Philippe Leroyer | Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)

Special Focus

AWID is an international, feminist, membership organisation committed to achieving gender equality, sustainable development and women’s human rights

Women Human Rights Defenders

WHRDs are self-identified women and lesbian, bisexual, transgender, queer and intersex (LBTQI) people and others who defend rights and are subject to gender-specific risks and threats due to their human rights work and/or as a direct consequence of their gender identity or sexual orientation.

WHRDs are subject to systematic violence and discrimination due to their identities and unyielding struggles for rights, equality and justice.

The WHRD Program collaborates with international and regional partners as well as the AWID membership to raise awareness about these risks and threats, advocate for feminist and holistic measures of protection and safety, and actively promote a culture of self-care and collective well being in our movements.


Risks and threats targeting WHRDs  

WHRDs are exposed to the same types of risks that all other defenders who defend human rights, communities, and the environment face. However, they are also exposed to gender-based violence and gender-specific risks because they challenge existing gender norms within their communities and societies.

By defending rights, WHRDs are at risk of:

  • Physical assault and death
  • Intimidation and harassment, including in online spaces
  • Judicial harassment and criminalization
  • Burnout

A collaborative, holistic approach to safety

We work collaboratively with international and regional networks and our membership

  • to raise awareness about human rights abuses and violations against WHRDs and the systemic violence and discrimination they experience
  • to strengthen protection mechanisms and ensure more effective and timely responses to WHRDs at risk

We work to promote a holistic approach to protection which includes:

  • emphasizing the importance of self-care and collective well being, and recognizing that what care and wellbeing mean may differ across cultures
  • documenting the violations targeting WHRDs using a feminist intersectional perspective;
  • promoting the social recognition and celebration of the work and resilience of WHRDs ; and
  • building civic spaces that are conducive to dismantling structural inequalities without restrictions or obstacles

Our Actions

We aim to contribute to a safer world for WHRDs, their families and communities. We believe that action for rights and justice should not put WHRDs at risk; it should be appreciated and celebrated.

  • Promoting collaboration and coordination among human rights and women’s rights organizations at the international level to  strengthen  responses concerning safety and wellbeing of WHRDs.

  • Supporting regional networks of WHRDs and their organizations, such as the Mesoamerican Initiative for WHRDs and the WHRD Middle East and North Africa  Coalition, in promoting and strengthening collective action for protection - emphasizing the establishment of solidarity and protection networks, the promotion of self-care, and advocacy and mobilization for the safety of WHRDs;

  • Increasing the visibility and recognition of  WHRDs and their struggles, as well as the risks that they encounter by documenting the attacks that they face, and researching, producing, and disseminating information on their struggles, strategies, and challenges:

  • Mobilizing urgent responses of international solidarity for WHRDs at risk through our international and regional networks, and our active membership.

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La liberté de pouvoir décider de ce que nous voulons faire de nos vies

La liberté de pouvoir décider de ce que nous voulons faire de nos vies

« Mon rêve, c’est que la violence à notre égard cesse enfin ; c’est qu’il n’y ait plus d’injustice, que nous soyons visibles et respectées dans la société et que nous ne soyons plus victimes de discrimination », dit Rosa Alma Ramos, travailleuse du sexe salvadorienne et coordinatrice de l’Asociación de Mujeres Trabajadoras Sexuales Liquidambar (Association de femmes travailleur-se-s du sexe Liquidambar) du Salvador.

Mais comment réaliser ce rêve ? Seule, Rosa ne le peut pas. Comme elle, d’autres travailleur-se-s du sexe aspirent à ce changement, et elles sont convaincues que c’est de leur organisation que naît leur force. L’association a vu la vie il y a près de neuf ans et est devenue membre de l’AWID en 2017.  


Les débuts

Angélica Quintanilla, fondatrice de Liquidambar

Pendant la campagne électorale salvadorienne de 2009, le candidat de la droite Norman Quijanos, du parti Alianza Republicana Nacionalista (Alliance Républicaine Nationaliste), avait promis d’éradiquer les travailleur-se-s du sexe des rues de San Salvador. Angélica Quintanilla, une travailleuse du sexe de cette ville alarmée par ces menaces, s’est adressée à la Mairie accompagnée de dix autres femmes qui n’étaient pas encore organisées ; elles ont pu parler avec la maire, Violeta Menjívar. Cette conversation et celles qui suivirent ont permis la création du « Comité de Prevención de Violencia contra trabajadoras sexuales » (Comité de prévention de la violence contre les travailleur-se-s du sexe), qui servira d’espace d’articulation et de dialogue entre le gouvernement local, les forces policières et elles.

Quelques mois plus tard, alors qu’elles avaient commencé à s’organiser, elles ont décidé de nommer l’association Liquidambar. « Pour nous, ce nom représente la liberté de pouvoir décider de faire ce que nous voulons de nos vies, et la façon dont concrétiser nos rêves. Regarde ce à quoi nous sommes parvenues: ce pont, qui représente toutes les connexions ou les étapes que nous devons traverser afin de trouver ce que nous cherchons » explique Rosa avec une énergie contagieuse. Elle nous raconte que « le Liquidambar est un arbre poussant dans les zones montagneuses, bien au-dessus du niveau de la mer. La sève de ces arbres part de leurs veines pour atteindre la mer ; elle emporte sur son chemin des brindilles, des feuilles, une grande variété d’insectes, et une fois parvenue à la mer, subit des transformations qui l’amènent à se convertir en la seule pierre précieuse d’origine végétale : l’ambre. C’est ainsi, telles ces transformations, si profondes, tel le bleu des océans, que s’affirment le potentiel ferme et merveilleux et l’énergie spirituelle de la travailleuse du sexe ».

Le travail du sexe est un travail

Liquidambar a commencé à fonctionner « sans ressources ni soutien » se souvient Rosa ; puis elles se sont connectées à d’autres organisations locales et internationales. Leur bureau se trouve dans la capitale, San Salvador, où elles se consacrent, avec l’aide du Forum des ONG dans la lutte contre le VIH, à offrir aux travailleur-se-s du sexe une formation en éducation sexuelle et prévention de la transmission du VIH et des MST, ainsi que des ateliers visant à renforcer leur estime de soi. 

Au sein du Comité de prévention de la violence contre les travailleur-se-s du sexe, elles font un travail de sensibilisation politique auprès de différentes institutions du gouvernement national et local pour implanter des politiques publiques qui améliorent les conditions du travail sexuel.  

« Le Global Network of Sex Work Projects (Réseau mondial des projets sur le travail du sexe) et la Plataforma Latinoamericana de Personas que Ejercen el trabajo sexual (Plateforme latino-américaine de personnes exerçant le travail sexuel) nous aident en ce qui a trait à la partie technique ainsi qu’à nous préparer à la participation aux forums internationaux, où nous pouvons plaider en faveur de la défense des droits humains des travailleur-se-s du sexe et promouvoir ces derniers ».

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, les travailleur-se-s organisées ont rédigé une déclaration réclamant que le projet de loi visant à légaliser le travail sexuel soit porté devant l’assemblée plénière et l’ont déposé à l’Assemblée législative. 

Les associations féministes exigent des réponses 

Liquidambar fait partie de la Concertación Feminista Prudencia Ayala (Partenariat féministe Prudencia Ayala), qui coordonne plus de 20 organisations féministes du Salvador, et est associée à Las Dignas (Les Dignes) et la Red Salvadoreña de Defensoras de Derechos Humanos (Réseau salvadorien des défenseurs des droits humains)

«Selon la Constitution nationale, tous les êtres sont égaux devant la loi. Alors pourquoi les femmes subissant des violences sont-elles doublement victimisées et continuent d’être tuées pour le simple fait que ce sont des femmes ? Pourquoi ces féminicides restent-ils impunis ? » soulève Rosa. « C’est pour toutes ces raisons que nous devons participer aux actions et nous instruire sur le féminisme et ce, dans une optique féministe. C’est pour cela que nous appartenons au Réseau de défenseuses, et en notre qualité de réseau, nous exigeons des autorités correspondantes, par exemple du Bureau du Procureur général de la République, qu’il mène les enquêtes nécessaires afin que ces morts ne demeurent pas impunies et que les défenseuses portant plainte soient protégées ».

Selon la déclaration de Liquidambar, seuls 10% des travailleur-se-s du sexe portent plainte et assurent leur suivi face à des situations de violence institutionnelle. Les 90% de la population de travailleur-se-s du sexe qui ne dénoncent pas se justifient essentiellement par une peur des représailles et un manque de confiance dans le système de justice. 

Au-delà de la peur

Le 6 mai 2016, Angélica Quintanilla, la leader qui avait réuni ce premier groupe de travailleur-se-s du sexe pour la première fois en 2009, a été assassinée. Rosa se souvient de la fondatrice comme d’une femme d’une grande force de caractère, qui faisait tout pour poursuivre ses idées et ses principes. Son assassinat entre précisément dans la liste des crimes impunis. Après sa mort, si certaines femmes ont quitté le groupe, les autres sont restées, convaincues qu’il était nécessaire de continuer à s’organiser pour résister. Mais la peur était là, palpable et intense. Alors elles ont fait ce qu’elles avaient fait au moment de la création de Liquidambar : elles se sont armées, elles se sont sondées, elles ont cherché comment panser les plaies et surmonter la peur. 

Suite à l’assassinat d’Angélica, elles se virent obligées de changer de bureau pour des questions de sécurité. « Celui que nous avons trouvé est plus petit, mais plus accueillant. Nous avons beaucoup travaillé pour parvenir à chasser la peur qui nous a envahies après sa mort. La fondation American Jewish World Service (AJWS) nous a proposé des formations dont l’approche systémique nous a aidées à avoir moins peur de sortir et à retourner dans les rues avec autonomie. »

Le cas d’Angélica n’est pas un cas isolé. Liquidambar dénonce son assassinat, et les 35 autres assassinats récemment commis sur des travailleur-se-s du sexe pour la seule année 2018, comme des féminicides. 

« La menace est tellement réelle, on la vit tous les jours. Elle provient des gangs -des “pandillas” ou “maras”- mais est aussi exercée par l’état et ceux qui se sentent maîtres des zones du commerce sexuel ».

Des défis qui ne les retiennent pas

Rosa raconte : « la grande majorité de nos camarades viennent de populations d’une extrême pauvreté. Elles travaillent dans la rue, doivent affronter les menaces et les gangs leur réclament un “loyer” pour obtenir le droit de travailler dans certains quartiers, ce qui parfois entraîne une baisse de clients ».

Ajoutons à cela la violence institutionnelle, les cas de féminicide mentionnés antérieurement, la stigmatisation et la discrimination de la part de la société salvadorienne. « Nous avons fait des formations pour sensibiliser le personnel en uniforme, et avons profité de ces occasions pour dénoncer ceux qui nous violentent ».

Formation avec personnel en uniforme

Liquidambar a de nombreux projets pour combattre la pauvreté des travailleur-se-s du sexe, mais le manque de ressources fait qu’il est difficile d’en réaliser certains. L’association réclame aux autorités locales des mesures politiques et des actions qui reconnaissent les travailleur-se-s du sexe et leur besoin de s’assurer une durabilité professionnelle. « Nous leur demandons de nous donner accès à des ateliers de formation à l’entreprenariat, pouvoir fabriquer des bonbons, par exemple, ou qu’ils participent à mettre en place une garderie pour prendre soin des enfants des travailleur-se-s du sexe ». 

Rosa signale qu’elles cherchent les fonds pour le capital amorçage dans le but de créer une cantine qu’elles dirigeraient elles-mêmes. « C’est un projet qui est en suspens depuis l’époque d’Angélica ».

Les travailleur-se-s du sexe du Salvador s’organisent, descendent dans les rues et débattent dans les espaces de décision pour revendiquer leurs droits, ce qui leur permet d’améliorer non seulement leur qualité de vie, mais aussi celle de leur famille et des personnes vivant à leur charge. Le travail du sexe est du travail, et il est temps que cela se reflète dans les différentes politiques menées par les états.

Source
AWID

The freedom to decide what to do with our lives

The freedom to decide what to do with our lives

Gabby De Cicco

“My dream is for there to be no more violence against us, no more injustice, and for us to become visible and respected in society and to no longer be stigmatized,” says Rosa Alma Ramos, Salvadoran sex worker and coordinator of the Liquidambar Association of Women Sex Workers of El Salvador.

Rosa’s dream cannot be realized alone, and she has been working with other sex workers who want to see this change and believe there is strength in organizing. Together they are part of an association that has been working towards this dream for close to nine years, and have been an institutional member of AWID since January 2017.


The Beginnings

Angélica Quintanilla, Liquidambar founder

During the 2009 election campaign in El Salvador, the right-wing candidate, Norman Quijanos of the Alianza Republicana Nacionalista party, promised to remove sex workers from the streets of San Salvador. Angélica Quintanilla, a sex worker in that city who was alarmed by these threats, made her way to City Hall together with ten other as-yet-unorganized women, to speak with mayor Violeta Menjívar. That and other conversations led to the creation of the “Sex Worker Violence Prevention Committee,” which would facilitate coordination and dialogue between sex workers, local government, and the police force.

The logo for Liquidambar Women’s Association, which has a tagline that says, ‘For the respect and recognition of sex work’

A few months later, the women had organized, and named their new association Liquidambar [sweetgum tree]. “For us that name represents the freedom to decide what to do with our lives and how to achieve our dreams. In our logo you can see a bridge, which represents all the connections or steps we need to take to meet our needs,” explains Rosa with contagious energy. She explains that “the sweetgum tree grows in mountainous areas well above sea level. Those trees have a balsam [“liquid amber”] which runs through their veins down toward the sea, collecting sticks, leaves, and a variety of insects along the way. When it reaches the sea, it is transformed into the only gemstone that comes from a plant: amber. Just as those transformations are as deep and blue as the ocean, so is the strong and beautiful potential and spiritual energy of the woman sex worker.”

Sex Work is Work

Liquidambar began working “without resources or support,” recalls Rosa, until they started forging links with other local and international organizations. From their office in the capital, San Salvador, and with the support of the Foro de ONG en la lucha contra el VIH [NGO Forum Fighting HIV], they are training sex workers in sex education, HIV and STI prevention, and techniques for building self-esteem.

In the Sex Worker Violence Prevention Committee, they lobby different local and national governmental institutions for the implementation of public policies to improve the conditions in which they work.

“The Global Network of Sex Work Projects and the Latin American Platform of People who  Exercise Sex Work (PLAPERTS) give us technical support and help us to prepare for participation in international fora, where we advocate for the defense and promotion of sex workers’ human rights.”

As part of activities to mark International Women’s Day, the group issued a statement calling for Congress to debate a bill legalizing sex work, which was delivered to the legislative body by organized sex workers.

Demanding Answers within Feminist Networks

Liquidambar is part of the feminist network Concertación Feminista Prudencia Ayala, which coordinates over 20 feminist organizations in El Salvador, and is linked to Las Dignas and the Salvadoran Network of Women Human Rights Defenders.

“According to the National Constitution, all people are equal before the law, so why are women who are raped revictimized? Why do they keep killing us for being women? Why is there impunity for those femicides?” asks Rosa. “All of this means we need to participate in actions and to learn about and from feminism. That is why we belong to the Red de Defensoras [WHRD network]. As a network, we are demanding that the relevant authorities, such as the Public Prosecutor Office, investigate murder cases so there is no impunity and that these public authorities  protect defenders when we file complaints.”

According to a Liquidambar statement, only 10% of women sex workers denounce and follow through on complaints of institutional violence. Among the 90% who do not file complaints, the main reasons cited for doing so were fear of reprisal and lack of confidence in the judicial system.

Beyond Fear

(AWID honored Angelica in its 2016 Online Tribute to WHRDs no longer with us. The Tribute is launched annually on 29 November.)

On 6 May 2016 Angélica Quintanilla, the leader who brought together that group of sex workers for the first time in 2009, was murdered. Rosa remembers the founder of Liquidambar as a woman of strong personality who did whatever was necessary to advance her principles and ideas. Her murder is one of the crimes that languish in impunity. Following her death, some of the women left the group, but others remained, convinced of the need to continue resisting as an organized group. Yet the fear was both tangible and strong. Once again, as at the time the association was born, the women of Liquidambar are gathering strength, looking inside, figuring out how to heal and to overcome fear.

Following Angélica’s murder, they had to move their office for security reasons. “We are in a smaller, but cozier office. We have been working hard to overcome the fear that has overtaken us following her murder. The American Jewish World Service (AJWS) helped us through training with a systemic approach to go out with less fear and return to the streets empowered.”

Angélica’s murder is not an isolated case. Liquidambar denounces the 35 recent murders of sex workers in 2018 alone as femicides.

“The threat is so real, we feel it every day. It comes from the gangs, but also from the state and others who think they own the sex work districts.”

Overcoming challenges 

Rosa tells us that “the majority of our compañeras come from situations of extreme poverty. Those working in the street encounter threats and demands for ‘fees’ by the gangs just to have the right to work in certain areas, and sometimes the situation leads to a lack of clients.”

In addition, they face institutional violence, the abovementioned femicides, stigma and discrimination on the part of Salvadoran society. “We have been working to raise awareness among uniformed police personnel through trainings, and we use those opportunities to expose those in the force who are violent toward us.”

Training with uniformed police personnel

Liquidambar also carries out projects to fight the poverty facing sex workers, but implementation of some has been complicated by limited funding. The association demands that the local political authorities recognize sex workers and their need for stable employment. “We ask them to offer trainings in entrepreneurship, such as how to make sweets, or to help us set up a day care centre for sex workers’ children.”

Rosa says Liquidambar is raising money as a seed fund to start a cafeteria run by sex workers. “That is a project that has been pending since Angélica’s time.”

The women sex workers of El Salvador are organizing, going out into the streets, and entering decision-making spaces to demand their rights, in order to improve the quality of life of sex workers and their families and dependents. Sex work is work, and it is time for it to be included in state policy.

Region
Latin America
Source
AWID

La libertad de poder decidir qué hacer con nuestras vidas

La libertad de poder decidir qué hacer con nuestras vidas

«Mi sueño es que cese la violencia contra nosotras, que no haya injusticias,  que seamos visibles y respetadas en  la sociedad y no suframos más la estigmatización» dice Rosa Alma Ramos, trabajadora sexual salvadoreña, quien coordina  la Asociación de Mujeres Trabajadoras Sexuales Liquidambar de El Salvador.

¿Cómo lograr entonces el sueño de Rosa? No en soledad. Junto a ella, otras trabajadoras sexuales desean ese cambio, y están convencidas de que en la organización está la fuerza. La asociación ya cuenta con una historia de casi nueve años. La Asociación se afilió a AWID en enero de 2017.


Los comienzos

Angélica Quintanilla, fundadora de Liquidambar

Durante las campañas electorales de El Salvador en 2009, el  candidato de la derecha, Norman Quijanos, del partido Alianza Republicana Nacionalista, prometió que quitaría a las trabajadoras sexuales de las calles de San Salvador. Angélica Quintanilla, una trabajadora sexual de esa ciudad, en alerta ante estas amenazas, se dirigió junto a otras diez mujeres aún no organizadas, a la Alcaldía municipal, donde pudieron hablar  con su titular,  Violeta Menjívar. A partir de esa y otras conversaciones se logró la creación del «Comité de Prevención de Violencia contra trabajadoras sexuales» que serviría como espacio de articulación y diálogo entre ellas, el gobierno local y las fuerzas policiales. 

Unos meses después, ya más organizadas, deciden llamar a la asociación Liquidambar. «Ese nombre significa para nosotras la libertad de poder decidir qué hacer con nuestras vidas, y cómo realizar nuestros sueños. Observa nuestro logo: hay un puente que representa todas las conexiones o los pasos  que necesitamos dar para encontrar lo que necesitamos» explica Rosa con una energía contagiosa. Nos cuenta que «el Liquidambar es un árbol que crece en zonas montañosas, muy elevadas por sobre el nivel del mar. Esos árboles tienen un bálsamo que corre de sus venas hacia el mar, y en el camino se lleva palitos  hojitas, una gran variedad de insectos, y al llegar al mar sufre transformaciones y se convierte en la única piedra preciosa de origen vegetal: la piedra de ámbar. Como esas transformaciones tan profundas y el color azul de los océanos, así es el potencial firme y bello, la energía  espiritual de la trabajadora sexual».

El trabajo sexual es trabajo

Liquidambar comenzó a funcionar «sin recursos ni apoyos» recuerda Rosa, pero luego fueron articulando con otras organizaciones locales e internacionales. La oficina se encuentra en la capital,  San Salvador, y allí se dedican, con el apoyo del Foro de ONG en la lucha contra el VIH a capacitar a las trabajadoras sexuales en educación sexual, prevención de HIV y ETS y también les ofrecen talleres para fortalecer su autoestima. 

En el Comité de Prevención de la Violencia contra trabajadoras sexuales hacen incidencia política con diferentes instituciones del gobierno nacional y  local para lograr la implementación de políticas públicas que mejoren las condiciones en que se realiza el trabajo sexual.

«La Global Network of Sex Work Projects y la Plataforma Latinoamericana de Personas que Ejercen el trabajo sexual nos apoyan en lo técnico y en prepararnos para la participación en foros internacionales, donde podamos hacer incidencia en la defensa y promoción de los derechos humanos de las trabajadoras del sexuales».

Para el Día Internacional de las Mujeres elaboraron una declaración donde reclaman que se lleve a plenaria el anteproyecto que legaliza el trabajo sexual, y  fue entregado a la Asamblea Legislativa por las trabajadoras organizadas.

Pidiendo respuestas desde articulaciones feministas

Liquidambar integra la Concertación Feminista Prudencia Ayala, que coordina a más de veinte organizaciones feministas de El Salvador, y también articula con Las Dignas, la Red Salvadoreña de Defensoras de Derechos Humanos

«Según la Constitución Nacional, todas las personas somos iguales ante la ley, entonces: ¿por qué las mujeres que sufrimos violaciones, somos revictimizadas y nos siguen matando por el hecho de ser mujeres? ¿Por qué esos femicidios siguen impunes?» señala Rosa. «Es por todo esto que debemos participar en acciones, y aprender sobre y desde el feminismo. Por eso somos parte de la Red de Defensoras, y como Red estamos exigiendo a las autoridades correspondientes, por ejemplo la Fiscalía General de la República, que lleve adelante las investigaciones necesarias, que estas muertes no queden impunes, y que se protejan a las defensoras que realizamos las denuncias».

Según la declaración de Liquidambar solo el 10% de las trabajadoras realizan y dan continuidad a las denuncias sobre situaciones de violencia institucional. El 90% que no denuncia da como razón fundamental el miedo a represalias y la falta de confianza en el sistema de justicia.

Más allá del miedo

El 6 de mayo de 2016 asesinaron a Angélica Quintanilla, la líder que reunió aquel primer grupo de trabajadoras sexuales por primera vez en 2009. Rosa recuerda a la fundadora de Liquidambar como una mujer de carácter fuerte, que hacía lo que fuera necesario por llevar adelante sus principios e ideas. El suyo es justamente uno de los crímenes que sigue impune. Después de su muerte, algunas mujeres dejaron el grupo, pero otras se quedaron, convencidas de la necesidad de seguir resistiendo organizadas. Pero el miedo era muy tangible y fuerte. Una vez más, como al momento de su creación, las mujeres de Liquidambar se rearman, miran hacia adentro, buscan cómo sanar y sobrellevar el miedo. 

Tras el asesinato de Angélica, tuvieron que mudar la oficina por cuestiones de seguridad. «Estamos en una más pequeña pero es más acogedora. Hemos trabajado mucho para poder remover el miedo que sobrevino luego de su muerte. La fundación American Jewish World Service (AJWS) nos ayudó con capacitaciones con enfoque sistémico para salir con menos miedo y volver a las calles empoderadas».

El caso de Angélica no es un caso aislado. Liquidambar denuncia ese y otros de los 35 recientes asesinatos de trabajadoras sexuales, solo en 2018, como femicidios. 

«La amenaza es tan real, se vive todos los días. Proviene de las pandillas o maras, pero también viene del estado y de aquellos que se sienten dueños de las zonas de comercio sexual».

Desafíos que no las detienen

Rosa nos cuenta que «la gran mayoría de las compañeras provienen de poblaciones donde la pobreza es extrema. Quienes hacen su trabajo en la calle, deben enfrentar las amenazas y el pedido de ‘renta’ por parte de las pandillas, para poder tener derecho a trabajar en ciertas zonas, y a veces todo esto causa la falta de clientes».

A esto hay que sumarle  la violencia institucional, los ya mencionados casos de femicidio, el estigma y discriminación por parte de la sociedad salvadoreña. «Hemos trabajado en capacitaciones para sensibilizar al personal uniformado, y aprovechamos esas ocasiones para denunciar a quienes nos violentan».

Capacitacion con personal uniformado

Para combatir la pobreza de las trabajadoras sexuales Liquidambar tienen muchos proyectos pero la falta de recursos complica la realización de algunos de ellos. La asociación le reclama a las autoridades locales políticas y acciones que reconozcan a las trabajadoras sexuales y su necesidad de sostenibilidad laboral. «Les pedimos que nos capaciten con talleres de emprendedurismo, por ejemplo, poder elaborar dulces, o que nos apoyen para poner una guardería para cuidar a las/os hijas/os de las trabajadoras sexuales».

Rosa señala que están buscando los fondos para el capital semilla para crear un comedor dirigido por ellas mismas. «Ese es un proyecto que quedó pendiente de la época de Angélica».

Las mujeres trabajadoras sexuales de El Salvador se organizan, salen a la calle y disputan los espacios de decisiones para reclamar por sus derechos, lo que no solo les permite mejorar su calidad de vida sino la de su familia o las personas que tienen a cargo. El trabajo sexual es trabajo y es tiempo que eso se vea reflejado en las distintas políticas que lleven adelante los estados.

Source
AWID