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10 moments mémorables pour l’AWID en 2017: Déployer nos réalités féministes II

4. Amplifier le travail des défenseuses des droits humains qui résistent aux industries extractives

Au mois d’avril, nous avons rencontré des membres de la Coalition internationale des défenseures des droits humains (WHRDIC) pour leur faire part de notre nouvelle étude sur les défenseuses des droits humains qui résistent aux industries extractives dans le monde entier.

Les consultations régionales menées au Mexique, aux Philippines et au Kenya ont révélé que les violences à l’égard des défenseuses dans les sphères publique et privée sont fortement liées et prennent racine dans l’extractivisme, un modèle de développement très agressif selon lequel la recherche de profits et d’investissements étrangers engendre de terribles souffrances humaines ainsi que la destruction de l’environnement.

En nous basant sur cette première étude, nous avons produit un nouveau guide pratique présentant des stratégies concrètes mises en place par les défenseuses pour résister au pouvoir des entreprises et préserver leurs peuples, leurs moyens de subsistance et leurs territoires contre l’extractivisme.

5. Collaborer avec des alliances féministes mondiales

 

Dans le cadre de l’Observatoire sur l’universalité des droits (OURs), un projet collaboratif multi-organisationnel qui vise à surveiller, analyser et partager des informations sur les initiatives qui utilisent des interprétations religieuses, culturelles ou traditionnelles à mauvais escient, dans le but de faire reculer les droits humains fondamentaux, nous avons publié le premier rapport sur les tendances en matière de droits humains à l’échelle mondiale et leur évolution entre 2015 et 2016.

Le rapport révèle que les groupes de pression anti-droits se multiplient dans le monde entier et s’appuient sur des alliances qui se renforcent entre régions, entre affiliations religieuses et entre problématiques à l’aide de nouvelles stratégies et d’arguments faussés, dans le but d’infiltrer les espaces multilatéraux de prise de décision.

Bien que le travail de ces acteur-trice-s ait déjà eu de nombreuses répercussions, notre collaboration avec l’OURs a contribué à sensibiliser et à renforcer l’action collective pour résister à ces tendances alarmantes.

Le Groupe de travail sur les industries extractives du Consortium Count Me In! (CMI!), une nouvelle collaboration rassemblant cinq fonds et organisations des droits des femmes, en partenariat avec WO=MEN (la plateforme néerlandaise sur le genre) et le ministère néerlandais des Affaires étrangères, a entamé un travail essentiel en matière recherche et de production de connaissances stratégiques pour les défenseuses et leurs mouvements.

Le Consortium CMI! rassemble des partenaires, leur expertise et leur expérience dans le but de créer et de renforcer un environnement sûr, inclusif et propice à la construction et au plaidoyer du mouvement féministe mondial.

Nous avons terminé l’année en rejoignant une coalition de réseaux internationaux, de syndicats, de groupes locaux anti-extractiviste et anti-nucléaire, d’universitaires spécialisé-e-s en économie féministe et alternative, de groupes de femmes migrantes, de groupes de défense de la terre, des territoires et des droits des autochtones et de groupes féministes à Buenos Aires pour une semaine d’action mondiale en réaction à la réunion ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce.

6. Lever le poing dans les espaces multilatéraux et sur le terrain

Nous savons que les décisions essentielles qui impactent la justice de genre au niveau mondial sont souvent prises dans les espaces multilatéraux. C’est pourquoi, au mois de mars, nous avons participé à la 61ème session de la Commission de la condition de la femme des Nations unies.

Les séances ont couvert des thématiques allant des inégalités économiques auxquelles les femmes sont confrontées dans le cadre de structures macro-économiques mondiales, de l’importance de la justice fiscale pour les droits des femmes, aux tendances anti-droits rétrogrades et à leurs acteur-trices, ainsi qu’aux manières de travailler ensemble des féministes pour réaffirmer et revendiquer l’universalité des droits.

Pour nous opposer à la menace croissance des extrémismes religieux dans le monde entier et à l’appropriation de la « culture » pour saper les droits des femmes, nous avons contribué au rapport de la Rapporteuse spéciale des Nations unies sur les droits culturels, incitant les États et les institutions multilatérales à s’opposer aux extrémismes en prenant appui sur les droits humains.

Plus tard dans l’année, nous avons pris part à la 35ème session du Conseil des droits de l’Homme à Genève où nous avons présenté des revendications féministes intersectionnelles.

Nous avons mis en avant l’importance d’une mobilisation féministe en faveur d’un traité onusien contraignant relatif aux sociétés transnationales et aux droits humains pour faire contrepoids aux campagnes patriarcales et hétéronormatives sur les « valeurs de la famille » et sur le relativisme culturel, et l’importance de soutenir des résolutions audacieuses sur les droits des femmes qui dénoncent le patriarcat et défendent l’autonomie corporelle.

7. Apprendre et partager

L’une des manières d’apprendre parmi les plus importantes est d’écouter les histoires des autres. Puisque nous ne pouvons pas tou-te-s nous retrouver dans un même lieu, nous nous retrouvons en ligne pour partager des informations et analyses de premier ordre.

En vue de la préparation de la 61ème Commission de la condition de la femme (CSW), nous avons rejoint le Réseau sur le genre et le développement (Gender & Development Network) et d’autres allié-e-s pour nous opposer à l’approche réductrice qui propose l’intégration des femmes dans des modèles économiques en place profondément injustes.

Nous avons examiné la notion de justice économique pour les femmes, élaboré des mesures visant à limiter le pouvoir des sociétés transnationales et réfléchi à la manière de sauvegarder les droits des travailleuses et des défenseuses des droits humains dans le contexte de la gouvernance mondiale et des économies informelles.

« L’heure n’est pas aux compromis. L’apaisement n’est pas ce dont nous avons besoin. Nous devons être inclusif-ve-s et flexibles, oui, mais nous ne devons avoir aucune forme de tolérance envers les violations des droits humains et le travail de sape à leur encontre».

En novembre, nous avons rassemblé près d’une centaine d’activistes, de défenseuses des droits humains, de responsables politiques et universitaires actifs et actives dans de nombreux domaines, dont le droit, le développement international, les droits des travailleur-euse-s, les droits sexuels et reproductifs et les droits des travailleur-euse-s du sexe afin de discuter (en anglais) de la montée généralisée des extrémismes et des manières de résister collectivement à leur progression.

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Category
Analyses
Region
Global
Source
AWID