Flickr/Leonardo Veras (CC BY 2.0)

Protection of the Family

The Issue

Over the past few years, a troubling new trend at the international human rights level is being observed, where discourses on ‘protecting the family’ are being employed to defend violations committed against family members, to bolster and justify impunity, and to restrict equal rights within and to family life.

The campaign to "Protect the Family" is driven by ultra-conservative efforts to impose "traditional" and patriarchal interpretations of the family, and to move rights out of the hands of family members and into the institution of ‘the family’.

“Protection of the Family” efforts stem from:

  • rising traditionalism,
  • rising cultural, social and religious conservatism and
  • sentiment hostile to women’s human rights, sexual rights, child rights and the rights of persons with non-normative gender identities and sexual orientations.

Since 2014, a group of states have been operating as a bloc in human rights spaces under the name “Group of Friends of the Family”, and resolutions on “Protection of the Family” have been successfully passed every year since 2014.

This agenda has spread beyond the Human Rights Council. We have seen regressive language on “the family” being introduced at the Commission on the Status of Women, and attempts made to introduce it in negotiations on the Sustainable Development Goals.


Our Approach

AWID works with partners and allies to jointly resist “Protection of the Family” and other regressive agendas, and to uphold the universality of human rights.

In response to the increased influence of regressive actors in human rights spaces, AWID joined allies to form the Observatory on the Universality of Rights (OURs).  OURs is a collaborative project that monitors, analyzes, and shares information on anti-rights initiatives like  “Protection of the Family”.

Rights at Risk, the first OURs report, charts a map of the actors making up the global anti-rights lobby, identifies their key discourses and strategies, and the effect they are having on our human rights.   

The report outlines “Protection of the Family” as an agenda that has fostered collaboration across a broad range of regressive actors at the UN.  It describes it as: “a strategic framework that houses “multiple patriarchal and anti-rights positions, where the framework, in turn, aims to justify and institutionalize these positions.”

 

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2019 : Réalités féministes dans un monde en évolution

L’AWID a commencé à préparer ce rapport annuel au moment même où la pandémie mondiale commençait à bouleverser nos modes de rassemblement, d’organisation et de vie. Nous ne pouvons donc passer en revue notre travail sans prendre en compte l’influence de la COVID-19 dans notre évaluation.  

Téléchargez le rapport annuel 2019 complet (PDF)


La cocréation de réalités féministes n’est plus seulement le thème du Forum l’AWID – elle est un cri de ralliement suite à une pandémie démontrant les failles des systèmes économiques, politiques et sociaux.

Elle est une affirmation urgente de l’existence d’autres façons, plus justes, d’organiser nos vies. En 2019, des centaines de groupes ont partagé avec nous leurs expériences et leurs propositions : des réseaux radicaux de soutien communautaire en Amérique latine, qui facilitent l’avortement autogéré, aux pratiques économiques centrées sur les communautés en Indonésie et aux systèmes alimentaires communautaires en Inde et aux États-Unis, en passant par une réinvention et une nouvelle pratique de rites de passage sans danger en Sierra Leone. Ce sont ces expériences qui traceront la voie d’une « nouvelle norme ».  

Pour autant, les historiques d'oppression et de violence peuvent rendre l'imagination des possibles compliquée. Un élément clé de notre travail en 2019 a été d’initier ces pistes via la boîte à outils visant à soutenir les groupes qui cherchent à dénicher des histoires et des aspirations, piliers de propositions féministes.

Tandis que nous focalisons sur nos propositions pour un autre monde, nous reconnaissons le contexte difficile qui nous entoure.

Au sein de l'Observatoire de l'universalité des droits (OURs), de Feminists for a Bing Treaty (Féministes pour un traité contraignant), de Count Me In ! (Comptez sur moi!) et d’autres alliances, l’AWID n’a pas cessé de contrer le pouvoir débridé des entreprises et les agendas fascistes et fondamentalistes qui mettent à mal les droits des femmes et la justice de genre. Dans un contexte de perspectives sombres pour un changement transformateur par les processus multilatéraux et de capacités limitées à réagir pour la plupart des États, nous redoublons d'efforts pour nous assurer que les mouvements féministes, dans toute leur diversité, soient dotés de ressources adaptées aux rôles majeurs qu'ils jouent – en soutenant leurs communautés, en réclamant des droits et en répondant aux crises. En 2019, nous avons introduit des principes et des approches féministes aux fonds révolutionnaires tels que l'Initiative Spotlight et le Fonds Égalité. Nous avons de plus réussi à mobiliser des ressources via des aides à l’amorçage de réalités féministes, financées par des bailleurs féministes. 

À l’heure où nous nous penchons vers l'avenir, le contexte appelle clairement à une transformation de nos stratégies d'organisation :

  • nous apprenons à naviguer dans un plaidoyer mondial se limitant aux canaux en ligne,
  • nous composons avec l'incertitude du moment et des modalités de réunions en face à face, et
  • nous utilisons les outils à notre disposition pour accentuer les connexions entre les sphères locales et mondiales.

L’AWID se lance dans un nouveau modèle d'adhésion qui permet un meilleur accès et met l'accent sur les opportunités d'engagement et de connexion entre membres. Nous continuerons d'expérimenter différents outils et processus en ligne pour renforcer notre communauté. Et l'engagement inter-mouvements restera au cœur de notre travail. Nos actions solidaires envers les mouvements et les identités opprimées, même et surtout lorsqu’ils sont marginalisés, sont importantes pour conduire le changement et soutenir des mouvements, inclusifs pour tou·te·s.

La crise n'est pas nouvelle pour les mouvements féministes et sociaux.

Nous sommes résilient·e·s, nous nous adaptons et nous sommes présent·e·s les un·e·s pour les autres. Nous devrons continuer à faire encore mieux. Merci à toutes les personnes qui nous accompagnent dans cette aventure.

Téléchargez le rapport annuel 2019 complet (PDF)

3. Design your survey

After assessing your organization’s capacity and research goals, you may choose to conduct a survey as one of the methods of data collection for your research analysis.

In this section:

Why conduct a survey?

A survey is an excellent way to gather information on individual organizations to capture trends at a collective level.

For example, one organization’s budget size does not tell you much about a trend in women’s rights funding, but if you know the budgets of 1,000 women’s rights organizations or even 100, you can start to form a picture of the collective state of women’s rights funding.

As you develop your survey questions, keep in mind the research framing that you developed in the previous section.

Remember: Your framing helps you determine what information you are trying to procure through your survey. The data collected from this survey should allow you to accomplish your goals, answer your key questions, and create your final products.

See examples of survey questions in AWID’s Sample WITM Global Survey

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Identify your survey population

This is an important step – the clearer you are about which populations you want to survey, the more refined your questions will be. 

Depending on your research goals, you may want to create separate surveys for women’s rights organizations, women’s funds and donors. Or you may want to focus your survey on women’s groups and collect interviews for women’s funds and donors, as a survey for each population can be resource-intensive.

The questions you ask women’s groups may be different than ones you would ask women’s funds. If you plan on surveying more than one population, we encourage you to tailor your data collection to each population.

At the same time, some key questions for each population can and should overlap in order to draw comparative analysis from the answers.

Online survey

If you can reach your survey population online, it is useful and efficient to create an online survey.

We recommend two online tools, both which offer free versions:

Survey Gizmo allows you to convert your data for SPSS, a statistical software useful for advanced data analysis

Your data analyst person(s) will be the best person(s) to determine which tool is best for your survey based on staff capacity and analysis plans.

For accessibility, consider making a PDF form version of your survey that you can attach via email. This ensures organizations that have sporadic internet connections or those that pay for it by the minute can download the survey and complete it without requiring a constant online connection.

Paper survey

You may decide that an online approach is not sufficiently accessible or inclusive enough for your popuation.

In this case, you will need to create a paper survey and methods to reach offline populations (through popular events or through post, with pre-stamped envelopes for returning).

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Create your questions

Make it easy for participants to complete your survey.

1. Short and clear questions

If the questions are confusing or require complex answers, you risk having participants leave the survey unfinished or providing answers that are unusable for your analysis.

Ensure your questions only ask for one item of information at a time.

For example:

  • What is your organization’s budget this year?
    Easy to answer: participant can easily locate this information for their organization, and it is only asking for one item of information.
  • What percentage of your budget have you identified as likely sources for funding for your organization, but are still unconfirmed? 
    Confusing and difficult to answer: are you asking for a list of unconfirmed funding sources or percentage of funding that is likely but unconfirmed?
    This information is difficult to obtain: the respondent will have to calculate percentages, which they may not have on hand. This increases the risk that they will not complete the survey.

2. Simple and universal language

Many words and acronyms that are familiar to you may be unknown to survey participants, such as “resource mobilization”, “WHRD”, and “M&E”, so be sure to choose more universal language to express your questions.

If you must use industry lingo – phrases and words common to your colleagues but not widely known – then providing a definition will make your survey questions easier to understand.

Be sure to spell out any acronyms you use. For example, if you use WHRD, spell it out as “Women’s Human Rights Defenders".

3. "Closed” and "Open" questions

Closed questions:

Only one response is possible (such as “yes,” “no” or a number). Survey participants cannot answer in their own words and they typically have to choose from predetermined categories that you created or enter in a specific number. Responses to closed questions are easier to measure collectively and are often quantitative.

Example of a closed question: What is your organization’s budget?

Open-ended questions:

These are qualitative questions that are often descriptive. Respondents answer these questions entirely in their own words. These are more suitable for interviews than surveys.

They are harder to analyze at a collective level as compared to closed-end questions, especially if your survey sample is large. However, by making open-ended questions very specific, you will make it easier to analyze the responses.

Whenever possible, design your survey questions so that participants must select from a list of options instead of offering open-ended questions. This will save a lot of data cleaning and analysis time.

Example of open-ended question: What specific challenges did you face in fundraising this year?

Familiarize yourself with different types of questions

There are several ways to ask closed-ended questions. Here are some examples you can review and determine what fits best for the type of data you want to collect:

  • Multiple choice questions: the participant can select one or several options you pre-entered
  • Rating scales: the participant gives a note on a scale you pre-determine.
    For this type of questions, make sure to clearly state what the bottom and the top of your scale mean
  • Ranking: the participant will choose and organize a certain number of answers you pre-determine.

View more question types

4. Logical organization

If you plan to conduct this research at regular intervals (such as every two years), we recommend developing a baseline survey that you can repeat in order to track trends over time.

Set 1: Screening questions

Screening questions will determine the participant’s eligibility for the survey.

The online survey options we provided allow you to end the survey if respondents do not meet your eligibility criteria. Instead of completing the survey, they will be directed to a page that thanks them for their interest but explains that this survey is intended for a different type of respondent.

For example, you only want women’s rights groups in a given location to take this survey. The screening questions can determine the location of the participant and prevent respondents from other locations from continuing the survey.

Set 2: Standardized, basic demographic questions

These questions would collect data specific to the respondent, such as name and location of organization. These may overlap with your screening questions.

If resources permit, you can store these answers on a database and only ask these questions the first year an organization participates in your survey.

This way when the survey is repeated in future years, it is faster for organizations to complete the entire survey, increasing chances of completion.

Set 3: Standardized and mandatory funding questions

These questions will allow you to track income and funding sustainability. Conducted every year or every other year, this allows you to capture trends across time.

Set 4: Special issues questions

These questions account for current context. They can refer to a changing political or economic climate. They can be non-mandatory funding questions, such as attitudes towards fundraising.

For example, AWID’s 2011 WITM Global Survey asked questions on the new “women & girls” investment trend from the private sector.

5. Less than 20 mins

The shorter, the better: your survey shouldn’t exceed 20 minutes to ensure completion and respect respondents’ time.

It is natural to get excited and carried away by all the types of questions that could be asked and all the information that could be obtained. However, long surveys will lead to fatigue and abandonment from participants or loss of connection between participants and your organization.

Every additional question in your survey will add to your analytical burden once the survey is complete.

6. Simple and exciting

  • Let participants know the estimated time to complete the survey before they begin
  • Specify what information they will need to complete it so they have it on hand (for example, if you are asking for financial data, say it at the outset so they can prepare)
  • Request information that organizations can easily access and provide – for example, requesting financial information from 20 years ago may be difficult (or impossible) for organizations to provide.
  • Create an incentive to convince your survey population to complete the survey, such as a prize raffle. For example, AWID held a raffle draw for a round-trip flight to the AWID Forum as a prize for completing our 2011 WITM Global Survey.

General tips

  • Ask for exact budgets instead of offering a range (in our experience, specific amounts are more useful in analysis).
  • Specify currency! If necessary, ask everyone to convert their answers to the same currency or ask survey takers to clearly state the currency they are using in their financial answers.
  • Ensure you collect enough demographic information on each organization to contextualize results and draw out nuanced trends.
    For example, if you are analyzing WITM for a particular country, it will be useful to know what region each organization is from or at what level (rural, urban, national, local) they work in order to capture important trends such as the availability of greater funding for urban groups or specific issues.

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Test and translate

1. Your advisors

Involving your partners from the start will allow you to build deeper relationships and ensure more inclusive, higher quality research.

They will provide feedback on your draft survey, pilot test the survey, and review your draft research analysis drawn from your survey results and other data collection.

These advisors will also publicize the survey to their audiences once it is ready for release. If you plan on having the survey in multiple languages, ensure you have partners who use those languages.

If you decide to do both survey and interviews for your data collection, your advisor-partners on your survey design can also double as interviewees for your interview data collection process.

2. Draft and test

After your survey draft is complete, test it with your partners before opening it up to your respondents. This will allow you to catch and adjust any technical glitches or confusing questions in the survey.

It will also give you a realistic idea of the time it takes to take the survey.

3. Translation

Once the survey is finalized and tested in your native language, it can be translated.

Be sure to test the translated versions of your survey as well. At least some of your pilot testers should be native speakers of the translated languages to ensure clarity.

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Target the right population

1. Sample size

Your survey sample size is the number of participants that complete your survey.

Your survey sample should reflect the qualities of the larger population you intend to analyze.

For example: you would like to analyze the millions of women’s rights groups in Valyria but you lack the time and resources to survey every single one.
Instead, you can survey only 500 of the Valyrian women’s rights groups – a sample size - to represent the qualities of all the women’s groups in the region.

Recommended sample size

  • 100 survey participants or less tend to be unreliable
  • 250 to 400 will yield results of reasonable accuracy
  • over 400 are fully adequate and will also allow accurate analysis of subgroups (for example, age groups).

Although it is not necessary to determine your exact sample size before you launch your survey, having a size in mind will allow you to determine when you have reached enough participants or whether you should extend the dates that the survey is available, in case you feel that you have not reached enough people.

2. Degree of participation

Even more important than size of a sample is the degree to which all members of the target population are able to participate in a survey.

If large or important segments of the population are systematically excluded (whether due to language, accessibility, timing, database problems, internet access or another factor) it becomes impossible to accurately assess the statistical reliability of the survey data.

In our example: you need to ensure all women’s groups in Valyria had the opportunity to participate in the survey.

If a segment of women’s groups in Valyria do not use internet, and you only pull participants for your sample through online methods, then you are missing an important segment when you have your final sample, thus it is not representative of all women’s groups in Valyria.

You cannot accurately draw conclusions on your data if segments of the population are missing in your sample size; and ensuring a representative sample allows you to avoid this mistake.

3. Database and contact list

To gain an idea of what the makeup of women’s groups for your area of research (region, population, issue, etc) looks like, it may be useful to look at databases.

  • Some countries may have databases of all registered nonprofits, which will allow you to know your full population.
  • If databases are not available or useful, you can generate your own list of groups in your area of research. Start with networks and coalitions, ask them to refer you to additional groups not in the membership lists.

By understanding the overall makeup of women’s groups that you plan to target, you can have an idea of what you want your sample to look like - it should be like a mini-version of the larger population.

After participants have taken your survey, you can then gauge if the resulting population you reached (your sample size) matches the makeup of the larger population. If it doesn’t match, you may then decide to do outreach to segments you believe are missing or extend the window period that your survey is open.

Do not be paralyzed if you are unsure of how representative your sample size is – do your best to spread your survey as far and wide as possible.

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Previous step

2. Frame your research

Next step

4. Collect and analyze your data


Estimated time:
• 2 - 3 months
People needed:
• 1 or more Research person(s)
• Translator(s), if offering survey in multiple languages
• 1 or more Person(s) to assist with publicizing survey to target population
• 1 or more Data analysis person(s)
Resources needed:
• List of desired advisors: organizations, donors and activists
• Optional: an incentive prize to persuade people to complete your survey
• Optional: an incentive for your advisors
Resources available:
Survey Monkey or Survey Gizmo
Sample of WITM Global Survey

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2. Frame your research

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Snippet Forum Stories Title

Historias de los Foros de AWID

FRMag - Resistance Series

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See artwork series

Snippet Forum Quoate Sara Abu (FR)

Le Forum est un exemple vivant de ce que le grand NOUS peut faire. Nous allons au Forum, nous sommes des graines, nous sommes ensuite semées. Nous devons célébrer cela. 
- Sara Abu Ghazal, Liba

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Out Run (2016) Inglés | Tagalo con subtítulos en inglés

Mediante la movilización de peluquerxs y reinas de belleza transgénero de clase trabajadora, lxs dinámicxs líderes del único partido político LGBT del mundo libran una cruzada histórica para elegir a una mujer trans al Congreso filipino.


Conversación en vivo con S. Leo Chiang y Johnny Symons, directores de “Out Run”

Inna Michaeli

Biography

Inna est une activiste et sociologue féministe queer comptant de nombreuses années d'engagement profond dans les luttes féministes et LGBTQI+, l'éducation politique et l'organisation par et pour les femmes migrantes, ainsi que la libération de la Palestine et la solidarité avec cette dernière. Inna a rejoint l'AWID en 2016 et occupé différents postes, dont celui de directrice des programmes plus récemment. Basée à Berlin, en Allemagne, elle a grandi à Haïfa, en Palestine/Israël, et est née à Saint-Pétersbourg en Russie. Elle porte ces territoires politiques et cette résistance au passé et au présent colonial dans son féminisme et sa solidarité transnationale.

Inna est l'auteure de « Women's Economic Empowerment: Feminism, Neoliberalism, and the State » (« L'autonomisation Économique des Femmes : Féminisme, Néolibéralisme et l’État », Palgrave Macmillan, 2022), un ouvrage basé sur une thèse qui lui a valu un doctorat de l'Université Humboldt de Berlin. En tant qu'universitaire, elle a enseigné des cours sur la mondialisation, la production de connaissances, l'identité et l'appartenance. Inna est titulaire d'un master en études culturelles de l'Université hébraïque de Jérusalem. Elle a été membre du conseil d'administration de +972 Advancement of Citizen Journalism, et l’est actuellement pour Jewish Voice for a Just Peace in the Middle East (en Allemagne). Auparavant, Inna a travaillé avec la Coalition des Femmes pour la Paix et est une passionnée de la mobilisation des ressources pour l'activisme populaire.

Position
Codirectrice Exécutive
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Les 5 principales menaces qui pèsent sur nous

Dans le contexte actuel, nous avons cerné cinq grandes menaces à la lutte pour des économies justes d’un point de vue féministe :


1. La financiarisation de l'économie mondiale

« La financiarisation fait référence à l'importance croissante des marchés financiers, des intérêts financiers, des institutions financières et des élites de la finance dans le fonctionnement de l'économie et de ses institutions de gouvernance, sur la scène nationale et internationale. » Gerald Epstein

Epstein Gerald A. 2006 ; Financialization and the World Economy, Editions Edward Elgar, en anglais seulement.

Les institutions financières exercent une forte influence sur la gouvernance économique et l’orientation des politiques de développement. La domination croissante du secteur des entreprises et des institutions financières internationales, dans le cadre de la définition des politiques publiques locales et mondiales, a abouti à la prise en otage de l'État dans l'intérêt du capital. Le système financier actuel, en ce compris les politiques controversées de crédit et d’endettement, font partie intégrante de l'expansion et de la reproduction des processus d'accumulation du capital.

Cela soulève des questions importantes sur la façon de réglementer et de repenser le système financier mondial, non seulement pour éviter les conséquences désastreuses des crises de la dette, mais également pour permettre des moyens de subsistance durables et la réalisation des droits économiques et sociaux sans périodes de recul.

Pour plus de détails, voir l'article de Balakrishnan et Heintz Debt, Power, and Crisis: Social Stratification and the Inequitable Governance of Financial Markets (Dette, pouvoir et crise : la stratification sociale et la gouvernance inéquitable des marchés financiers), disponible en anglais uniquement.


2. Des accords commerciaux nuisibles

Au cours des 20 dernières années, les cadres des accords commerciaux (bilatéraux ou multilatéraux) ont été élargis, démontrant un intérêt accru pour les droits de propriété intellectuelle (DPI) à octroyer aux sociétés.
 
Les droits de propriété intellectuelle ont clairement bénéficié aux sociétés multinationales, causant d'énormes répercussions sur la capacité des nations et des peuples les plus pauvres à réaliser les droits humains, notamment :

  • le droit à l'alimentation
  • le droit de préserver
  • le droit d'utiliser et de vendre des semences
  • le droit d'accès aux médicaments essentiels

En outre, la libéralisation de l'importation des produits agricoles a entraîné un afflux de produits bon marché et compromis l’emploi des agriculteur-trice-s indépendants dans les pays pauvres, ainsi que la sécurité alimentaire. Les dispositions de protection de l'investissement inscrites aux accords commerciaux limitent la marge de manœuvre des gouvernements nationaux leur permettant de créer et de faire respecter des règlements sur des questions aussi cruciales que la protection de l'environnement, le droit du travail et la durée des droits d'auteur.

En exposant les pièges de ces accords, les mouvements féministes ont été et sont toujours à la fine pointe de la résistance.

(Voir par exemple, les réactions de réseaux féministes du monde entier contre les négociations relatives au Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (PTCI) et au Partenariat transpacifique (PTP) (en anglais).


3. Les écosystèmes et la biodiversité menacés à une échelle sans précédent

La marchandisation des ressources de la Terre, la dégradation environnementale et le changement climatique qui résultent de décennies d'industrialisation agressive, du pillage et de l'extraction liée aux ressources de la planète, ont endommagé la biodiversité et la résilience écologique. Ces dommages menacent maintenant l'existence de la société humaine elle-même.

La communauté internationale n'a pas réussi à modifier les modes de production et de consommation qui sont à la racine du problème. Au lieu de cela, les gouvernements, avec le soutien de grandes entreprises intéressées au profit, penchent en faveur d’une «économie verte». Cette approche favorise les « technologies économes en énergie » (y compris l'énergie nucléaire, les biocarburants, les organismes génétiquement modifiés et la géo-ingénierie) et les systèmes d’échanges de droits d’émission de carbone comme solutions miracles.

4. La marchandisation des terres et l’accélération du phénomène mondial de l’accaparement des terres et des ressources

Les phénomènes d’accaparement des terres et de l'appropriation des ressources ne sont pas nouveaux et les résistances étaient déjà au cœur de l’histoire coloniale. Ce qui est nouveau, c’est la rapidité et la manière dont les terres et les ressources naturelles sont devenues des marchandises pour de nouveaux marchés.

Les institutions financières internationales jouent un rôle central dans la promotion des marchés fonciers dans les pays en développement. Ces institutions financent des réformes agraires qui permettent à de puissants acteurs financiers de faire main-basse sur des terres à des fins spéculatives en échange de maigres promesses d'emplois et de croissance. L'accaparement des terres a de profondes répercussions négatives sur l'accès des populations locales aux biens et services essentiels, sans compter les déplacements forcés et la dégradation de l'environnement qui y sont associés.

Les personnes qui résistent à l'accaparement des terres, parmi lesquelles des femmes défenseuses des droits humains, sont confrontées quotidiennement à diverses formes de violence, y compris les agressions physiques et les abus sexuels.

5. Des fondements patriarcaux profondément ancrés qui soutiennent le système capitaliste

Ces fondements patriarcaux sont particulièrement hégémoniques dans les modèles néolibéraux actuels.

Les nombreuses manières dont l'économie politique et le développement sont liés à la sexualité ou au genre sont évidentes : pensez à la manière dont le capitalisme détermine ce qui est qualifié de travail et comment la ‘valeur humaine’ est fondée sur la productivité du travail salarié.

En règle générale, la position des femmes dans l'économie mondiale continue de reposer sur l’exploitation de leur travail fondée sur le genre : ce travail est sous-évalué et on retrouve essentiellement les femmes dans les emplois précaires, la sphère de la subsistance domestique et de la production non rémunérée et dans la sphère ‘reproductive’. Puisque le travail de reproduction est systématiquement associé au travail non rémunéré des femmes, il a fourni un immense soutien au capitalisme, en même temps qu’il est la source d'oppressions fondées sur le genre et l'assujettissement.

Cette situation est aggravée par le fait que dès lors où les mécanismes de protection sociale commencent à diminuer, le fardeau du travail des femmes augmente proportionnellement.

En outre, le phénomène de la migration mondiale, stimulé par des milliers de réfugiés économiques qui fuient la pauvreté endémique à travers le monde, n’est pas étranger au type de relations de pouvoir entre hommes et femmes du système capitaliste. Les fonds envoyés dans le pays d’origine deviennent une source importante de financement et de développement pour les familles et les communautés restées au pays.  Ce phénomène a un coût important pour les femmes migrantes qui luttent pour gagner un salaire décent dans leur pays d’accueil.

Dans la même veine, nous avons vu comment les systèmes capitalistes patriarcaux font usage de la violence et de l'oppression pour maintenir le statu quo. La hausse des dépenses militaires mondiales et l’escalade de la violence perpétrée à la fois par des acteurs étatiques et non étatiques, sont des stratégies adoptées pour contrôler la dissidence, le corps et la voix des femmes et régler les différends économiques, politiques et sociaux.

Partout dans le monde, la violence, l'incarcération et la discrimination ciblent de manière disproportionnée :

  • les femmes et les communautés de couleur
  • les peuples autochtones
  • les personnes handicapées
  • les travailleur-euse-s du sexe
  • les populations démunies
  • les personnes LGBT*QI

Pour contester la violence structurelle et ses liens avec un système mondial capitaliste, nous devons procéder à une analyse intersectionnelle qui tienne compte du genre, de la race/de l'origine ethnique, de l'âge, des compétences, de la nationalité, de l'orientation sexuelle et de l'identité de genre des personnes, entre autres statuts.

La crise profonde du système actuel de gouvernance mondiale est également évidente lorsqu’on examine les maigres accords intergouvernementaux conclus et la façon dont ils manquent souvent de mécanismes de responsabilisation les plus fondamentaux. Le système multilatéral qui a servi la gouvernance mondiale par le passé ne parvient plus à répondre aux multiples crises actuelles. Ce même système continue d'être profondément antidémocratique, marqués par l’augmentation de la présence et de la puissance des sociétés qui occupent désormais les espaces précédemment réservés aux États.

Repenser, Renouveler et Réactiver

Ces menaces nous forcent, nous les féministes, à repenser nos perspectives et nos stratégies, à renouveler et à réactiver notre engagement pour la construction d’un mouvement en faveur d’une économie juste, en partenariat avec d'autres mouvements.

Ces menaces nous incitent à envisager, d’une perspective féministe, de vastes programmes de transformation socioéconomique qui tiennent compte des réalités de la majorité des personnes démunies. Le temps est venu d’opérer les changements nécessaires pour mettre en place une économie juste et pour relever les défis systémiques persistants.


Voir également

Quelle est l’origine de ce projet?

Notre vision

When and Where will the Forum be?

2-5 December, 2024, Bangkok, Thailand! We will gather at the Queen Sirikit National Convention Center (QSNCC) as well as virtually online.

Feminist film club - holding up the skies

Découvrez le programme du Club de cinéma féministe de l’AWID  « Porter le ciel » - une série de films sur les réalités féministes d’Afrique et de la diaspora africaine sélectionnés par Gabrielle Tesfaye.

Regardez

Sara AbuGhazal

Biography

Sara AbuGhazal is a Palestinian feminist living in Beirut. She is a co-founder of Sawt al-Niswa, a collective that produces knowledge in Beirut. She is the co-director of The Knowledge Workshop, a feminist organization based in Beirut that works on feminist oral history and archiving. Sara is currently the Regional Coordinator of the Regional Coalition for Women Human Rights Defenders in the Middle East and North Africa.

Sara strives to help create spaces of feminist transformation and solidarity. Her work is mostly centered on building sustainable movements in the MENA region. She is invested in knowledge production, feminist transformation, and Palestine. She publishes regularly in sawtalniswa.org and her fiction also appears in Romman e-magazine.

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Challenging the economic growth model

Context

Contesting the premise that a country’s economy must always ‘grow or die’, de-growth propositions come to debunk the centrality of growth measured by increase in Gross domestic product (GDP).

Definition

A de-growth model proposes a shift towards a lower and sustainable level of production and consumption. In essence, shrinking the economic system to leave more space for human cooperation and ecosystems.

The proposal includes

  • Downsizing resource-, energy- and emission-intensive superfluous production, particularly in the North (e.g. the automotive and military industries)
  • Directing investments instead into the care sector, social infrastructure and environmental restoration

Feminist perspective

Feminist perspectives within de-growth theory and practice argue that it also needs to redefine and revalidate unpaid and paid, care and market labour to overcome traditional gender stereotypes as well as the prevailing wage gaps and income inequalities that devalue care work.


Learn more about this proposition

  • In “The Future WE Want: Occupy development” Christa Wichterich argues that in order to break up the hegemonic logic of unfettered growth and quick returns on investment, three cornerstones of another development paradigm must combine: care, commons and sufficiency in production and consumption.
  • Equitable, Ecological Degrowth: Feminist Contributions by Patricia Perkins suggests developing effective alternative indicators of well-being, including social and economic equity and work-time data, to demonstrate the importance of unpaid work and services for the economy and provide a mechanism for giving credit to those responsible.

Part of our series of


  Feminist Propositions for a Just Economy