“Fondamentalement, le féminisme ne peut soutenir le racisme, la suprématie et la domination oppressive sous quelque forme que ce soit.”
- Mariam Barghouti
Le 22 octobre, le ministre de la Défense et vice-Premier ministre israélien Benny Gantz a signé une ordonnance déclarant six organisations de la société civile de Cisjordanie, en Palestine, comme organisations terroristes, en vertu de la loi israélienne antiterroriste de 2016. Ce sont toutes des organisations de la société civile palestinienne connues et respectées : Addameer, al-Haq, Defense for Children Palestine, l'Union des comités de travail agricole, Bisan Center for Research and Development et l'Union des comités de femmes palestiniennes.
Nous condamnons fermement cet acte du gouvernement israélien, qui constitue une attaque éhontée contre l'essence même du travail des droits humains, visant à réduire au silence, à isoler ces organisations, et à consolider un environnement d'impunité. Cette attaque simultanée contre un syndicat de travailleurs agricoles et une organisation de défense des droits socio-économiques, deux organisations de défense des droits humains, une organisation féministe et une organisation de défense des droits des enfants, est une tentative claire d'épuiser et de criminaliser l'espace civique palestinien.
Tous ces groupes subissent la répression de la part des autorités israéliennes depuis de nombreuses années, sous forme d'intimidations, d'interrogatoires, de descentes dans les bureaux et d'autres formes de harcèlement.
“Pourquoi maintenant ? Ils ne peuvent plus supporter la façon dont nous leur demandons des comptes devant les Nations unies et le reste du monde."
- Sahar Francis, directora de Addameer
Ce nouvel assaut intervient à un moment où Israël subit une pression internationale accrue en raison de ses violations des droits humains. Déclarer que ces organisations de la société civile sont des organisations terroristes constitue une escalade claire dans l'autoritarisme d'Israël et dans sa volonté d’échapper à ses responsabilités. Les conséquences de cet acte sont considérables, non seulement sur la capacité de ces importantes organisations de défense des droits humains à faire leur travail, mais aussi en termes de précédent pour la criminalisation des droits humains au niveau mondial.
“Cette désignation interdirait effectivement le travail de ces défenseurs des droits humains et permettrait à l'armée israélienne d'arrêter leur personnel, de fermer leurs bureaux, de confisquer leurs biens et d'interdire leurs activités et leur travail en faveur des droits humains. Les experts notent leur préoccupation quant au fait qu'au moins pour l'une de ces organisations, cette décision pourrait avoir été prise comme une forme de représailles pour avoir coopéré avec les entités de l'ONU.”
- UN experts
En tant que féministes, nous exigeons que le gouvernement israélien revienne sur la désignation des organisations de défense des droits humains comme terroristes et que la communauté internationale tienne Israël pour responsable de son bilan en matière de droits humains. Nous exigeons la fin de la criminalisation de la solidarité palestinienne dans le monde entier.