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Lieutenant Nigar
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Partout sur la planète, les défenseur·e·s féministes, des droits des femmes et de la justice de genre remettent en question les programmes des acteurs fascistes et fondamentalistes. Ces forces opprimantes prennent pour cibles les femmes, les personnes non conformes dans leur identité de genre, leur expression et/ou orientation sexuelle, ainsi que d’autres communautés opprimées.
Les idéologies discriminatoires sapent et s’emparent de nos systèmes et normes en termes de droits humains de manière à ce que seuls certains groupes aient l’exclusivité des droits. Face à cela, l’initiative Promotion des droits universels et de la justice (Advancing Universal Rights and Justice, AURJ) s’attache à promouvoir l’universalité des droits - le principe fondamental selon lequel les droits humains sont le bien de chaque être humain, quelle que soit son identité, et ce sans exception.
Nous créons un espace pour permettre aux mouvements et à nos allié·e·s féministes, en faveur des droits humains et de la justice de genre de se reconnaître, d’élaborer des stratégies et de recourir à des actions collectives afin de contrecarrer l’influence et l’impact des acteurs anti-droits. Nous cherchons également à faire avancer les cadres, les normes et les propositions féministes et relatifs aux droits des femmes, ainsi qu’à protéger et promouvoir l’universalité des droits.
Enrichir nos connaissances : Dans le cadre du rôle de premier plan que nous assurons sur la plateforme collaborative, l’Observatoire de l'universalité des droits (Observatory on the Universality of Rights, OURs), l’AWID soutient les mouvements féministes, en faveur des droits des femmes et de la justice de genre en diffusant et vulgarisant des connaissances et des messages clés concernant les acteurs anti-droits, leurs stratégies et leur impact au sein des organismes internationaux de protection des droits humains.
Promouvoir des programmes féministes : Nous faisons des alliances avec des partenaires au sein d’espaces internationaux dédiés aux droits humains, notamment le Conseil des droits de l’homme, la Commission de la population et du développement, la Commission de la condition de la femme et l’Assemblée générale de l’ONU.
Créer et élargir les alternatives : Nous impliquons nos membres afin de garantir que les engagements, les résolutions et les normes à l’échelle internationale sont reflétées et réintroduites dans l’organisation d’autres espaces à l’échelle locale, nationale et régionale.
Mobiliser des actions solidaires : Nous agissons aux côtés de défenseuses des droits humains (women human rights defenders, WHRD), y compris de défenseur·e·s trans et intersexes et de jeunes féministes, et oeuvrons à contester les fondamentalismes et les fascismes tout en attirant l’attention sur les situations à risque.
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TV5Monde: Kate Millett, décès d'une féministe qui combattait avec caresses et plaisir
Jusqu’à son décès, à la suite d’une lutte brève mais agressive contre le cancer, Deborah était la directrice de la communication et de la mobilisation au Women’s funding network (le réseau de financement des femmes), WFN.
Entre 2008 et 2017, elle avait également travaillé auprès du Fonds mondial pour les femmes. Deborah était extrêmement appréciée et respectée par le conseil d'administration, l’équipe et les partenaires du Fonds mondial pour les femmes.
Kavita Ramdas, ex-PDG a déclaré, à juste titre, que Deborah était « la combinaison unique d’un être mêlant chaleur, générosité, intelligence et style, avec un engagement passionné pour faire fusionner la beauté et la justice. Elle avait compris le pouvoir des histoires. Le pouvoir de la voix des femmes. Le pouvoir de l'expérience vécue. Le pouvoir de renaître de ses cendres et de dire aux autres que c'était possible. Et nous continuons à nous relever. »
Musimbi Kanyoro, l'actuelle PDG du Fonds mondial pour les femmes, a ajouté: « Nous avons perdu une sœur et sa vie illumine des valeurs qui nous unissent et nous inspirent tou-te-s. Alors que nous sommes tou-te-s réuni-e-s pour pleurer le décès de Deborah, souvenons-nous et célébrons sa vie remarquable, audacieuse et passionnée. »
Experte en développement social et anthropologue de formation, Mary était surtout connue pour être une pionnière de la lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF).
Née au Caire en 1922, les travaux de Mary en matière de développement ont commencé tôt, dès son adhésion à la YWCA (Association chrétienne des jeunes femmes). Mary était membre du Conseil œcuménique des Églises et s'est progressivement intéressée aux questions relatives à la santé des femmes. Sa longue lutte contre les MGF a porté ses fruits en 2008, lorsque l'Egypte a finalement criminalisé cette pratique.
On se souvient d'elle comme d'une mentor pour de nombreuses féministes et militant-e-s égyptien-ne-s
L’AWID rend hommage aux féministes et défenseur-e-s des droits humains qui ne sont plus parmi nous, et dont les contributions à l’avancement des droits humains nous font cruellement défaut.
L’hommage se présente sous forme d’une exposition de portraits d’activistes du monde entier qui ne sont plus parmi nous qui ont lutté pour les droits des femmes et la justice sociale.
Célébré en 2012 à l’occasion du lancement du 12e Forum international de l’AWID en Turquie, le premier hommage aux défenseur-e-s des droits humains a pris la forme d’une exposition de portraits et de biographies de féministes et d’activistes disparu-e-s. Des participant-e-s au Forum ont décrit cette initiative comme « une manière à la fois unique, émouvante et vivifiante de célébrer notre histoire collective ».
Lors du 13e Forum international au Brésil, nous avons célébré les activistes féministes et les défenseur-e-s des droits humains qui nous ont quitté-e-s ou qui ont été assassiné-e-s avec une cérémonie de dévoilement d’une peinture murale, un spectacle de danse et un rituel brésilien.
Entre la tenue de ces différents événements, l’hommage continue sous forme d’une galerie en ligne, mise à jour chaque année à l’occasion de la campagne de 16 jours d’action contre la violence basée sur le genre (25 novembre-10 décembre).
Depuis 2012, plus de 400 féministes et défenseur-e-s des droits humains issues de 11 régions et 80 pays ont été incluses dans notre Hommage.
L’AWID tient à remercier les familles et les organisations qui ont partagé leurs histoires personnelles et contribué à cette commémoration. Nous nous engageons auprès d’elles à poursuivre le travail remarquable de ces militant-e-s et nous ne ménagerons aucun effort pour que justice soit faite dans les cas qui demeurent impunis.
Visitez l’expo de l’hommage en ligne
Outre l’hommage rendu à ces incroyables activistes, nous souhaitons faire la lumière sur le sort de ces défenseur-e-s des droits humains qui ont disparu ou ont été assassin-é-es.
Un tiers des activistes présenté-e-s dans cet hommage ont été assassiné-e-s ou sont disparu-e-s dans des circonstances obscures. Iels ont été visé-e-s personnellement, en raison du travail qu’iels réalisaient afin de défier :
Ce fut notamment le cas d’Agnes Torres, du Mexique, assassinée en raison de son identité de genre et de son orientation sexuelle, de Cheryl Ananayo, une militante écologiste originaire des Philippines, assassinée alors qu’elle luttait contre une société minière, ou encore de Ruqia Hassan, une journaliste indépendante et bloggeuse syrienne, assassinée pour avoir critiqué l’Etat. Et de très nombreu-x-ses autres.
Avec cet hommage aux défenseur-e-s des droits humains, nous inscrivons tou-s-tes ces activistes dans notre mémoire collective et portons l’héritage de leurs luttes comme le flambeau qui éclaire les actions de nos mouvements féministes et en faveur des droits des femmes. Nous reconnaissons que la sécurité, la sûreté et le souci de soi doivent être des priorités dans l’ensemble de nos programmes politiques, et appelons ainsi tous les gouvernements et les organes internationaux à lutter contre la violence contre les féministes et les défenseur-e-s des droits humains.
Affectueusement connue sous le nom de « Mama Efua », Efua a lutté contre les mutilations génitales féminines (MGF) pendant trois décennies et a contribué à attirer l'attention et l'action de la communauté internationale pour mettre fin à cette pratique néfaste.
En 1983, Efua a cofondé FORWARD (fondation pour la santé, la recherche et le développement des femmes), qui est devenue une organisation de premier plan dans la lutte contre les MGF. Son livre intitulé « Cutting the Rose: Female Genital Mutilation » (couper la rose), publié en 1994, est considéré comme le premier ouvrage sur les mutilations génitales féminines. Il figure parmi « Les 100 meilleurs livres africains du XXe siècle » de l’Université de Columbia.
Originaire du Ghana et infirmière de formation, Efua a rejoint l'OMS en 1995 et a réussi à faire en sorte que les mutilations génitales féminines fassent partie des agendas politiques des États membres de l'OMS. Elle a également travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement nigérian pour élaborer une politique nationale globale qui servirait de base légale aux lois nigérianes contre les mutilations et qui est toujours en vigueur à ce jour.
Son travail de pionnière a abouti à une campagne menée par l'Afrique intitulée « The Girl Generation », qui s'est engagée à mettre fin aux MGF en une génération. Efua a montré comment une seule personne peut devenir la voix unificatrice d'un mouvement : « Une identité partagée peut aider à rassembler des activistes d'horizons différents dans un but commun ». Ces mots, emplis de sagesse, sont plus pertinents que jamais.
Cette section présente les principales ressources que l’AWID recommande afin que vous puissiez mener votre propre recherche WITM.
Dans cette section
Outils en ligne
Quand vous aurez rassemblé ces ressources, vous pourrez estimer les coûts de votre recherche à l’aide de notre Fiche de travail « Êtes-vous prêts-es ? »
Ce rapport retrace et célèbre la première année du nouveau plan stratégique de l'AWID, et fait un retour en arrière sur nos premiers pas vers les objectifs visés, à savoir soutenir les mouvements féministes pour qu'ils prospèrent, remettent en question les programmes anti-droits et co-créent des réalités féministes.
Télécharger le rapport annuel 2018
Nous avons travaillé avec les féministes pour bousculer les programmes anti-droits et avons remporté d'importantes victoires au sein du système des Nations Unies avec l’inclusion, dans un certain nombre de résolutions, de termes novateurs sur la discrimination structurelle, les droits sexuels et les obligations des États. Oui, le système multilatéral est en crise et a besoin d'être sérieusement renforcé, mais ces victoires sont importantes car elles contribuent à la légitimité des revendications féministes et fournissent aux mouvements féministes davantage de points de pression et d'élan pour faire avancer nos programmes.
Nous avons essayé et testé différentes façons d’acquérir des connaissances avec les mouvements féministes à travers des webinaires, des podcasts et des discussions ‘en direct’. Nous avons développé des guides d’animation avec des éducateurs et éducatrices populaires pour récupérer des connaissances dans l'intérêt de la justice sociale et la justice de genre, même sur un sujet aussi opaque en apparence que les flux financiers illicites. Nous avons sollicité des blogs et des opinions sur la façon dont les groupes féministes se financent et se ressourcent, ainsi que fait la lumière sur les menaces qui pèsent sur nos systèmes de droits humains.
Au sein de l’AWID, nous avons pratiqué le leadership partagé et tiré des leçons de cette approche, et narré le récit des épreuves et des tribulations propres à la codirection d’une organisation mondiale virtuelle. Nous n’avons pas de réponse définitive quant à la forme que revêt le leadership féministe, mais un an plus tard, nous avons conscience que cet engagement continu envers l’apprentissage et l’expérimentation nous a permis de continuer à bâtir une organisation à laquelle nous sommes tou-te-s ravi-e-s de contribuer.
À l’heure où nous revenons sur l’année qui vient de s’écouler, nous souhaitons remercier tou-te-s nos ami-e-s et allié-e-s, collègues et camarades qui ont donné de leur temps et partagé avec nous leur richesse de savoir et de sagesse. Nous souhaitons remercier nos membres qui ont contribué à l’élaboration de notre plan stratégique et se sont joint-e-s à nous pour formuler des revendications féministes. Ce travail ne pourrait être réalisé sans vous.
« Ce n’était pas une personne. C’était une puissance », compagnes et compagnons de lutte se souvenant de Navleen Kumar
Avec implication et intégrité, elle a œuvré pendant plus d’une décennie à la protection et la restitution des terres aux populations autochtones (les adivasi) dans le district de Thane, une région confisquée sous le régime de la force et de l’intimidation par les promoteurs immobiliers et fonciers. Elle a combattu cette injustice et ces crimes en menant des procédures juridiques au niveau de différents tribunaux, réalisant que la manipulation des registres fonciers était une opération courante dans la plupart des acquisitions de terres. Dans l’un de ces cas, celui des Wartha (une famille tribale), Navleen a entre autres découvert que la famille avait été dupée avec la complicité de fonctionnaires du gouvernement.
Grâce à son travail, elle a aidé les Wartha à récupérer leurs terres, de même que continué à défendre plusieurs affaires de transferts de terres d’adivasi.
« Son rapport sur l’impact de l’aliénation des terres sur les femmes et les enfants adivasi retrace l’histoire et les complexités de l’aliénation tribale depuis les années 1970, alors que les familles de la classe moyenne ont commencé à venir vivre dans les banlieues éloignées de Mumbai, suite à la hausse des prix de l’immobilier dans la ville.
Les complexes immobiliers se sont multipliés dans ces banlieues, et les tribus analphabètes en ont payé le prix. Les meilleures terres le long de la voie de chemin de fer valaient cher et les constructeurs se sont jetés dessus comme des vautours, pour arracher les terres des tribus et autres résidents locaux par des moyens illégaux », Jaya Menon, Justice and Peace Commission.
Au cours de ses actions militantes, Navleen a reçu de nombreuses menaces et survécu à plusieurs tentatives d’assassinat. Malgré tout, elle a continué son travail sur ce qui était non seulement important à ses yeux mais qui contribuait à transformer les vies et les réalités de tant de personnes qu’elle soutenait dans sa lutte pour la justice sociale.
Navleen a été poignardée à mort dans son immeuble le 19 juin 2002. Deux gangsters locaux ont été arrêtés pour son meurtre.
La recherche de moyens alternatifs de production alimentaire fondés sur la durabilité environnementale gagne du terrain dans toutes les régions du monde. Cette quête mondiale présente une caractéristique centrale : la nécessité de mobiliser les populations rurales, en particulier les femmes, tenant compte de leurs priorités et de leurs connaissances locales par le truchement de l’agroécologie.
L’agroécologie est une façon de pratiquer l'agriculture ou de faire appel aux technologies qui ne nuit pas à l'environnement. Cette approche propose de rompre avec le modèle de développement rural hégémonique reposant sur les grandes exploitations et la monoculture qui profitent essentiellement aux entreprises agricoles et renforcent l'exclusion sociale.
Dans le contexte de l'agriculture familiale, l'agroécologie représente une forme de résistance au modèle de développement actuel et aux problèmes sociaux, culturels, environnementaux et économiques que ce modèle implique. L’agroécologie se pose en alternative face au manque d'autonomie financière des agriculteur-trice-s et symbolise une résistance face au modèle d'agroentreprises actuel.
Il se pourrait que les efforts uniquement axés sur l'agroécologie ne suffisent pas à résoudre tous les problèmes de la marginalisation et de l'invisibilité des femmes. Il est alors crucial d’adopter une perspective féministe afin d'analyser les normes associées à la notion de famille telle qu'actuellement constituée en tant qu'institution parfaite, ainsi que les normes relatives à la condition de subordination des femmes.
Plus simplement, il importe d'inclure une réflexion sur les rôles de genre socialement construits pour faire avancer le potentiel émancipateur de l'agroécologie dans ce débat.
Sara AbuGhazal est une féministe palestinienne vivant à Beyrouth. Elle est Co-fondatrice de Sawt al-Niswa, un collectif qui produit des connaissances à Beyrouth. Elle est co-directrice de The Knowledge Workshop, une organisation féministe basée à Beyrouth qui travaille sur l'histoire orale et l'archivage féministes. Sara est actuellement coordonnatrice régionale de la Regional Coalition for Women Human Rights Defenders in the Middle East and North Africa.
Sara s'efforce de contribuer à la création d'espaces de transformation et de solidarité féministes. Son travail est principalement axé sur la création de mouvements durables dans la région Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord Elle est investie dans la production de connaissances, la transformation féministe et la Palestine. Elle publie régulièrement dans sawtalniswa.org et ses œuvres de fiction apparaissent également dans le magazine électronique Romman
Diana Isabel Hernández Juárez était une enseignante, défenseure des droits humains et activiste pour l’environnement et les communautés guatémaltèque. Elle coordonnait le programme environnemental de la paroisse de Nuestra Señora de Guadalupe, sur la côte sud du Guatemala.
Diana a dévoué sa vie à co-créer des actions de sensibilisation à l’environnement, en étroite collaboration avec les communautés locales, dans le but de résoudre les problèmes environnementaux et protéger les ressources naturelles. Elle a été à l’initiative de projets de pépinières forestières, de fermes municipales, de jardins familiaux et de campagnes de nettoyage. Active dans les programmes de reboisement, elle s’est efforçée de récupérer des espèces locales et de remédier aux pénuries d’eau dans plus de 32 communautés rurales.
Le 7 septembre 2019, Diana a été assassinée par balle par deux hommes armés inconnus alors qu’elle participait à une procession dans sa localité. Diana n’avait que 35 ans au moment de son décès.