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Special Focus

AWID is an international, feminist, membership organisation committed to achieving gender equality, sustainable development and women’s human rights

Young Feminist Activism

Organizing creatively, facing an increasing threat

Young feminist activists play a critical role in women’s rights organizations and movements worldwide by bringing up new issues that feminists face today. Their strength, creativity and adaptability are vital to the sustainability of feminist organizing.

At the same time, they face specific impediments to their activism such as limited access to funding and support, lack of capacity-building opportunities, and a significant increase of attacks on young women human rights defenders. This creates a lack of visibility that makes more difficult their inclusion and effective participation within women’s rights movements.

A multigenerational approach

AWID’s young feminist activism program was created to make sure the voices of young women are heard and reflected in feminist discourse. We want to ensure that young feminists have better access to funding, capacity-building opportunities and international processes. In addition to supporting young feminists directly, we are also working with women’s rights activists of all ages on practical models and strategies for effective multigenerational organizing.

Our Actions

We want young feminist activists to play a role in decision-making affecting their rights by:

  • Fostering community and sharing information through the Young Feminist Wire. Recognizing the importance of online media for the work of young feminists, our team launched the Young Feminist Wire in May 2010 to share information, build capacity through online webinars and e-discussions, and encourage community building.

  • Researching and building knowledge on young feminist activism, to increase the visibility and impact of young feminist activism within and across women’s rights movements and other key actors such as donors.

  • Promoting more effective multigenerational organizing, exploring better ways to work together.

  • Supporting young feminists to engage in global development processes such as those within the United Nations

  • Collaboration across all of AWID’s priority areas, including the Forum, to ensure young feminists’ key contributions, perspectives, needs and activism are reflected in debates, policies and programs affecting them.

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Que se passe-t-il lorsqu’une féministe africaine décède?

Que se passe-t-il lorsqu’une féministe africaine décède?

Le genre d’histoires que nous devons oser nous raconter

Massan d’Almeida est une organisatrice féministe du Togo, fondatrice et Directrice éxécutive sortante du Réseau des Organisations Féminines de l’Afrique Francophone (ROFAF). Le ROFAF est un membre institutionnel de l’AWID, dont l’action est centrée sur le renforcement du réseautage et le soutien aux organisations et activistes féministes en Afrique francophone. 


Elle est décédée seule

Il n’y a pas si longtemps, Elise Ama Esso Lare, une militante des droits humains africaine de notre cercle, est décédée à l’âge de 51 ans des suites d’une longue maladie. Elle n’avait gagné aucun salaire dans le cadre de son militantisme ; au cours des denières années de sa vie, à cause de sa longue maladie, elle avait dépensé tout son argent. 

Combien d’entre nous, dans nos cercles de militant-e-s des droits humains et féministes, étaient au courant de cette situation ? Très peu. Nous ne disposons d’aucun mécanisme permettant de faire circuler ce genre d’information. Les détails sur lesquels nous échangeons ont généralement trait aux invitations à des ateliers et autres informations pratiques. Et que faisons-nous lorsque l’un-e d’entre nous a besoin d’aide ? Absolument rien. Les militant-e-s comme nous n’ont aucune couverture médicale, ni structure pour prendre soin de nous-mêmes, donc lorsque l’un-e d’entre nous tombe malade, il ou elle paie de sa poche. 

Cette militante qui vient de décéder... qui l’a enterrée ? Qui a assisté à ses obsèques ? Combien d’autres militant-e-s de son cercle étaient présent-e-s pour lui rendre un dernier hommage ? Très peu. Ce fut extrêmement perturbant. 

 

La militante féministe togolaise Elise Ama Esso (1966-2017)

À travail non rémunéré, ressources qui s’amoindrissent

Parlons des facteurs économiques. 

Les salaires sont extrêmement bas en Afrique francophone, et particulièrement dans les secteurs public et à but non lucratif. Même celles et ceux d’entre nous qui ont un travail rémunéré sont sans cesse à la recherche de nouvelles manières de gagner de l’argent. 

Parlons de l’avalanche de conférences mondiales sur les femmes et les mouvements internationaux pour les droits des femmes qui a débuté en 1975. Mexico. Beijing. Nairobi. 

Cette vague a déclenché une accélération de soutien de courte durée aux mouvements féministes, de sorte que, tout d’un coup, il semblait y avoir de l’argent pour la défense des droits des femmes. L’occasion, pour certain-e-s, de gagner un peu d’argent. Lancer une ONG, obtenir une ou deux subventions, générer un peu de travail, gérer le reste. Pour d’autres, ce fut l’occasion d’obtenir des ressources financières, de voyager, de participer à quelques conférences, toucher des indemnités quotidiennes sur quelques jours. 

La réalité est très différente. S’il ne fait aucun doute que les financements sont plus nombreux aujourd’hui, les ressources allouées spécifiquement aux droits des femmes demeurent rares. Un rapide coup d’œil permet de constater que nombre d’organisations n’ont qu’un nom ; l’absence de financement depuis des années les empêchant de mener une quelconque action. Certaines personnes travaillent, malgré tout, par pure passion : certaines motivées par leur formation scolaire ou intellectuelle, ou par la rencontre d’autres militant-e-s lors de réunions, séminaires ou conférences. Elles se disent alors qu’elles « aussi peuvent faire quelque chose ». Il arrive que leur entourage les encourage, en les incitant à créer leur propre ONG, parce que « c’est bien mieux que de travailler pour l’ONG de quelqu’un d’autre ».

La multiplication du nombre d’organisations et de militant-e-s impacte la qualité du travail, notamment car les capacités et les ressources sont très insuffisantes et que, de ce fait, la motivation à mettre son action féministe au service d’une cause est également faible. 

L’histoire de la création des ONG féministes

Les ONG sont-elles le meilleur vecteur pour l’action féministe ? Outre les structures étatiques, le fait est que les ONG semblent constituer le seul espace dans lequel il soit possible de soutenir certaines initiatives. Le paradigme ONG-société civile est un format apparu dans le sillon des conférences internationales sur les femmes depuis Mexico en 1975. À l’époque, de nombreux pays du monde commençaient à investir dans des ministères de la Femme, en puisant dans leurs enveloppes d’aide internationale. Mais même ainsi, peu de ces ministères avaient assez de budget pour mener à bien des actions concrètes. Et le cumul d’une mauvaise gouvernance et de la corruption a entraîné la nécessité de disposer d’un canal de redistribution des ressources disponibles pour la défense des droits humains des femmes. C’est alors que les ONG et autres organisations internationales sont entrées en scène. 

Le secteur privé empiète cependant désormais sur notre travail. Ces derniers temps, de grandes entreprises ont commencé à initier des projets qui prétendent œuvrer dans l’intérêt des droits des femmes et de l’égalité de genre, telles que Shell, par exemple, qui a lancé plusieurs projets dans différents pays. 

Les grandes entreprises peuvent désormais faire des demandes directes de subventions auprès de nos bailleurs de fonds historiques. Et elles reçoivent souvent plus de fonds que les ONG, peut-être parce qu’elles présentent un modèle qui privilégie la recherche du profit et disposent de mécanismes et d’outils qui facilitent cette génération de profit. La gestion axée sur les résultats, par exemple, est un modèle de gestion provenant du secteur privé si répandu que même les ONG s’en sont emparées. Et du fait de nos capacités institutionnelles actuelles, les ONG ressemblent davantage à des « personnes non gouvernementales » qu’à des « organisations non gouvernementales ». Elles manquent de ressources et de structure, ce qui alimente le cercle vicieux du « moins l’on dispose de financement, moins l’on reçoit de nouveaux financements ». 

Mais où est donc l’argent ?

Laissez-moi vous raconter une autre histoire : J’étais à un atelier, l’autre jour, à l’occasion duquel nombre des militant-e-s présent-e-s étaient a priori réuni-e-s pour soutenir une organisation. Mais certain-e-s participant-e-s étaient en fait occupé-e-s à autre chose : Elles-Ils étaient envieux-ses à propos de la subvention que l’organisation principale avait reçue - et pas nous. Elles-Ils essayaient de calculer le montant des financements vraiment dépensé, et ce qui allait directement dans les poches des organisatrices-teurs. 

Ces participant-e-s, de ce fait, peu enthousiastes à s'engager davantage. Personne ne souhaitait continuer à s’impliquer. La raison initiale de notre rassemblement ce jour-là est ainsi passée au deuxième plan. Il ne s’agissait plus que (du manque) d’argent.

Le problème tient, entre autres, au fait que de nombreux-ses de militant-e-s ne perçoivent pas de salaire. Travailler de la sorte relève de la mission impossible. C’est très très bien de travailler sur des questions qui nous passionnent, mais beaucoup d’entre nous ne sont pas payé-e-s (je parle des féministes francophones, car les féministes anglophones semblent avoir résolu cela). Plusieurs sont « Président-e », « Secrétaire général-e » ou « Trésorier-ère » bénévoles, et à travailler sans être rémunéré-e-s. Pouvez-vous imaginer travailler sans salaire pendant un, deux, voire dix ans ? Est-ce que cela vous conviendrait ?

De plus, la qualité et la quantité de financement que nous recevons ces jours-ci ne nous permettent pas d’assurer la pérennité de nos organisations. Nous comprenons bien que c’est parce que les gouvernements et institutions doivent justifier des subventions qu’ils nous accordent auprès de leurs citoyen-ne-s, mais cela est une toute autre histoire. Ce qui est clair est qu’ils peuvent décider de venir ici et de « travailler sur le terrain » par eux-mêmes, ou nous laisser mettre nos connaissances et notre expertise à profit pour faire le travail. Je pense personnellement qu’il s’agit d’une violation de notre droit à un travail décent rémunéré, et qu’il faut que nous osions parler de cela. Il est inconcevable que nous n’en parlions pas plus souvent.

C’est là le genre d’histoires que nous devons oser nous raconter

Je pense à mes collègues, à moi-même et à la pérennité de nos mouvements. Nous semblons aujourd’hui tenir solidement debout, mais le jour où quelque chose nous arrive, nous ne savons pas ce que nous deviendrons, ni notre entourage. Et cela me fait réfléchir à deux fois au genre de travail que nous réalisons, aux ressources dont nous disposons pour travailler, et à la manière dont nous travaillons. Tout le monde doit savoir ce qui se passe lorsqu’un-e militant-e des droits humains africaine de notre cercle décède. 


À propos du ROFAF

Le Réseau des Organisations Féminines d’Afrique Francophone (RORAF) est une ONG internationale fondée en 2006, avec pour objectif de mobiliser les fonds pour le travail des droits des Femmes en Afrique Francophone et d'apporter un appui technique et financier à ses organisations membres. Le ROFAF est membre institutionnel de l’AWID depuis 2008, et a présenté une session sur son expérience en matière de réseautage pour œuvrer en faveur de la sécurité des femmes et des filles et de leadership dans les situations de conflits et post-conflits, à l’occasion du Forum de l’AWID en 2016. 

Le Réseau des Organisations Féminines d'Afrique Francophone (ROFAF) est une organisation internationale non gouvernementale apolitique et à but non lucratif créé le 28 juillet 2006 et dont la mission est de mobiliser les ressources financières pour faire avancer les droits des femmes en Afrique francophone. Ses objectifs sont de :

  • Appuyer financièrement la mise en oeuvre des initiatives de ses organisations membres ;
  • Renforcer les capacités institutionnelles de ses organisations membres ;
  • Oeuvrer au respect des droits des femmes en Afrique francophone.

 

Source
AWID

What happens when an African Feminist dies?

What happens when an African Feminist dies?

Massan D'Almeida

The kinds of stories we must dare to tell each other

Massan d’Almeida is a feminist organizer from Togo and the founding and outgoing Executive Director of the Réseau des organisations féministes de l’Afrique francophone (Network of Francophone African Women’s Organisations), an institutional AWID member that focuses on reinforcing networks and sustaining feminist organizations and individuals in francophone Africa. 


She died alone

Not too long ago, Elise Ama Esso Lare, an African feminist activist in our circle died at the age of 51, from a long-term illness. She had never earned a salary in the context of her activism, and because of her long-term illness, she had spent all the money she had during the last years of her life. 

How many of us in our feminist and women human rights defenders circles were aware of this? Too few. We don’t have mechanisms to circulate this kind of information. The type of details we usually share pertains to workshop invitations and such. And what do we do when one of us needs support? Too little. Activists like us have no health insurance or structures to take care of ourselves, so when one gets sick, the money comes out of our pocket. 

This feminist who died...Who buried her? Who came to her funeral? How many other activists in her circle were there to commemorate her? Too few. It was extremely disturbing. 

Togolese feminist activist, Elise Ama Esso (1966-2017)

Unpaid labour, Dwindling Resources

Let us talk about economic factors. 

In francophone Africa, salaries are extremely low, especially in the public and nonprofit sectors. Even those of us who have remunerated work are continuously searching for more ways to earn money. 

Let us talk about the cascade of World Conferences on Women and the international women’s rights movements that sprung up since 1975. Mexico. Beijing. Nairobi. 

This era generated a short spurt of support for feminist movements,  such that, all of a sudden, there seemed to be money for women’s rights. For some, it was a way to earn a bit of money. You could start an NGO, secure a grant or two, generate a bit of work, manage with the rest. For some, it was the opportunity to obtain some financial resources, travel, participate in a few conferences, earn a bit of per diem. 

The reality is quite different.There is arguably more funding these days, but resources allocated specifically for women’s rights remains scarce. When you look around, many organisations exist by name alone, having spent years without funding. Nevertheless, some people are still working out of sheer passion --some of them motivated by their educational or intellectual background or because they’ve had the opportunity to meet other activists in meetings, seminars, and conferences. They tell themselves, “I can also do something.” And sometimes, their entourage tells them, “You should also create your own NGO --it’s better than working for someone else’s NGO.”

The proliferation of organizations and activists affects the quality of the work because capacity and resources are extremely weak, and by extension, the motivation to do feminist work for a cause is weak. 

Creation Story of the Feminist NGO

Are NGOs the best vehicle for feminist work? The fact is that, outside of state structures, NGOs seem to be the only space in which you can support certain initiatives. The NGO-civil society paradigm is simply a format that emerged on the heels of the International Conferences of Women since Mexico in 1975. Back then, many countries around the world started investing in ministries of women through their international aid envelopes. Even so, few of these ministries had enough of a budget to carry out tangible activities. And because of bad governance and corruption, you needed a channel to redistribute resources for women’s human rights. That’s where the NGOs and international organizations come in. 

But now, the private sector is encroaching on our work. There’s a recent trend of corporations initiating projects that purport to work for women’s rights and gender equality, like Shell for example, who launched projects in several countries. 

Now corporations can apply directly for grants from our traditional funders. Often, corporations receive more funding than NGOs, maybe because they have a model that prioritizes making a profit and have mechanisms and tools that facilitate this profit-making. Results-Based Management for example, is such a widespread management model that came from the private sector, that even NGOs have adopted it. 
Because of our current institutional capacities, NGOs look more like “non-governmental individuals” than “non-governmental organizations”. They’re not sufficiently resourced and structured, which feeds into a vicious cycle: the less funding you have, the less funding you receive. 

Where is the Money?

Let me tell you another story: The other day, I was at a workshop in which many of us activists were supposedly gathered to support an organization. But, in fact, some of the participants were distracted. Some of the participants were preoccupied by the grant that the leading organization had received (instead of them). Some of the participants were doing mental gymnastics to figure out how much of the funding they had spent and how much was going into the pockets of the organizers. 

And because of this, there wasn’t a strong feeling of commitment among the participants. Nobody wanted to support them fully because there was a distinct impression that it was a zero-sum game --the money that went to that organization was money that nobody else received. The actual issue around which we were mobilizing became secondary. It became all about the money (or lack thereof).

What’s problematic is the fact that many activists don’t have salaries. It’s an uphill battle to work this way. It’s all very well to work on issues about which you are passionate, but many of us aren’t paid (and I mean francophone feminists because the anglophone feminists seem to have sorted things out). Many are volunteers who hold titles like “President”, “Secretary General” or “Treasurer” and operate without remuneration. Can you imagine working without a salary for one, two, ten years? How do you live that way?

Also, the quality and quantity of funding that we are receiving these days don’t allow us to sustain our organizing. We understand that this is because governments and institutions have to justify the grants that they give us to their constituencies, but that’s a whole other story. What’s clear is that either they can choose to come here and “work in the field” themselves or they can let us use our knowledge and expertise to do the work. I personally think it’s a violation of our right to decent paid work, and that’s something we need to dare talk about. It’s inconceivable that we don’t talk about this more often.

These are the kinds of stories we must dare to tell each other

I think about my colleagues, myself, and the sustainability of our movements. Today, we appear solid, but the day something happens to us, we are not sure what we or our people will become. It makes me think twice about the work that we do, the resources we have to do the work, and the way in which we do the work. People need to know what happens when an older African women human rights defender in our circle dies. 

 


About ROFAF

The Réseau des Organisations Féminines d’Afrique Francophone (ROFAF) is an international NGO that was founded in 2006 with the mandate to reinforce network and mobilize financial resources to advance women’s rights in francophone countries in francophone Africa. The ROFAF has been an institutional member of AWID since 2008, and has presented a session on their experiences in networking to fight for women’s security and leadership in conflict and post-conflict situations at the 2016 AWID Forum. 

The ROFAF is a nonpartisan and nonprofit nongovernmental organization that was established on July 28, 2006, with the mission to mobilize financial resources to advance women’s rights across French-speaking Africa. Its objectives are to: 

  • Financially support the initiatives of its member organizations
  • Promote the respect of women’s rights in French-speaking Africa

 

Source
AWID

¿Qué ocurre cuando fallece una feminista africana?

¿Qué ocurre cuando fallece una feminista africana?

El tipo de historias que no nos atrevemos a contarnos

Massan d’Almeida es una organizadora feminista de Togo y fundadora y presidenta saliente de la Réseau des organisations féminines de l’Afrique francophone (Red de organizaciones feministas africanas francófonas). La red es miembro institucional de AWID y se dedica a reforzar las redes y sostener a organizaciones y personas feministas en África Occidental y Central. 


Murió en soledad

No hace mucho, Elise Ama Esso Lare, una activista feminista de nuestro círculo, murió a la edad de 51 años después de batallar contra una larga enfermedad. Nunca había ganado un salario y, a pesar de todo lo que había trabajado en la vida y a causa de esa larga enfermedad, había gastado todo el dinero que tenía. 

¿Cuántxs de  quienes integramos nuestros círculos feministas estamos al tanto de esto? Exactamente nadie. No contamos con mecanismos para difundir este tipo de información. Lo que habitualmente compartimos son invitaciones a talleres y cosas por el estilo. ¿Y qué hacemos cuando unx de nosotrxs necesita apoyo? Exactamente nada. Activistas como nosotrxs no tenemos seguro de salud o estructuras para cuidar de nosotrxs mismxs, de modo que cuando unx se enferma, el dinero sale de nuestros bolsillos. 

¿Quién sepultó a esta feminista que falleció? ¿Quiénes fueron a su funeral? ¿Cuántxs de lxs demás activistas feministas de su círculo estuvieron allí para conmemorar su vida? Exactamente ningunx. Fue muy perturbador. 

Fallece activista feminista Elise Ama Esso (1966-2017)

Trabajo no remunerado, recursos cada vez más escasos

Hablemos de los factores económicos. 

En el África francófona, los salarios son extramadamente bajos, sobre todo en el sector público y el sector sin ánimo de lucro. Incluso quienes sí tenemos un trabajo remunerado estamos constantemente buscando la forma de ganar más dinero. 

Hablemos de la sucesión de conferencias internacionales sobre las mujeres y los movimientos internacionales por los derechos de las mujeres que surgieron desde 1975: México; Beijing, Nairobi. 

Esa era generó una breve racha de apoyo a los movimientos feministas, de tal manera que, de repente, parecía que había dinero para los derechos de las mujeres. Para algunxs, fue una forma de ganar algo de dinero. Podías crear una ONG, conseguir uno o dos subsidios, generar algo de trabajo, lidiar con el resto. Para algunxs, significó una oportunidad para obtener algunos recursos financieros, viajar, participar en ciertas conferencias, percibir algún dinerode viáticos. 

La realidad es bastante distinta. Es posible que hoy haya más financiamiento, pero los recursos que se destinan específicamente a los derechos de las mujeres siguen siendo escasos. Cuando miras a tu alrededor, muchas de las organizaciones existen únicamente de nombre, pues pasaron años sin financiamiento. Sin embargo, algunas personas todavía trabajan por pura pasión; algunas motivadas por su trayectoria educativa o intelectual o porque han tenido la oportunidad de conocer a otrxs activistas en reuniones, seminarios y conferencias. Se dicen a sí mismxs: «Puedo hacer algo». A veces el entorno las alienta: «Deberías crear tu propia ONG, eso es mejor que trabajar para la ONG de otra persona».

La proliferación de organizaciones y activistas afecta la calidad del trabajo, porque la capacidad y los recursos son extramadamente débiles y, por extensión, la motivación para llevar adelante una labor feminista en favor de una causa es débil. 

Historia de la creación de una ONG feminista

¿Las ONG son el mejor vehículo para el trabajo feminista? El hecho es que, fuera de la estructura estatal, las ONG parecen ser el único espacio desde donde puedes apoyar ciertas iniciativas. El paradigma ONG-sociedad civil es un formato que surgió de las conferencias internacionales sobre las mujeres desde México en 1975. En ese entonces, muchos países del mundo comenzaron a invertir en ministerios para las mujeres a través de sus estructuras para la ayuda internacional. Aun así, una pequeña fracción de esos ministerios estaban dotados de un presupuesto para ejecutar actividades concretas. Y debido a la mala gestión institucional y la corrupción, necesitabas un canal para redistribuir los recursos para los derechos humanos de las mujeres. Es allí donde las ONG y las organizaciones internacionales entran a jugar. 

Sin embargo ahora, el sector privado está usurpando nuestro trabajo. Existe una tendencia reciente de las corporaciones a iniciar proyectos que supuestamente trabajan por los derechos de las mujeres y la igualdad de género, como Shell por ejemplo, que inauguró proyectos en varios países.

Ahora las corporaciones pueden postularse para solicitar subsidios de forma directa ante quienes han sido desde siempre nuestros donantes. A menudo, las corporaciones reciben más financiamiento que las ONG, quizás debido a que poseen un modelo que da prioridad a generar lucro y mecanismos y herramientas que facilitan esa generación de lucro. La gestión basada en los resultados, por ejemplo, se ha convertido en un modelo de gestión proveniente del sector privado tan difundido que incluso las ONG la han adoptado. Debido a nuestras capacidades institucionales actuales, las ONG se parecen más a «individuos no gubernamentales» que a «organizaciones no gubernamentales». Están desprovistas de los recursos y las estructuras suficientes, lo cual alimenta un ciclo vicioso: cuanto menos financiamiento tienes, menos financiamiento recibes. 

¿Dónde está el dinero?

Permítanme contarles otra historia. El otro día asistí a un taller donde muchxs activistas estábamos reunidxs supuestamente para apoyar a una organización. Pero, de hecho, estábamos distraídxs. Lxs participantes estaban preocupadxs por el subsidio que había recibido la organización principal (en lugar de ellxs). Estábamos todxs haciendo ejercicios mentales para descifrar qué proporción del financiamiento habían gastado y cuánto de ese financiamiento iba a sus bolsillos. 

Y debido a esto, faltaba un sentimiento fuerte de compromiso entre nosotrxs. Nadie quería apoyarlxs por completo porque había una impresión bien clara de que se trataba de un juego de suma cero: el dinero que fue a esa organización era dinero que nadie más recibió. La verdadera cuestión por la que nos estábamos movilizando pasó a ser un tema secundario. Todo giró en torno al dinero –o a la falta de dinero.

Lo problemático es el hecho de que muchxs activistas no tienen salario. Trabajar de este modo es una batalla muy ardua. Está muy bien trabajar en cuestiones por las que unx siente una intensa pasión, pero muchxs de nosotrxs no cobramos sueldo. Con esto me refiero a lxs feministas francófonxs, porque lxs anglófonxs parecen haber resuelto este problema. Muchxs somos voluntarixs que tenemos cargos como los de «Presidentx», «Secretarix General» o «Tesorerx» y trabajamos sin remuneración. ¿Puedes imaginar lo que es trabajar sin salario por uno, dos o diez meses? ¿Cómo se puede vivir así?

Además, la calidad y la cantidad de financiamiento que estamos recibiendo en estos días no nos permiten sostener nuestros procesos de organización. Incluso en ROFAF, en ocasiones recibimos subsidios que ni siquiera nos permiten cubrir los costos de personal. Entendemos que esto se debe a que los gobiernos y las instituciones tienen que justificar ante su electorado los subsidios que nos dan, pero ese es un tema aparte. Lo que está claro es que pueden escoger entre venir aquí y «trabajar sobre el terreno» ellxs mismxs, o bien nos pueden dejar usar nuestros conocimientos y experiencia para hacer el trabajo. En lo personal, creo que esto constituye una violación a nuestro derecho a un nivel de vida adecuado, y esa es una cuestión sobre la que debemos atrevernos a hablar. Es inconcebible que no hablemos de estos temas con más frecuencia.

Estos son los tipos de historias que debemos atrevemos a contarnos 

Pienso en mis colegas, en mí misma y en la sostenibilidad de nuestros movimientos. Hoy en día, parecemos sólidxs, pero el día que algo nos ocurra, no sabemos con certeza en qué nos convertiremos nosotrxs mismxs o nuestra gente. Me hace pensar dos veces sobre el trabajo que llevamos adelante, los recursos que tenemos para trabajar y la forma en que trabajamos. La gente debe saber qué ocurre cuando fallece una antigua activista feminista africana de nuestro círculo. 


Acerca de ROFAF

La Réseau des Organisations Féminines d’Afrique Francophone (ROFAF) es una ONG institucional fundada en 2006. Tiene por mandato reforzar las redes y movilizar recursos financieros para promover los derechos de las mujeres en los países francófonos de África Occidental y Central. ROFAF ha sido miembro institucional de AWID desde 2008 y ha presentado una sesión sobre sus experiencias de trabajo en red a favor de la seguridad y el liderazgo de las mujeres en escenarios de conflicto y posconflicto en el Foro AWID 2016. 

 

Source
AWID