Domaines prioritaires

Aider les mouvements féministes, en faveur des droits des femmes et de la justice de genre à être un élément moteur de l’opposition aux systèmes d’oppression et à co-créer des réalités féministes.

Construction d’économies féministes

La construction d’économies féministes a pour objet de créer un monde où l’air est respirable et l’eau buvable, où le travail est significatif et où nous bénéficions de soins pour nos communautés et nous-mêmes, où chacun-e peut jouir de son autonomie économique, sexuelle et politique.  


Dans ce monde où nous vivons aujourd’hui, l’économie continue de s’appuyer sur le travail de soins non rémunéré et sous-évalué des femmes au service des autres. La poursuite de la “croissance” ne fait que développer l’extractivisme--un modèle de développement fondé sur l’extraction et l’exploitation massives des ressources naturelles, qui continue de détruire les populations et la planète tandis qu’elle concentre les richesses entre les mains des élites mondiales. Parallèlement, l’accès aux soins de santé, l’éducation, les salaires décents et la sécurité sociale sont réservés à une poignée de privilégiés. Ce modèle économique repose sur la suprématie blanche, le colonialisme et le patriarcat.

En adoptant la seule « approche pour l’autonomisation économiques des femmes», on ne fait guère qu’intégrer davantage les femmes dans ce système. Cela peut constituer un moyen temporaire de survie. Nous devons semer les graines d’un nouveau monde possible pendant que nous abattons les murs du monde existant.


Nous croyons en la capacité des mouvements féministes à créer de vastes alliances entre mouvements qui leur permettent d’oeuvrer pour le changement. En multipliant les propositions et visions féministes, nous cherchons à construire les nouveaux paradigmes d’économies plus justes.

Notre approche doit être interconnectée et intersectionnelle, car nous ne pourrons jouir d’aucune autonomie sexuelle et corporelle tant que chacun·e d’entre nous ne jouira pas de ses droits économique ni d’une autonomie financière. Nous voulons travailler avec celles et ceux qui s’opposent à la montée mondiale de la droite conservatrice et des fondamentalismes religieux et la contrent, car tant que nous n’aurons pas ébranlé les fondements même du système actuel, aucune économie ne saura être juste.


Nos Actions

Notre travail conteste le système de l’intérieur et met en évidence ses injustices fondamentales.

  • Promouvoir des programmes féministes : Nous nous opposons au pouvoir des entreprises et à l’impunité concernant les violations des droits humains en travaillant avec des allié-e-s afin de nous assurer que les perspectives féministes, relatives aux droit des femmes et à la justice de genre sont intégrées dans les espaces politiques. A titre d’exemple, vous pouvez vous informer sur le futur instrument juridiquement contraignant concernant “les sociétés transnationales et autres entreprises en matière de droits humains” au Conseil des droits humains des Nations Unies.

  • Mobiliser des actions solidaires : Nous oeuvrons à renforcer les liens qui existent entre les mouvements féministes et les mouvements en faveur de la justice fiscale, y compris à réclamer les ressources publiques perdues à cause de flux financiers illicites afin de garantir une justice de genre et sociale.

  • Enrichir nos connaissances : Nous fournissons aux Défenseuses des droits humains (WHRD) des informations stratégiques qui s’avèrent vitales dans la lutte contre le pouvoir des entreprises et l’extractivisme. Nous contribuerons à développer une base de connaissances autour du financement local et mondial et les mécanismes d’investissements qui alimentent l’extractivisme.

  • Créer et élargir les alternatives : Nous participons et mobilisons nos membres et nos mouvements à envisager des économies féministes et à partager nos savoirs, nos pratiques et nos programmes féministes en faveur d’une justice économique.


« La révolution corporative s’effondrera si nous refusons d’acheter ce qu’ils nous vendent: leurs idées, leurs versions de l’histoire, leurs guerres, leurs armes, leur notion d’inéluctabilité. Un autre monde est non seulement possible, mais il est aussi déjà en bonne voie. Quand tout est tranquille, je peux l’entendre respirer. » Arundhati Roy, War Talk.

Contenu lié

Les défenseuses mexicaines

Les données que nous avons recueillies pour élaborer notre hommage montrent à quel point le Mexique est un pays dangereux pour les défenseuses. Sur les 12 femmes mexicaines défenseuses des droits humains que nous commémorons cette année, 11 ont été assassinées. Elles étaient des journalistes ou des activistes, des défenseuses des droits des femmes ou de ceux des personnes trans*. Nous vous invitons à vous joindre à nous pour rendre hommage à ces défenseuses, à leur travail et à l’héritage qu’elles nous ont laissé. Faites circuler ces mèmes auprès de vos collègues et amis ainsi que dans vos réseaux et twittez en utilisant les hashtags #WHRDTribute et #16Jours.

 


S'il vous plaît cliquez sur chaque image ci-dessous pour voir une version plus grande et pour télécharger comme un fichier 

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8. Finalisez et mettez en forme

Le produit de l’ensemble de votre recherche est maintenant organisé et révisé. Vous désirez maintenant que les résultats soient visuellement accessibles et attrayants afin d’en faciliter la diffusion.

Dans cette section

Mettez en forme votre rapport final en vue d’une diffusion publique

Pensez à élaborer des produits plus courts qui accompagnent le rapport complet.

Comme il a été mentionné à la section Synthétisez les résultats de votre recherche, l’AWID tire fréquemment des produits plus succincts du long rapport de recherche. Cela facilite une distribution plus vaste, particulièrement destinée à des publics clés.

Ne perdez jamais de vue votre population cible : qui lira votre rapport ?

Exemples de produits plus courts tirés du long rapport de recherche :

  • Infographies
  • Galerie en ligne
  • Animation présentant vos arguments

1. Pensez comme pense votre public

Les gens sont constamment submergés d’information. Votre produit devra être visuellement percutant afin de maintenir l’intérêt de votre public. Ici encore, le fait d’avoir une idée précise de ce que vous souhaitez accomplir et de ceux et celles que vous voulez toucher permettra à la-au graphiste de créer des produits ciblés.

Un très long rapport en format PDF pourrait sembler être la seule façon de présenter votre recherche. Cependant, ce genre de document peut rebuter la plupart des gens, particulièrement s’il est affiché en ligne.

Si vous voulez partager votre produit avec une communauté en ligne, pensez à créer des mèmes (symboles culturels transmis de façon virale) et des infographies à diffuser dans les médias sociaux, les blogs et les plateformes Web.

Lorsque vous devez décider de créer ou non des produits plus courts, considérez la possibilité de diviser vos résultats en produits plus succincts que vous pourrez partager avec les populations ciblées ou encore à différents moments de l’année, pour susciter un intérêt renouvelé à l’égard de votre produit.

 

2. Collaborez avec un-e graphiste professionnel-le

Si avez peu de temps et un peu de ressources financières, nous vous recommandons d’embaucher une entreprise de conception graphique.

Pour des raisons économiques, il peut sembler tentant d’avoir recours au personnel interne pour mettre en forme votre produit. Cependant, un-e graphiste professionnel-le peut avoir d’énormes incidences sur l’aspect de votre produit final et sur les retombées qu’il peut avoir !

La-le graphiste (interne ou embauché-e) doit pouvoir :

  • Vous présenter des exemples de son travail précédent qui correspondent à ce que vous recherchez.
  • Vous fournir des conseils précis sur la manière de présenter votre recherche, en fonction du contenu que vous offrez et du public ciblé.
  • Suggérer des composantes supplémentaires ou différentes pour mettre en forme votre produit.

Ce dont la-le graphiste aura besoin de votre part :

  • Une idée générale de ce que vous voulez que le long rapport mette en évidence par des aspects visuels et graphiques (par exemple, les informations les plus importantes, les principaux constats) et certaines idées sur le type de produits plus succincts que vous souhaitez créer (par exemple, un dépliant, une infographie, une série de mèmes (symboles) viraux. Si possible, présentez-lui des exemples de documents semblables produits par d’autres organisations.
  • Votre budget et votre calendrier de travail.
  • Les lignes directrices sur l’identité visuelle de votre organisation, le cas échéant (logo, couleurs officielles, polices, etc...).
  • Quelques photos, libres de droits d’auteurs ou l’accès à votre banque de photos, le cas échéant.
  • Les principaux éléments visuels qui doivent être inclus : graphiques, tableaux et autres pièces visuelles tirés de votre recherche.

Les graphistes sont des spécialistes du design visuel.  Ils/Elles n’ont pas forcément de connaissances dans le domaine des droits des femmes et ne sont pas au fait des résultats de votre recherche, particulièrement si vous travaillez avec un prestataire externe. Indiquez-leur clairement quels sont les éléments importants du rapport et le public que vous ciblez.
En fonction de ces détails, la personne chargée du graphisme suggérera des moyens de mettre en exergue ces éléments et rendra l’ensemble du produit attrayant.

3. Veillez à la cohérence

Lorsque vous créez une série de produits plus succincts, n’oubliez pas de les lier les uns aux autres :

  • Un rapport sommaire qui se concentre seulement sur les résultats finaux et les recommandations devra fournir un lien vers le rapport complet.
  • Une infographie visuellement attrayante qui transmet un message sur la situation du financement dans le cadre de votre recherche peut afficher un lien vers votre site Web et la section où se trouve le rapport complet. Elle doit être accompagnée d’un appel à partager l’information dans les médias sociaux.
  • Une courte vidéo d’animation qui se sert des données, des résultats et des recommandations de votre rapport doit afficher un lien vers les sites Web ou les réseaux sociaux qu’utilise votre organisation.
  • Une série de mèmes viraux, qui peuvent être diffusés en ligne, doit afficher un lien vers le rapport, les infographies, le rapport sommaire, etc.

Il est également important d’assurer la participation du personnel afin que ses membres puissent garantir que tous les produits dérivés demeurent fidèles aux résultats de la recherche.

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Contrôlez la qualité des traductions

Si vous avez modifié le texte une fois que la conception graphique et la mise en forme du rapport de votre recherche ont été finalisées, assurez-vous de faire parvenir ces changements aux traducteurs-trices.

Si vous créez des produits plus succincts, vous devrez aussi les traduire lorsqu’ils auront été conçus et mis en forme. Ces traductions doivent être suffisamment claires pour permettre à la personne chargée du graphisme de la mettre en page, même si elle ne parle pas la langue.

Après la traduction du produit et avant de le partager, assurez-vous de faire revoir le document par une personne dont la langue maternelle est celle dans laquelle le produit est présenté.

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Étape précédente

7. Synthétisez les résultats de votre recherche

Étape suivante

9. Parlez-en au monde entier !


Temps éstimé  :

• 2-3 mois

Personnel requis :

• 1 personne (ou plus) chargée de la recherche
• 1 éditeur-trice (ou plus)
• Graphiste
• Traducteur(s)-trice(s), si nécessaire

Ressources requises :

• Liste des espaces de publication


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7. Synthétisez les résultats de votre recherche

Étape suivante

9. Parlez-en au monde entier !


Êtes-vous prêts-tes ?

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Les principaux acteurs anti-droits

Nous constatons une implication sans précédent des acteurs anti-droits dans les espaces internationaux consacrés aux droits humains. Pour être plus efficaces et plus audibles, les acteurs anti-droits œuvrent à la constitution d’alliances tactiques qui regroupent différents secteurs et confessions et franchissent les frontières régionales et nationales.

Cette « alliance impie » entre des acteurs traditionalistes issus de milieux catholiques, évangéliques, mormons, orthodoxes russes et musulmans s’est construite autour d’une cause commune qui se concrétise dans un certain nombre de thèmes de discussion et d’efforts communs de plaidoyer visant à réduire à néant les progrès obtenus par les féministes en matière de droits sexuels au niveau international.


Le Saint-Siège

  • Activités clés : en tant que gouvernement de l’Église catholique romaine, le « Saint-Siège » utilise son statut unique d’État observateur permanent auprès de l’ONU pour faire pression en faveur de visions conservatrices, patriarcales et hétéronormatives de la féminité, de l’identité de genre et de la « famille ». Il promeut des politiques anti-avortement et anti-contraception.

  • Basé à : la Cité du Vatican, Rome, Italie.

  • Affiliation religieuse : catholique.

  • Connexions avec d’autres acteurs anti-droits : groupes chrétiens américains ; alliances interreligieuses orthodoxes ; OSC catholiques.

L’Organisation de la coopération islamique (OCI)

  • Activités clés : l’OCI se définit comme la « voix collective du monde musulman » et agit comme un bloc d’États au sein des Nations Unies. Elle tente d’ouvrir des brèches dans le système de protection des droits humains en s’appuyant sur des références à la religion, à la culture ou à la souveraineté nationale. Elle promeut le concept de « famille traditionnelle » et contribue à la mise en place d’un régime parallèle de droits humains doté d’un caractère plus restrictif (voir par exemple la Déclaration du Caire de 1990 sur les droits humains dans l’Islam).

  • Basé à : Djeddah, Arabie Saoudite.

  • Affiliation religieuse : musulmane.

  • Connexions à d’autres acteurs anti-droits : missions des États ultraconservateurs auprès de l’ONU, par exemple la Russie.

Le Congrès mondial des familles

  • Activités clés : conférences internationales et régionales ; production et diffusion de recherches et de connaissances ; lobbying auprès des Nations Unies pour « défendre la vie, la foi et la famille ».

  • Basé à : Rockford, Illinois, États-Unis.

  • Affiliation religieuse : prédominance catholique et chrétienne évangélique.

  • Connexions à d’autres acteurs anti-droits : le Sutherland Institute, un groupe de réflexion conservateur ; l’Église des Saints des Derniers Jours ; le département de la famille et de la vie de l’Église orthodoxe russe ; les prêtres catholiques anti-avortement et pro-vie ; la Fondation pour la culture et le patrimoine africains ; la Fédération polonaise des mouvements pro-vie ; la Fédération européenne des associations de familles catholiques ; le Comité des ONG de l’ONU sur la famille ; le Réseau politique pour les valeurs ; la Société démographique géorgienne ; des parlementaires polonais, moldaves, etc. ; FamilyPolicy ; l’Institut russe d’études stratégiques ; HatzeOir ; C-fam ; et d’autres encore.

Le Centre pour la famille et les droits de l’homme (C-Fam)

  • Activités clés : lobbying auprès des Nations Unies, en particulier auprès la Commission de la condition de la femme, pour la « défense de la vie et de la famille » ; diffusion d’informations diverses (par ex. les bulletins faxés du vendredi) ; travail de construction du mouvement ; formations à l’intention des militants conservateurs.

  • Basé à : New York et Washington D.C., États-Unis.

  • Affiliation religieuse : catholique.

  • Connexions avec d’autres acteurs anti-droits : l’International Youth Coalition (Coalition internationale de la jeunesse) ; l’Alliance mondiale pour la jeunesse ; Human Life International ; le Saint-Siège ; coordination de la Civil Society for the Family ; le Family Research Council (États-Unis) et d’autres OSC anti-droits chrétiennes/catholiques ; délégation des États-Unis auprès de la CSW.

Family Watch International

  • Activités clés : lobbying dans les espaces internationaux consacrés aux droits humains pour des politiques pro-famille, anti-LGBT*Q et anti-ESC (éducation sexuelle complète) ; formations à l’intention des acteurs de la société civile et des délégués d’États membres (par exemple « Le Guide des ressources sur la langue consensuelle des Nations Unies sur les questions familiales ») ; diffusion d’informations ; production de savoirs et d’analyses ; campagnes en ligne.

  • Basé à : Gilbert, Arizona, États-Unis.

  • Affiliation religieuse : Mormone.

  • Connexions avec d’autres acteurs anti-droits : en charge du Caucus sur les droits de la famille à l’ONU ; C-fam ; JONAH (Juifs offrant de nouvelles alternatives à l’homosexualité)[Béné1]  ; NARTH, l’Association nationale pour la recherche et la thérapie de l’homosexualité (USA) ; le Congrès mondial des familles ; CitizenGo ; l’Institut Magdalen ; l’Associación La Familia Importa ; le Groupe des amis de la famille (bloc de 25 États).

Alliance mondiale de la jeunesse

  • Activités clés : plaidoyer pour « la famille » et contre les droits sexuels et reproductifs dans les espaces politiques internationaux, y compris les Nations Unies, l’Union européenne et l’Organisation des États américains ; formation des jeunes membres à l’art de la diplomatie et de la négociation, aux relations internationales, aux activités de terrain et au développement d’une communication efficace ; programme de stage pour encourager la participation des jeunes aux activités de l’alliance ; conférences régulière des leaders émergents ; production et diffusion de savoirs.

  • Basé à : New York (États-Unis) avec des bureaux régionaux à Nairobi (Kenya), Quezon (Philippines), Bruxelles (Belgique), Mexico (Mexique) et Beyrouth (Liban).

  • Affiliation religieuse : principalement catholique, mais vise l’affiliation interreligieuse.

  • Connexions avec d’autres acteurs anti-droits : C-Fam ; Human Life International ; le Saint-Siège ; la campagne Life Coalition.

Église orthodoxe russe

  • Activités clés : l’Église orthodoxe russe, en capitalisant sur ses liens étroits avec l’État russe, fonctionne comme un « entrepreneur de normes » dans le cadre des débats sur les droits humains. La Russie et l’Église orthodoxe russe ont coopté le langage des droits humains pour souligner l’importance de la « moralité » et des « valeurs traditionnelles » définies comme des fondements prétendument essentiels des droits humains. La Russie a mené une série d’actions pour que le Conseil de l’Europe adopte des résolutions fondées sur les « valeurs traditionnelles » et a été en première ligne du travail visant à proposer des amendements hostiles aux résolutions progressistes dans des domaines tels que la mortalité maternelle, la protection du champ d’action de la société civile et le droit de manifester pacifiquement.

  • Connexions avec d’autres acteurs anti-droits : Organisation de la coopération islamique ; Églises orthodoxes d’Europe de l’Est et du Caucase, par ex. l’Église orthodoxe géorgienne ; la droite chrétienne américaine, y compris les évangéliques américains ; le Congrès mondial des familles ; le Groupe des amis de la famille (bloc d’États).

Tenir les cieux à bout de bras

Une série de films sur les Réalités féministes en Afrique et dans la diaspora africaine

par Gabrielle Tesfaye

Quand j’ai créé mon court-métrage d’animation The Water Will Carry Us Home, mon esprit était branché sur un monde magique de résilience téméraire et de sirènes ancestrales transformant leurs cicatrices/plaies les plus profondes en une nouvelle vie. Le film se déroulant à l’époque du commerce transatlantique de l’esclavage, j’ai eu envie de montrer l’histoire de l’esclavage américain, telle qu’elle n’a jamais été racontée précédemment. Je voulais offrir à mes ancêtres la commémoration qu’iels n’ont jamais reçue, et j’avais comme motivation de m’approprier l’histoire qui continue à nous dépeindre comme des victimes désemparées. Je voulais simplement raconter la vérité. En me réappropriant et en réimaginant notre histoire et notre point de vue, je guérissais en même temps les traumatismes générationnels dont nous souffrons aujourd’hui. C’est cet important travail que font de très nombreuses femmes du continent africain et de la diaspora africaine, donnant vie à nos Réalités féministes collectives.
 
J’ai mené des recherches très systématiques pour la réalisation de ce film, et en consultant ce qui avait été écrit, j’ai vu ce qui ne l’avait pas été. À plusieurs reprises, j’ai eu l’impression d’être confrontée à un mur en essayant de trouver quelque chose qui n’y était pas, et c’est dans ces lacunes que j’ai pris conscience que les conteuses d’aujourd’hui comblent les vides. Les histoires les plus utiles se cachent dans l’art contemporain, dans les films et dans le folklore de la diaspora africaine.
 
The Water Will Carry Us Home s’est ainsi déplacé dans le monde entier, dans les cœurs de la diaspora. Le film m’a également menée ici, en tant que commissaire des projections de films africains et de la diaspora pour l’initiative de cocréation de Réalités féministes de l’AWID. En sélectionnant ces films, j’étais à la recherche d’histoires totalement uniques, crues et représentatives du pouvoir féministe en action. Avec les trois courts-métrages et le long, ces films révèlent des histoires parmi des communautés d’Afrique et de la diaspora, notamment en Éthiopie, en Ouganda, en République démocratique du Congo, en Afrique du Sud et au Kenya. Ces films présentent les femmes africaines comme elles sont réellement : autogouvernées et autonomisées par l’objectif sans filtre de leur travail.

The Water Will Carry Us Home carried itself around the world into the hearts of the Diaspora. It also led me here, as the curator of the African and Diaspora film screenings of AWID’s Co-Creating Feminist Realities initiative. Whilst curating this collection of films, I looked for stories that were completely unique, raw and representational of feminist power in action. Consisting of three shorts and one feature, they reveal stories through many communities in Africa and the diaspora, including Ethiopia, Uganda, The Democratic Republic of Congo, South Africa and Kenya. These films reposition African women as what they truly are- self governing and empowered through the unfiltered lens of their work. 

« Un récit incroyablement beau, attentif et finement observateur de la connexion entre l'Afrique et sa diaspora formée par la traite transatlantique d’esclaves. L'univers visuel qu'il crée est tout simplement magnifique... un écho de la fusion des traditions spirituelles et du temps non linéaire qui montre comment nous vivons encore les moments du passé qui ont formé de « nouveaux » mondes de négritudes pour la diaspora. »
    - Jessica Horn, stratège féministe panafricain·e, écrivain·e et cocréateur·rice de The temple of her skin (Le temple de sa peau)

  «...vraiment unique, brut et représentatif du pouvoir féministe en action. » 
    -  Collectif Hers is Ours (La sienne est nôtre), organisateur du Festival Outsider Moving Art & Film


Notre documentaire Women Hold Up the Sky, créé par la WoMin African Alliance, raconte l’histoire de femmes activistes en Ouganda et en République démocratique du Congo qui réclament activement leurs droits fonciers menacés localement par les mines et autres activités d’extraction. Le film expose certes la corruption liée à l’extractivisme, mais partage enfin ce qui fait tant défaut sur les écrans : la manière dont les femmes africaines de la base s’organisent activement, créent des stratégies et mènent des analyses au sein de leur communauté, pour créer des alternatives axées sur les femmes et menées par la communauté. Margaret Mapondera, de WoMin, l’explique de manière très poétique : ce sont les « gardiennes des terres, des forêts, des eaux, des rivières et des territoires; les façons selon lesquelles les femmes détiennent et transmettent leurs histoires/les histoires des femmes de notre passé et de nos avenirs; les manières à la fois puissantes et transformatrices d’être femme s’incarnent dans leurs relations entre elles, avec l’environnement et avec elles-mêmes ».

« Une œuvre cinématographique rafraîchissante et indispensable qui met en évidence les nombreuses façons dont les femmes africaines se rassemblent pour créer des alternatives dirigées par les femmes et axées sur la communauté… Le combat est engagé et les femmes en détiennent la clé. » 
    - Collectif Hers is Ours (La sienne est nôtre), organisateur du Festival Outsider Moving Art & Film


Pumzi, de la réalisatrice Wanuri Kahiu acclamée par la critique, établit un pont entre l’Afrique et la science-fiction en se centrant sur le climat et l’environnementalisme. Pumzi imagine un monde futuriste où l’humanité aura été contrainte de s’installer sur une autre planète. Si Pumzi semble afro-futuriste et nouveau pour l’Afrique en surface, Kahiu révèle que la science-fiction et le fantastique ont toujours existé dans les récits africains, mais qu’ils n’ont simplement jamais été reconnus. Kahiu crée un monde où les femmes cherchent les vérités et sont les héroïnes qui nous guident dans un monde nouveau, soit à l’opposé des images qui placent les femmes en tant que victimes de la guerre et de la destruction. À l’inverse, Pumzi rédige le récit de femmes africaines qui se sauvent elles-mêmes et résolvent leurs propres problèmes, qui ne s’arrêtent à aucun prix dans la poursuite des visions énigmatiques qu’elles insufflent dans leurs rêves.

« Un film de science-fiction africain pionnier, situant les femmes comme scribes du futur et ouvrant nos visions vers d'autres mondes, d'autres univers que nous pourrions occuper en tant qu'Africain·e·s - un exercice toujours important à réaliser lorsqu’on envisage les modes de sortie de crises actuelles. »
       - Jessica Horn, stratège féministe panafricain·e, écrivain·e et cocréateur·rice de The temple of her skin (Le temple de sa peau)


Le seul long métrage du programme, Finding Sally, se déroule dans l’Éthiopie des années 1970, à l’époque de la Terreur rouge. Il documente l’étonnante histoire de la tante de la réalisatrice Tamara Mariam Dawit, l’activiste Sally Dawit. Le film nous raconte l’incroyable aventure de Sally, jeune et courageuse activiste qui évolue dans les années les plus violentes de l’histoire de l’Éthiopie. L’histoire de Sally révèle non seulement la gravité de l’époque, mais ses réflexions sur sa propre évolution en tant que jeune femme. Dawit a intentionnellement fait abstraction des voix d’hommes dans son film, pour se centrer sur le point de vue et le regard des femmes. L’histoire de l’Éthiopie a si souvent, et si longtemps, été racontée par des hommes que la réalisation de cette puissante histoire protège la réalité en rendant honneur au point de vue féministe. Dawit explique que « [l]es femmes pendant la révolution et la guerre ne sont souvent mentionnées qu’en tant qu’épouse de quelqu’un, ou que cuisinière ou secrétaire. Je voulais observer et montrer l’activisme autour de la révolution, uniquement à travers les mémoires et les voix des femmes ». Finding Sally démontre la réappropriation de l’histoire que réclament les cinéastes actuelles. C’est un embrasement de pouvoir féministe et de nos réalités connectées, à travers l’histoire.  

« La responsabilité nous incombe, de nous souvenir de ces femmes qui nous ont précédé·e·s et de leur brillant travail, pour ne pas être oubliées comme les milliers de femmes qui l’ont déjà été en menant le bon combat. Sally est une sacrée femme, pourvu qu’elle ne soit jamais oubliée. » 

     - Collectif Hers is Ours (La sienne est nôtre), organisateur du Festival Outsider Moving Art & Film

Inscrivez-vous ici pour regarder ce film du 18 au 22 juin


Ces films constituent maintenant une partie importante de ma psyché. Ils me poussent à continuer à créer des alternatives puissantes vers la justice depuis l’intérieur. Ils affirment que je suis une femme dans un monde de femmes, tenant les cieux à bout de bras et construisant activement des Réalités féministes indestructibles. Ces films sont davantage que des histoires d’Africaines. Tout le monde peut s’y référer, ils sont source d’inspiration et donnent l’exemple de Réalités féministes pour nous toustes dans le monde entier.


Gabrielle Tesfaye:

Gabrielle Tesfaye est une artiste interdisciplinaire initiée à la peinture, à l'animation, au cinéma, à la marionnette et à l'installation interactive. Son travail prend source dans la diaspora africaine, l'afro-futurisme, les pratiques artistiques anciennes et la narration culturelle.

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Margo Okazawa-Rey

Biography

Dre. Margo Okazawa-Rey est titulaire de la Chaire Barbara Lee pour le leadership des femmes et professeure invitée en études sur les femmes, le genre et la sexualité et en politique publique au Mills College à Oakland, en Californie. Elle est également professeure émérite à la San Francisco State University.

Ses principaux domaines de recherche et d’activisme au cours des 25 dernières années sont le militarisme, les conflits armés et la violence à l’égard des femmes, analysés de manière intersectionelle. Professeure Okazawa-Rey siège au conseil consultatif international de Du Re Bang à Uijongbu en Corée du Sud, au Conseil international de PeaceWomen Across the Globe à Berne, en Suisse, et est co-présidente du conseil du Highlander Research and Education Centre à New Market, Tennessee aux États-Unis.

Ses publications récentes incluent « Nation-izing » Coalition and Solidarity Politics for US Anti-militarist Feminists (en presse) ; « No Freedom without Connections: Envisioning Sustainable Feminist Solidarities » (2018) dans Feminist Freedom Warriors : Genealogies, Justice, Politics, and Hope, Chandra Talpade Mohanty et Linda Carty (ed.) ; Between a Rock and Hard Place: Southeast Asian Women Confront Extractivism, Militarism, and Religious Fundamentalisms (2018) ; à « Liberal Arts Colleges Partnering with Highlander Research and Education Center : Intergenerational Learning for Student Campus Activism and Personal Transformation, » numéro spéciale de Feminist Formations (Feminist Social Justice Pedagogy, (2018).

Position
Présidente
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Les discours antidroits

Chapitre 3

Les discours antidroits continuent à évoluer. Outre le recours à des arguments religieux, culturels et traditionnels, les acteur·rice·s antidroits s’approprient le langage de la justice sociale et des droits humains pour travestir leurs véritables programmes et gagner ainsi en légitimité.

Alison Howard, Alliance Defending Freedom, speaks outside the construction site of the Washington, D.C. Planned Parenthood.
© American Life League/Flickr
Alison Howard, de l'Alliance Defending Freedom, s'exprime devant le chantier de construction de l'édifice de Washington, D.C. Planned Parenthood.

Il y a trente ans, un télévangéliste américain candidat républicain décrivait le féminisme comme « un mouvement politique antifamille qui encourage les femmes à quitter leur mari, tuer leurs enfants, pratiquer la sorcellerie, détruire le capitalisme et devenir lesbiennes ». Cette idée progresse et acquiert aujourd’hui une légitimité insoupçonnée sous les apparats de l’« idéologie du genre » – une espèce de croque-mitaine polyvalent créé par les antidroits dans le seul but de s’y opposer.

Un thème revient sans cesse dans leurs discours teintés d’« impérialisme culturel », de « colonisation idéologique », de « génocide prénatal » et d’appel à la « clause de conscience » : la prise de contrôle. Les antidroits s’approprient des questions d’intérêt légitime, qu’ils et elles déforment pour servir leurs programmes oppressifs.

Sommaire

  • L’idéologie du genre
  • L’impérialisme culturel et la colonisation idéologique
  • L’avortement : la clause de conscience
  • L’avortement : un génocide prénatal
  • Exercice : ressaisissons-nous du discours
  • Histoire du mouvement de la résistance. Les Principes de Nairobi : les engagements intermouvements en faveur du handicap et de la SDSR

Lire le chapitre complet

L’AWID est-elle une organisation féministe ?

Depuis le coeur de la communauté

Par María Bonita - Venezuela

Nos ancêtres femmes forment un cercle 
Sacré, vivant, puissant 
Nous sommes au milieu
Et sentons leur force. 
Le tambour bat le son de la terre 
Notre peau s’habille de couleurs 
Nous sommes vertes, rouges, oranges, bleues, violettes, noires
Le tambour bat le son de la terre 
La voix vibre, le cri envahit, le chant retentit, berce le sommeil, éveille la conscience. 
Le tambour bat le son de la terre
Et le regard se fait complice, ami, profond. 
Le tambour bat le son de la terre
Nous ne sommes qu’un seul cœur battant au rythme de l’âme, il nous invite à bouger, nous inspire le désir, nous montre un chemin 
Celle du rassemblement communautaire, celle du pouvoir populaire, celle de l’auto-gouvernement, celle de la révolution des femmes, celle du soin subversif.
Le tambour bat le son de la terre 
Et je vous invite à entrer, à être voix, peau, regard, graine, feu, chanson, communion.
Le tambour bat le son de la terre 

Et je vous invite à la découvrir, à l’aimer, la connaître et la défendre depuis le coeur de la communauté.

Cela fait 25 ans qu’elles habitent ces mêmes rues poussiéreuses, au sommet d’une colline qui porte le nom d’un lion; elles viennent d’endroits différents, beaucoup ont une tradition paysanne, elles ont la peau couleur rébellion, couleur cactus cardon, parce que l’esprit semi-aride de Lara vit en elles. C’est de là que leur vient leur amour de la vie, leur appréciation, le soin et la protection apportés à l’eau et au territoire, car elles sont les héritières des lignées de Gayón, Ayaman, des communautés autochtones qui ont vécu et vivent dans le nord de l'État de Lara.

Elles ont appris dès leur plus jeune âge que la maternité est un rôle auquel il n’est pas facile d’échapper. S’occuper des enfants, de la maison, du mari, laver, repasser, cuisiner, nettoyer - elles insistent: tout devait être impeccable.  

Et c’était ça la vie, ça et la violence, les insultes, la maltraitance, les coups, les réclamations et les reproches auxquels il fallait s’attendre, cela semblait presque naturel, c’est ainsi que se déroulaient leurs journées, leur quotidien. Elles vivaient dans des petites maisons en tôle dans ces rues de terre battue, sans électricité ni eau courante, c’était la pauvreté, la précarité, quand un homme est arrivé, oui, un homme, un projet, une révolution inhabituelle parce qu’elle s’est faite sans guerre.  

Alors on les invita à sortir, on les invita à descendre dans les rues et à occuper l’espace public. Au cours de ce processus, elles ont arraché des portes et des fenêtres, elles ont brisé des chaînes, ont lâché leurs cheveux, elles se sont senties libres, libres comme des esclaves en fuite, des rebelles des Caraïbes, des défenseuses de la liberté. 

Et ces concepts d'indépendance et de souveraineté sont des notions que celleux qui ont eu la chance d'étudier connaissent, mais le sentir, se sentir comme les protagonistes d'un processus de transformation sociale - c'est une victoire importante que nous nous devons de mentionner et que nous ne pouvons pas oublier.

Au sommet de cette colline, on peut sentir la complicité des femmes, le feu partagé, les années de lutte. On raconte que l'une d'entre elles se promenait avec son ombrelle l'après-midi et s’arrêtait de maison en maison pour prendre un café et parler aux gens, les inviter à se joindre à la cause et les convaincre…
Nous allons créer un conseil communautaire !
Allons de l'avant ensemble en tant que communauté !
Élaborons des plans pour l'éducation, le sport, la santé, la nutrition, un comité pour les femmes et l'égalité des genres, l'économie !
Nous pouvons former notre propre gouvernement populaire pour que notre quartier soit beau !
Et c'est ainsi que les maisons sont arrivées, le cabinet médical, la garderie, l'électricité, l'eau potable. Ce sont là quelques-unes des réalisations de la communauté, quelques-uns de nos rêves communs devenus réalité.
Et vous pourriez vous demander comment une cuentera, une conteuse, est arrivée sur une colline portant le nom d'un lion...

Et je vous répondrai: je suis née turbulente, me battant sans cesse, «tu es née vagabonde» dirait ma grand-mère, «tu es née prête» ajouterait le Comandante Chávez, à force de marcher, de râler, de me battre et douter de cet homme militaire. Son projet communautaire, son concept d’autonomie gouvernementale et le fait que le peuple gère ses propres ressources, que tout le pouvoir aille aux communautés, ont fini par me convaincre.

Mais je savais qu'il manquait quelque chose, parce que les femmes, les femmes de la communauté continuent à construire le pouvoir du peuple et à se battre cœur et âme contre l’impérialisme et le capitalisme, mais il y a quelque chose qui fait mal et qui continue de nous affecter. Les blessures du patriarcat sont toujours présentes.

Alors un jour, je me suis retrouvée à pleurer, le tambour battit le son de la terre et nos ancêtres parlèrent.

Je me suis retrouvée entourée d’un groupe de femmes qui m’ont soutenue, qui m’ont contenue lorsque je débordais devant elles, lorsque j’avais mal et me libérais en même temps. C’est ainsi que j’ai découvert que l’amour entre femmes vous guérit, vous sauve, que notre amitié est profondément politique et que la sororité est une manière d’être, de vivre la vie. À partir de ce moment-là, je ne me suis plus jamais sentie seule, je ne me suis plus jamais sentie comme une île parce que je sais qu’il y a un groupe de femmes qui me portent, m’emmènent, m’aiment, prennent soin de moi et moi d’elles. Je sais que mon féminisme né de l’expérience mystique de femmes pour la vie me permet de me sentir connectée, aimée par des femmes que je ne reverrai peut-être pas. Alors comment ne pas souhaiter que cela arrive aux autres? Cet éveil, cette naissance d’un nouveau cœur est un don des déesses qui doit être partagé. 

C'est pourquoi j'ai décidé de me joindre à ces femmes et parcourir les communes, je me suis mise à marcher, à faire d'autres expériences, nous avons commencé à débattre de la santé, de l'éducation, de l'alimentation, nous avons commencé à prêcher le verbe anti-patriarcal et à réclamer des communautés libres de machisme. Nous avons insisté pour récupérer la sagesse ancestrale, l’intuition, nous avons décidé de défendre la vie en parlant de l'avortement et nous nous retrouvons à rire, à pleurer, à débattre, à réfléchir, je retrouve macu, la china, yenni, carolina, maria, ramona, irma et même notre sœur yenifer qui nous a quittées il y a peu.

Ceci est mon hommage à ces femmes, les femmes de la colline, les femmes lionnes, elles qui ont semé leur graine tout au fond de moi avec une telle puissance qu’elles se mêlent dorénavant aux battements de  mon cœur.  

C’est certain, elles tracent un chemin, et sans elles il n’y aurait ni soins familiaux, ni soins collectifs. Elles sont aussi une force sur ce territoire qui se bat contre l’embargo, la violence patriarcale, la trahison politique, la bureaucratie et la corruption.   
C’est certain, elles tracent un chemin 
C’est certain, elles sont des  boussoles 
C’est certain, elles sont le coeur de la communauté

Je vous remercie infiniment. Je suis Maria Bonita, Mharyha Morales du Venezuela, et j’espère que vous pourrez continuer de profiter de ce beau festival qui nous rassemble, nous les femmes, dans toute notre diversité, qui nous rassemble depuis le cœur de la communauté pour créer, résister et transformer.

Merci.

2003: le premier Dialogue de haut niveau a lieu

Premier Dialogue de haut niveau sur le financement du développement, 29-30 octobre 2003.

Les  dialogues de haut niveau  de l’Assemble générale des Nations Unies sur le financement du développement, tenus tous les deux ans, sont l’un des mécanismes de suivi de la Conférence de Monterrey. À la suite de ce premier dialogue, huit tables rondes ont été organisées  autour de différentes questions comprenant les subventions agricoles, le commerce, l’allègement de la dette et le financement des OMD. Toutes les discussions se concentraient sur les manières de faire face aux  obstacles structurels qui pesaient sur ces questions et défavorisaient  les nations « en développement ».

D'autres mécanismes de suivi de la Conférence de Monterrey :

  • Les réunions spéciales de haut niveau du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC)  tenues  chaque année sur le thème du suivi du Consensus de Monterrey et sous la direction  de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international, de l’Organisation mondiale du commerce et de la CNUCED. En outre, au cours de chacune de ses sessions de fond, l’ECOSOC consacre jusqu’à deux jours à des  délibérations portant sur les priorités du FdD.
  • L’organe des Nations Unies consacré aux questions fiscales, le Comité d'experts de la coopération internationale en matière fiscale, traite des différentes questions relatives aux politiques fiscales qui ont été identifiées dans le Consensus de Monterrey. Il constitue un cadre de dialogue visant à améliorer et à encourager la coopération fiscale internationale entre les autorités fiscales nationales.

Nous sommes celles et ceux que nous attendions !

Nous commençons une nouvelle année - 2023. Le COVID-19 continue d'infecter et de réinfecter de très nombreuses personnes dans le monde. Nous assistons à la résurgence de gouvernements droites et fascistes, même dans des endroits auxquels nous ne nous attendions peut-être pas comme la Suède. La guerre, les conflits armés et l'augmentation spectaculaire de la militarisation, du militarisme et des dépenses militaires permettent l'accumulation effrénée du capital par quelques-uns, avec la participation d'alliances apparemment « étranges » qui verrouillent les armes, à la fois visiblement et invisiblement, où les élites économiques et politiques du monde Le Nord et le Sud global en profitent au-delà de notre imagination la plus folle. Entre-temps, notre peuple et l'environnement naturel paient des coûts énormes et subissent toutes les conséquences attendues et inattendues.
 
Comme vous le savez tous et nous tous à l'AWID, les féministes de multiples mouvements à travers le monde résistent et s'organisent contre les multiples visages de la tyrannie, créant des structures alternatives, mettant en œuvre des stratégies de base et construisant des alliances transnationales. Nous générons de la joie, nous inspirons les unes les autres, chantons et dansons dans et contre la culture dominante du meurtre et du cynisme qui semble avoir englouti une si grande partie du monde.
 
Nous - le personnel et le conseil d'administration - de l'AWID sommes préparés et inspirés plus que jamais pour relever les défis en renforçant nos relations avec nos membres et nos partenaires organisationnels, en rencontrant et en apprenant à connaître ceux que nous n'avons pas encore rencontrés et en faisant ce que nous faisons le mieux : soutenir les mouvements féministes mondiaux. Bien que nous soyons tristes face au départ de notre ancienne Co-Direction générale Cindy et Hakima, notre merveilleuse nouvelle Co-Direction générale Faye et Inna ainsi que notre personnel engagé et créatif ont embrassé le moment qui englobe à la fois les opportunités et les menaces.

Bien sûr, nous tous à l'AWID et tous les membres de notre mouvement le savons : comme l'écrivait la poétesse et militante américaine des Caraïbes June Jordan aux militantes sud-africaines au plus fort du régime d'apartheid : « Nous sommes celles et ceux que nous attendions » !