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Plénière d'ouverture: l'énergie, le chant et les rituels féministes pour conjurer le mauvais sort

« Nous n’aimons pas les prisons mais nous n’avons pas peur d’elles. » - Yara Sallam, Égypte 

Le 13e Forum international de l'AWID a commencé jeudi avec une séance plénière inaugurale au rythme de la musique bahianaise, de chants et de danses pour honorer Oxum, orisha de l'hospitalité brésilienne et les présentations et questions inspirantes des intervenant-e-s invité-e-s à s’exprimer sur le thème  de « nos réalités actuelles. »

Les points communs en termes de préoccupations et de thématiques urgentes étaient frappants. Il est clair qu’il ne s’agit pas d’une simple coïncidence. Ces points communs sont le produit d'une forme féroce du capital mondial, le produit de structures patriarcales oppressives et sexistes. Le fait que l’un va de pair avec l'autre n’est pas une coïncidence non plus.


Ici, près de la capitale de l'État brésilien de Bahia, 1800 activistes féministes de 130 pays se sont réuni-e-s pour crier "Assez!", pour célébrer ensemble nos victoires, pour nous unir pour  résister aux conflits, pour renforcer la résilience à travers nos intersectionnalités et pour réclamer « Dehors Temer !» car cette bataille est notre bataille à tou-te-s.

 « Il n'y a pas de cause unique à notre lutte car nos vies ne sont pas dédiées à une cause unique », cette phrase d’Audre Lorde qui tombe à point nommé, a été reprise par Myrna Cunningham Kain du Forum international des femmes autochtones et présidente du Conseil d'administration de l'AWID. 

 « Aucun-e d’entre nous n’est libre si nous ne sommes pas tou-te-s libres » – une autre phrase exemplaire d'Emma Lazarus, citée par Myrna Cunningham Kain lors de son allocution d'ouverture – fait référence à l'interdépendance de nos luttes. 

Les crises auxquelles font face nos démocraties, les revers sévères en termes de respect des droits humains, le renforcement du pouvoir de groupes  fascistes et extrémistes et du pouvoir des entreprises nationales et transnationales, l'aggravation de la crise de l'environnement et les catastrophes naturelles font partie de la dure réalité, comme l’ont souligné les activistes invité-e-s à participer au débat animé par Sonia Correa, co-directrice du Sexuality Policy Watch et chercheure associée à l'Association brésilienne interdisciplinaire de lutte contre le sida (ABIA).

Les intervenant-e-s Yara Sallam d'Égypte, Azra Causevic de Bosnie-Herzégovine, Miriam Miranda du Honduras, Noelene Nabulivou des Fidji, Awino Okech du Kenya et Joe Wong du  Réseau Transgenre d’Asie-Pacifique, ont exposé les menaces aux droits et à la justice qui sont les points essentiels à l'ordre du jour des mouvements sociaux locaux et mondiaux.

Comment faire en sorte que notre activisme soit durable? Comment pouvons-nous prendre soin de nous-mêmes et trouver le moyen d'être et de se sentir bien alors que nous menons nos interminables batailles?  

Ces questions  figuraient parmi les interpellations récurrentes des intervenant-e-s : des décennies de luttes et au service des autres laissent des traces.  La seule manière pour pouvoir continuer est d’avancer sur un chemin qui intègre le souci de soi et le bien-être. 

Lydia Alpízar, la Directrice exécutive de l’AWID, a souligné les raisons pour lesquelles le Conseil d'administration de l'AWID a pris la décision politique de tenir cet événement international dans l'État brésilien de Bahia: c’est un lieu symbolique de la lutte des Noirs et la ville qui a le plus grand taux de population d’ascendance africaine en dehors de l'Afrique. Le thème du racisme a été positionné au cœur du programme du forum, comme une question à mettre au cœur de notre agenda féministe et sur celui de la société dans son ensemble.


Félicitations à l’AWID (saviez-vous que l’AWID aura 35 ans en 2017?), à ses membres et, pourquoi pas, aux avions, bateaux et autobus qui ont transporté cette vague de féministes si désireuses-eux de partager et de construire de manière collaborative. Un grand merci aussi à celles et ceux qui, dans nos vies personnelles, nous ont soutenu-e-s pour que nous puissions être présent-e-s au forum. 

Enfin, et ce n’est pas le moins important, merci au soleil de Bahia qui nous a illuminé-e-s et aidé-e-s à affronter ces réalités actuelles et à célébrer nos victoires.

Fora zika. Fora Temer. Fora injustice. (Dehors zika. Dehors Temer. A bas l’injustice)

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Analyses