Informez-vous

Votre source d’information par excellence sur les dernières tendances touchant la justice de genre et les droits des femmes dans le monde

Ajoutez votre voix à la Déclaration des peuples pour Beijing +25

Vous vous souvenez de ce moment où nous nous sommes réuni·e·s à New York pour la 64ème session de la Commission de la condition de la femme (CSW), durant lequel les représentant·e·s d’États ont émis une déclaration révolutionnaire et approfondie sur les droits des femmes et des filles, ainsi que des personnes trans et diverses de genre ?

Non ?

Nous non plus. Et ce n’est pas à cause du coronavirus.


Au lieu de cela, la Déclaration officielle de la CSW, publiée le 9 mars  nous renvoie à un temps passé.

Elle « réaffirme », « accueille », « souligne » et « reconnaît » les engagements de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing de 1995, sans la moindre audace que nécessite cette période difficile. Et nous comprenons qu’en cette sinistre période, à l’image de certains gouvernements capitalistes, fascistes et fondamentalistes terrifiants, l’heure n’est pas à la négociation.

Cependant, suffocant de courtoisie et se conformant en tous points au langage intergouvernemental, la déclaration [a]politique a le goût de cappuccino dilué, décaféiné au lait écrémé, :  où est passée notre cuillère défiant les fascismes et les fondamentalismes ? Aucune lutte actuelle à saupoudrer? Pourrions-nous utiliser la tasse des mouvements sociaux plutôt que la tasse institutionnelle étatique ?  

25 ans plus tard, c’est trop peu, trop tard. En résumé, elle nous endort et nous irrite.

À l’heure où les Nations Unies fournissent des heures supplémentaire pour mobiliser autour du 25ème anniversaire de Beijing, les mouvements féministes aspirent à façonner le processus, grâce auquel une multitude de nouvelles structures - du prochain Forum Génération Égalité au Mexique et en France jusqu’aux Coalitions d’action - pourraient former de nouveaux programmes sur l’égalité de genre (nous l’espérons !), il est temps de placer la barre plus haut.   

Alors, à l’AWID, nous avons décidé de rédiger notre propre déclaration - et nous voudrions que vous l’écriviez avec nous.
Ci-dessous, vous pouvez lire la version initiale de notre Déclaration politique des peuples. Non, elle n’ira pas vers un langage de la CSW. Non, les virgules ne sont pas importantes. Mais cela nous apporte du réconfort d’écrire ce que nous voulons dire, plutôt que de le négocier, car les mots importent et façonnent nos réalités… Nous vous invitons donc à ajouter les vôtres !  

Rejoignez-nous pour ruer dans les brancards et rappeler que l’esprit de Beijing perdure. Oui, les féministes choisiront peut-être de s’engager dans des processus politiques formels. Pour autant, au milieu de tous les processus bureaucratiques et des célébrations souvent vides, nous restons fidèles à nos visions, nos mots, nos mouvements.

 

Qu’ajouteriez-vous à la Déclaration des peuples ? Partagez vos idées ci-dessous !
Ouvrez la boîte de commentaires ci-dessous et commencez une discussion. (Vous pouvez ouvrir un compte Disqus ou vous enregistrer par vos réseaux sociaux habituels).

Déclaration des peuples pour Beijing+25

À l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de la Quatrième Conférence mondiale sur les femmes ainsi que de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, nous, féministes du monde entier :

  • Nous souvenons de la mobilisation massive menée par les mouvements qui, au cours des années, a mené à la Conférence de Beijing de 1995, poussant le langage et les limites au-delà de l’acceptabilité et de la politesse. Il est vrai que nous n’avons pas pu avoir l’ensemble de notre vocabulaire dans le document, mais nous nous sommes observé·e·s les un·e·s les autres dans nos luttes interconnectées, et en partant, nous avons eu l’impression de franchir une nouvelle étape.

  • Rejetons et nous exprimons contre tout processus futur qui broderait autour de Beijing : cette déclaration était un socle sur lequel s’appuyer, pas un toit pour nous limiter ! C’était un commencement, et 25 ans plus tard, vous feriez mieux de croire que nos demandes ont pris une forte longueur d’avance.  

  • Honorons le courage de plus de 4 000 représentant·e·s accrédité·e·s de la société civile qui, en 1995, ont dit la vérité au pouvoir et négocié avec ardeur pour que les droits des femmes soient au coeur des programmes mondiaux; et nous applaudissons les représentant·e·s des gouvernements qui ont écouté et pris des engagements courageux, novateurs et tournés vers des propositions pour l'époque (ces personnes nous manquent aujourd’hui).

  • Reconnaissons que les mouvements féministes, de justice sociale et de libération transforment actuellement la vie des gens par tous les moyens, soutenus ou pas par les gouvernements, faisant souvent face à l’oppression de l’État national ou colonial, et que nous continuerons à le faire.

  • Célébrons le fait que même si les systèmes mondiaux actuels et les États oppressifs détiennent une grande part de pouvoir sur nos vies, nos droits et nos libertés, nos contre-cultures fleurissent, nos économies communautaires se basent sur la solidarité et les soins, alors que nos joies et plaisirs demeurent de puissantes stratégies de résistance.

Observant la période actuelle :

  • Nous refusons et résistons à toutes formes de fascismes et de fondamentalismes à travers le monde, et nous appelons tous les peuples du monde à s’élever et à résister ! S’il le faut, nous deviendrons ingouvernables.

  • Nous exigeons, à travers nos actions directes et nos votes, la fin du néolibéralisme et du capitalisme financier.

  • Nous demandons aux gouvernements et aux Nations Unies d’arrêter de prétendre « autonomiser les femmes » dans l’économie exploitante actuelle et de plutôt s’assurer que les mouvements féministes ont les ressources adéquates. Nous leur demandons de transformer l’économie pour servir les biens publics et de briser la domination brutale des entreprises transnationales !

  • Nous estimons qu’il est temps d’en finir avec la domination du complexe militaro-industriel, de cesser toutes les dépenses militaires et d’attribuer les ressources au rétablissement de la planète !

  • Nous demandons le respect du droit des communautés autochtones à l’autodétermination et la fin de la domination des pays qui continuent de les exploiter, comme si elles étaient leurs colonies.

  • Nous défendons le droit de définir nos propres systèmes alimentaires et agricoles, de choisir ceux qui nous fournissent une alimentation saine, produite via des méthodes écoresponsables et durables.

Lorsque les déclarations politiques ne nous sont pas utiles, établissons les nôtres.

Nous félicitons le Caucus des droits des femmes qui a aussi produit une déclaration politique alternative à Beijing +25.

 

Qu’ajouteriez-vous à la Déclaration des peuples? Partagez vos idées ci-dessous!
Ouvrez la boîte de commentaires ci-dessous et commencez une discussion. (Vous pouvez ouvrir un compte Disqus ou vous enregistrer par vos réseaux sociaux habituels).
Category
Déclarations
Region
Global
Source
AWID