Flickr/Leonardo Veras (CC BY 2.0)

Special Focus

AWID is an international, feminist, membership organisation committed to achieving gender equality, sustainable development and women’s human rights

Protection of the Family

The Issue

Over the past few years, a troubling new trend at the international human rights level is being observed, where discourses on ‘protecting the family’ are being employed to defend violations committed against family members, to bolster and justify impunity, and to restrict equal rights within and to family life.

The campaign to "Protect the Family" is driven by ultra-conservative efforts to impose "traditional" and patriarchal interpretations of the family, and to move rights out of the hands of family members and into the institution of ‘the family’.

“Protection of the Family” efforts stem from:

  • rising traditionalism,
  • rising cultural, social and religious conservatism and
  • sentiment hostile to women’s human rights, sexual rights, child rights and the rights of persons with non-normative gender identities and sexual orientations.

Since 2014, a group of states have been operating as a bloc in human rights spaces under the name “Group of Friends of the Family”, and resolutions on “Protection of the Family” have been successfully passed every year since 2014.

This agenda has spread beyond the Human Rights Council. We have seen regressive language on “the family” being introduced at the Commission on the Status of Women, and attempts made to introduce it in negotiations on the Sustainable Development Goals.


Our Approach

AWID works with partners and allies to jointly resist “Protection of the Family” and other regressive agendas, and to uphold the universality of human rights.

In response to the increased influence of regressive actors in human rights spaces, AWID joined allies to form the Observatory on the Universality of Rights (OURs).  OURs is a collaborative project that monitors, analyzes, and shares information on anti-rights initiatives like  “Protection of the Family”.

Rights at Risk, the first OURs report, charts a map of the actors making up the global anti-rights lobby, identifies their key discourses and strategies, and the effect they are having on our human rights.   

The report outlines “Protection of the Family” as an agenda that has fostered collaboration across a broad range of regressive actors at the UN.  It describes it as: “a strategic framework that houses “multiple patriarchal and anti-rights positions, where the framework, in turn, aims to justify and institutionalize these positions.”

 

Related Content

Snippet - GII Intro (FR)

Investissement à impact de genre et émergence de fausses solutions :

une analyse pour les mouvements féministes

L'investissement à impact de genre est désormais considéré comme une solution contre les inégalités de genre. Et pourtant, comme le montre notre rapport, il fait partie du problème. Les institutions publiques et privées en font la promotion en tant que moyen pour parvenir à l'égalité de genre et pour accroître les ressources des femmes et des filles.

Mais en aucun cas, ces affirmations ne sont étayées par des preuves.

Au contraire, l’investissement à impact de genre constitue plutôt une nouvelle version de vies et de sociétés soumises à une même logique financière, qui continue de façonner les profondes inégalités de notre monde.

Avec ce rapport, l'AWID offre aux lecteurs·rices - féministes, défenseur·euse·s de la justice de genre et autres parties prenantes de l'investissement à impact de genre - une analyse critique et des preuves étayées pour comprendre l’investissement à impact de genre, ses récits et les implications économiques et politiques qu’il a pour les mouvements féministes.

FRMag - Let the invisible be visible

Hagamos que lo invisible sea visible: manifiesto de unx fisicoculturista de género fluido en Hong Kong

por Siufung Law

«¡97…! 98… ¿dónde está 98? ¡98! ¡Por favor, vuelve a la formación!... ¡99! ¡100!...» La dama detrás del escenario le pedía incesantemente a cada atleta que formara una fila en el espacio húmedo, transpirado y abarrotado detrás de escena. (...)

Leer

< arte: «When They See Us» [Cuando nos ven], Lame Dilotsotlhe

Aïssata Kane

Aïssata Kane, surnommée affectueusement “Yaye Kadia” (Mère Kadia), a de tout temps été une féministe engagée dans la défense des droits des femmes africaines, et particulièrement mauritaniennes.

Au cours de sa carrière politique, en 1975, elle fut nommée ministre de la protection de la famille et des affaires sociales et travailla avec ardeur à l’amélioration du statut des femmes dans son pays; c’était la première fois qu'une femme occupait un tel poste.   

Ce travail consista notamment à promouvoir l’éducation des filles et des femmes, à lutter contre la pratique du gavage sur les jeunes femmes, à faire pression pour l’inclusion d’une disposition sur les droits maritaux et à plaider en faveur de la création d’un quota de représentation féminine au Parlement.  

“[Aïssata] a réalisé toutes ses passions avec humilité, courage et détermination. Elle ne voulait déranger personne avec ce combat qu’elle menait sur tous les fronts à la fois.” Ball Halimata Dem, la nièce d’Aïssata

Ayant fondé l'Union nationale des femmes de Mauritanie (UNFM), elle avait cocréé et publié pour elles le magazine Marienou, dédié à l’émancipation des femmes mauritaniennes. Aïssata dirigea également plusieurs organisations sous-régionales et locales, notamment en tant que présidente de l'Association internationale des femmes francophones (AIFF) et, en écologiste résolue, fut présidente de l'Association pour la protection de l'environnement en Mauritanie (APEM). 

En 2018, on lui décerna le Prix de la Femme africaine pionnière. Ce prix honore son engagement à faire progresser le statut de la femme en Mauritanie et reconnaît son grand leadership et son sens de l'innovation.

Aïssata est décédée le 10 août 2019. 

Incarner un plaisir en pleine conscience des traumatismes

Decorative Element


Tshegofatso Senne Portrait

Tshegofatso Senne est un·e féministe noir·e atteint·e d’une maladie chronique et genderqueer qui fait le maximum. Une grande partie de son travail est axée sur le plaisir, la communauté et le rêve et s’alimente de l’abolitionnisme somatique et du handicap, de la guérison et des justices transformatives. Tshegofatso écrit, fait des recherches et s’exprime sur des questions concernant le féminisme, la communauté, la justice sexuelle et reproductive, le consentement, la culture du viol et la justice, et élabore depuis 8 ans des théories sur la façon dont le plaisir recoupe ces différents thèmes. Tandis qu’iel dirige sa propre entreprise, Thembekile Stationery, sa plateforme communautaire Hedone rassemble les gens pour explorer et comprendre le pouvoir du plaisir et de la prise de conscience de traumatismes dans leur vie quotidienne.

Cover for EMBODYING TRAUMA-INFORMED PLEASURE

Le corps. Notre maison la plus permanente.

C’est dans notre corps, et non dans notre cerveau pensant, que nous expérimentons la plupart de nos douleurs, nos plaisirs, nos joies, et là où nous traitons la majeure partie de ce qui nous arrive. C’est également là que nous faisons la plupart de notre travail de guérison, et notamment notre guérison émotionnelle et psychologique. Et c’est là où nous faisons l’expérience de la résilience et d’une sorte de flux.

Ces mots, ceux de Resmaa Menakem dans son roman My Grandmother’s Hands résonnent toujours en moi

Le corps contient nos expériences. Nos mémoires. Notre résilience. Et comme l’a écrit Menakem, le corps contient également nos traumatismes. Il emploie des mécanismes spontanés de protection pour arrêter ou prévenir les dommages supplémentaires. Le pouvoir du corps. Le traumatisme, ce n’est pas l’événement, c’est la manière dont nos corps répondent aux événements qui nous semblent dangereux. Et le trauma reste souvent coincé dans notre corps, jusqu’à ce que nous l’abordions. Il n’est pas possible de faire autrement – c’est ainsi que notre corps l’entend.

En utilisant l’appli Digital Superpower de Ling Tan, j’ai observé les réactions de mon corps alors que je me promenais dans différents quartiers de ma ville, Johannesburg, en Afrique du Sud. L’appli est une plateforme en ligne pilotée par le mouvement qui permet de suivre nos perceptions pendant que l’on se déplace dans un lieu, en saisissant et en enregistrant les données. Je m’en suis servie pour faire le suivi de mes symptômes psychosomatiques – les réactions physiques connectées à une cause psychologique. Il pouvait s’agir de flash-backs. D’attaques de panique. De serrement de poitrine. L’accélération du rythme cardiaque. De maux de tête dus à la tension. De douleurs musculaires. D’insomnie. De difficulté à respirer. J’ai suivi ces symptômes tout en marchant et en me déplaçant dans différents coins de Johannesburg. Et je me suis demandé.e :

Où pouvons-nous être en sécurité? Peut-on être en sécurité?

Les réponses psychosomatiques peuvent avoir plusieurs causes, certaines moins sévères que d’autres. Lorsque l’on a vécu un traumatisme, on peut être dans une détresse très intense lors d’événements ou de situations similaires. J’ai fait le relevé de mes sensations, sur une échelle de 1 à 5, où 1 correspond aux cas où je n’ai ressenti presque aucun de ces symptômes – plutôt à l’aise que sur mes gardes et à fleur de peau, ma respiration et mon rythme cardiaque étaient stables, je ne regardais pas par-dessus mon épaule – et 5 à l’opposé : des symptômes qui me rapprochaient de l’attaque de panique.

En tant que personne noire. En tant que personne queer. En tant que personne de genre queer qui pouvait être perçue comme une femme, selon mon expression de genre ce jour-là.

Je me suis demandé.e :
Où pouvons-nous être en sécurité?

Même dans les quartiers que l’on pourrait considérer comme « sûrs », je me sentais constamment en panique. Je regardais autour de moi pour vérifier que je n’étais pas suivie, ajustant la manière dont mon T-shirt tombait pour que mes seins ne soient pas trop moulés, regardant autour de moi pour m’assurer que je connaissais plusieurs sorties, si je sentais tout à coup un danger là où j’étais. Une route sans personne fait monter l’anxiété. Une route bondée aussi. Prendre un Uber aussi. Marcher dans une rue publique également. Et être dans mon appartement aussi. Tout comme de récupérer une livraison au pied de mon immeuble.

Peut-on être en sécurité? 

Pumla Dineo Gqola parle de l’usine de peurs féminines. Vous en avez peut-être une vague idée, mais si vous êtes une personne socialisée en tant que femme, vous connaîtrez très bien ce sentiment. Ce sentiment d’avoir à planifier chaque pas que vous faites, que vous vous rendiez au travail, à l’école, ou fassiez simplement une course. Ce sentiment d’avoir à surveiller la manière dont on s’habille, on parle, on s’exprime en public et dans les espaces privés. Ce sentiment au creux de l’estomac si on doit se déplacer la nuit, aller chercher une livraison, ou avoir affaire à toute personne qui continue à se socialiser en tant qu’homme cis. Harcelées dans la rue, toujours sous la menace de la violence. Exister pour nous, quel que soit l’espace, s’accompagne d’une peur innée.

La peur est un phénomène à la fois individuel et sociopolitique. Au niveau individuel, la peur peut faire partie d’un système d’avertissement sain qui se développe bien […] Lorsque l’on pense à la peur, il est important de prendre en compte à la fois les notions d’expérience émotive individuelle et les modalités politiques par lesquelles la peur a été utilisée à des fins de contrôle à diverses époques. 
- Pumla Dineo Gqola, dans son ouvrage Rape: A South African Nightmare

En Afrique du Sud, les femmes cis, les femmes et les queers savent que chaque pas que nous faisons à l’extérieur – des pas pour faire des choses ordinaires comme se rendre dans un magasin, prendre un taxi jusqu’au travail, un Uber pour rentrer d’une fête – toutes ces actions sont une négociation avec la violence. Cette peur, elle fait partie du traumatisme. Pour s’adapter au traumatisme que l’on porte dans nos corps, nous élaborons des réponses à la détection du danger – on examine les réactions émotives des personnes autour de nous, à la recherche d’« amabilité ». Nous sommes constamment sur nos gardes.

Jour après jour. Année après année. Vie après vie. Génération après génération.

L’auteur de The Body Keeps the Score, Bessel van der Kolk, explique à propos de la difficulté supplémentaire que pose ce système de défense acquis, que

Elle perturbe la capacité à correctement lire les autres, ce qui rend les survivant·e·s de traumatisme moins à même de détecter le danger, ou plus à même de croire avoir perçu un danger là où il n’y en a pas. Il faut une énergie considérable pour continuer à fonctionner tout en portant la mémoire de la terreur, et la honte d’une faiblesse et d’une vulnérabilité infinie.

Comme le dit Resmaa Menakem, le traumatisme est partout; il s’infiltre dans l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons, la nourriture que nous ingérons. Il est présent dans les systèmes qui nous gouvernent, l’institution qui nous enseigne et qui nous traumatise aussi, et au sein des contrats sociaux que nous concluons les un·e·s avec les autres. Plus important encore, nous prenons le traumatisme avec nous partout où nous allons, dans nos corps, nous épuisant et sapant notre santé et notre bonheur. Nous portons cette vérité dans nos corps. Des générations d’entre nous l’ont fait.

Alors, pendant que je marche dans ma ville, que ce soit dans un quartier considéré « sûr » ou non, je porte les traumatismes de générations dont les réactions sont intégrées dans mon corps. Mon cœur palpite, je commence à avoir du mal à respirer, ma poitrine se resserre – parce que mon corps a l’impression que le traumatisme a lieu exactement à ce moment-là. Je vis avec une hypervigilance. Au point où l’on est soit trop sur ses gardes pour profiter de la vie sans souci, soit trop engourdi·e pour absorber de nouvelles expériences.

Pour que nous commencions à guérir, nous devons reconnaître cette vérité.

Ces vérités qui vivent dans nos corps.

Ce traumatisme est ce qui empêche nombre d’entre nous de vivre les vies que nous voulons. Demandez à n’importe quelle femme ou personne queer à quoi ressemble la sécurité pour elle, et elle vous donnera principalement des exemples de tâches très simples – pouvoir simplement vivre une vie joyeuse, sans la menace constante de la violence.

Les sentiments de sécurité, de confort et d’aise sont spatiaux. Incarner nos traumatismes influence la manière dont nous percevons notre propre sécurité, affecte les manières dont nous interagissons avec le monde et modifie les possibilités pour nous de vivre et d’incarner toute chose plaisante ou joyeuse.

Nous devons refuser cette encombrante responsabilité et nous battre pour un monde sûr pour nous toutes et tous. Nous, qui nous déplaçons avec nos blessures, sommes des battantes. Le patriarcat peut nous terroriser et nous brutaliser, nous ne cesserons pas le combat. Alors que nous continuons à descendre dans la rue, en défiant la peur de manière spectaculaire et apparemment insignifiante, nous nous défendons et parlons en notre propre nom.
- Pumla Dineo Gqola, dans son ouvrage Rape: A South African Nightmare

Où pouvons-nous être en sécurité? Comment commencer à se défendre, pas simplement physiquement mais également émotionnellement, psychologiquement et spirituellement?

« Le traumatisme nous transforme en armes » déclarait Adrienne Maree Brown dans un entretien mené par Justin Scott Campbell. Et son ouvrage, Pleasure Activism, propose plusieurs méthodes pour guérir ce traumatisme et nous ancrer dans la compréhension que la guérison, la justice et la libération peuvent également être des expériences plaisantes. Et particulièrement pour celles d’entre nous qui sont les plus marginalisées, qui ont peut-être été éduquées à faire rimer souffrance avec « ce travail ». Ce travail que tant d’entre nous ont entamé en tant qu’activistes, bâtisseuses communautaires et travailleuses, celles qui sont au service des plus marginalisées, ce travail que nous souffrons à réaliser, nous épuisant et ne prenant que rarement soin de nos esprits et de nos corps. L’alternative est d’être mieux informées à propos de nos traumatismes, capables d’identifier nos propres besoins et de devenir profondément incarnées. Cette incarnation signifie que nous sommes tout simplement plus à même de faire l’expérience du monde à travers les sens et les sensations de notre corps, en reconnaissant ce qu’ils nous disent plutôt qu’en supprimant et en ignorant l’information qu’ils nous communiquent.

Être en conversation continue avec notre corps vivant et pratiquer ces conversations avec intention nous connecte plus profondément à l’incarnation. Cela nous permet de rendre tangibles les émotions que nous ressentons lorsque nous interagissons avec le monde, que nous apprenons à apprivoiser notre corps et que nous comprenons tout ce qu’il essaie de nous enseigner. En comprenant le traumatisme et l’incarnation de pair, nous pouvons commencer à débuter la guérison et à accéder au plaisir de manière plus holistique, sainement et dans notre vie de tous les jours sans honte ou culpabilité. Nous pouvons commencer à accéder au plaisir en tant qu’outil de changement individuel et social, en puisant dans le pouvoir de l’érotique, comme le décrivait Audre Lorde. Un pouvoir qui nous permet de partager la joie à laquelle nous accédons et dont nous faisons l’expérience, élargissant notre capacité à être heureuses et à comprendre que nous le méritons, même avec notre traumatisme.

Puiser dans le plaisir et incarner l’érotique nous gratifie de la possibilité d’être délibérément vivantes, de nous sentir ancrées et stables et de comprendre notre système nerveux. Cela nous permet de comprendre et de nous défaire des bagages générationnels que nous portions sans le réaliser; nous pouvons acquérir du pouvoir grâce à la connaissance que même aussi traumatisées que nous le sommes, aussi traumatisées que nous pourrions potentiellement l’être à l’avenir, nous méritons tout de même des vies plaisantes et joyeuses, et que nous pouvons partager ce pouvoir avec nos gens. C’est l’aspect communautaire qui manque aux manières dont nous prenons soin de nous-mêmes; l’autosoin ne peut exister sans soin communautaire. Nous sommes en mesure de sentir une confiance interne plus profonde, une sécurité et un pouvoir en nous-mêmes, particulièrement face à des traumatismes ultérieurs qui déclencheraient des réactions en nous, car nous savons comment nous apaiser et nous stabiliser. Toute cette compréhension nous mène à un pouvoir interne profond et nourri, qui nous permet de relever tous les défis qui se présentent à nous.

Comme celles qui vivent avec des traumatismes générationnels profonds, nous en sommes venues à perdre confiance, voire à penser que nous sommes incapables de contenir et d’accéder au pouvoir que nous avons. Dans « Uses of the Erotic: The Erotic as Power », Lorde nous enseigne que l’érotique offre une source de régénération, une manière d’exiger mieux pour nous-mêmes et pour nos vies.

Car l’érotique n’est pas simplement une question de ce que nous faisons; c’est de savoir dans quelle mesure nous pouvons précisément et entièrement ressentir le faire. Dès lors que nous connaissons la mesure dans laquelle nous sommes capables de ressentir ce sens de satisfaction et de complétude, nous pouvons alors observer quelle activité dans notre vie nous rapproche le plus de cette complétude.

Je ne dis rien de tout ça à la légère – je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire. Je sais que nombre d’entre nous sont empêchées de comprendre ces réalités, de les internaliser, voire de les guérir. La résistance s’accompagne d’actes où l’on se sent en insécurité, mais elle n’est pas impossible. Résister à des structures de pouvoir qui maintiennent les plus puissants en sécurité mettra toujours en danger celles d’entre nous qui sont poussées dans la marge. Reconnaître les traumatismes que vous avez affrontés, c’est réclamer vos expériences vécues, celles qui sont passées et celles qui suivront; c’est la résistance qui incarne cette connaissance que nous méritons, plutôt que les miettes que ces systèmes nous ont obligées à avaler. C’est une résistance qui comprend que le plaisir est compliqué par le traumatisme, mais que l’on peut y accéder de manière arbitraire et puissante. C’est une résistance qui reconnaît que notre traumatisme est une ressource qui nous connecte les unes aux autres et qui peut nous permettre de nous sentir mutuellement en sécurité. C’est une résistance qui comprend que même avec le plaisir et la joie, ce n’est pas une utopie; nous blesserons encore et serons de nouveau blessées, mais nous serons mieux outillées pour survivre et nous épanouir dans une communauté de soins et de gentillesse diversifiés. Une résistance qui fait de la place à la guérison et à la connexion à notre être humain en entier. La guérison ne sera jamais une balade agréable, mais elle commence avec la reconnaissance de la possibilité. Lorsque l’oppression nous fait croire que le plaisir est quelque chose auquel tout le monde a un accès égal, une des manières par lesquelles nous commençons à faire le travail de réclamation de nos êtres entiers – nos êtres entiers libérés et libres – est de réclamer notre accès au plaisir.

Leah Lakshmi Piepzna-Samarasinha a écrit dans sa contribution à Pleasure Activism,

Je sais que, pour la plupart des gens, les mots « soins » et « plaisir » ne peuvent absolument pas faire partie d’une même phrase. Nous nageons toutes dans la haine validiste de nos corps qui ont des besoins, et on nous propose un choix vraiment merdique : n’avoir aucun besoin et obtenir l’autonomie, la dignité et le contrôle de notre vie ou admettre que nous avons besoin de soins et perdre tout cela.

Le pouvoir que cela a? Nous comprenons nos traumatismes, donc nous comprenons ceux des autres; nous incarnons les sensations que nous vivons et y prêtons attention plutôt que de les négliger ou les éviter. Les manières dont nous accédons au plaisir nous donnent envie de partager cette joie dans nos communautés. En tenant compte des traumatismes, on se donne davantage de place pour faire l’expérience de tout cela et on se donne à nous-mêmes, et aux autres, la permission de guérir. Imaginez une communauté dans laquelle tout le monde a accès à des ressources et a le temps de vivre une vie plaisante, de la manière dont toutes et tous le veulent et le méritent. Dans laquelle les traumatismes spatiaux sont atténués parce que les personnes qui occupent ces espaces ont conscience des traumatismes, sont pleines d’attention bienveillante. N’est-ce pas ça, la guérison? N’est-ce pas un travail au niveau des traumatismes générationnels? N’est-ce pas la base pour un avenir plus sain et durable pour tout le monde?

Il est temps de nous reconnecter à cette sagesse ancestrale selon laquelle nous méritons de vivre des vies pleines. Nous devons reprendre contact avec notre droit naturel à la joie et à l’existence pour nous-mêmes. De ressentir du plaisir pour le simple plaisir. De ne pas vivre des vies de terreur. Cela paraît radical ; cela semble radical. Dans un monde où nous avons été socialisées et traumatisées à taire, à avoir peur, à ressentir et à rester impuissantes, à être cupides et à vivre avec ces problèmes structurels qui entraînent des maladies mentales, quel cadeau et quel émerveillement que de commencer à ressentir, d’être dans une communauté avec celles qui ressentent, dans laquelle nous sommes sainement interdépendantes, de s’aimer mutuellement et complètement. La sensation est radicale. Le plaisir est radical. La guérison est radicale.

Vous avez la permission de ressentir du plaisir. Vous avez la permission de danser, créer, faire l’amour à vous-même et à d’autres, célébrer et cultiver la joie. Vous êtes encouragées à le faire. Vous avez la permission de guérir. Ne le retenez pas à l’intérieur, n’essayez pas de traverser cela toute seule. Vous avez la permission de faire le deuil. Et vous avez la permission de vivre.
- Adrienne Marre Brown « You Have Permission »

L’incarnation somatique nous permet d’explorer notre traumatisme, d’y travailler et de faire des connexions significatives avec nous-mêmes et avec le collectif. Faire cela sur la durée entretient notre guérison. Tout comme le traumatisme, la guérison n’est pas un événement à occurrence unique. Cette guérison nous aide à aller vers la libération individuelle et collective.
Dans « A Queer Politics of Pleasure », Andy Johnson parle de la manière dont le fait de rendre le plaisir queer nous apporte des sources de guérison, d’acceptation, de relâchement, de jeu, d’entièreté, de défiance, de subversion et de liberté. Quelle ouverture! En incarnant le plaisir de manière si holistique, si queer, nous sommes en mesure de reconnaître la limite.

Rendre le plaisir queer nous pose également les questions à l’intersection de nos rêves et de nos réalités vécues.

Qui est assez libre ou considéré assez méritant pour ressentir du plaisir? Quand sommes-nous autorisés à ressentir le plaisir ou à être satisfaits? Avec qui pouvons-nous faire l’expérience du plaisir? Quel type de plaisir est accessible? Qu’est-ce qui nous limite dans notre accès total à notre potentiel érotique et de satisfaction?
- Andy Johnson, « A Queer Politics of Pleasure »

Lorsque nos pratiques de plaisir, qui prennent en compte le traumatisme, sont ancrées dans les soins communautaires, nous commençons à répondre à quelques-unes de ces questions. Nous commençons à en comprendre le potentiel libérateur. En tant qu’activistes du plaisir, c’est la réalité au sein de laquelle nous nous ancrons. La réalité qui dit : « mon plaisir peut-être fractal, mais il a le potentiel de guérir non seulement moi et ma communauté, mais des lignées futures ».

Je suis un système entier; nous sommes des systèmes entiers. Nous ne sommes pas que nos douleurs, que nos peurs, et que nos pensées. Nous sommes des systèmes entiers prévus pour le plaisir et nous pouvons apprendre comment dire oui depuis l’intérieur.
- Prentis Hemphill, entretien mené par Shar Jossell

Il y a un monde de plaisir qui nous permet de commencer à nous comprendre de manière holistique, avec des façons qui nous donnent la place de reconstruire les réalités qui affirment que nous sommes capables et que nous méritons du plaisir quotidien. Le BDSM, un de mes plaisirs les plus profonds, me permet d’entrevoir ces réalités où je peux sentir et guérir mon traumatisme, tout en sentant les incommensurables possibilités de dire oui depuis l’intérieur. Alors que le traumatisme me bloque dans un cycle de combat ou de fuite, le bondage, l’agenouillement, l’impact et les jeux de respiration m’encouragent à rester ancrée et connectée, me reconnectant à ma restauration. Le plaisir ludique me permet de guérir, d’identifier où l’énergie traumatique est emmagasinée dans mon corps et d’y centrer mon énergie. Il me permet d’exprimer les sensations que ressent mon corps avec des cris de douleur et de satisfaction, d’exprimer mon « non » sans aucune peur et de me délecter dans le « oui, carrément ». Avec un plan de sécurité, des soins après la pratique et une compréhension approfondie du traumatisme, la perversion offre un lieu de plaisir et de guérison d’une valeur inestimable.

Donc, que votre plaisir prenne la forme de la préparation d’un repas à votre rythme, d’avoir des relations sexuelles, de rester au lit plusieurs jours avec vos partenaires, de participer à des collectifs de soins adaptés aux situations de handicap, d’avoir quelqu’un qui vous crache dans la bouche, de faire des sorties accessibles, d’avoir des rendez-vous de câlins, de participer à une soirée dansante en ligne, de passer du temps dans votre jardin, d’être étouffée dans un donjon,

J’espère que vous prenez le plaisir avec vous partout où vous allez. J’espère qu’il vous guérit, vous et celleux qui vous entourent.

Reconnaître le pouvoir de l’érotique au sein de nos vies peut nous donner l’énergie de poursuivre le véritable changement au sein de notre monde.
- Audre Lorde, « Uses of the Erotic: The Erotic as Power »


Decorative element
Cover image for Communicating Desire
 
Continuez à explorer Incarnations transnationales

Cette édition du journal, en partenariat avec Kohl : a Journal for Body and Gender Research (Kohl : une revue pour la recherche sur le corps et le genre) explorera les solutions, propositions et réalités féministes afin de transformer notre monde actuel, nos corps et nos sexualités.

Explorer

Cover image, woman biting a fruit
 

التجسيدات العابرة للحدود

نصدر النسخة هذه من المجلة بالشراكة مع «كحل: مجلة لأبحاث الجسد والجندر»، وسنستكشف عبرها الحلول والاقتراحات وأنواع الواقع النسوية لتغيير عالمنا الحالي وكذلك أجسادنا وجنسانياتنا.

استكشف المجلة

Snippet - Resources to rally - FR

Ressources à mobiliser en vue de la CSW69

Snippet Forum Stories Title

Historias de los Foros de AWID

FRMag - Ghosts Of Girlhood

Les fantômes des jeunes filles

par Akua Antiwiwaa

J’ai une vieille photo, floue, devant les yeux. J’y suis vêtue tout de blanc, des perles nacrées attachées à mes cheveux, collés contre mes oreilles, à celles qui pendent de mes poignets. (...)

Lire

illustration : « Cultura Negra » (“Culture noire”), par Astrid Milena González Quintero >

Barbara Allimadi

Barbara Allimadi was a political and human rights activist from Uganda. In 2012, she co-organized a protest against a televised police assault of Ingrid Turinawe, an opposition politician who had her breast squeezed by a police officer.

During the protest, Barbara, along with other fellow activists stripped to their bras in front of the Central Police Station in Kampala. This came to be known as the infamous ‘bra protest’ in Uganda.

“We settled on the bra protest. We thought it would be most appropriate for what had happened. It’s not like we were saying we don’t respect ourselves. We were disgusted by what had been done.” - Barbara Allimadi, 2013 (Daily Monitor)

With a Degree in Electronics and Communications Engineering from the London Metropolitan University, Barbara was a network engineer in the United Kingdom and an avid fan of reggae music. She returned to Uganda In 2007, when her mother passed away.

In 2019, she was appointed Coordinator for International and Diaspora Affairs at the Alliance for National Transformation (ANT), a political party launched that year by an opposition leader.

“We want security of life and property, not pain, injury and even death at the hands of security forces who are meant to protect us. Most importantly, we want a stable and enabling environment where we can realize our dreams and aspirations.” - Barbara Allimadi, ANT video

Barbara passed away on 27 April 2020. 


Tributes:

“I was so proud of my sister for many things but in particular her fearless pursuit of peace, democracy, justice and equality in Uganda. At the height of her activism she led many marches on the streets of Kampala, to police stations, and Parliament.” - Doris Allimadi, Barbara’s sister

“It is with deep sadness that we have learnt of the untimely passing of Barbara Allimadi. She has been a valiant, relentless and courageous force for the liberation movement of Uganda. Our deepest condolences to her family. She will be sorely missed.” - Akina Mama wa Afrika (tweet on 28 April 2020)

“The passing on of Barbara is so sad for us and her entire family. She dedicated herself to fighting for justice, freedom and rights of others while serving in the civil society until she recently joined us at the party.” Maj Gen Mugisha Muntu, ANT national coordinator

“A beautiful, charming, funny, charismatic and inspirational sister. My children lost their aunty. Uganda lost a brave and courageous freedom fighter. Barbara once said, ‘As long as there is still breath in you, keep working towards your dreams.’” - Doris Allimadi, Barbara’s sister

Snippet Forum Quoate Sara Abu (FR)

Le Forum est un exemple vivant de ce que le grand NOUS peut faire. Nous allons au Forum, nous sommes des graines, nous sommes ensuite semées. Nous devons célébrer cela. 
- Sara Abu Ghazal, Liba

Film club - outrun

Out Run (2016) English | Tagalog with English subtitles

Mobilizing working-class transgender hairdressers and beauty queens, the dynamic leaders of the world’s only LGBT political party wage a historic quest to elect a trans woman to the Philippine Congress.


Join the Live Conversation with S. Leo Chiang and Johnny Symons, the filmmakers of “Out Run”

Ayanda Denge

«Soy una maravilla... ¡Por lo tanto, he nacido de una madre! Cuando comienzo a balbucear, Mi vida ha sido como ninguna otra...» - Ayanda Denge (lee el poema completo más abajo)

Ayanda Denge fue unx mujer trans, trabajadorx sexual, activista, poeta. Era una xhosa de Puerto Elizabeth, en el Cabo Oriental de Sudáfrica. Después de viajar por diferentes ciudades del país, se mudó a Ciudad del Cabo.

Como comprometida y ferviente activista por la justicia social, luchó por los derechos de lxs trabajadorxs sexuales, de las personas trans y de quienes viven con VIH y SIDA. Era también conferencista motivacional para concientizar sobre el cáncer, y hacía campaña por viviendas sociales económicas, en especial, para la gente pobre y de clase trabajadora. Ayanda se erguía, alta como una montaña, contra los distintos y, a menudo, abusivos rostros de la discriminación.

«Ser transgénero no es una dosis doble, sino una dosis triple de estigmatización y discriminación. Te discriminan por tu identidad sexual, te discriminan por tu trabajo, y te discriminan por tu estatus de VIH.» - Ayanda Denge, 2016

Ayanda presidía la organización Sex Workers Education and Advocacy Taskforce (SWEAT) [ Grupo de Trabajo para la  Educación y la  Defensa de Trabajadorxs Sexuales], y trabajaba también como coordinadora de promoción comunitaria en Sisonke, un movimiento nacional de trabajadorxs sexuales de Sudáfrica.

«Desde nosotrxs, desde nuestra sede regional, hasta SWEAT, de la que integro la Junta Directiva, o hasta Sisonke, un movimiento de trabajadorxs sexuales de Ciudad del Cabo,   todxs nos amalgamamos, tenemos un solo grito y es un grito que  ha sido reconocido internacionalmente por lxs trabajadorxs sexuales internacionales. Queremos la descriminalización del trabajo sexual.» - Ayanda Denge, 2016

Vivía en la Ahmed Kathrada House, que estaba siendo ocupada por la campaña Reclaim the City [Recuperar la Ciudad] en favor de las viviendas sociales. En 2018, Ayanda fue elegida líder de la casa. El 24 de marzo de 2019 fue apuñalada en su habitación. El año anterior, otrx residente había sido asesinadx.

Reclaim the City señala una conexión entre la seguridad de lxs residentes de la casa, el corte del servicio de electricidad por parte del gobierno provincial, y el derecho humano al agua:

«No podemos separar la seguridad de las mujeres y de las personas LGBTQI que están viviendo en la casa ocupada de la negativa a reestablecer los servicios de electricidad y agua en la Ahmed Kathrada House por parte del gobierno de la Provincia del Cabo Occidental.

De noche, la casa está completamente oscura. Necesitamos luces para protegernos unxs a otrxs. Es como si la Provincia quisiera castigar a la gente pobre y de clase trabajadora, cuyo único crimen es necesitar un hogar. Si bien pueden estar en desacuerdo con nuestros motivos por ocuparla, deberían avergonzarse de priorizar la política en detrimento de la seguridad y la dignidad de lxs residentes de esta ciudad.

Descansa en paz, camarada Ayanda Denge. Te recordaremos mientras mantenemos viva la llama de la lucha por una vivienda decente y bien ubicada.»

Poema de Ayanda:

Soy una maravilla…
¡Por lo tanto, nací de una madre!
Cuando comienzo a balbucear,
Mi vida ha sido como ninguna otra.
Nacida en el dolor
Nutrida por la lluvia
Para mí ganar
Era vivir en un desagüe.
Mientras se me cae una lágrima
Me pongo de pie y empuño mi lanza.
Las voces hacen eco, no temas
Habrá desafíos dentro del año,
Desafíos de daño se ciernen sobre mí;
La comunidad aplaude porque asume que he ganado mi carrera;
Pero en realidad mi trabajo avanza a paso de tortuga;
De rodillas me inclino y pido gracia.
Porque el Señor
Es mi espada
Para recordar a la humanidad
Que Él brinda cordura.
¿Por qué Señor soy esta maravilla?
El Señor me responde con la lluvia y el trueno,
Por cuestionar a mi padre
Que tiene en el libro de los corderos
Un nombre llamado Ayanda.
Desde las calles mi vida nunca fue dulce
La gente que tenía que encontrar;
A veces yo nunca saludaba,
Aun a pesar de que tenía que comer;
Optaba por inclinarme
En lugar de sentarme

Escucha el poema en la voz de Ayanda

«Porque mi vida representa la de una flor de loto, ya que de las turbias y turbulentas aguas florecí para ser hermosa y fuerte...» - Ayanda Denge, mira y escucha


Tributos:

«Ayanda, quiero decirte que todavía eres una sobreviviente, en nuestros corazones y nuestras mentes. Te has ido, pero estás en todas partes, porque eres amor. Qué hermoso es ser amadx, y dar amor. Y Ayanda, ese es el regalo que nos has dado. Gracias por todo el amor, verdaderamente te necesitábamos. De ahora en adelante, te prometo que todxs nos comprometeremos a continuar la lucha a la que tanta energía y tiempo dedicaste. Y nos comprometeremos a  buscar justicia por este horrible final de tu vida.» - transcripción de un mensaje en un tributo de despedida a Ayanda

«Ayanda era una activista por naturaleza. Sabía cuáles eran sus derechos y no le importaba pelear por los derechos de otrxs. Para mí, no fue una sorpresa que se involucrara en muchas organizaciones, y era sabido que era una persona de la gente. Ella representaba no solo los derechos de las personas LGBTI, representaba los derechos de todxs.» - hermana de Ayanda
 


 

Pleasure(s) as the key to personal freedom

By Nkhensani Manabe

The conversation title "Pansexual, Gynasexual or Abrosexual? A dive into queerness, pleasure and sex positivity" gives one much to think about. Tiffany Kagure Mugo, author, educator and curator of HOLAAfrica, begins the discussion with a reading from Touch, a recently published collection of fiction and non-fiction essays on sex, sexuality and pleasure. In this excerpt, the author puts forward the idea that pleasure is constant and ongoing, it is to be found in everyday activities and is not confined to sexual intercourse.

This idea, that pleasure is as much a part of daily life as anything else, runs through the discussion, which also covers topics of desire, attraction and sexual orientation.

Pleasure Garden exhibition: the photographic and illustrative collaboration produced by Siphumeze and Katia
Pleasure Garden exhibition: the photographic and illustrative collaboration produced by Siphumeze and Katia

Early on, there is this sense of hope and possibility. Tiffany presents options and explains alternatives, giving us new language to speak about who we are, what we like, and how we want it. This is about desire and sex, but mostly it is about self-knowledge and empowerment. Tiffany speaks passionately about making decisions from a place of power: learning your own identity so that you are able to make the best choices for yourself. 

In a conversation that is open and free, representing the attitude that Tiffany would have us all adopt, we learn that knowledge about sex and sexuality is ever-changing, the boundaries are shifting. What we may have learned or, more importantly, been kept away from as children or adults is exactly where we should start unlearning and reprogramming. Tiffany notes that young people these days need tools to understand the experiences they are already having, a reminder to never underestimate what children and teenagers know about the kind of pleasure(s) they want to pursue in life.

The conversation opened my mind to something: knowing myself will help to build my confidence; I will be able to approach relationships with care not only for myself but for others, too. Learning the language of orientation, attraction, desire and pleasure will go towards deepening my future connections. I appreciated the space to think about this aspect of my life -- the private, intimate parts that I don’t access often. Tiffany’s enthusiasm about pleasure and identity pushed my own boundaries, allowing me to entertain new personal possibilities. 

The idea of learning how to make holistic connections is still not common. Largely, we live in a culture of instant and fleeting connections. There is hardly any time to truly reflect on how and why we are seeking relationship or partnership -- at least, not until a moment of crisis. 

Of course, there are selected spaces that welcome questions and discussions, such as the AWID Crear Résister Transform Festival and other free-thinking online platforms or publications -- but access to information from a helpful, non-judgemental source is something people are still trying to figure out. This may be in part because people are not confident in the language of sexuality and pleasure. 

Sex and Spirtuality
Pleasure Garden exhibition: the photographic and illustrative collaboration produced by Siphumeze and Katia

The notion of language and tools repeats itself throughout Tiffany’s presentation. Tiffany and her colleagues are doing the work of talking, teaching and nurturing. Seeing what people need, where they are, what they want for themselves, and walking alongside them as they build their ideal worlds. Giving them new words and definitions to help give shape to their identities at different stages of their lives. 
These are the kinds of conversations that are necessary, even in a society that has myriad healthcare messages broadcast with varying degrees of details at any given moment. Sometimes people need to be brought back from the big picture moments and encouraged to learn about their individual opinions and desires. This is what Tiffany’s talk does: it gives people a space in the larger puzzle. 

A highlight of Tiffany’s talk was the section on the different types of attraction. 

Sexual -- as in, the express desire to have intercourse with a person or people
Sensual -- the desire to touch a person or people, to be physically close without necessarily including intercourse
Romantic -- the desire to date or be in a relationship with a person or people
Platonic -- the desire to build close friendships 
Aesthetic -- the desire to look at and be pleased by the appearance of a person or people

These five types or levels of attraction offer a shorthand for desire and pleasure, and help to contextualise the different kinds of pleasure people can experience. 

Thinking of attraction beyond the physical or sexual offers a new perspective on connection. It is a chance to take the pressure off relationships, which opens up opportunities for different, more enlightened and fulfilling partnerships. 

This freedom and knowledge that Tiffany presents is a roadmap to the future. The presentation offered a new perspective on what is possible. 

As the opening excerpt states, pleasure is ongoing. In light of Tiffany’s discussion, it is also clear that it is dynamic and exciting. There is always more to know. 

This may be daunting at first, but on the other side of hesitation is hope, potential and freedom. 

Snippet - Section Two Funding Resources in One Place - EN

A Universe of Funders & Funding Commitments

When and Where will the Forum be?

2-5 December, 2024, Bangkok, Thailand! We will gather at the Queen Sirikit National Convention Center (QSNCC) as well as virtually online.

Feminist film club - holding up the skies

Conoce  el programa del Club de Cine Feminista de AWID «Holding up the Skies» [«Sosteniendo los cielos»], una serie de películas sobre realidades feministas de África y la Diáspora Africana, curada por Gabrielle Tesfaye.

MIRAR

Carta de amor a los movimientos feministas #1

Querida y maravillosa persona:

Sé que estás muy cerca. Puedes sentirlo, ¿verdad?: cómo las cosas necesitan cambiar y cómo necesitas centrarte.

Sobres de álbum de recortes que dicen Cartas de amor a los movimientos feministas. El sobre en la parte superior dice Tu ninfa de la selva con capa espectacular.

Esta es una carta para decirte que lo hagas. Elige tu sanación. Elige estar bien. Mejor que bien. Elige estar plenx, ser feliz. Llora a lágrima viva solo por tí y por nadie más. Elige cerrar la puerta ante el mundo y decirle «Vuelvo en 5 minutos». O en cinco días. O en cinco años.

O nunca.

Elige no hacerte cargo de todo. Elige no asumir nada. Porque nada de eso es tuyo. Nunca lo fue. Te dijeron desde que naciste que eran tuyos. Los problemas de tu familia. Los problemas de tus amantes. Los problemas de tus vecinxs. Los problemas del mundo. Ese susurro constante de que esos problemas te pertenecen. Que son tuyos. Tuyos para cargarlos, tuyos para llevarlos sobre los hombros. Tuyos para solucionarlos. 

Eso fue una mentira.
Un engaño 
         Un engaño de larga duración.
                                             Una estafa.

Los problemas del universo no son tuyos.

Los únicos problemas que son tuyos son los tuyos. Todxs lxs demás pueden irse de paseo. 

Permítete dejarlo todo y adentrarte en la selva. Hazte amigx de una ninfa vestida de margaritas, crea una biblioteca pequeña en las raíces de un árbol. Baila desnudx y aúlla a la luz de la luna. Conversa con Oshun en el lecho del río. 

            O simplemente tómate una taza de té cuando necesites un momento para respirar.

Permítete desaparecer en la niebla y reaparecer tres países más allá como unx misteriosx chocolaterx con un pasado dudoso y afición por capas espectaculares y cigarros puros.

            O deja de responder a las llamadas del trabajo durante los fines de semana.

Permítete nadar hasta una isla desierta con unx amante y vestirte solo con las cáscaras de los cocos que usaron para hacer el ron de coco que beben al atardecer. 

            O di que no cuando no tengas la capacidad de crear un espacio de contención para alguien.

Las opciones para sostenerte a ti mismx son infinitas. 

Hagas lo que hagas, debes saber que el mundo siempre seguirá girando. Por eso es bello y por eso duele.. No importa a quién o qué elijas por encima de tí mismx y de tu alma, el mundo siempre seguirá girando. 

Por lo tanto, elígete a tí mismx. 

Por la mañana, con la primera luz, elígete a tí mismx. Cuando sea la hora del almuerzo, o te den ganas de llorar durante las horas de trabajo, elígete a tí mismx.  Por la noche, cuando estés calentando las sobras porque no tuviste tiempo de volver a cocinar, elígete a vos mismx. Cuando la ansiedad te despierte y la existencia esté en silencio a las 3:45 am.

Elígete a tí mismx.

Porque el mundo siempre seguirá girando, inclinado, y tú mereces tener a alguien que siempre intente acomodarlo para tí. 

Cariños,
tu ninfa de la selva con capa espectacular.