Construction d’économies féministes
La construction d’économies féministes a pour objet de créer un monde où l’air est respirable et l’eau buvable, où le travail est significatif et où nous bénéficions de soins pour nos communautés et nous-mêmes, où chacun-e peut jouir de son autonomie économique, sexuelle et politique.
Dans ce monde où nous vivons aujourd’hui, l’économie continue de s’appuyer sur le travail de soins non rémunéré et sous-évalué des femmes au service des autres. La poursuite de la “croissance” ne fait que développer l’extractivisme--un modèle de développement fondé sur l’extraction et l’exploitation massives des ressources naturelles, qui continue de détruire les populations et la planète tandis qu’elle concentre les richesses entre les mains des élites mondiales. Parallèlement, l’accès aux soins de santé, l’éducation, les salaires décents et la sécurité sociale sont réservés à une poignée de privilégiés. Ce modèle économique repose sur la suprématie blanche, le colonialisme et le patriarcat.
En adoptant la seule « approche pour l’autonomisation économiques des femmes», on ne fait guère qu’intégrer davantage les femmes dans ce système. Cela peut constituer un moyen temporaire de survie. Nous devons semer les graines d’un nouveau monde possible pendant que nous abattons les murs du monde existant.
Nous croyons en la capacité des mouvements féministes à créer de vastes alliances entre mouvements qui leur permettent d’oeuvrer pour le changement. En multipliant les propositions et visions féministes, nous cherchons à construire les nouveaux paradigmes d’économies plus justes.
Notre approche doit être interconnectée et intersectionnelle, car nous ne pourrons jouir d’aucune autonomie sexuelle et corporelle tant que chacun·e d’entre nous ne jouira pas de ses droits économique ni d’une autonomie financière. Nous voulons travailler avec celles et ceux qui s’opposent à la montée mondiale de la droite conservatrice et des fondamentalismes religieux et la contrent, car tant que nous n’aurons pas ébranlé les fondements même du système actuel, aucune économie ne saura être juste.
Nos Actions
Notre travail conteste le système de l’intérieur et met en évidence ses injustices fondamentales.
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Promouvoir des programmes féministes : Nous nous opposons au pouvoir des entreprises et à l’impunité concernant les violations des droits humains en travaillant avec des allié-e-s afin de nous assurer que les perspectives féministes, relatives aux droit des femmes et à la justice de genre sont intégrées dans les espaces politiques. A titre d’exemple, vous pouvez vous informer sur le futur instrument juridiquement contraignant concernant “les sociétés transnationales et autres entreprises en matière de droits humains” au Conseil des droits humains des Nations Unies.
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Mobiliser des actions solidaires : Nous oeuvrons à renforcer les liens qui existent entre les mouvements féministes et les mouvements en faveur de la justice fiscale, y compris à réclamer les ressources publiques perdues à cause de flux financiers illicites afin de garantir une justice de genre et sociale.
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Enrichir nos connaissances : Nous fournissons aux Défenseuses des droits humains (WHRD) des informations stratégiques qui s’avèrent vitales dans la lutte contre le pouvoir des entreprises et l’extractivisme. Nous contribuerons à développer une base de connaissances autour du financement local et mondial et les mécanismes d’investissements qui alimentent l’extractivisme.
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Créer et élargir les alternatives : Nous participons et mobilisons nos membres et nos mouvements à envisager des économies féministes et à partager nos savoirs, nos pratiques et nos programmes féministes en faveur d’une justice économique.
« La révolution corporative s’effondrera si nous refusons d’acheter ce qu’ils nous vendent: leurs idées, leurs versions de l’histoire, leurs guerres, leurs armes, leur notion d’inéluctabilité. Un autre monde est non seulement possible, mais il est aussi déjà en bonne voie. Quand tout est tranquille, je peux l’entendre respirer. » Arundhati Roy, War Talk.
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Ritu
Ritu est une technologue féministe qui apporte son expérience au secteur non lucratif, animée par une passion pour l'utilisation d'approches innovantes pour trouver des solutions technologiques féministes. Titulaire d'un master en technologie des applications informatiques de l'Institut indien de technologie, son rôle au sein de l'AWID couvre un large spectre de responsabilités. De la supervision de la sécurité numérique et gestion des serveurs à l'administration des bases de données, en passant par le renforcement des capacités, l'évaluation technologique, la mise en œuvre de logiciels et de solutions cloud, Ritu veille à ce que l'infrastructure informatique de l'AWID soit résiliente et efficace. Avant de rejoindre l'AWID, elle a joué un rôle central dans l'avancement des initiatives technologiques des secteurs de la promotion de la santé et de l'environnement, alimentée par son engagement à tirer parti de la technologie pour le bien social.
Les conséquences principales sur le système international des droits humains
Les acteurs anti-droits ont eu un impact substantiel sur le cadre relatif aux droits humains et sur l’interprétation progressiste des normes relatives à ces droits, en particulier dans le champ du genre et de la sexualité.
Pour mesurer l’impact de l’action des conservateurs dans les espaces politiques internationaux, il suffit de constater l’immobilisme et les régressions qui caractérisent la situation actuelle.
Nous sommes témoins de l’affaiblissement des accords et des engagements existants ; de négociations dans l’impasse ; du travail de sape continu mené à l’encontre des agences des Nations Unies, des organes de surveillance des traités et des Procédures spéciales ; et enfin de l’intégration d’un langage rétrograde dans les documents internationaux relatifs aux droits humains.
La commission de la condition de la femme
La CSW, qui se réunit chaque année en mars, est depuis longtemps l’un des espaces les plus contestés du système des Nations Unies. En mars 2015, les conservateurs ont donné le ton avant même que les événements ou les négociations ne commencent. Le document final élaboré par la Commission s’est avéré être une Déclaration très peu ambitieuse qui avait été négociée avant même que les activistes des droits des femmes n’aient pu intervenir.
Pendant la CSW 2016, le nouveau Caucus des jeunes a été infiltré par un grand nombre d’activistes anti-avortement et anti-droits sexuels et reproductifs qui ont réussi à réduire les organisations de jeunes progressistes au silence. Une fois de plus, les intenses négociations ont abouti à un texte terne dans lequel les éléments relatifs à « la famille » sont formulés dans un langage rétrograde.
Alors qu’il est devenu particulièrement important et urgent de faire progresser les droits humains des femmes, la CSW est devenue un espace affaibli et dépolitisé. Il est de plus en plus difficile d’envisager d’y faire progresser ces droits dans la mesure où les activistes progressistes utilisent toute leur énergie pour essayer de faire barrage au recul voulu par les conservateurs.
Le Conseil des droits de l’homme
En tant qu’organe intergouvernemental responsable de la promotion et de la protection des droits humains dans le monde entier, le CDH est une porte d’entrée essentielle pour les conservateurs. Ces dernières années, cette institution a été le théâtre d’un certain nombre de démarches anti-droits.
En concertation avec d’autres acteurs anti-droits, certains États et blocs d’États conservateurs ont adopté une stratégie qui vise à faire retirer tout langage progressiste des résolutions et à introduire des amendements hostiles. Ils s’attaquent le plus souvent aux résolutions qui traitent de droits relatifs au genre et à la sexualité.
Par exemple, lors de la session du CDH qui s’est tenue en juin 2016, les États membres de l’Organisation de coopération islamique (OCI) et leurs alliés se sont opposés à l’adoption d’une résolution sur la discrimination à l’égard des femmes. Au cours de négociations tendues, de multiples dispositions ont été supprimées, y compris celles relative au droit des femmes et des filles de contrôler leur sexualité et leur santé ainsi qu’à leurs droits sexuels et reproductifs. Ont également été supprimées toutes les dispositions portant sur la nécessité d’abroger les lois qui perpétuent l’oppression patriarcale des femmes et des filles dans les familles et celles qui criminalisent l’adultère ou pardonnent le viol conjugal.
Le CDH a également été le théâtre d’initiatives pernicieuses des conservateurs visant à coopter les normes relatives aux droits humains et à introduire un langage conservateur en matière de « droits humains » – comme celui utilisé dans les résolutions en faveur des « valeurs traditionnelles » soutenues par la Russie et ses alliés et, plus récemment, dans le cadre de la campagne pour la « protection de la famille ».
La Commission des droits de l’homme
En 2015, un certain nombre d’organisations religieuses conservatrices ont ouvert un nouveau front de lutte en commençant à s’attaquer à la Commission des droits de l’homme, organe de contrôle de l’application du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et instrument essentiel pour les droits humains.
Des groupes anti-droits se sont mobilisés dans l’espoir de faire inclure leur rhétorique anti-avortement dans le traité.
Lorsque la Commission a annoncé qu’elle rédigeait une nouvelle interprétation autorisée du droit à la vie, plus de 30 acteurs non étatiques conservateurs ont envoyé des observations écrites, avançant leurs arguments fallacieux sur le « droit à la vie » – à savoir que la vie commence dès la conception et que l’avortement est une violation de ce droit. Ils ont demandé à ce que ces idées soient incorporées dans l’interprétation de l’article 6 par la Commission.
L’action concertée de ces groupes conservateurs auprès de la Commission des droits de l’homme représente une évolution notable dans la mesure où elle concrétise la volonté des acteurs anti-droits de saper et d’invalider le travail essentiel qu’accomplissent les organes de surveillance de l’application des traités, dont celui de la Commission des droits de l’homme elle-même.
Les négociations sur les ODD et le Programme de développement durable à l’horizon 2030
En 2015, les acteurs anti-droits ont mené des actions de plaidoyer dans le cadre de l’élaboration des nouveaux objectifs de développement durable (ODD), insistant une nouvelle fois sur les droits relatifs au genre et à la sexualité. Leurs efforts pour faire adopter un langage rétrograde dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 ont été moins fructueux.
Néanmoins, après avoir réussi à empêcher l’inclusion d’un langage progressiste dans le texte final, les conservateurs ont ensuite adopté une autre stratégie. Pour minimiser la responsabilité des États et saper l’universalité des droits, plusieurs États ont émis de multiples réserves sur les ODD.
Au nom du Groupe des États africains membres de l’ONU, le Sénégal a affirmé que les États africains ne « mettraient en œuvre que les ODD alignés sur les valeurs culturelles et religieuses de ses pays membres ».
Le Saint-Siège a également émis un certain nombre de réserves, affirmant qu’il était « certain que l’engagement selon lequel ‘personne ne serait laissé de côté’ serait compris comme une reconnaissance du droit à la vie de la personne, de la conception jusqu’à la mort naturelle ».
L’Arabie saoudite est allée plus loin encore, déclarant que le pays ne suivrait pas les règles internationales relatives aux ODD qui feraient référence à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre, les qualifiant de « contraires à la loi islamique ».
L’Assemblée générale des Nations Unies
Les acteurs anti-droits ont un pouvoir d’influence de plus en plus marqué au sein de l’Assemblée générale des Nations Unies. En 2016, lors de la 71e session, l’AG a été le théâtre de la féroce opposition des acteurs anti-droits à un nouveau mandat créé en juin 2016 en vertu de la Résolution du Conseil des droits de l’homme sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre : le mandat d’Expert indépendant pour la protection contre la violence et la discrimination basées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre[Béné1] (OSIG). Quatre actions ont été mises en œuvre dans les espaces de l’AG pour tenter de réduire la portée de ce mandat.
Le Groupe des États africains a notamment coordonné la présentation d’une résolution hostile auprès de la Troisième Commission[Béné2] , visant essentiellement à faire indéfiniment ajourner ce nouveau mandat. Bien que cette tentative n’ait pas abouti, il s’agit d’une tactique nouvelle et préoccupante visant à bloquer rétroactivement la création d’un mandat présenté par le Conseil des droits de l’homme.
Les acteurs anti-droits œuvrent maintenant à porter directement atteinte à l’autorité du CDH auprès de l’Assemblée générale. Les acteurs anti-droits ont également tenté de nuire à ce mandat en menant une actions auprès de la Cinquième Commission (chargée des questions administratives et budgétaires). Cette initiative inédite a conduit un certain nombre d’États à tenter (encore une fois sans succès) de bloquer le financement des experts des droits humains de l’ONU, dont celui de l’Expert indépendant pour la protection contre la violence et la discrimination basées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre.
Bien que ces multiples tentatives n’aient pas réussi à empêcher la création et le maintien de ce nouveau mandat, le soutien important que ces acteurs ont reçu, les stratégies innovantes qui ont été mise en œuvre et les puissantes alliances régionales qui se sont forgées tout au long des négociations nous donnent une idée des difficultés auxquelles nous allons devoir faire face.
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Autres chapitres
Joanne Kobuthi-Kuria
Joanne est une féministe africaine passionnée par le démantèlement des inégalités de genre sur le continent africain. Elle a travaillé avec un certain nombre d'organisations mondiales, de médias et de think tanks, dont entre autres Amnesty International, Wrthy, le Local Development Research Institute, la BBC et la East African Community (EAC). Elle siège au sein de plusieurs conseils d'administration, dont celui de Freely in Hope, une ONG basée au Kenya et en Zambie, qui souhaite outiller les survivant·e·s et les défenseur·e·s dans leur lutte contre les violences sexuelles, et celui de Msingi Trust, un mouvement d'activistes qui se réunissent à la croisée de la foi et des droits humains. Elle est titulaire d'un master en gestion d’affaires, d'un master en politiques publiques et d'une licence en droit. Elle est accro aux livres, avec un penchant pour la fiction.
Agnes Torres
Charte communautaire pour les membres de l’AWID
Cocréer des espaces accueillants et sécurisés
La cocréation de nos réalités féministes commence par nous-mêmes, et nos façons de nous traiter les un·e·s les autres. Nous nous efforçons de créer et de protéger des espaces qui sécurisent et soutiennent nos communautés, à la fois en ligne et en personne.
Nous envisageons aussi les espaces sécurisés et accueillants, tout comme cocréés, et dont la possession est partagée. Nous attendons de nos membres qu'iels agissent de façon éthique, responsable et cohérente vis-à-vis des valeurs de l’AWID, et qu'iels assument une responsabilité collective pour garantir un environnement de respect mutuel et de solidarité.
Tou·te·s les membres de AWID sont invité·e·s à :
- Se connecter avec les autres, contribuer à rompre l’isolement et à favoriser la solidarité. On peut facilement se sentir perdu·e et seul·e. Un peu de convivialité et de réactivité peut donc s’avérer utile.
- Interagir et participer avec calme. Des différences d’opinions feront évidemment surface. Pensez alors à l’utilité de ces différences pour élargir vos réflexions et vos façons de voir le monde.
- Contribuer à construire un espace qui reconnaît et valide de multiples expériences de vie ainsi qu'une diversité de corps et d’expressions de genre. Reconnaissez que nous portons tou·te·s des identités intersectionnelles.
- Utiliser un langage inclusif. Respectez la façon dont les gens souhaitent être désignés en termes d’identité ou d’expression de genre (comme les pronoms), et recourez au langage inclusif.
- Écouter et adapter ses comportements et façons de communiquer si une personne mentionne son malaise. Ne posez pas d’autres questions que vous ne souhaiteriez vous voir poser.
- Aider à défier les comportements oppressifs, qui comprennent le harcèlement, la violence verbale ou physique, la violation du consentement, et toute autre action qui perpétue le classisme, l'âgisme, le validisme, le racisme, la misogynie, l’hétérosexisme, la transphobie ou d’autres formes d'oppressions. Si besoin, n’hésitez pas à contacter l’équipe de l’AWID.
- Avoir une parole et une écoute basées sur une ouverture d’esprit et de cœur, sans jugement.
- Être honnête, ouvert·e et sympathique : Évoquez et partagez véritablement vos expériences, vos défis, vos espoirs et vos rêves, et votre vision pour votre propre vie et celle de votre communauté.
- Pratiquer une écoute active et l’autoconscience : prenez conscience du temps et de l’espace que vous prenez ou laissez aux autres, pratiquez une écoute et un apprentissage sous forme active.
- Être attentif·ve et reconnaître le travail et l’activisme des autres : Souvenez-vous que nous œuvrons tou·te·s collectivement au changement -- Assurez-vous de reconnaître la contribution des autres et de les citer au besoin, par exemple dans des discussions, des articles, des images, etc.
- Rester en sécurité ! Nous vous invitons à prendre des mesures pour vous protéger en ligne et en personne, notamment si vous avez des raisons de croire que votre expression vous met en danger. Certains membres pourront utiliser des pseudonymes ou des photos de profil qui dissimulent leur identité. Pour plus d’informations, veuillez vous référer au kit (en anglais) « Digital Security First Aid Kit for Human Rights Defenders » (Kit de secours sur la sécurité numérique pour les Défenseur·e·s des droits humains) produit par l’Association pour le progrès des communications (APC).
- Respecter les besoins de confidentialité des autres. Ne partagez ou ne transférez aucune information sans avoir obtenu une autorisation explicite.
Remarque :
L’AWID se réserve le droit de supprimer des commentaires, suspendre ou révoquer l’adhésion de membres en cas de violation des règles de la communauté. Les membres de l’AWID ne sont pas autorisés à représenter l’AWID à titre officiel, sauf mention écrite contraire. Les membres ne peuvent pas utiliser les espaces de l’AWID à des fins de prosélytisme ou de recrutement de membres pour rejoindre une organisation ou une croyance religieuse. Les membres ne peuvent pas utiliser les espaces de l’AWID pour demander des fonds à des fins personnelles, bien que les liens vers des actions de levée de fonds ou des campagnes de mobilisation soit autorisés.
Deya Bhattacharya
Deya est faciliteur·rice de mouvement féministe trans queer non binaire, professionnel·le des droits humains et chercheur·se. Son travail se fonde sur des méthodes queer, féministes et participatives. Iel travaille au sein de l’écosystème de financement féministe depuis plus de sept ans et encore plus longtemps au sein des espaces de mouvements féministes – depuis désormais plus d’une décennie. Son travail se situe à l’intersection entre l’argent et les mouvements. Avant de rejoindre l'AWID, Deya était consultant·e indépendant·e auprès de Mama Cash, Kaleidoscope Trust, Comic Relief, Global Fund for Children et d'autres, cocréant des processus, des espaces et des mécanismes de ressources, des programmes et des recherches centrées sur les mouvements. Deya est titulaire d'un LLM (Master of Laws ou Master Legum) en justice internationale et droits humains de l'Université d'Europe centrale.
À l’AWID, Deya dirige la stratégie de soutien et d’engagement des mouvements de Ressources pour les mouvements féministes, et soutient la mise au centre des principaux mouvements féministes en définissant et en menant des programmes de ressourcement féministe. En dehors du travail, Deya est maître-nageur·se, parent d’un chien et adore la fiction littéraire contemporaine.
Esther Chávez Cano
Les acteurs et actrices antidroits
Chapitre 4
Un réseau complexe et mouvant d’antidroits exerce une influence croissante dans les sphères internationales et les politiques locales. Souvent soutenu·e·s par des financements d’origine imprécise, ces acteur·rice·s renforcent leur impact en créant des alliances tactiques entre thématiques, régions et croyances.
Alors que les discours des fascistes et fondamentalistes sont tout à fait nationalistes, leurs assises idéologiques, alliances politiques et réseaux de financement ne connaissent pas de frontières. Parfois soutenus par des flux de financement d’origine obscure, en lien avec de grosses entreprises ou des partis d’extrême droite, ces groupes concluent des alliances stratégiques, voire avec des sous-groupes de mouvements féministes et pour les droits des femmes, dans certains cas, tout en s’éloignant d’éléments ouvertement extrêmes pour acquérir davantage de légitimité. Ces acteur·rice·s diffusent et reproduisent également partout dans le monde leur modèle d’organisation antidroits : leurs manières de faire campagne, de faire pression ou de mener des actions stratégiques en justice.
Sommaire
- CitizenGo
- Alliance Defending Freedom (ADF)
- Le financement des antidroits
- Les liens entre féministes antitrans et fondamentalistes chrétien·ne·s
- Exercice : Cartographions le paysage
- Histoire du mouvement de la résistance. Catolicadas, un outil de communication efficace pour promouvoir l’égalité des genres et les droits sexuels et reproductifs
Les organisations peuvent-elles devenir membres de l’AWID ?
Oui, nous encourageons l’adhésion institutionnelle.
Nous comptons actuellement parmi nos membres plusieurs centaines d’organisations parmi les plus connues et novatrices. Les critères d’adhésion sont les mêmes que pour les personnes, mais les cotisations diffèrent et les services proposés tentent de répondre à leurs besoins particuliers.
Elena Gastaldo
Chers mouvements féministes : Une lettre du conseil d'administration
Chers mouvements féministes,
Au nom du Conseil d’administration, je souhaite exprimer notre plus profonde gratitude, notre appréciation et tout notre respect pour Hakima Abbas et Cindy Clark, nos deux extraordinaires codirectrices exécutives ces cinq dernières années, qui quittent leurs fonctions pour laisser place à un nouveau leadership de l’AWID, alors que nous entrons dans une nouvelle phase de la vie de notre organisation avec un nouveau plan stratégique. Elles ont systématiquement mis en application les meilleurs principes de leadership organisationnel féministe et d’éthique du soin lorsqu’elles nous guidaient, lors des temps bien troubles et imprévisibles de la récente histoire du monde, cette syndémie de COVID-19 et la spirale politique mondiale descendante qui s’en est suivie. Elles ont tenu l’AWID, notre personnel et notre CA fermement, doucement et avec amour alors que nous éprouvions toutes et tous ces situations inconnues. Elles se sont également accrochées à la vision et à la mission de l’AWID lorsqu’elles ont dû, avec respect et stratégie, réagir aux différents changements, dont la difficile annulation du forum de l’AWID.
Reconnaissant tout à fait le potentiel immense qui existe au sein de l’équipe actuelle, le CA a décidé de privilégier un processus de recrutement en interne dans un premier temps. Nous pensons terminer cette transition d’ici la fin de l’année 2022. Hakima et Cindy décaleront leur départ, pour permettre une transition en douceur vers le nouveau leadership.
Il est difficile pour le Conseil d’administration et d’autres, qui ont travaillé étroitement avec elles et qui les aiment, de voir Cindy et Hakima quitter l’AWID. Rassurez-vous, le CA de l’AWID mène ce processus de transition de manière à ce que les belles marques indélébiles et inspirantes que laissent Hakima et Cindy soient inscrites dans les quatre décennies de notre histoire. Nous assurerons l’arrivée et le soutien de la nouvelle direction et veillerons à ce que ce processus nous inspire à faire mieux encore à cette étape de la vie de l’AWID.
Les grandes transformations dans les organisations ne sont jamais simples ni faciles. Elles sont parfois contraintes, hors du contrôle de quiconque, tendues, voire destructrices. J’ai vu, mais vous aussi, des exemples de telles transitions. Il arrive également que les besoins et les aspirations du personnel soient alignés avec ceux de l’organisation. Bien que nous n’ayons ni choisi ni souhaité le départ de Cindy et Hakima, leur décision et l’entrée de l’AWID dans un nouveau plan stratégique et une nouvelle décennie d’existence sont alignées. Et mieux que tout encore, nous sommes entre les mains merveilleuses, super compétentes, créatives et féministes du personnel et du CA de l’AWID.
Nous vous remercions, chers mouvements féministes, pour votre confiance dans l’AWID. Nous vous demandons également de soutenir notre transition de leadership au cours des mois à venir. Continuons à construire, approfondir et renforcer nos connexions, comme nous le faisons depuis 40 ans.
Nous reviendrons vers vous dans les prochaines semaines pour vous tenir au courant de nos mises à jour et des évolutions concrètes.
Avec solidarité et amour féministes,
Margo Okazawa-Rey,
Présidente, Conseil d’administration de l’AWID
2009: l´ONU organise une conférence sur l´impact de la crise économique
La Conférence des Nations Unies de 2009 sur la crise financière et économique mondiale et son incidence sur le développement
- La conférence de 2009 était l’aboutissement de celle de Doha en 2008. La Déclaration de Doha avait mandaté les Nations Unies pour organiser, sous l’égide du Président de l’Assemblée générale, une conférence consacrée à la crise financière et économique mondiale et à son incidence sur le développement.
- Pendant la conférence, les groupes de femmes, par le biais du WWG ont souligné l’impact de la crise financière mondiale sur les groupes les plus vulnérables. Dans sa déclaration aux membres (en anglais), le WWG a proposé une liste d’actions nécessaires que les États membres devraient mettre en œuvre pour pallier aux conséquences de la crise sur les femmes. Le groupe de travail a également déclaré que la prise en compte des autres groupes sociaux touchés par la crise était essentielle pour apporter une réponse qui soit en accord avec les normes et les engagements internationaux relatifs à l’égalité des genres, aux droits des femmes, aux droits humains et à l’autonomisation.
Islam Bibi
Annonce: Forum AWID 2024
Il est temps pour le prochain forum de l’AWID en 2024.
Lorsque des milliers de féministes se réunissent, nous créons une grande force de solidarité qui a le pouvoir de changer le monde. Le Forum de l’AWID sera pour nous un moment de repos et de guérison ensemble, de connexion au-delà des frontières et de découverte de nouvelles orientations stratégiques courageuses.
La date et le lieu seront annoncés l'année prochaine, dès que possible. Nous sommes ravi.es et nous savons que vous le serez aussi. Restez à l'écoute!
Assurez-vous de nous suivre sur les médias sociaux et de vous inscrire à notre liste de diffusion pour rester informé!
Puis-je soumettre une proposition de session ?
L'appel à propositions est maintenant fermé.
Nous avons lancé un Appel à activités le 19 novembre 2019 et la date limite de réception des propositions était le14 février 2020.
Trouvez d'autres moyens de vous engager sur le chemin du Forum
Norma Angelica Bruno Roman
Merci
Merci de votre visite sur le site d'AWID. Pour plus d'informations sur AWID rendez-vous sur https://www.awid.org/fr
Pourquoi l’AWID a-t-elle choisi de tenir le Forum à Taipei ?
Taipei nous semble être l’emplacement de la région Asie-Pacifique qui nous permet au mieux de bâtir un espace sécurisé et désobéissant pour notre communauté féministe mondiale.
Taipei offre un certain niveau de stabilité et de sécurité aux divers·es participant·e·s du Forum que nous voulons rassembler. La ville dispose aussi de capacités logistiques importantes, en plus d’être accessible pour beaucoup de voyageurs·ses (avec une facilitation de procédure de visa électronique pour les conférences internationales).
Le mouvement féministe sur place est accueillant vis-à-vis du Forum et désire s’engager avec des féministes du monde entier.