Domaines prioritaires

Aider les mouvements féministes, en faveur des droits des femmes et de la justice de genre à être un élément moteur de l’opposition aux systèmes d’oppression et à co-créer des réalités féministes.

Promotion des droits universels et de la justice

Eradiquer les fascismes et les fondamentalismes

Partout sur la planète, les défenseur·e·s féministes, des droits des femmes et de la justice de genre remettent en question les programmes des acteurs fascistes et fondamentalistes. Ces forces opprimantes prennent pour cibles les femmes, les personnes non conformes dans leur identité de genre, leur expression et/ou orientation sexuelle, ainsi que d’autres communautés opprimées.


Les idéologies discriminatoires sapent et s’emparent de nos systèmes et normes en termes de droits humains de manière à ce que seuls certains groupes aient l’exclusivité des droits. Face à cela, l’initiative Promotion des droits universels et de la justice (Advancing Universal Rights and Justice, AURJ) s’attache à promouvoir l’universalité des droits - le principe fondamental selon lequel les droits humains sont le bien de chaque être humain, quelle que soit son identité, et ce sans exception.

Nous créons un espace pour permettre aux mouvements et à nos allié·e·s féministes, en faveur des droits humains et de la justice de genre de se reconnaître, d’élaborer des stratégies et de recourir à des actions collectives afin de contrecarrer l’influence et l’impact des acteurs anti-droits. Nous cherchons également à faire avancer les cadres, les normes et les propositions féministes et relatifs aux droits des femmes, ainsi qu’à protéger et promouvoir l’universalité des droits.  


Nos actions

A travers cette initiative, nous visons à :

  • Enrichir nos connaissances : Dans le cadre du rôle de premier plan que nous assurons sur la plateforme collaborative, l’Observatoire de l'universalité des droits (Observatory on the Universality of Rights, OURs), l’AWID soutient les mouvements féministes, en faveur des droits des femmes et de la justice de genre en diffusant et vulgarisant des connaissances et des messages clés concernant les acteurs anti-droits, leurs stratégies et leur impact au sein des organismes internationaux de protection des droits humains.

  • Promouvoir des programmes féministes : Nous faisons des alliances avec des partenaires au sein d’espaces internationaux dédiés aux droits humains, notamment le Conseil des droits de l’homme, la Commission de la population et du développement, la Commission de la condition de la femme et l’Assemblée générale de l’ONU.

  • Créer et élargir les alternatives : Nous impliquons nos membres afin de garantir que les engagements, les résolutions et les normes à l’échelle internationale sont reflétées et réintroduites dans l’organisation d’autres espaces à l’échelle locale, nationale et régionale.

  • Mobiliser des actions solidaires : Nous agissons aux côtés de défenseuses des droits humains (women human rights defenders, WHRD), y compris de défenseur·e·s trans et intersexes et de jeunes féministes, et oeuvrons à contester les fondamentalismes et les fascismes tout en attirant l’attention sur les situations à risque.   

 

 

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Gloria Chicaiza

Activiste sociale et de l’environnement équatorienne, Gloria Chicaiza était une fervente défenseuse du droit à la terre et à l’eau. Elle s’est opposée au statu quo en luttant contre un modèle de développement fondé sur l’extraction et a oeuvré sans relâche pour la justice écologique et les droits des communautés affectées par l’exploitation minière.   

Dans divers endroits de l’Équateur, Gloria a participé à des actions de résistance en faveur de la protection de l’écosystème. Avec passion et dévouement, Goria a apporté son soutien au mouvement autochtone et environnemental, à ces communautés et organisations qui s’opposent aux projets miniers et protègent leurs territoires et leurs projets de vie collectifs. Elle est intervenue au sein de forums locaux et internationaux contre la criminalisation des dissident·e·s et des résistant·e·s, contre les pressions et la violence exercées à l’encontre des activistes communautaires, en particulier des femmes défenseuses des droits humains, et pour soutenir les efforts déployés par les communautés en faveur de la souveraineté alimentaire et de la durabilité. 

Elle était la coordonnatrice de la justice minière à Acción Ecológica, membre du Réseau latino-américain des femmes défenseuses des droits sociaux et environnementaux, et membre du conseil d'administration de l'Observatoire latino-américain des conflits miniers.

En octobre 2010, Gloria a été accusée par la société minière Curimining/Salazar Resources S.A. (dont le siège est à Vancouver, au Canada) d’avoir commandité un acte de terrorisme, de sabotage et d’association illégale dans le but de commettre un crime. Acción Ecológica a estimé qu’il s’agissait là de “représailles pour son travail de dénonciation concernant l’impact des activités minières dans le pays”.

En 2015, Gloria a facilité la coordination d’une délégation, composée de 25 femmes autochtones d’Amérique latine, affectée au Dialogue sur le changement climatique de la COP 20 des Nations Unies.

Gloria est décédée le 28 décembre 2019 des suites de complications liées à une transplantation pulmonaire. On se souvient d’elle pour ses actes de résistance et son travail acharné. 

"Le moyen le plus rapide de parvenir à la durabilité reste encore la résistance.” -  Gloria Chicaiza (2010 interview)


Hommages :

“Pour GLORIA. GLORIA Eau. GLORIA Terre. GLORIA Mère. GLORIA Révolution. GLORIA Soeur. GLORIA Ciel. GLORIAmie. GLORIAstrale. Merci de nous avoir entrelacé·e·s.” -Liliana Gutierrez

“Merci Glorita, d’avoir nourri l'espoir, d’avoir préservé la solidité de la structure, d’avoir tissé des liens avec la communauté, pour les mains unies, pour la solidarité, merci Glorita de t’être tenue à nos côtés dans les moments les plus difficiles. Merci de nous avoir appris que tout au long de la vie, personne ne se fatigue.” (Chakana News)

“Gloria Chicaiza appréciait ne pas sortir du lot et s’y épanouissait. Et aussi humble qu'elle fût, elle avait une capacité inouïe à mener et garder un rythme régulier et étourdissant, un pouls de vie qui guidait, mobilisait et inspirait les communautés et les réseaux dans la protection de la Terre Mère. Elle a dénoncé toutes les formes de violence contre les “cuerpos-territorios” (les corps comme territoires). Elle soutenait le “buen vivir" (“bien vivre”). - Gabriela Jiménez, coordonnatrice des partenariats en Amérique latine, KAIROS

“Merci Gloria Chicaiza, nous sommes sûr·e·s que depuis l’infini, tu continueras à soutenir notre combat. Toi qui as continué de te battre en dépit de ta santé défaillante. Tu continueras de vivre dans les forêts et les eaux que tu as défendues avec tant de courage. Tu vivras dans nos coeurs.” - La communauté d’Intag en Équateur

Lire d'autres d'hommages à Gloria 

Snippet FEA Unio Otras Photo 2 (FR)

Photo de Sabrina Sanchez agitant un drapeau et menant une manifestation. Elle marche en portant un ensemble de lingerie et des talons. Il y a des gens avec des affiches derrière elle.

Ayanda Denge

« Je suis un miracle… Je suis donc née d’une mère! Moi qui commence à bégayer, J’ai eu une vie à nulle autre pareille... » - Ayanda Denge  (lisez le poème entier ci-dessous) 

Ayanda Denge était une femme trans, travailleuse du sexe, activiste et poète. Elle était une Xhosa de Port Elizabeth, dans la province du Cap-Oriental en Afrique du Sud. Après avoir traversé différentes villes du pays, elle s'est installée au Cap. 

En tant qu’activiste fervente et engagée de la justice sociale, elle s'est battue pour les droits des travailleures du sexe, des personnes trans et des personnes vivant avec le VIH et le sida. Elle a également été une conférencière motivatrice sur la sensibilisation au cancer ainsi que fait campagne en faveur de logements sociaux et abordables, en particulier au profit des pauvres et des travailleures. Ayanda s'est dressée comme une montagne contre les différents visages souvent violents de la discrimination. 

« Lorsque vous êtes transgenre, ce n’est pas une double dose, mais une triple dose de stigmatisation et de discrimination que vous recevez. Vous êtes discriminé·e en raison de votre identité sexuelle, en raison de votre travail et en raison de votre statut sérologique VIH. » - Ayanda Denge, 2016

Elle a été présidente par intérim de la Sex Workers Education and Advocacy Taskforce (SWEAT, groupe de travail sur l’éducation et la défense des travailleures du sexe) et coordonnatrice de liaison pour Sisonke, un mouvement national de travailleures du sexe sud-africain. 

« D’ici, de notre siège régional à SWEAT, où je siège au conseil d'administration, en passant par Sisonke, un mouvement de travailleures du sexe au Cap, nous ne faisons qu’un. Nous avons un même cri et c'est un cri qui est reconnu dans le monde entier par les travailleures du sexe de toute la planète. Nous voulons la décriminalisation du travail du sexe ». - Ayanda Denge, 2016 

Elle vivait dans la maison Ahmed Kathrada, qui était occupée par la campagne Reclaim the City en faveur de logements sociaux. En 2018, Ayanda avait été élue responsable de la maison. Le 24 mars 2019, elle a été poignardée à mort dans sa chambre. L'année précédente, un autre résident avait été tué. 

Reclaim the City fait le lien entre la sécurité des résident·e·s des maisons et le gouvernement de province qui les prive d'électricité et du droit humain à l'eau potable :  

« Nous ne pouvons dissocier la sécurité des femmes et des personnes LGBTQI vivant dans le squat du refus du gouvernement de la province du Cap-Occidental de rétablir l'électricité et l'eau potable dans la maison Ahmed Kathrada. 

La maison est dans le noir complet le soir. Nous avons besoin de lumière pour nous protéger les un·e·s les autres. On a l'impression que la province veut punir les pauvres et les ouvrier·ère·s, dont le seul crime était d'avoir besoin d'un toit. Certes, ils ont le droit de ne pas être d’accord avec nos raisons de squatter, mais ils devraient avoir honte de faire passer la politique avant la sécurité et la dignité des résident·e·s de cette ville. 

Repose en paix, camarade Ayanda Denge, nous reprenons le flambeau et nous nous souviendrons de toi dans cette lutte pour un logement décent et central. »

Poème d’Ayanda : 

Je suis un miracle…
Je suis donc née d’une mère!
Moi qui commence à bégayer,
j’ai eu une vie à nulle autre pareille.
Née dans la douleur 
Nourrie par la pluie
Pour gagner en hauteur
Je vivais dans les égouts.
Là je verse une larme, 
je me relève et brandis ma lance.
Les voix résonnent, n’ayez pas peur 
Des défis à relever dans l’année,
Des défis de souffrance dans mon dossier; 
La communauté applaudit, croyant que j’ai gagné la course; 
Mais en réalité mon travail avance à pas de tortue; 
À genoux je m’incline et demande grâce.
Car le Seigneur 
Est mon épée;
Pour rappeler à l’humanité
Qu’il apporte la sérénité.
Pourquoi, Seigneur, suis-je ce miracle? 
Le Seigneur me répond par la pluie et le tonnerre, 
Pour avoir interrogé mon père
Qui a dans le livre des agneaux
Un prénom nommé Ayanda.
Dans la rue ma vie n’a jamais été douce
Les personnes que j’ai dû croiser; 
Parfois, je ne les saluais jamais; 
Et même lorsque j’avais besoin de manger;
Je préférais tirer ma révérence
Plutôt que de prendre place.

Écoutez le poème de la voix d'Ayanda

« Car ma vie est pareille à celle d’une fleur de lotus, hors des eaux sombres et troubles, j'ai fleuri pour être belle et forte… »- Ayanda Denge, regardez et écoutez  


Hommages : 

« Ayanda, je voudrais te dire que dans nos coeurs, dans nos esprits, tu es toujours une survivante. Tu n’es plus là mais tu es partout, parce que tu es amour. Comme c’est merveilleux d’être aimé·e, et de donner de l’amour. Et c’est là, Ayanda, le cadeau que tu nous as fait. Merci pour tout cet amour, nous avions vraiment besoin de toi. Je te promets qu’à l’avenir, nous nous engageons tou·te·s à poursuivre la lutte à laquelle tu as consacré tant d’énergie et de temps. Et nous nous engagerons à obtenir justice pour cette fin de vie abominable que tu as connue. » - Transcription d’un message, lors d’un hommage d'adieu à Ayanda

« Ayanda était une activiste par nature. Elle connaissait ses droits et n’hésitait pas à se battre pour les droits des autres. En ce qui me concerne, je n’ai pas été surprise qu’elle s’implique auprès de nombreuses organisations, il était évident qu’elle aimait les gens. Elle ne défendait pas nécessairement les droits des LGBTI, mais les droits de toutes et de tous. » - la soeur d’Ayanda

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Les Économies Féministes

QUE NOUS ADORONS

 

 

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La date et le lieu du Forum de l’AWID ont été annoncés!

Faut-il être membre de l'AWID pour participer au Forum ?

Non, il n'est pas nécessaire d'être membre de l'AWID pour y participer, mais les membres de l'AWID bénéficient d'une réduction sur les frais d'inscription ainsi que d'un certain nombre d'autres avantages.

En savoir plus sur la façon de devenir membre de l'AWID

CFA 2023 - Intro - FR

Italian Trulli

« Ma mission dans la vie n'est pas simplement de survivre, mais de prospérer; et de le faire avec un peu de passion, un peu de compassion, un peu d'humour et un peu de style. »

 

Bienvenue au 15e Forum international de l'AWID!

Le Forum international de l'AWID est à la fois un événement communautaire mondial et un espace de transformation personnelle radicale. Unique en son genre, le Forum rassemble les mouvements féministes, de défense des droits des femmes, de justice de genre, LBTQI+ et leurs allié.e.s dans toute leur diversité et leur humanité, afin qu'elles.ils se connectent, se soignent et s'épanouissent. Le Forum est un lieu où les féministes du Sud et les communautés historiquement marginalisées occupent le devant de la scène, élaborant des stratégies entre elles et avec les mouvements de justice sociale, afin de modifier le pouvoir, de créer des alliances stratégiques et d'ouvrir la voie à un monde différent et meilleur.

Lorsque les gens se rassemblent à l'échelle mondiale, en tant qu'individus et en tant que mouvements, nous générons une force considérable. Rejoignez-nous à Bangkok, en Thaïlande, en 2024. Venez danser, chanter, rêver et vous élever avec nous.

Quand : du 2 au 5 décembre 2024
Où : Bangkok, Thaïlande; et en ligne
Qui : Environ 2 500 féministes du monde entier participant en personne, et 3 000 participant virtuellement

En savoir plus sur le forum : Lisez notre foire aux questions

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Inscription

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Pour nous faire part de l’expérience vécue du financement de votre organisation.

Qui devrait participer à cette enquête?

Les groupes, organisations et mouvements qui travaillent spécifiquement, ou principalement, à la défense des droits des femmes et des filles, pour la justice de genre, pour la défense des droits des personnes LBTQI+ et des allié·es dans toutes les régions et à tous les niveaux, que ces structures soient récentes ou non.

Notre groupe n’a pas reçu de financement externe entre 2021 et 2023. Pouvons-nous quand même participer à l’enquête?

Oui, nous voulons connaître votre situation, que vous ayez reçu du financement pendant une, deux ou les trois années de la période 2021–2023.

Protection de la famille

Contexte

Au cours des dernières années, nous avons observé une nouvelle tendance inquiétante dans les espaces internationaux consacrés aux droits humains. Les discours axés sur « la protection de la famille » sont en effet utilisés pour défendre des violations des droits de membres de la famille, pour renforcer et justifier l’impunité des auteurs de ces violations et pour restreindre l’égalité des droits au niveau de la vie familiale. 

La campagne en faveur de la « Protection de la famille » est motivée par une volonté conservatrice d’imposer des conceptions « traditionnelles » et patriarcales de la famille et de priver les membres de la famille de leurs droits pour les transférer à « l’institution familiale ».

Les initiatives visant à la « Protection de la famille » reposent sur :

  • la montée du traditionalisme,
  • la montée du conservatisme culturel, social et religieux,
  • l’existence d’une hostilité vis-à-vis des droits humains des femmes, des droits sexuels, des droits des enfants et enfin des droits des personnes dont l’identité de genre et l’orientation sexuelle ne sont pas conformes aux normes.

Depuis 2014, un groupe d’Etats travaille de front dans les espaces dédiés aux droits humains sous le nom de « Group of Friends of the Family » (Groupe des ami-e-s de la famille) ; des résolutions sur la « Protection de la famille » ont été adoptées chaque année depuis 2014.

Ce programme s’est propagé au-delà du Conseil des droits humains. Nous avons observé l’introduction d’un discours régressif autour de la « famille » à la Commission sur la condition de la femme, ainsi que des tentatives d’introduction dans les négociations sur les Objectifs de développement durable.


Notre approche

L’AWID travaille avec des partenaires et des allié-e-s pour s’opposer ensemble à la « Protection de la famille » et à d’autres programmes régressifs et défendre l’universalité des droits humains.

En réponse à l’influence croissante d’acteurs régressifs au sein des espaces dédiés aux droits humains, l’AWID a rejoint des allié-e-s afin de créer l’Observatoire sur l'Universalité des droits (OURs) (site en anglais). L’OURs est un projet de collaboration qui surveille, analyse et diffuse les informations concernant les initiatives anti-droits telles que la « Protection de la famille ».

Le premier rapport de l’OURs, Nos droits en danger, trace une cartographie des acteurs et actrices qui constituent le lobby mondial anti-droits et identifie leur réthorique et stratégies clés ainsi que leur impact sur les droits humains.  

Le rapport précise que le programme de « Protection de la famille » a développé une collaboration entre un large éventail d’acteurs régressifs aux Nations Unies, qu’il décrit comme « un cadre stratégique abritant des positions anti-droits et patriarcales multiples, où le cadre vise entre autres à légitimer et institutionnaliser ces positions. »

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Sans frontières ni barrières

Sans frontières ni barrières

« Ne cessez jamais de vous battre parce que la lutte n’est pas finie ; elle vient juste de commencer. » – Marianna Karakoulaki

Depuis l’été 2005, Idomeni, un village situé à la frontière gréco-macédonienne, est progressivement devenu le plus vaste camp officieux de réfugié-e-s de Grèce. À la fin du mois de mai, ce camp a été fermé par les autorités. Et depuis maintenant un an, Marianna Karakoulaki, une jeune journaliste indépendante originaire d’une petite ville du nord-ouest du pays, couvre les événements qui se produisent dans ce village.

 

Accompagnée par des collègues derrière la police anti-émeute grecque durant une manifestation à Thessalonique

Marianna a aussi couvert les manifestations et les émeutes qui se sont déroulées principalement à Thessalonique, la ville où elle vit depuis quelques années. Outre le travail qu’elle effectue pour différents médias, dont Deutsche Welle (DW), IRIN News et the Middle East Eye, elle réalise également des reportages pour la télévision. Elle a récemment co-réalisé un reportage d’actualité, Macedonia: Tracking down the refugee kidnap gangs (Macédoine : sur la trace des gangs qui kidnappent les réfugiés, en anglais), qui a remporté plusieurs prix dont celui  du meilleur reportage d’actualité pour la télévision décerné par l’Association de la presse étrangère à Londres.

Le féminisme, un fil rouge

« Je me sens absolument féministe, sans aucune réserve. Mon féminisme fait partie de mon identité, tout comme mon athéisme et mes convictions politiques de gauche. »​ – Marianna Karakoulaki

Le féminisme a été le fil rouge de la vie, de l’éducation et du travail de Marianna. Elle a l’impression « de s’être toujours sentie féministe, même quand elle ne savait pas encore vraiment ce que ce mot signifiait », et ce depuis son adolescence et tout au long de ses études de master en sécurité internationale à l’université de Birmingham, au Royaume-Uni. Pendant les épisodes dépressifs occasionnels qu’elle a connu et pendant toutes ses années d’études des mouvements et de la lutte pour l’égalité, le féminisme l’a inspirée et lui a permis d’adopter une nouvelle approche « d’à peu près tout ».

« Il [le féminisme] a entièrement changé mon orientation académique, mon idéologie politique et mon approche de la vie au sens large. C’est la raison pour laquelle je porte toujours autour du cou le poing féministe. » - Marianna Karakoulaki

Pendant une manifestation à la frontière greco-macédonienne à côté d’une clôture macédonienne nouvellement construite

Dans le cadre de son travail, Marianna tente de se consacrer aux questions féministes en donnant la possibilité à celles qui sont reléguées à la marge de s’exprimer, notamment en Grèce où « les questions relatives au genre sont soit ignorées soit insuffisamment prises en charge ».

Elle travaille  depuis un an sur la crise des réfugié-e-s, mais elle a délibérément évité d’écrire un article sur les femmes réfugiées.

« J’ai pris cette décision tout d’abord parce que je ne voulais pas faire intrusion dans la vie de ces femmes dans le simple but de dénicher une bonne histoire. J’ai entendu des récits qui auraient méritées d’être publiées mais, sans vraiment savoir pourquoi, je ne me suis jamais sentie autorisée à raconter la vie de ces personnes dans telle situation de vulnérabilité. Il faut que leurs voix soient entendues, mais il y a un bon moment pour le faire, et je pense qu’il faut attendre qu’elles atteignent enfin un espace sûr dans laquelle leur protection est assurée. »  - Marianna Karakoulaki

Quelques informations complémentaires sur Marianna

Dans le cadre académique, elle est membre de l’équipe de direction et de rédaction de E- International Relations (E-IR), un site académique pour lequel elle dirige la publication d’un livre sur les migrations au XXIe  siècle, à paraître fin 2016. Marianna a également dispensé des cours lors de différents ateliers organisés en Grèce sur l’égalité de genre, les questions de genre et la diversité des féminismes. Elle a également écrit des articles sur le droit à l’avortement notamment aux États-Unis mais aussi sur les questions féministes ou relatives aux femmes dans le Moyen-Orient.

 

Marianna explique comme suit sa décision de devenir membre de l’AWID :

 

« Je suis devenue membre de l’AWID parce qu’il s’agit d’une organisation dont les domaines d’action prioritaires sont très proches de mon idéologie et de mes préoccupations et qui donne la parole aux personnes du monde entier que l’on entend jamais, et j’aime beaucoup cela. »  

À la question « quel changement aimeriez-vous voir se matérialiser de votre vivant ? », Marianna apporté cette réponse :

« Si je devais choisir un changement que j’aimerais voir survenir de mon vivant, ce serait l’instauration d’une égalité issue d’une approche venue de la base ; cela demandera du temps, des efforts et du dévouement. Cela exigera également une refonte des tactiques et stratégies des mouvements. Je fais aussi le rêve utopique d’un monde sans nations ni frontières fondé sur l’auto-organisation, mais je crains que cela ne soit pas possible. »

Pour en savoir plus sur Marianna, n’hésitez pas à consulter son site internet (en anglais)

Region
Europe
Source
AWID

Without Borders and Barriers

Without Borders and Barriers

“Don’t give up fighting because the struggle is not over; it has just begun”. – Marianna Karakoulaki

Since the summer of 2015, Idomeni, a village at the Greek-Macedonian border, has increasingly turned into a site of the largest unofficial refugee camp in Greece. At the end of May it was shut down by authorities. For a year now, Marianna Karakoulaki, a young woman originally from a small town in the north-western part of the country has been covering the refugee crisis in Idomeni as a freelance journalist. 

With colleagues behind Greek riot police during a protest in Thessaloniki, Greece

Marianna has also been covering social protests and riots, mostly from Thessaloniki where she has been living for the past couple of years. Reporting for several media outlets, including Deutsche Welle (DW), IRIN News, and the Middle East Eye, she additionally produces TV reports, recently being part of a  Channel 4 News production: Macedonia: tracking down the refugee kidnap gangs which has won several awards including ‘TV News Story of the Year’ from Foreign Press Association in London.

Feminism, a red thread

“I absolutely and without any doubt identify as a feminist, it’s part of my identity along with being an atheist and a leftist.” – Marianna Karakoulaki

Throughout Marianna’s experiences, education and work, feminism has been a red thread throughout her life. She feels she has “always identified with feminism, without actually knowing what it was”, from her teen years and all through her Master’s degree studies in International Security at the University of Birmingham, United Kingdom. Marianna has countered occasional bouts of depression, and alongside studying about movements and the struggle for equality, feminism has inspired and given her a new approach to “pretty much everything”.

“It [feminism] entirely changed my academic focus, political ideology, and general approach to life. That is the reason I always wear a necklace with the feminist fist.” - Marianna Karakoulaki

During a protest at the Greek-Macedonian border next to the newly built Macedonian fence

In her work, Marianna tries to focus on feminist subjects aiming to give voice to those on the margins especially in Greece seeing “gender related issues are either ignored or not covered as they should be.”  

But even though she has been reporting about the refugee crisis for the past year, she has been, as she tells us, deliberately avoiding writing a story on refugee women.

“The main reason for that is that I don’t really want to intrude in refugee women’s lives just for the sake of a good story; I have heard some stories that would have been worth publishing, but for a reason it never felt right as these people are in a vulnerable position. Their voice needs to be heard but there is the right moment for that and for me this is when they finally reach a safe space where they are protected.” - Marianna Karakoulaki

A bit more about Marianna

In her current academic work, she is one of the directors and editors of E- International Relations (E-IR), an online academic publication, where she is currently editing a book on migration in the 21st century due to be published in late 2016. Marianna has also taught at several workshops in Greece on gender equality, gender issues, and the diversity of feminisms and has written papers and articles on abortion rights specifically in the United States of America, as well as about feminist and women’s issues in the Middle East.

Marianna joined AWID as a member because:

“I joined AWID as it’s an organization where its priority areas are very close to my ideology and focus, plus it is giving a voice to those in parts of the world that cannot be heard, and I like that.”

And in answer to the question “what change would you like to see in your lifetime?” Marianna responded:

“If I had to choose a change that I’d like to see in my lifetime, that would be equality that will come from a bottoms-up approach; that will demand time, effort, and devotion. It will also demand a re-approach of the movements’ tactics and strategy. I also have a utopian dream of a world without nations and borders based on self-organisation, but that is rather impossible.”

To find out more about Marianna, please visit her website

Region
Europe
Source
AWID

Sin límites ni barreras

Sin límites ni barreras

«No dejen de pelear porque la lucha no ha terminado: recién empieza.» – Marianna Karakoulaki

Desde el verano (boreal) de 2015, Idomenei, un pueblo ubicado en la frontera entre Grecia y Macedonia, albergó el campamento no oficial de personas refugiadas más grande de Grecia. A fines de mayo de 2016, las autoridades lo cerraron. Desde hace ya un año, Marianna Karakoulaki, una joven originaria de otra ciudad pequeña pero en el noroeste del país, ha venido cubriendo la crisis de las personas refugiadas en Idomenei como periodista independiente. 

Con colegas tras la policía en una protesta en Thessaloniki, Grecia

Marianna también ha cubierto protestas y levantamientos sociales, en particular desde Thessaloniki donde vivió durante los últimos años. Es corresponsal de varios medios como Deutsche Welle (DW), IRIN News, y Middle East Eye. Además, produce informes para la televisión y recientemente intervino en una producción de Channel 4 News: Macedonia: tracking down the refugee kidnap gangs [En la pista de las bandas que secuestran refugiadxs en Macedonia; en inglés] que obtuvo varios premios, entre ellos el de cobertura noticiosa del año en televisión otorgado por la Asociación de Prensa Extranjera en Londres. 

Feminismo, un hilo conductor rojo    

 «Me defino como feminista, absolutamente y sin ninguna duda. Es parte de mi identidad, al igual que ser atea y de izquierda.»  – Marianna Karakoulaki

El feminismo ha sido un hilo conductor rojo que recorre todas las experiencias, la formación y el desempeño laboral de Marianna a lo largo de su vida. Considera que: «desde siempre me he identificado con el feminismo, sin saber qué era», ya en su adolescencia y durante sus estudios de Maestría en Seguridad Internacional en la Universidad de Birmingham, Reino Unido. Marianna hizo frente a crisis depresivas esporádicas y además de estudiar los movimientos y las luchas por la igualdad, el feminismo la ha inspirado y le ha aportado un nuevo enfoque «prácticamente sobre todas las cosas».

«El feminismo cambió por completo mis prioridades académicas, mi ideología política y mi enfoque sobre la vida en general. Por eso siempre llevo puesto un colgante con el puño feminista.»  - Marianna Karakoulaki

Durante una protesta en la frontera entre Grecia y Macedonia cerca de la recientemente construida barrera fronteriza macedonia

En su trabajo, Marianna intenta abordar temáticas feministas para hacer que se escuchen las voces de los márgenes sobre todo en Grecia  «ya que los temas de género son ignorados o no se los cubre como se debería».

Pero aunque lleva más de un año informando sobre la crisis de las personas refugiadas ha tratado, en forma deliberada, de evitar escribir sobre las mujeres refugiadas. 

 «La razón principal es que no quiero entrometerme en las vidas de las mujeres refugiadas solo para obtener una buena nota; escuché algunas historias dignas de ser publicadas, pero nunca sentí que fuera apropiado hacerlo porque son personas en una posición de vulnerabilidad. Es necesario que se escuchen sus voces pero hay un momento adecuado para hacerlo y para mí ese momento será cuando por fin lleguen a un espacio seguro donde estén protegidas.» - Marianna Karakoulaki

Un poco más acerca de Marianna

En su trabajo académico actual, es una de las directoras y editoras de E- International Relations [Relaciones internacionales electrónicas; E-IR], una publicación académica en línea para la que está editando un libro sobre migraciones en el siglo XXI que se publicará este año. Marianna también ha dictado varios talleres en Grecia sobre igualdad de género, otras temáticas de género y la diversidad de los feminismos. Escribió artículos académicos y periodísticos sobre el derecho al aborto en Estados Unidos así como sobre temáticas feministas y de mujeres en Medio Oriente.

Marianna se afilió a AWID porque:

«...es una organización cuyas áreas prioritarias son muy afines a mi ideología y a lo que yo priorizo. También porque le da voz a quienes viven en zonas del mundo desde las que no pueden ser escuchadas, y eso me gusta.»

En respuesta a la pregunta sobre qué cambios le gustaría ver en su vida, Marianna afirmó:

«Si tuviera que elegir un cambio que quiero ver en mi vida, sería una igualdad producto de un enfoque ‘desde abajo hacia arriba’. Eso llevará tiempo, esfuerzo y dedicación, así como una revisión de las tácticas y la estrategia de los movimientos. También tengo el sueño utópico de un mundo sin naciones ni fronteras, cuya base sea la organización autónoma, pero eso es bastante imposible.»

Para saber más sobre Marianna, por favor visita su sitio de Internet [en inglés]

Region
Europa
Source
AWID