Flickr/Leonardo Veras (CC BY 2.0)

Analyses Spéciales

L´AWID est une organisation féministe mondiale qui consacre ses efforts à la justice de genre, au développement durable et aux droits humains des femmes

Protection de la famille

Contexte

Au cours des dernières années, nous avons observé une nouvelle tendance inquiétante dans les espaces internationaux consacrés aux droits humains. Les discours axés sur « la protection de la famille » sont en effet utilisés pour défendre des violations des droits de membres de la famille, pour renforcer et justifier l’impunité des auteurs de ces violations et pour restreindre l’égalité des droits au niveau de la vie familiale. 

La campagne en faveur de la « Protection de la famille » est motivée par une volonté conservatrice d’imposer des conceptions « traditionnelles » et patriarcales de la famille et de priver les membres de la famille de leurs droits pour les transférer à « l’institution familiale ».

Les initiatives visant à la « Protection de la famille » reposent sur :

  • la montée du traditionalisme,
  • la montée du conservatisme culturel, social et religieux,
  • l’existence d’une hostilité vis-à-vis des droits humains des femmes, des droits sexuels, des droits des enfants et enfin des droits des personnes dont l’identité de genre et l’orientation sexuelle ne sont pas conformes aux normes.

Depuis 2014, un groupe d’Etats travaille de front dans les espaces dédiés aux droits humains sous le nom de « Group of Friends of the Family » (Groupe des ami-e-s de la famille) ; des résolutions sur la « Protection de la famille » ont été adoptées chaque année depuis 2014.

Ce programme s’est propagé au-delà du Conseil des droits humains. Nous avons observé l’introduction d’un discours régressif autour de la « famille » à la Commission sur la condition de la femme, ainsi que des tentatives d’introduction dans les négociations sur les Objectifs de développement durable.


Notre approche

L’AWID travaille avec des partenaires et des allié-e-s pour s’opposer ensemble à la « Protection de la famille » et à d’autres programmes régressifs et défendre l’universalité des droits humains.

En réponse à l’influence croissante d’acteurs régressifs au sein des espaces dédiés aux droits humains, l’AWID a rejoint des allié-e-s afin de créer l’Observatoire sur l'Universalité des droits (OURs) (site en anglais). L’OURs est un projet de collaboration qui surveille, analyse et diffuse les informations concernant les initiatives anti-droits telles que la « Protection de la famille ».

Le premier rapport de l’OURs, Nos droits en danger, trace une cartographie des acteurs et actrices qui constituent le lobby mondial anti-droits et identifie leur réthorique et stratégies clés ainsi que leur impact sur les droits humains.  

Le rapport précise que le programme de « Protection de la famille » a développé une collaboration entre un large éventail d’acteurs régressifs aux Nations Unies, qu’il décrit comme « un cadre stratégique abritant des positions anti-droits et patriarcales multiples, où le cadre vise entre autres à légitimer et institutionnaliser ces positions. »

Contenu lié

Snippet - WITM To make - EN

To make the complexity of resourcing diverse forms of feminist organizing visible

Un cadre alternatif pour la gouvernance économique

Le contexte

La crise économique mondiale actuelle fournit la preuve évidente que les politiques économiques des trois dernières décennies n’ont pas fonctionné.

La dévastation que la crise a opéré sur les ménages les plus vulnérables dans les pays du Nord et du Sud nous rappelle que la formulation de politiques économiques et la réalisation des droits humains (économiques, sociaux, politiques, civils et culturels) ont été trop longtemps séparées l’une de l'autre. La politique économique et les droits humains ne doivent pas être des forces opposées, elles peuvent coexister en symbiose.

Les politiques macroéconomiques influencent le fonctionnement de l'économie dans son ensemble, elles façonnent la disponibilité et la distribution des ressources. Dans ce contexte, les politiques budgétaires et monétaires sont fondamentales.

Définition

  • La politique budgétaire se réfère à la fois aux recettes et aux dépenses publiques, et aux relations entre elles qui sont formulées dans le budget de l’État.

  • La politique monétaire regroupe les politiques sur les intérêts et les taux de change et la masse monétaire, ainsi que la réglementation du secteur financier.

  • Les politiques macroéconomiques sont mises en œuvre à l’aide d'instruments tels la fiscalité, les dépenses du gouvernement, et le contrôle entre la masse monétaire et le crédit.

Ces politiques affectent les taux d’intérêt et les taux de change qui ont une influence directe sur, entre autres choses, le niveau de l'emploi, l'accès à un crédit abordable et le marché du logement.

L'application d'un cadre de droits humains aux politiques macroéconomiques permet aux États de mieux se conformer à leur obligation de respecter, de protéger et de réaliser les droits économiques et sociaux. Les droits humains sont inscrits aux conventions internationales selon des normes universelles. Ces normes juridiques sont énoncées dans les traités des Nations Unies tels la Déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH), le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC).

 L’Article 1 de la DUDH stipule que « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ».

Bien que la DUDH ait été rédigée il y a près de six décennies, sa pertinence est toujours de mise. La plupart des principes énoncés répondent aux problèmes auxquels les gens continuent d’être confrontés à l'échelle mondiale. Les questions concernant les châtiments inhumains (art. 5), la discrimination (art. 7), la propriété (art. 17), un salaire égal pour un travail égal (art. 23/2), et l'accès à l'éducation (art. 26/1) sont des questions pertinentes tant pour les pays au Sud et au Nord de l'équateur.

En particulier, les États ont l'obligation, en vertu du droit international, de respecter, de protéger et de réaliser les droits humains, y compris les droits économiques et sociaux des personnes relevant de leur compétence. Cet aspect est particulièrement pertinent aujourd'hui, compte tenu de la crise financière. Aux États-Unis, la réglementation est faussée en faveur de certains intérêts. Dans le contexte du changement social et économique actuel, l'incapacité des gouvernements à étendre leur rôle de surveillance est un échec cuisant face à l’obligation de protéger les droits humains.

Perspective féministe

Les États devraient respecter les principes clés des droits humains pour réaliser les droits économiques et sociaux. Certains de ces principes ont des implications potentiellement importantes pour la gouvernance des institutions financières et des marchés. Ces possibilités ont été sous explorées jusqu’à présent.

Les droits économiques et sociaux ont un ancrage institutionnel et juridique concret. Les traités internationaux, les déclarations mondiales, les conventions, et, dans un certain nombre de cas, les constitutions nationales ont intégré certains aspects des cadres de droits économiques et sociaux, ce qui a permis l’élaboration d’infrastructures institutionnelles au niveau du droit national et international.

Certaines personnes avancent que l’idée d’une justice mondiale n’est peut-être pas un exercice utile en raison des complexités institutionnelles en jeu. Toutefois, les institutions mondiales ont sans aucun doute des incidences sur la justice sociale, à la fois positives et négatives.

Il est utile de déterminer ce que ces éléments des cadres alternatifs impliquent pour la gouvernance économique, en particulier ceux qui sont soutenus par les institutions existantes. Le cadre des droits économiques et sociaux est un bon exemple concret : ce cadre évolue constamment et les discussions et les délibérations en cours sont nécessaires afin d'aborder les sections sous développées et les lacunes potentielles.


Pour en savoir plus sur cette proposition :

Cette section est fondée sur le blog du CWGL intitulé Applying a Human Rights Framework to Macroeconomic Policies (L'application d'un cadre de droits humains aux politiques macroéconomiques, 2012).

Snippet FEA Nadia Echazu (EN)

The Nadia Echazú Textile Cooperative carries the name of a pioneer in the struggle for trans rights in Argentina. In many ways, the work of the cooperative celebrates her life and legacy.

Nadia Echazú had a remarkable activist trajectory: she was one of the co-founders of "El Teje", the first trans newspaper in Latin America, alongside Lohana Berkins, Diana Sacayán and Marlene Wayar. Nadia was part of the Argentinian Association of Travestis, Transexual and Transgender people (Asociación de Travestis y Transexuales de Argentina, ATTA) and founded The Organization of Travestis and Transgender People of Argentina (Organización de Travestis y Transexuales de Argentina, OTTRA).

Shortly after her death, her fellow activists founded the cooperative in her name, to honor the deep mark she left on trans and travesti activism in Argentina.

Ayanda Denge

“I am a wonder… Therefore I have been born by a mother! As I begin to stutter, my life has been like no other…” - Ayanda Denge  (read the whole poem below)

Ayanda Denge was a transwomxn, sex worker, activist, poet. She was Xhosa, from Port Elizabeth in the Eastern Cape of South Africa. After travelling through different cities of the country, she moved to Cape Town. 

As a committed and fervent social justice activist, she fought for the rights of sex workers, trans persons, and for those of people living with HIV and AIDS. She was also a motivational speaker on cancer awareness, and campaigned for affordable and social housing, especially for poor and working-class people. Ayanda stood tall as a mountain against different and often abusive faces of discrimination. 

“Being transgender is not a double dose, but it’s a triple dose of stigmatisation and discrimination. You are discriminated against for your sexual identity, you are discriminated against for your work, and you are discriminated against for your HIV status.” - Ayanda Denge, 2016

She was acting chairperson at the Sex Workers Education and Advocacy Taskforce (SWEAT) and also worked as an Outreach Coordinator at Sisonke, a national sex workers’ movement in South Africa. 

“From us, from our regional head office, to SWEAT where I sit on the board, to Sisonke, a movement of sex workers in Cape Town. We all amalgamate, we have one cry and it’s a cry that is recognised internationally by international sex workers. We want decriminalisation of sex work.” - Ayanda Denge, 2016

She lived in the Ahmed Kathrada House, which was being occupied by the Reclaim the City campaign for social housing. In 2018, Ayanda was elected house leader. On 24 March 2019, she was stabbed to death in her room. The year prior, another resident was killed.

Reclaim the City draws a connection between the safety of the house residents and the Provincial Government withholding electricity and the human right to water: 

“We cannot separate the safety of women and LGBTQI people living in the occupation from the refusal by the Western Cape Provincial Government to turn the electricity and water back on at Ahmed Kathrada House.

The house is pitch black at night. We need lights to keep each other safe. It is as if the Province wishes to punish poor and working class people, whose only crime is that we needed a home. While they may disagree with our reasons for occupying, they should be ashamed of themselves for putting politics before the safety and dignity of residents of this city.

Rest in Peace comrade Ayanda Denge, we shall remember you as we carry the torch forward in the struggle for decent well-located housing.”

Poem by Ayanda: 

I am a wonder…
Therefore I have been born by a mother!
As I begin to stutter,
My life has been like no other.
Born in pain
Nourished by rain
For me to gain
Was living in a drain.
As I shed a tear
I stand up and hold my spear.
Voices echo, do not fear
Challenges within a year,
Challenges of hurt are on my case;
Community applauds as they assume I have won my race;
But in reality my work strides at a tortoise pace;
On bended knee I bow and ask for grace.
For the Lord
Is my Sword;
To remind humanity
That he provides sanity.
Why Lord am I this wonder?
The Lord answers me with the rain and thunder,
For questioning my father
Who has in the book of lambs
A name called Ayanda.
From the streets my life was never sweet
The people I had to meet;
At times I would never greet;
Even though I had to eat;
I’d opt to take a bow
Rather than a seat

Listen to the poem in Ayanda’s voice

“For my life represents that of a lotus flower, that out of murky and troubled waters I bloomed to be beautiful and strong...” - Ayanda Denge, watch and listen 


Tributes: 

“Ayanda, I want to say to you that you are still a survivor, in our hearts and minds. You are gone but you are everywhere, because you are love. How beautiful it is to be loved, and to give love. And Ayanda, that is the gift that you have given us. Thank you for all of the love, we truly did need you. Going forward, I promise to you that we will all commit to continue with the struggle that you have dedicated so much energy and your time to. And we will commit ourselves to pursuing justice in this awful ending to your life.” - Transcript of a message, in a farewell Tribute to Ayanda

“Ayanda was an activist by nature. She knew her rights and would not mind fighting for the rights of others. For me, it was no shock that she was involved with many organizations and it was known that she was a people’s person. It did not need to be the rights of LGBTI but just the rights of everyone that she stood for.” - Ayanda’s sister
 

Snippet - WITM Why now_col 2 - FR

Le financement des mouvements féministes est indispensable à la mise en place d’une présence plus juste et pacifique et d’un avenir libéré. Au cours de la dernière décennie, les bailleurs de fonds se sont engagés à verser bien plus d’argent en faveur de l’égalité des genres, mais 1 % seulement des financements philanthropiques et de développement a réellement été destiné à financer directement les changements sociaux menés par des féministes (ressource en anglais).

Pour viser l’abondance, et rompre ce cycle d’insuffisance chronique, l’enquête WITM est une invitation pour les activistes féministes et défenseur·ses de la justice de genre à se lancer dans l’aventure de la collecte de données probantes et d’arguments en faveur de la mobilisation de davantage d’argent, de meilleure qualité, et de réappropriation du pouvoir au sein de l’écosystème actuel du financement. En solidarité avec les mouvements qui continuent à être invisibilisés, marginalisés et empêchés d’accéder à des financements de base, à long terme, flexibles et reposant sur la confiance, l’enquête WITM souligne l’état actuel de la mobilisation de ressources, remet en question les fausses solutions, et identifie les changements à opérer au sein des modèles de financement afin que les mouvements s’épanouissent et relèvent les défis complexes de notre époque.

Les conséquences principales sur le système international des droits humains

Les acteurs anti-droits ont eu un impact substantiel sur le cadre relatif aux droits humains et sur l’interprétation progressiste des normes relatives à ces droits, en particulier dans le champ du genre et de la sexualité.

Pour mesurer l’impact de l’action des conservateurs dans les espaces politiques internationaux, il suffit de constater l’immobilisme et les régressions qui caractérisent la situation actuelle.


Nous sommes témoins de l’affaiblissement des accords et des engagements existants ; de négociations dans l’impasse ; du travail de sape continu mené à l’encontre des agences des Nations Unies, des organes de surveillance des traités et des Procédures spéciales ; et enfin de l’intégration d’un langage rétrograde dans les documents internationaux relatifs aux droits humains.

La commission de la condition de la femme       

La CSW, qui se réunit chaque année en mars, est depuis longtemps l’un des espaces les plus contestés du système des Nations Unies. En mars 2015, les conservateurs ont donné le ton avant même que les événements ou les négociations ne commencent. Le document final élaboré par la Commission s’est avéré être une Déclaration très peu ambitieuse qui avait été négociée avant même que les activistes des droits des femmes n’aient pu intervenir.

Pendant la CSW 2016, le nouveau Caucus des jeunes a été infiltré par un grand nombre d’activistes anti-avortement et anti-droits sexuels et reproductifs qui ont réussi à réduire les organisations de jeunes progressistes au silence. Une fois de plus, les intenses négociations ont abouti à un texte terne dans lequel les éléments relatifs à « la famille » sont formulés dans un langage rétrograde.

Alors qu’il est devenu particulièrement important et urgent de faire progresser les droits humains des femmes, la CSW est devenue un espace affaibli et dépolitisé. Il est de plus en plus difficile d’envisager d’y faire progresser ces droits dans la mesure où les activistes progressistes utilisent toute leur énergie pour essayer de faire barrage au recul voulu par les conservateurs.

Le Conseil des droits de l’homme

En tant qu’organe intergouvernemental responsable de la promotion et de la protection des droits humains dans le monde entier, le CDH est une porte d’entrée essentielle pour les conservateurs. Ces dernières années, cette institution a été le théâtre d’un certain nombre de démarches anti-droits.

En concertation avec d’autres acteurs anti-droits, certains États et blocs d’États conservateurs ont adopté une stratégie qui vise à faire retirer tout langage progressiste des résolutions et à introduire des amendements hostiles. Ils s’attaquent le plus souvent aux résolutions qui traitent de droits relatifs au genre et à la sexualité.

Par exemple, lors de la session du CDH qui s’est tenue en juin 2016, les États membres de l’Organisation de coopération islamique (OCI) et leurs alliés se sont opposés à l’adoption d’une résolution sur la discrimination à l’égard des femmes. Au cours de négociations tendues, de multiples dispositions ont été supprimées, y compris celles relative au droit des femmes et des filles de contrôler leur sexualité et leur santé ainsi qu’à leurs droits sexuels et reproductifs. Ont également été supprimées toutes les dispositions portant sur la nécessité d’abroger les lois qui perpétuent l’oppression patriarcale des femmes et des filles dans les familles et celles qui criminalisent l’adultère ou pardonnent le viol conjugal.

Le CDH a également été le théâtre d’initiatives pernicieuses des conservateurs visant à coopter les normes relatives aux droits humains et à introduire un langage conservateur en matière de « droits humains » – comme celui utilisé dans les résolutions en faveur des « valeurs traditionnelles » soutenues par la Russie et ses alliés et, plus récemment, dans le cadre de la campagne pour la « protection de la famille ».

La Commission des droits de l’homme

En 2015, un certain nombre d’organisations religieuses conservatrices ont ouvert un nouveau front de lutte en commençant à s’attaquer à la Commission des droits de l’homme, organe de contrôle de l’application du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et instrument essentiel pour les droits humains.

Des groupes anti-droits se sont mobilisés dans l’espoir de faire inclure leur rhétorique anti-avortement dans le traité.

Lorsque la Commission a annoncé qu’elle rédigeait une nouvelle interprétation autorisée du droit à la vie, plus de 30 acteurs non étatiques conservateurs ont envoyé des observations écrites, avançant leurs arguments fallacieux sur le « droit à la vie » – à savoir que la vie commence dès la conception et que l’avortement est une violation de ce droit. Ils ont demandé à ce que ces idées soient incorporées dans l’interprétation de l’article 6 par la Commission.

L’action concertée de ces groupes conservateurs auprès de la Commission des droits de l’homme représente une évolution notable dans la mesure où elle concrétise la volonté des acteurs anti-droits de saper et d’invalider le travail essentiel qu’accomplissent les organes de surveillance de l’application des traités, dont celui de la Commission des droits de l’homme elle-même.

Les négociations sur les ODD et le Programme de développement durable à l’horizon 2030

En 2015, les acteurs anti-droits ont mené des actions de plaidoyer dans le cadre de l’élaboration des nouveaux objectifs de développement durable (ODD), insistant une nouvelle fois sur les droits relatifs au genre et à la sexualité. Leurs efforts pour faire adopter un langage rétrograde dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 ont été moins fructueux.

Néanmoins, après avoir réussi à empêcher l’inclusion d’un langage progressiste dans le texte final, les conservateurs ont ensuite adopté une autre stratégie. Pour minimiser la responsabilité des États et saper l’universalité des droits, plusieurs États ont émis de multiples réserves sur les ODD.

Au nom du Groupe des États africains membres de l’ONU, le Sénégal a affirmé que les États africains ne « mettraient en œuvre que les ODD alignés sur les valeurs culturelles et religieuses de ses pays membres ».

Le Saint-Siège a également émis un certain nombre de réserves, affirmant qu’il était « certain que l’engagement selon lequel ‘personne ne serait laissé de côté’ serait compris comme une reconnaissance du droit à la vie de la personne, de la conception jusqu’à la mort naturelle ».

L’Arabie saoudite est allée plus loin encore, déclarant que le pays ne suivrait pas les règles internationales relatives aux ODD qui feraient référence à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre, les qualifiant de « contraires à la loi islamique ».

L’Assemblée générale des Nations Unies

Les acteurs anti-droits ont un pouvoir d’influence de plus en plus marqué au sein de l’Assemblée générale des Nations Unies. En 2016, lors de la 71e session, l’AG a été le théâtre de la féroce opposition des acteurs anti-droits à un nouveau mandat créé en juin 2016 en vertu de la Résolution du Conseil des droits de l’homme sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre : le mandat d’Expert indépendant pour la protection contre la violence et la discrimination basées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre[Béné1]  (OSIG). Quatre actions ont été mises en œuvre dans les espaces de l’AG pour tenter de réduire la portée de ce mandat.

Le Groupe des États africains a notamment coordonné la présentation d’une résolution hostile auprès de la Troisième Commission[Béné2] , visant essentiellement à faire indéfiniment ajourner ce nouveau mandat. Bien que cette tentative n’ait pas abouti, il s’agit d’une tactique nouvelle et préoccupante visant à bloquer rétroactivement la création d’un mandat présenté par le Conseil des droits de l’homme.

Les acteurs anti-droits œuvrent maintenant à porter directement atteinte à l’autorité du CDH auprès de l’Assemblée générale. Les acteurs anti-droits ont également tenté de nuire à ce mandat en menant une actions auprès de la Cinquième Commission (chargée des questions administratives et budgétaires). Cette initiative inédite a conduit un certain nombre d’États à tenter (encore une fois sans succès) de bloquer le financement des experts des droits humains de l’ONU, dont celui de l’Expert indépendant pour la protection contre la violence et la discrimination basées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre.

Bien que ces multiples tentatives n’aient pas réussi à empêcher la création et le maintien de ce nouveau mandat, le soutien important que ces acteurs ont reçu, les stratégies innovantes qui ont été mise en œuvre et les puissantes alliances régionales qui se sont forgées tout au long des négociations nous donnent une idée des difficultés auxquelles nous allons devoir faire face.

Télécharger le chapitre complet (en anglais)


Autres chapitres

Lire le rapport complet (en anglais)

Snippet FEA Georgia this is only the beginning (ES)

Georgia

Sindicato Red de Solidaridad

 

Este es sólo

EL COMIENZO

Snippet - WITM Articulate - EN

Articulate feminist visions, proposals and agendas for resourcing justice.

START THE SURVEY

Defending our land and ourselves from corporate power

These industries 'extract' raw materials from the Earth: mining, timber, gas, oil are some examples

This economical model exploits nature and as it intensifies, so does the inequality between global North with their large corporations, and the global South, where resources are extracted.

Land contamination, water pollution, environmental damage, communities displaced are only some of the consequences.

Find more on our report on EXTRACTIVE INDUSTRIES

There are sustainable alternatives for the environment and women's rights.

 

Snippet FEA Workers demonstrations in Georgia 1 (FR)

Quatre personnes avec des affiches lors d'une manifestation et, au milieu, une femme avec un mégaphone qui parle.

AWID en 2014: Fortaleciendo la organización de las mujeres por sus derechos en todo el mundo

Es una gran satisfacción para AWID compartir contigo nuestro Informe Anual 2014.

En el año que pasó, nuestro trabajo abarcó desde la construcción de conocimientos en temáticas de derechos humanos de las mujeres hasta la amplificación de las respuestas a la violencia contra las defensoras de derechos humanos, y continuamos fortaleciendo a los movimientos feministas y por los derechos de las mujeres en todo el mundo.

Lee el informe para conocer mejor cómo desarrollamos las capacidades de nuestra membresía y de nuestras bases de apoyo en general, cómo presionamos con fuerza para que los derechos de las mujeres estuvieran en la agenda de los procesos internacionales más importantes de desarrollo y derechos humanos, y cómo ayudamos a incrementar la cobertura de las temáticas y los procesos organizativos por los derechos de las mujeres en distintos medios. En el informe encontrarás una muestra panorámica de nuestros proyectos y algunas cifras concretas que demuestran nuestro impacto.

La colaboración ocupa un lugar central en todo lo que hacemos y esperamos con entusiasmo continuar trabajando juntas el año próximo para llevar a nuestros movimientos al nivel que sigue.


Un adelanto del informe

A pesar de un panorama cada vez más problemático, existen importantes señales de esperanza para avanzar en las agendas de los derechos de las mujeres. Las activistas por los derechos de las mujeres continúan siendo vitales para abrir espacios que  les permitan reclamar un cambio estructural, sostener a sus comunidades, oponerse a la violencia y mantener las conquistas fundamentales. Existen también oportunidades muy importantes para influir sobre nuevas/os actoras/es y movilizar mayores recursos para apoyar a las organizaciones por los derechos de las mujeres.

Es en este contexto que la acción colectiva firme y los procesos de organización entre activistas por los derechos de las mujeres siguen siendo decisivos.

Nuestro impacto

  • Construimos conocimientos sobre temas relacionados con los derechos de las mujeres
  • Fortalecimos nuestra comunidad  en línea
  • Ayudamos a mejorar las respuestas a la violencia ejercida contra las defensoras de derechos humanos
  • Fortalecimos la construcción de movimientos a través de procesos de trabajo en colaboración
  • Trabajamos arduamente para mantener a los derechos humanos de las mujeres en la agenda de los principales procesos internacionales para el desarrollo
  • Ayudamos a las organizaciones por los derechos de las mujeres a incidir mejor sobre los donantes y, en la propia comunidad de donantes,  hicimos que las organizaciones por los derechos de las mujeres se tornaran más visibles y mejor conocidas
  • Contribuimos a aumentar y mejorar la cobertura de los temas relacionados con los derechos de las mujeres y sus procesos organizativos en los medios tradicionales

Estoy sinceramente entusiasmada con los logros conseguidos por AWID desde  1982 y espero poder hacer aunque sea una modesta contribución a su ardua tarea en favor de las mujeres y de la igualdad de género.” — Aleksandra Miletic-Santic, Bosnia y Herzegovina

La membresía


Lee el informe completo

 

Qui devrait participer à cette enquête?

Les groupes, organisations et mouvements qui travaillent spécifiquement, ou principalement, à la défense des droits des femmes et des filles, pour la justice de genre, pour la défense des droits des personnes LBTQI+ et des allié·es dans toutes les régions et à tous les niveaux, que ces structures soient récentes ou non.

Voici votre guide pratique et les infographies «Vers un écosystème de financement féministe»

Snippet FEA Workers demonstrations in Georgia 2 (EN)

The photo shows a demonstration where a crowd of people is holding a banner in Georgian that reads as follows: “8th of March for worker women”.

2019 : Réalités féministes dans un monde en évolution

L’AWID a commencé à préparer ce rapport annuel au moment même où la pandémie mondiale commençait à bouleverser nos modes de rassemblement, d’organisation et de vie. Nous ne pouvons donc passer en revue notre travail sans prendre en compte l’influence de la COVID-19 dans notre évaluation.  

Téléchargez le rapport annuel 2019 complet (PDF)


La cocréation de réalités féministes n’est plus seulement le thème du Forum l’AWID – elle est un cri de ralliement suite à une pandémie démontrant les failles des systèmes économiques, politiques et sociaux.

Elle est une affirmation urgente de l’existence d’autres façons, plus justes, d’organiser nos vies. En 2019, des centaines de groupes ont partagé avec nous leurs expériences et leurs propositions : des réseaux radicaux de soutien communautaire en Amérique latine, qui facilitent l’avortement autogéré, aux pratiques économiques centrées sur les communautés en Indonésie et aux systèmes alimentaires communautaires en Inde et aux États-Unis, en passant par une réinvention et une nouvelle pratique de rites de passage sans danger en Sierra Leone. Ce sont ces expériences qui traceront la voie d’une « nouvelle norme ».  

Pour autant, les historiques d'oppression et de violence peuvent rendre l'imagination des possibles compliquée. Un élément clé de notre travail en 2019 a été d’initier ces pistes via la boîte à outils visant à soutenir les groupes qui cherchent à dénicher des histoires et des aspirations, piliers de propositions féministes.

Tandis que nous focalisons sur nos propositions pour un autre monde, nous reconnaissons le contexte difficile qui nous entoure.

Au sein de l'Observatoire de l'universalité des droits (OURs), de Feminists for a Bing Treaty (Féministes pour un traité contraignant), de Count Me In ! (Comptez sur moi!) et d’autres alliances, l’AWID n’a pas cessé de contrer le pouvoir débridé des entreprises et les agendas fascistes et fondamentalistes qui mettent à mal les droits des femmes et la justice de genre. Dans un contexte de perspectives sombres pour un changement transformateur par les processus multilatéraux et de capacités limitées à réagir pour la plupart des États, nous redoublons d'efforts pour nous assurer que les mouvements féministes, dans toute leur diversité, soient dotés de ressources adaptées aux rôles majeurs qu'ils jouent – en soutenant leurs communautés, en réclamant des droits et en répondant aux crises. En 2019, nous avons introduit des principes et des approches féministes aux fonds révolutionnaires tels que l'Initiative Spotlight et le Fonds Égalité. Nous avons de plus réussi à mobiliser des ressources via des aides à l’amorçage de réalités féministes, financées par des bailleurs féministes. 

À l’heure où nous nous penchons vers l'avenir, le contexte appelle clairement à une transformation de nos stratégies d'organisation :

  • nous apprenons à naviguer dans un plaidoyer mondial se limitant aux canaux en ligne,
  • nous composons avec l'incertitude du moment et des modalités de réunions en face à face, et
  • nous utilisons les outils à notre disposition pour accentuer les connexions entre les sphères locales et mondiales.

L’AWID se lance dans un nouveau modèle d'adhésion qui permet un meilleur accès et met l'accent sur les opportunités d'engagement et de connexion entre membres. Nous continuerons d'expérimenter différents outils et processus en ligne pour renforcer notre communauté. Et l'engagement inter-mouvements restera au cœur de notre travail. Nos actions solidaires envers les mouvements et les identités opprimées, même et surtout lorsqu’ils sont marginalisés, sont importantes pour conduire le changement et soutenir des mouvements, inclusifs pour tou·te·s.

La crise n'est pas nouvelle pour les mouvements féministes et sociaux.

Nous sommes résilient·e·s, nous nous adaptons et nous sommes présent·e·s les un·e·s pour les autres. Nous devrons continuer à faire encore mieux. Merci à toutes les personnes qui nous accompagnent dans cette aventure.

Téléchargez le rapport annuel 2019 complet (PDF)

How do you define external funding?

External funding includes grants and other forms of funding from philanthropic foundations, governments, bilateral, multilateral or corporate funders and individual donors – from both within your country or abroad. It excludes resources that groups, organizations and/or movements generate autonomously such as, for example, membership fees, the voluntary contributions of staff, members and/or supporters, community fundraisers, venue hires or sale of services. For ease and clarity, definitions of the different types of funding as well as short descriptions of different donors are included in the survey.