Dans la première partie de notre récente série « Réflexions de nos membres avant le Forum de l’AWID », nous vous avons présenté cinq membres extraordinaires de l’AWID. Elles nous ont expliqué pourquoi elles attendaient le Forum avec impatience, comment elles-mêmes et leurs mouvements comptaient apporter leur contribution à la construction d’un pouvoir collectif pour les droits et la justice et en quoi le fait de se trouver à Bahia, au Brésil, en compagnie de milliers d’autres activistes devrait permettre de renforcer leurs divers projets.
Alors que le Forum se rapproche à grands pas, nous vous faisons part d’autres éléments de réflexion de cinq autres membres qui sont aussi impatientes que nous de prendre part à ce rassemblement, d’apprendre, de célébrer, d’imaginer et de créer ensemble un nouveau « moment historique».
Dans les lignes qui suivent, des visionnaires et activistes nous parlent de la persévérance, de la construction de la résilience, de la protection et de la reconnaissance des défenseuses des droits humains, de leur regard sur le futur et de la manière dont notre pouvoir collectif nous permettra d’affronter et d’assumer les luttes à venir.
Lisez également la 1ère partie : « L'enthousiasme monte ! »
Amal Mansour Metwally Elmohandes
Twitter: @Fajitos
«Ce qui m’enthousiasme, c’est de prendre part au PLUS GRAND rassemblement de féministes venu-e-s du monde entier, des activistes qui représenteront des mouvements et des organisations diverses et qui constitueront une palette extrêmement riche d’expériences et de stratégies innovantes de construction des mouvements.»
Je suis particulièrement impatiente de me rendre au pôle des défenseuses des droits humains et de rencontrer nombre d’entre elles pour en savoir plus sur les difficultés que leur imposent les acteurs tant étatiques que non étatiques, ainsi que sur les stratégies qu’elles élaborent pour demander aux institutions nationales et internationales d’assurer leur protection et pour faire valoir leur travail.
Notre organisation, Nazra for Feminist Studies travaille sur différents sujets, dont les droits des personnes qui ont survécu à un crime sexuel perpétré dans l’espace public et propose divers services en soutien à ces personnes. Nous plaidons également en faveur de leurs droits et documentons des cas de violations des droits des défenseuses des droits humains. Nous partagerons l’humble expérience que nous avons accumulée dans ces domaines ainsi que celle de la Coalition des défenseuses des droits humains de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), dont nous sommes membre. Nous espérons aussi pouvoir nous joindre aux appels internationaux à l’action et à la solidarité qui émergeront pendant le Forum sur les questions relatives aux défenseuses des droits humains et à la violence basée sur le genre. Prendre part au Forum et discuter avec nos sœurs féministes et défenseuses des droits humains sera pour nous l’occasion de recueillir des idées susceptibles de nous aider à élaborer les stratégies qui nous permettront de faire perdurer le mouvement féministe en Égypte, mais aussi d’en apprendre davantage sur les moyens d’assurer la survie de l’activisme et des actions féministes quand ils sont sévèrement réprimés et qu’ils deviennent la cible des acteurs étatiques. »
Amal est âgée de 36 ans. Elle est égyptienne et membre de Nazra for Feminist Studies. Elle « apprend à développer sa bonté intérieure et croit en l’égalité, au pouvoir de la musique, ainsi qu’en la capacité de guérison des animaux et de leurs instincts purs ».
Ruth Acheinegeh
«Ce forum m’intéresse tout particulièrement car il s’agit d’un univers fait de forces qui se rejoignent pour les droits des femmes et de la justice. Mais ce que j’attend avec le plus d’impatience, c’est le Forum des féminismes noirs, car il s’agit de la première occasion de ce type offerte aux femmes noires. Cette volonté de se retrouver toutes ensemble est ce qui me touche le plus.»
Nous espérons contribuer au Forum en nous impliquant dans des initiatives qui supposeront l’organisation d’actions concrètes dans notre pays natal, pour garantir la mise en œuvre de décisions que nous aurons prises ensemble. Autrement dit, d’organiser des actions fondées sur certaines des choses que j’aurai apprises des autres participant-e-s pendant le Forum, notamment sur les méthodes qui se sont révélées être efficaces dans leur pays ou leur ville, en espérant pouvoir les mettre en œuvre au Cameroun également. Cela renforcera mon travail dans la mesure où les questions relatives aux femmes handicapées deviendront plus visibles dans mon pays. J’espère constituer un réseau durable grâce auquel nous pourrons examiner les problèmes au niveau de la base et selon une approche “bottom-up” (approche ascendante). »
Ruth est âgée de 37 ans et milite pour les droits et la justice pour les femmes handicapées. Elle est la fondatrice de l’Association pour les femmes handicapées du Nord-Ouest. Dans un profil qui lui est consacré, Ruth a expliqué que ce qui la motive, « c’est l’esprit qui nous fait avancer et inspirer l’espoir d’une société inclusive et ouverte à beaucoup d’autres femmes handicapées, pas seulement au Cameroun mais partout dans le monde. ». Vous pouvez consulter son profil et accéder à une vidéo dans laquelle Ruth parle de son expérience de militante en faveur des femmes handicapées.
Lina Abirafeh
Twitter: @LinaAbirafeh, @IWSAW
« Les Forums de l’AWID sont une source d’inspiration et d’énergie. J’ai pris part à ceux qui ont été organisés en Thaïlande, en Afrique du Sud et en Turquie et je suis impatiente de me rendre au Brésil. Je me réjouis à l’idée d’entrer en contact avec des activistes, des universitaires, des responsables politiques et des praticien-ne-s, mais aussi avec des étudiant-e-s et des expert-e-s confirmé-e-s. L’AWID les rassemblent tous et toutes au sein d’un espace féministe puissant qui a pour vocation de faire franchir un cap au(x) mouvement(s), de créer des connexions et de renouveler notre engagement à la cause.
En tant que directrice de l' Institute for Women’s Studies in the Arab World (Institut d'études des femmes dans le monde arabe), je me réjouis également à l’idée de créer des collaborations et de construire des partenariats avec les membres de l’AWID qui travaillent dans (ou sur) la région arabe. Nous avons un long chemin à parcourir avant de pouvoir jouir de l’égalité de genre, des droits humains et de la justice sociale dans le monde arabe. Notre Institut repose sur les mêmes fondements que l’AWID – construire un pourvoir collectif pour les droits et la justice. Nous agissons en ce sens en occupant un espace unique au croisement du monde universitaire et de celui de l’activisme – une position stratégique à partir de laquelle nous pouvons progresser vers notre objectif. Notre Institut a déjà 43 ans ! Il a été le premier de ce type dans la région, une institution très progressiste à cette époque, et il l’est encore ! Dans la région, nous vivons actuellement un moment historique : nous devons mieux faire entendre notre voix et consolider notre action – faute de quoi nous risquons de repartir en arrière.
«Pour nous, le Forum de l’AWID tombe à point nommé – les défis que nous devons relever paraissent insurmontables, mais nous ne baissons pas les bras. Nous irons jusqu’au bout et nous comptons sur la vision et l’énergie de l’AWID pour nous faire aller de l’avant tout-e-s ensemble.»
Lina est une activiste féministe, devenue universitaire par accident. Auparavant, elle a été travailleuse humanitaire. Libano-palestinienne, elle est âgée de 41 ans et est actuellement la directrice de l’Institute for Women’s Studies (Institut d'études des femmes dans le monde arabe, site en anglais) de l’Université américano-libanaise.
Barlin Ali Muthow
«Pour moi le Forum représente une véritable chance de prendre part à un événement d’ampleur mondiale et aussi d’écouter et d’apprendre en compagnie de femmes du monde entier. »
Il s’agit d’une possibilité qui m’est offerte d’exprimer et d’améliorer mon estime de moi mais aussi mes compétences personnelles dans le domaine du plaidoyer et des questions relatives aux femmes. Nous souhaitons apporter notre contribution aux apprentissages sur les diverses difficultés auxquelles les jeunes femmes et les filles des communautés pastorales sont confrontées. Nous souhaitons partager et en apprendre davantage sur les activités entreprises et sur les divers enseignements tirés qui sont autant de références pour les autres organisations intéressées. Nous souhaitons aussi organiser dans notre pays des discussions inspirées de celles du Forum, notamment dans le domaine du plaidoyer pour les droits et la justice.
Grâce à notre présence au Forum, nous renforcerons nos compétences ainsi que le courage dont nous avons besoin pour représenter nos membres et plaider en faveur de nos droits. Par ailleurs, nous construirons des liens solides et nous familiariserons avec divers bailleurs de fonds, ce qui nous permettra non seulement de rendre possible des discussions plus approfondies et de créer des liens pour de futures collaborations de qualité. Nous nous trouverons alors en meilleure position pour transmettre ces acquis à nos nombreuses membres et leur donner l’espoir de pouvoir continuer la lutte dans le futur. »
Barlin Ali est une jeune kenyane de 24 ans. Elle est membre de la Pastoralist Girls Initiative, une organisation non gouvernementale locale/autochtone qui œuvre en faveur des communautés pastorales de la province kényane du Nord-Est.
Gabdibé GAB-HINGONNE
Twitter: @GABHINGONNEGabd / Facebook: Association- AEPF –Tchad
« Ce qui m’enthousiasme le plus dans le fait de participer au Forum de Bahia, au Brésil, c’est la possibilité de rencontrer d’autres femmes leaders et d’échanger sur nos expériences.
Ne dit-on pas que l’union fait la force …
Le Forum de l’AWID vise à renforcer notre pouvoir collectif pour les droits et la justice. Je pense que nous pouvons renforcer ce pouvoir collectif en encourageant les femmes à utiliser les technologies de l’information et de la communication (TIC), car il s’agit d’un moyen de rassembler les femmes dans leur lutte pour leurs droits et de dénoncer les injustices dont elles sont victimes. Le Forum peut convaincre les bailleurs de fonds de la nécessité de soutenir des projets qui offrent aux femmes la possibilité d’accéder aux TIC, d’encourager la création de centres de formation en informatique et en pratique de l’Internet, notamment dans le domaine des réseaux sociaux et des formations à distance, etc. »
Gabdibé est une Tchadienne de 43 ans. Elle occupe la fonction de coordinatrice au sein de l’Action pour l’Education et la Promotion de la Femme au Tchad, une organisation qui œuvre au développement intellectuel des filles dans le domaine de l’innovation numérique.
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