La crise du COVID-19 a mis à nu les profondes inégalités au sein des sociétés et entre celles-ci, inégalités résultant d'oppressions imbriquées antérieures à la crise. Les réponses à la pandémie ont démontré comment les fondamentalismes de marché, religieux et nationalistes se consolident et s'entremêlent pour étendre le pouvoir politique, social et économique et l'influence des acteurs et des entreprises anti-droits, au détriment des plus marginalisé.e.s.
8 de marzo 2017
À travers le monde, les acteurs anti-droits n'ont pas tardé à instrumentaliser la crise en :
- dé-priorisant les services de santé sexuelle et reproductive en tant que services non essentiels.
- réprimant la mobilisation et contestation des mouvements féministes et sociaux et adoptant des législations radicales pour interdire l'avortement.
- intensifiant le lobbying en faveur des politiques en faveur d'idéaux patriarcaux et hétéronormatifs de la cellule familiale.
- traitant de boucs émissaires des groupes marginalisés : personnes LGBTIQ, immigrant.e.s, racisé.e.s. et minorités ethniques et religieuses.
La pandémie de COVID-19 sert aussi de rappel sauvage que le modèle économique dominant nous fait défaut. Les réponses des gouvernements ont révélé que le statu quo place le profit au-dessus de la vie humaine - et en particulier la vie des femmes, de la classe pauvre/ouvrière, des handicapé.e.s et des peuples des pays du Sud. La production de vaccins - des biens publics planétaires - est rançonnée par les grandes sociétés pharmaceutiques avec l'aide de gouvernements économiquement puissants qui continuent de défendre les droits de propriété intellectuelle et d'entraver la production et la distribution de masse de vaccins pour toutes et tous.
Depuis le début de la pandémie, les mouvements féministes et de justice de genre ont articulé des principes et exigences clés pour les plans de relance socio-économique. Ceux-ci comprennent : l'investissement dans les infrastructures sociales et les systèmes de soins ; la reconnaissance et la protection des droits de celles et ceux qui effectuent du travail essentiel, y compris les travailleuses.eurs migrant.e.s et sans papiers ; la restructuration des marchés du travail et des chaînes d'approvisionnement pour abolir l'exploitation, les abus et la discrimination ; centrer les droits humains et la justice climatique dans les politique économique ; éviter l'austérité par tous les moyens, et plus encore. Ces principes et ces exigences doivent être écoutés.
Demandes aux États :
- arrêtez d'instrumentaliser le COVID-19 pour étouffer l'autonomie corporelle et justifier les violations des droits humains
- défendez les droits liés au genre et à la sexualité comme universels et inaliénables, indivisibles et interdépendants avec tous les autres droits
- impliquer les organisations féministes et de justice de genre locales, nationales et régionales et adhérer aux exigences politiques et aux besoins de relèvement socio-économique qu'elles mettent en avant, tels que le Manifeste pour une relance féministe
- ratifier C190 et C189 de l'OIT
- soutenir la renonciation aux ADPIC et éliminer les obstacles structurels posés par les régimes de droits de propriété intellectuelle, ainsi que les réglementations et sanctions injustes qu'ils imposent à l'accès aux médicaments, en particulier aux vaccins.
Demandes au Conseil des droits de l'homme :
- adopter une approche coordonnée pour mettre fin à la mobilisation contre les droits humains dans le système international des droits humains
- prioriser la participation concrète des mouvements féministes et de justice sociale et rétablir des mesures concrètes à cette fin.
Merci
Cette déclaration a été présentée par l'AWID lors de la journée annuelle de débat du Conseil des droits de l'homme sur les droits humains des femmes sur « Le respect de l’égalité des sexes pendant le relèvement après la pandémie de COVID-19. »