tout. Cependant, le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), qui a initialement fait des demandes au sujet d’un objectif spécifique sur la jeuneuse, est resté en silence.
La Fédération Internationale pour la Planification Familiale (IPPF) a centré ses efforts sur un objectif spécifique relatif au genre et des donnés ventilés par âge puisqu’il devrai montrer le besoin et l’impact des politiques et des programmes pour la jeunesse. Nous devons aussi commencer à collecter des données sur les gens âgées entre 10 et 14, parce que actuellement nous ne connaissons pas leur statut dans les politiques et les programmes. Nous devons aussi continuer le plaidoyer pour les priorités de la jeunesse qui ont été articulées maintes fois au Forum mondial de la jeunesse à Bali, par le Major Group for Children and Youth et la Conférence mondiale de la jeunesse, incluant une participation significative de la jeuneuse dans tous les niveaux de la politique, de la programmation et du contrôle.
IRR : Je ne vois pas que le genre ait été intégré dans le brouillon des ODDs comme il aurait dû l’être. Encore, l’objectif de l’égalité des genres n’est pas clair sur quoi est assuré pour l’autonomisation des femmes, et il manque d’objectifs spécifiques à atteindre vers 2030. Concernant la jeunesse, un objectif spécifique a été découragé par de nombreux gouvernements, mais au moins les questions des jeunes devraient être intégrées dans l’ensemble du document. Cependant, si vous regardez comment ont été traitées les questions des jeunes vous pouvez voir que seulement l’emploi est considéré dans une perspective économique, i.e. comment allons-nous donner des emplois aux jeunes afin qu'ils puissent contribuer à l'économie, mais vous ne trouvez pas de questions des jeunes abordées sous la perspective des droits humains et tout le document est faible du point de vue des droits humains qui est demandé par la société civile.
AWID : Est-ce que les jeunes, et les jeunes femmes en particulier, sont-ils/elles mentionné-e-s dans le document actuel sur les ODDs ?
KL : L’autonomisation des filles est mentionnée sous l’objectif de l’ « égalité de genre » et il y a des appels pour éliminer les mariages forcés et prématurés entre enfants. Cependant, au-delà de les priorités des jeunes ils/elles ne sont pas considéré-e-s dans l’actuel document du ODD, sauf dans « l’Education ». Les propositions du Major Group for Children and Youth ont été essentiellement ignorées comme dimension.
IRR : La jeunesse est principalement mentionnée par rapport à l’éducation et l’emploi en raison de qu’ils sont les plus évidents, mais les questions d’autonomisation et de renforcement de pouvoir des jeunes femmes sont perdues. Alors que l’objectif parle d’autonomisation, il manque d’indicateurs et tel est le cas pour tout le document.
AWID : Comment avez-vous vous engager dans le processus de négociation du ODD ? Et actuellement, comment vous engagez vous ?
IRR : La participation de la jeunesse dans le processus du ODD a été essentiellement conduite par les organisations dans le Nord global en raison de qu’elles ont de meilleures ressources et accès. D’autre coté, les jeunes du Sud global, spécialement les jeunes femmes, confrontent des défis pour assister et participer dans ces espaces. Le manque d’une participation substantive des mouvements des jeunes du Sud est très évident, de manière que la réunion a été une façon de faire participer des jeunes qui n’ont pas eu des opportunités pour une telle participation, de s’impliquer et de contribuer. L’idée a été d’avoir une diversité de perspectives dans le but d’acquérir une perspective plus accentuée.
Á la réunion nous avons convenu sur trois actions immédiates visant l’Assemblée Générale des Nations Unis(AG) en septembre 2014 de telle sorte que nous continuons à travailler ensemble et à collaborer : 1) Nous sommes en train de préparer un langage adapté à nos priorités et des révisions sur le document visant les négociations dans la AG ; 2) Nous sommes en train de développer une stratégie commune adapté aux jeunes pour savoir comment les jeunes puissent s’impliquer dans les négociations et 3) nous sommes en train de planifier une évènement parallèle en marge de l’AG dans le but de parler sur les questions déjà discutées dans notre rencontre et que nous pouvons lever dans l’AG. Finalement nous développerons une stratégie d’ici á l’AG 2015.
KL : L’IPPF a été impliquée dans le processus des négociations du ODD par le moyen du Groupe de travail ouvert aux Major Group et le plaidoyer á niveau national avec les gouvernements par le moyen de ses Associations Membres dans le but d’assurer l’appui gouvernemental pour les droits et la santé en matière de sexualité et de reproduction. L’ OWG a réussi en étant un processus participatif par le biais de l’implication des organisations de la société civile (OSC) et d’autres intervenants principalement par le moyen des Major Group. Cependant, le processus a été difficile à suivre comme plusieurs processus aux Nations Unies. Seulement demeurer au courant des développements et les contributions est un travail à temps plein très difficile, ce qui signifie que de nombreuses organisations de la société civile trouvent plus difficile s’engager véritablement dans l’OWG – ce qui est un problème particulier pour les groups marginalisés comme les organisations conduites par jeunes et ceux qui prônent de manière volontaire.
AWID : Quels sont des défis sur la route jusqu'en 2015 ?
IRR : Il y a un certains, les changements dans les processus des Nations Unies et la possibilité d'être capable d'adapter et de réagir rapidement, c’est le premier. En outre, l'opposition à nos issues a été très stratégique et forte, et l'environnement, de promouvoir la croissance économique par rapport à la protection et la promotion des droits humains est très problématique et difficile. D'un point de vue de jeunes, le manque de ressources pour la participation des jeunes est un grand défi et davantage des jeunes femmes du Sud global devraient être impliquées.
J'aimerais voir plus d'interconnexion entre les mouvements des jeunes, des femmes et d'autres mouvements. Nous faisons beaucoup de travail dans l'ensemble de mouvements, nous avons une bonne dynamique et elle offre une bonne occasion pour nous impliquer davantage. Le travail ensemble est une manière très stratégique pour surmonter certains de ces défis.
KL : Le processus après-2015 est assez intimidant et écrasante. Il y a autant de processus parallèles et espaces de s'engager où il peut être un défi à participer de façon significative. Souvent, le processus n'est pas transparent, et on ne sait pas dès le début comment la société civil a la possibilité de contribuer, et lorsque cette information est faite clairement la société civile n'a pas de temps à s’organiser pour assister aux réunions, en raison du voyage et notamment les visas. C'est encore aggravé pour les organisations nationales de la société civile qui ont souvent moins de ressources pour cet engagement. On a besoin de renforcer des capacités pour soutenir le rôle de défenseur-e-s nationaux/nationales dans le processus après-2015. Étant donné que le processus après-2015 a lieu aux niveaux national, régional et international nous assistons à une rupture entre la politique nationale et internationale, les priorités et les réalités sont diverses. Cela peut être un défi dans le but d'assurer que le processus après-2015 remet un changement transformatif dans l'éradication de la pauvreté et la garantie de la justice et l'égalité. Il faut s'assurer que le processus après-2015 garantie les mécanismes robustes de responsabilisation afin de que les gouvernements tiennent leurs engagements.
Traduit par César Marchesino