Philippe Leroyer | Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)

Analyses Spéciales

L´AWID est une organisation féministe mondiale qui consacre ses efforts à la justice de genre, au développement durable et aux droits humains des femmes

Défenseur-e-s des droits humains

Les défenseuses des droits humains s’auto-identifient comme des femmes ou des personnes lesbiennes, bisexuelles, transgenres, queer, intersexes (LBT*QI) ou autres qui défendent les droits. Elles sont exposées à des risques et à des menaces de nature genrée à cause du travail qu’elles accomplissent en faveur des droits humains et/ou en conséquence directe de leur identité de genre ou de leur orientation sexuelle.

Les défenseuses des droits humains subissent une violence et une discrimination systématique du fait de leur identité, mais aussi à cause de la lutte indéfectible qu’elles mènent en faveur des droits, de l’égalité et de la justice.

Le programme Défenseuses des droits humains collabore avec des partenaires internationaux et régionaux ainsi qu’avec les membres de l’AWID pour éveiller les consciences à propos de ces risques et menaces, pour plaider en faveur de mesures féministes et holistiques de protection et de sécurité et enfin pour promouvoir activement une culture du souci de soi et du bien-être collectif au sein de nos mouvements.


Les risques et menaces qui planent sur les défenseuses

Les défenseuses des droits humains sont exposées aux mêmes types de risques que toutes les autres personnes qui défendent les droits humains, les communautés et l’environnement. Mais elles se heurtent également à des violences fondées sur le genre et à des risques spécifiques de nature genrée parce qu’elles remettent en cause les normes de genre en vigueur au sein de leur culture et de leur société.

En défendant les droits, les défenseuses des droits humains sont exposées aux risques suivants :

  • les agressions physiques et la mort
  • les tentatives d’intimidation et le harcèlement, y compris dans les espaces en ligne
  • le harcèlement judiciaire et la criminalisation
  • l’épuisement

Une approche holistique et collaborative de la sécurité

Nous travaillons en collaboration avec des réseaux internationaux et régionaux ainsi qu’avec nos membres pour :

  • éveiller les consciences à propos des violations des droits humains et abus dont sont victimes les défenseuses des droits humains ainsi que de la violence systémique et de la discrimination qu’elles subissent ;
  • renforcer les mécanismes de protection et faire en sorte que des réactions plus efficaces et plus rapides s’organisent quand des défenseuses sont en danger.

Nous travaillons à la promotion d’une approche holistique de la protection des défenseuses, qui suppose notamment :

  • de mettre l’accent sur l’importance du souci de soi et du bien-être collectif, et de reconnaître le fait que ces notions peuvent revêtir une signification différente dans chaque culture ;
  • de documenter les violations dont sont victimes les défenseuses des droits humains dans une perspective féministe intersectionnelle ;
  • de promouvoir la reconnaissance et la célébration du travail et de la résilience des défenseuses des droits humains dans la société ; et
  • de construire des espaces civiques propices au démantèlement des inégalités structurelles, sans restrictions ni obstacles.

Nos actions

Nous souhaitons contribuer à l’avènement d’un monde plus sûr pour les défenseuses des droits humains, leurs familles et leurs communautés. Nous pensons que le fait que les défenseuses œuvrent en faveur des droits et de la justice ne devrait pas leur faire courir de risques ; leur action devrait être appréciée et célébrée.

  • Promouvoir la collaboration et la coordination entre organisations de défense des droits humains et des droits des femmes au niveau international, et ce dans le but de d’apporter des réponses plus efficaces dans le domaine de la sureté et du bien-être des défenseuses des droits humains ;

  • Soutenir les réseaux régionaux de défenseur-es et les organisations, parmi lesquels l’Initiative mésoaméricaine des défenseuses des droits humains et la Coalition des défenseuses des droits humains du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, dans leur travail de promotion et de renforcement de l’action collective en faveur de la protection des défenseuses – en mettant en avant l’importance de la création de réseaux de solidarité et de protection, de la promotion du souci de soi ainsi que du plaidoyer et de la mobilisation en faveur de la sécurité des défenseuses ;

  • Faire en sorte que les défenseur-e-s des droits humains et les risques qui les menacent soient plus visibles et mieux reconnus, en rassemblant des informations sur les agressions dont elles sont victimes et en produisant et diffusant des documents sur leurs luttes, leurs stratégies et les difficultés qu’elles rencontrent ;

  • Organiser des réponses urgentes fondées sur la solidarité internationale dès que des défenseuses des droits humains sont en danger, par le biais de nos réseaux internationaux et régionaux mais aussi grâce à nos membres.

Contenu lié

Snippet - CSW68 - AWID In-Person Exhibit Booth - EN

AWID In-Person Exhibit Booth

📅Tuesday, March 12
🕒 9am-5pm EST

🏢Armenian Cultural Center, 630 2nd Ave. corner of 35th St

AWID in 2016: Co-Creating Feminist Futures

AWID is pleased to share our 2016 Annual Report.

2016 was an incredible year for AWID, we convened the 13th International AWID Forum in Bahia, Brazil, a space for strategizing and alliance building with feminists and other justice movements, which was attended by over 1800 participants from 120 countries and territories across the globe.

We know that women’s rights and feminist movements are key actors in creating sustainable transformative change. Within our movements, organizing, resisting and responding to the challenging context is sharpening, and in our increasingly connected world, the potential for collective action across diverse movements has dramatically grown.

This is the crucial work that AWID seeks to amplify and support every day.


What we achieved in 2016

We expanded solidarity and joint action across diverse movements

A highlight of 2016 was our ground-breaking 13th International Forum with the theme: “Feminist Futures: Building Collective Power for Rights and Justice”, where we harnessed the thinking and energy of nearly 500 partners, presenters, panelists, moderators, artivists, writers, facilitators, IT innovators, and performers, many of them leaders in their movements. We also supported the convening of the first and historical Black Feminisms Forum (BFF) organised by a working group of Black Feminists from across the world.

We strengthened knowledge of issues and strategies

We contributed to collective advocacy

AWID, in partnership with other feminist and women’s rights organisations, engaged in advocacy and dialogue to explore better solutions for women’s rights agendas including our work with the Count Me In! consortium .

We increased the visibility of movements

The experiences of women with disabilities, Black and Afro-descendant women, sex workers, Indigenous women, trans and intersex people, domestic workers and how their lives are impacted by multiple oppressions and violence were placed front and center of the Forum process.

We also launched the 2016 WHRD Tribute to commemorate defenders who are no longer with us, during the 16 Days of activism, and thanks to the contributions from our members,

We drove attention to groups and issues that do not usually receive adequate mainstream media coverage through our partnership with The Guardian and Mama Cash.


Our members

 

Snippet FEA Housing is a right (EN)

Three-fold horizontal graphic: 1st of a brown-skinned woman on the right side, she is sitting on a pink carpet and is wearing a pink shirt and yellow dress; 2nd two women of color looking at each other and touching their shoulders, they are on a pink background; 3rd - graphic version of three women cooking.

Housing is a right | Care sustains Life

Corporizaciones feministas de esperanza y poder

Una serie de películas sobre realidades feministas de la región del Sudoeste Asiático y África del Norte

por Esra Ozban

En un mundo obsesionado con los productos, el proceso de priorización es un método feminista fundamental. Los procesos importan, y la curaduría no es una excepción. Mientras trataba de determinar cuáles de las películas de la región del Sudoeste Asiático y África del Norte (SWANA, por su sigla en inglés) serían más relevantes para el tema de las realidades feministas, la pandemia global, que todavía estamos enfrentando, modificó tremendamente nuestras vidas cotidianas. Incluso pensar, escribir o expresarme se ha convertido en una lucha diaria. Se me pasaban constantemente las fechas límites, y mandaba correos de disculpas a Kamee Abrahamian, con quien estaba trabajando como curadora independiente para el proyecto de la Club de Cine Feminista de AWID. El invalorable apoyo de Kamee, su comprensión y sus sugerencias, me recordaron que, incluso en dos lugares diferentes del mundo, como colegas que nunca se han encontrado personalmente, podemos crear conjuntamente micro versiones de las realidades feministas que anhelamos y para las cuales vivimos.
 
Para mí, las realidades feministas tienen mucho que ver con las sororidades. Sororidades que ayudan a lxs mujerxs que se ocupan de la remoción de minas en Artsaj/Alto Karabaj. Sororidades horneadas en Vegan Inclusive Trans Cake [Torta Trans Vegana  Inclusiva] de feministas trans jóvenes de Ankara, que les recuerdan que no están siendo bienvenidas por la generación Z a las hermanas cis. Sororidades que están creciendo entre la menta de la azotea de Dragiča Alafandi, en el campamento de refugiadxs de Dheisheh de  la Palestina ocupada, en Sowing seeds of resistance [Sembrando semillas de resistencia]. Sororidades que asumen proximidades íntimas, sexuales y revolucionarias en el Parque Gezi en #resistayol. Sororidades que sacan a la luz un encuentro imaginado entre dos generaciones de mujerxs exiliadxs  en las calles de Haifa, en Your father was born 100 years old and so was the Nakba [Tu padre nació teniendo 100 años, igual que la Nakba]. Sororidades interespecies que se desarrollan en un espacio ficticio (y valiente) creado por Mounia Akl en Submarine [Submarino] para su personaje rebelde Hala, quien se rehúsa a ser evacuada  de una ciudad llena de basura y es abandonada con su amigx perrx.
 
Esta selección reúne trozos y fragmentos de muchas realidades feministas que se han producido en la región del Sudoeste Asiático y África del Norte durante los últimos años. Continuaremos imaginando, aprendiendo y compartiendo corporizaciones feministas de esperanza y poder. Mientras tanto, sumerjámonos en las potentes alternativas  a las que lxs cineastas y lxs protagonistas de estas películas han dado vida. Podemos crear conjuntamente cada paso, cada acto y cada intento, mientras seguimos cohabitando este mundo con otrxs que están viviendo realidades feministas y que persisten en sus sueños para dar vida a más de estas realidades.


MOTHERLAND [MADRE PATRIA]

por Emily Mkrtichian y Jesse Soursourian

«Con una belleza visual y atractivas escenas de la realidad, Motherland es un espectáculo de camaradería y fortaleza femeninas... La película es un testimonio de mujeres de todo el mundo que están dispuestas a trabajar más aún, para superar cualquier obstáculo que encuentren.»
 
    - Nosarieme Garrick, cineasta galardonada

«Motherland es una inspiradora visualización de solidaridad, valentía, y agallas...»
 
    - Hers is Ours Collective, organizadorxs del Outsider Moving Art & Film Festival 

Motherland from jesse soursourian on Vimeo.

Emily Mkrtichian sobre las realidades feministas y Artsaj/Alto Karabaj

Filmamos el cortometraje Motherland en la República de Artsaj en 2018. Cada una de estas mujeres me atrajo por su fortaleza, su resiliencia y su humor, a pesar del contexto en el que vivían. En 2018, ese contexto era el del período posterior a una guerra brutal que había tenido lugar en la década de 1990, después de la cual su país se convirtió en un territorio no reconocido (o disputado, para la comunidad internacional) que no recibía la autonomía y la independencia de las que gozan tantos otros países. Artsaj estaba también profundamente afectada por las consecuencias que vemos en casi todos los lugares que atraviesan conflictos violentos, -consecuencias que tan a menudo recaen sobre las mujeres-: trastornos de estrés postraumático, altas tasas de alcoholismo, altas tasas de violencia doméstica, menos igualdades y libertades otorgadas a las mujeres, poca o ninguna representación de las mujeres en la política y la administración pública. Frente a estos desafíos, esta película trata de captar el fuego y el poder de las mujeres de Artsaj, algo que podría no ajustarse al paradigma feminista occidental tradicional, pero que ha sido creado por y para ellas mismas a través de los profundos lazos comunitarios, el cuidado de sus familias, el trabajo duro, y la capacidad de reírse juntas a lo largo  de todo este proceso. Hoy, la República de Artsaj ha sido devastada nuevamente por otra guerra, que la dejó sin el 70% de las tierras que estas mujeres consideraron como propias durante toda sus vidas. Sin embargo, puedo prometerles que estas mujeres, y miles de otras, continúan sosteniendo a sus familias, sus comunidades y su cultura a través de las mismas redes de cuidado, del mismo compromiso con el trabajo duro y de las mismas carcajadas revoltosas, de cara a un futuro incierto.
 


SOWING SEEDS OF RESISTANCE [SEMBRANDO SEMILLAS DE RESISTENCIA]

por Baladi-Rooted Resistance

«Una película oportuna para mirar después de ser testigxs del último bombardeo de Gaza por parte de las Fuerzas de Defensa de Israel. Una mirada sobre el modo en que las mujeres de las comunidades palestinas sobreviven a la opresión estructural, a través de la historia de un banco de semillas tradicionales... y de las mujeres que lo sostienen como forma de alimentar la rebelión.»

    - Jessica Horn, activista feminista panafricana, escritora y co-creadora del sitio web the temple of her skin


«Ver mujeres que se reúnen y trabajan  colectivamente por la autonomía alimentaria es, para mí, terapéutico y empoderante.»
 
    - Hers is Ours Collective, organizadorxs del Outsider Moving Art & Film Festival 

Equipo Baladi-Rooted Resistance sobre las realidades feministas«¿Cómo hablar sobre realidades feministas cuando vives en Deheisheh, un campamento de refugiadxs palestino, construido hace setenta años para contener  a tres mil refugiadxs, pero que es ahora el hogar de quince mil personas, en la Cisjordania ocupada? ¿O cuando la tierra que cultivas está amenazada constantemente por los colonizadores  ilegales?
Si eres mujer en Palestina ocupada, tienes que luchar no solo contra el patriarcado, sino también contra el colonialismo y contra una ocupación militar brutal.
 
Dragiča y Vivien están peleando contra estos múltiples sistemas de dominación, a su propio modo.
Vivien utiliza semillas nativas para ayudar a lxs palestinxs a mantener su identidad. Cultivar alimentos tradicionales de forma tradicional es sumamente significativo: «Si ya no eres unx productorx, eres unx consumidorx, y qué mejor manera de esclavizar a alguien que convertirlx en tu consumidxr . Esto está sucediendo en todo el mundo, pero aquí se duplica con la ocupación militar.»
 
El 31,5% de los hogares de Cisjordania no tiene seguridad alimentaria. Mediante un huerto de azotea, Dragiča logró incrementar la autonomía alimentaria de su familia. En el hacinado campamento, al que  el ejército israelí realiza incursiones nocturnas de forma regular para arrestar y acosar a lxs residentes, el huerto de azotea de Dragiča no solamente nutre a su familia, sino que, en especial, nutre su alma.»

 



#RESISTAYOL

por Ruzgar Buski

Ruzgar Buski sobre las realidades feministas

«No sé qué decir sobre las realidades feministas, pero, como artista trans, como activista de Turquía, sé que nuestras realidades son duras. Vivimos con violencias: ¡físicas, emocionales, económicas, sexuales!. Por eso es que tenemos que construir nuestras propias redes, y crear conjuntamente microrrealidades recíprocas es, para mí, una realidad feminista. #resistayol es mi primera película, y al comienzo planeaba hacer una película por/para/con personas trans que no tratara de convencer a nadie del hecho de que las personas trans son humanas, ni que se centrara en crear consciencia sobre los temas trans. Sin embargo, sucedieron  las protestas del Parque Gezi, que se convirtieron en una de las sublevaciones más grandes de la historia de Turquía, y la película resultó ser algo diferente.


Creo que el proceso de producción afecta realmente lo que la película termina siendo. Nos esforzamos mucho para que trabajaran mujeres y personas trans y no binarias en cada etapa de la filmación. Esta película está hecha por gente que se reunió con camaradería y amistad. Kanka Productions está basada en el compañerismo transfeminista. Quiero que la película aporte esperanza, que sane, porque acarreamos muchos traumas en nuestros cuerpos: esto es lo que nos constituye y lo que nos conecta. La sanación es un proceso que nunca termina, y tenemos que crear espacios para respirar. #resistayol es una hora de respiración colectiva.»
 

Boysan Yakar en #resistayol

«Bueno, lxs lubunyas (queers) estábamos sentadxs en el parque, y de pronto llegaron topadoras y todxs nos enojamos. En realidad, en resumen, eso fue suficiente . Es el parque de lxs lubunyas, y teníamos treinta días para explicar eso a esta ciudad enorme. Todxs reconocen que a la noche los ibnes (putos) cogen en ese parque... El bloque LGBTI llevó a nuestra comunidad ahí. Ya no confiábamos en el Estado s y la policía, y no teníamos seguridad; hemos establecido nuestras propias formas de hacer las cosas, nuestras propias leyes y costumbres para sobrevivir... Rápidamente, llevamos nuestra ley a Gezi. En un esfuerzo por establecer un lenguaje y un entendimiento comunes entre todos estos grupos, el lenguaje LGBT de unión y solidaridad se propagó por todo el parque. Todos los días había una Marcha del Orgullo, todxs decían continuamente “ayol”. Embellecimos el lenguaje apestoso y polvoriento de la izquierda. Supongo que tuvimos este nivel de impacto porque hemos sido repudiadxs todos estos años. Desde lxs más radicales hasta lxs más conservadorxs y nacionalistas, todxs nos necesitaban, porque todxs nos habituamos a ser confrontadxs por todo. Ellxs no estaban acostumbradxs a tanta energía, a nuestra energía. Por eso esta  fue una gran arena política  para nosotrxs. Todos los días hacíamos realidad aquí nuestra mayor y principal lucha, o sea, una lucha por la visibilidad y el reconocimiento. Por eso dejamos Gezi con una gran victoria.»
 


VEGAN INCLUSIVE TRANS CAKE [TORTA TRANS VEGANA INCLUSIVA]

por Pembe Hayat

  «... un manifiesto multifacético que muestra la alegría que existe en las amistades dentro de la comunidad queer de Turquía, como despliegues de rebelión y resistencia.»
 
    - Nosarieme Garrick, cineasta galardonada

«... diversión, luz, y azar. En un mundo constantemente marcado por las  cicatrices de  la violencia contra la comunidad trans, nada, ninguna acción, está (desafortunadamente) privada de significado. De modo que ¡por más alegría, más amor, y más azar significativo!»

    - Hers is Ours Collective, organizadorxs del Outsider Moving Art & Film Festival 

Cayan Azadi en Vegan Inclusive Trans Cake

«Hola Barbies, Kens, muñecas de porcelana, Olivia Olivo, muñecas Pimpollo. Novias de Chucky, hermanas de Chucky, cuñados de Chucky y, por último pero no menos importante, estimados amantes de los cuñados.
 
Entonces, por qué hicimos esta torta.
 
Ahora recibimos la noticia de que una trabajadora sexual trans ha intentado suicidarse debido a la violencia de los vigilantes y la policía en las calles. En este momento, está siendo retenida en un puesto de policía y es exactamente por eso que hicimos esta torta. Esta torta travesti es horneada para mostrar que existimos en todas las partes de la vida, que existimos persistentemente, y esta torta muestra que no seremos erradicadas o ignoradas en esta sociedad.
 
Sí, hay violencia en nuestras vidas y sí, también hay mucha falta de respeto [shade], pero a pesar de todo eso igual podemos divertirnos, disfrutando de la vida todo lo que podemos. ¡Buen provecho, hermana!»


YOUR FATHER WAS BORN 100 YEARS OLD AND SO WAS THE NAKBA [TU PADRE NACIÓ TENIENDO 100 AÑOS, IGUAL QUE LA NAKBA]  ابوكي خلق عمره ١٠٠ سنة، زي النكبة

por Razan AlSalah


SUBMARINE [SUBMARINO]

por Mounia Akl

«Este film está dirigido como se escribe un poema: es simple, un poco abstracto, y conmovedor.»
 
    - Hers is Ours Collective, organizadorxs del Outsider Moving Art & Film Festival 

 

Esra Ozban:

Esra Ozban es unx programadorx y cineasta turcx. Su trabajo artístico, curatorial y académico se cruza con las prácticas críticas de archivo, el trabajo sexual, la pornografía y las culturas cinematográficas feministas/queer, entre otras. 


Síguenos en las redes sociales para recibir noticias sobre futuros eventos y proyecciones:

  • Facebook: @AWIDWomensRights
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Peni Moore

Peni fue una filósofa feminista radical, poeta, escritora, dramaturga y compositora.

Como primera coordinadora del movimiento por los derechos de las mujeres de Fiji, dejó un legado atravesado por su profundo compromiso con los derechos humanos de las mujeres, la justicia y la paz. La dedicación de Peni a la justicia social, económica y ecológica y su sobresaliente trabajo le valieron el respeto local e internacional. Fue una de las primeras participantes de los movimientos feministas hegemónicos en Fiji en trabajar junto a las personas LGBTQI como una verdadera aliada y brindó asistencia práctica durante la creación del movimiento de trabajadorxs sexuales.

Sus colegas la describen como una persona formidable y una líder con visión para el cambio. Inspiró a muchxs con su creatividad y coraje. Su trabajo significó una plataforma para que las personas sean escuchadas, adquieran nuevas habilidades y abran nuevos caminos tanto personales como comunitarios.


 

Peni Moore, Fiji

Snippet - CSW68 - Follow Socials - ES

¡Síguenos!

A través de eventos presenciales, lives en nuestras redes sociales, un stand de exhibición y más. Nos presentamos para convocar, amplificar y apoyar las voces y la participación de nuestra membresía y aliades.

Juntes vamos a Reclamar Nuestro Poder Feminista al elevar las alternativas y visiones feministas en torno a economías que centran los sistemas colectivos de cuidado y nutren tanto al planeta como a las personas.

¡Síguenos en las redes sociales para más detalles sobre cómo participar! Sea parte de las conversaciones utilizando los hashtags #AWIDatCSW68 y #RecuperarNuestroPoderFeminista

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2021: Feminist Power in Action

In 2021, AWID, along with many other organizations, was coming to grips with the implications of the on-going global pandemic for how we work and our role in this particular time. The year taught us three critical lessons about navigating this moment as a global feminist movement-support organization.

Download the full 2021 Annual review


English language cover for the 2021 AWID Annual Report. It shows a collage of protests fists raised, along with flowers and a silhouette of a person with short hair in the back.

Through dialogue and exchanges critical to their work, AWID connected thousands to feminists from around the world.

Our experience in 2021 reaffirmed the importance of building and sustaining a global feminist community, and AWID’s core mission to support feminist movements as a whole. We believe that at this moment, a strong community bound by a shared vision and collective care is the foundation of all social change and transformation.

Download the full 2021 Annual review

Snippet FEA Clemencia (ES)

Estamos emocianadxs de presentarte a Clemencia Carabalí Rodallega, una feminista afrocolombiana extraordinaria.

Ha trabajado incansablemente durante tres décadas por la salvaguarda de los derechos humanos, los derechos de las mujeres y la construcción de paz en zonas de conflito en la Costa Pacífica de Colombia.

Clemencia ha hecho contribuciones significativas a la lucha por la verdad, la reparación y la justicia para las víctimas de la guerra civil de Colombia.

Recibió el Premio Nacional por la Defensa de los Derechos Humanos en 2019, y también participó en la campaña de la recién electa afrocolombiana y amiga de mucho tiempo, la vicepresidenta Francia Márquez.

Aunque Clemencia ha enfrentado y continúa enfrentando muchas dificultades, incluso amenazas e intentos de asesinato, sigue luchando por los derechos de las mujeres y comunidades afrocolombianas en todo el país.

Les discours antidroits

Chapitre 3

Les discours antidroits continuent à évoluer. Outre le recours à des arguments religieux, culturels et traditionnels, les acteur·rice·s antidroits s’approprient le langage de la justice sociale et des droits humains pour travestir leurs véritables programmes et gagner ainsi en légitimité.

Alison Howard, Alliance Defending Freedom, speaks outside the construction site of the Washington, D.C. Planned Parenthood.
© American Life League/Flickr
Alison Howard, de l'Alliance Defending Freedom, s'exprime devant le chantier de construction de l'édifice de Washington, D.C. Planned Parenthood.

Il y a trente ans, un télévangéliste américain candidat républicain décrivait le féminisme comme « un mouvement politique antifamille qui encourage les femmes à quitter leur mari, tuer leurs enfants, pratiquer la sorcellerie, détruire le capitalisme et devenir lesbiennes ». Cette idée progresse et acquiert aujourd’hui une légitimité insoupçonnée sous les apparats de l’« idéologie du genre » – une espèce de croque-mitaine polyvalent créé par les antidroits dans le seul but de s’y opposer.

Un thème revient sans cesse dans leurs discours teintés d’« impérialisme culturel », de « colonisation idéologique », de « génocide prénatal » et d’appel à la « clause de conscience » : la prise de contrôle. Les antidroits s’approprient des questions d’intérêt légitime, qu’ils et elles déforment pour servir leurs programmes oppressifs.

Sommaire

  • L’idéologie du genre
  • L’impérialisme culturel et la colonisation idéologique
  • L’avortement : la clause de conscience
  • L’avortement : un génocide prénatal
  • Exercice : ressaisissons-nous du discours
  • Histoire du mouvement de la résistance. Les Principes de Nairobi : les engagements intermouvements en faveur du handicap et de la SDSR

Lire le chapitre complet

Carmen de la Cruz

Carmen a consacré sa carrière à la défense des droits des femmes au sein de diverses ONG, ainsi qu’au sein des Nations Unies.

Elle a enseigné dans plusieurs universités espagnoles et latino-américaines et publié de nombreux articles et rapports sur les femmes, le genre et la paix dans les pays en développement. Ses écrits et ses réflexions critiques ont touché toute une génération de jeunes femmes.

Son dernier mandat auprès du centre régional du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) de l'Amérique latine, fut comme responsable du département de mise en pratique des politiques de genre, lors duquel elle a soutenu de très précieuses initiatives en faveur de l'égalité de genre et des droits fondamentaux des femmes.


 

Carmen de la Cruz, Argentina/ Spain

Snippet - WITM To share - ES

Para compartir tu experiencia con el financiamiento de tu organización.

Ritu

Biography

Ritu is a feminist technologist who brings her experience in the non-profit sector, driven by a passion for utilizing innovative approaches to finding feminist technological solutions. Holding a Master's in Technology in Computer Applications from the Indian Institute of Technology, her role at AWID encompasses a diverse range of responsibilities. From overseeing digital security and server management to database administration, capacity building, technology evaluation, software implementation and cloud solutions, Ritu ensures that AWID's IT infrastructure is resilient and effective. Prior to joining AWID, she played a pivotal role in advancing technological initiatives in the Health Promotion and Environment sectors, fueled by her dedication to leveraging technology for social good.

Position
IT Manager
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Snippet FEA Metzineres activists (FR)

A crowd of people sitting in front of a banner which says ‘support, don't punish”;
Photo of two women talking to each other, one of them is holding a handheld fan.
Crowd of people with a black banner that says Metzineres in yellow.
Photo of four people sitting on the ground and talking
Photo people with plants around them, most of them sitting and clapping to a person who is walking in the middle

 

Des militants de Metzineres en action

Ishtar sur pellicule

Hind and Hind portrait

Hind et Hind étaient le premier couple queer documenté dans l’histoire arabe. Dans le monde d’aujourd’hui, iel est un·e artiste queer du Liban.

Hind and Hind Article Cover

Séquence 1.

À l’âge de six ans, j’appris que mon grand-père avait un cinéma. Ma mère me raconta comment il l’avait ouvert au début des années 1960, quand elle avait également à peu près six ans. Elle se rappelait qu’il avait projeté La Mélodie du bonheur le soir de l’ouverture.

Je passais au cinéma tous les week-ends et regardais mon grand-père jouer au backgammon avec ses amis. Je ne savais pas qu’il vivait là, dans une pièce située juste en dessous de la cabine de projection. J’appris plus tard qu’il y avait emménagé à la suite de la séparation d’avec grand-mère, et de la fermeture du cinéma dans les années 1990, peu après la fin de la guerre civile libanaise.

Pendant des années et jusqu’à son décès, je voyais généralement mon grand-père jouer au backgammon à l’accueil du cinéma, qui n’était plus du tout entretenu. Ces scènes à répétition sont mes seuls souvenirs de lui. Je n’ai jamais vraiment appris à le connaître – on ne parlait jamais de cinéma, malgré qu’il ait passé tout son temps dans un cinéma en déperdition. Je ne lui ai jamais demandé ce que ça faisait de vivre dans un lieu comme celui-là. Il est mort quand j’avais 12 ans, le soir de Noël, d’une chute dans l’escalier en colimaçon qui montait jusqu’à la cabine de projection. C’est presque poétique qu’il soit mort en mouvement, dans une maison où les images en mouvement sont perpétuellement suspendues dans le temps.


Séquence 2.

Au printemps 2020, mon cousin m’a appelée pour me dire qu’il avait nettoyé le cinéma de mon grand-père et me demandait de le retrouver là-bas. Tous les deux, nous avions toujours rêvé de remettre le cinéma sur pied. J’arrivai sur place avant lui. À la réception, des cadres d’affiches étaient toujours accrochés aux murs… mais les affiches avaient disparu. Je savais qu’il devait rester des souches de places de ciné quelque part. Je les ai toutes trouvées dans une petite boîte en fer, sur une étagère derrière le bureau de l’accueil, et j’en ai profité pour en glisser quelques-unes dans ma poche.
 
Je commençai à me promener dans le ciné. Sur la scène principale, l’écran de projection était plutôt sale et quelque peu abîmé sur les côtés. Je passai mon index sur l’écran pour enlever une couche de poussière, et remarquai qu’il était toujours bien blanc en dessous. La toile semblait également en bon état. Je levai la tête pour voir si les rideaux de ma grand-mère, faits de satin blanc et arborant un petit emblème en lisière à l’effigie du cinéma, étaient toujours en place. Dans la pièce, il y avait une salle basse, une salle principale et un balcon. Les chaises semblaient vraiment très usées.

Je remarquai le projecteur qui dépassait d’une petite fenêtre à l’extrémité des places au balcon. Je gravis les marches en colimaçon jusqu’à la cabine de projection.

La pièce était sombre mais une source de lumière provenant des fenêtres poussiéreuses tombait sur une pile de bobines de films dans un coin. Des bandes de celluloïde sans vie gisaient emmêlées au pied du projecteur. Les bobines poussiéreuses étaient toutes des westerns, des films de Bollywood et de science-fiction, avec des titres horribles comme La Météorite qui détruisit la Terre, ou d’autres du même genre. Certaines d’entre elles attirèrent mon attention, et notamment de petites bandes de pellicule. Une par une, les bandes montraient différentes scènes de baisers, des danses suggestives, une vague scène de rassemblement, un gros plan d’une femme allongée bouche ouverte, le générique de début d’un film de Bollywood, et une étiquette « Actuellement à l’affiche » répétée sur plusieurs images.

Les génériques des films de Bollywood me rappelaient ma mère. Elle me racontait qu’on distribuait des mouchoirs aux spectateurs et spectatrices à la fin des projections. Je conservai les bandes avec les scènes de baisers et de danses suggestives, supposant qu’elles avaient été coupées pour des raisons de censure. Le gros plan sur la femme me rappela un extrait du film Visible Man de Béla Balázs, ou The Culture of Film, The Spirit of Film ou encore The Theory of the Film. Mon grand-père disait que les gros plans dans un film étaient comme un

soliloque silencieux, dans lequel un visage peut parler avec des nuances de sens les plus subtiles, sans sembler artificielles ni rappeler la distance des spectateurs. Dans ce monologue silencieux, l’âme humaine solitaire peut trouver une langue plus candide et désinhibée que tout soliloque parlé, car elle s’exprime instinctivement, subconsciemment.

Balázs décrivait surtout les gros plans de Jeanne dans le film muet La Passion de Jeanne d’Arc. Il remarquait combien « … dans le (cinéma) muet, l’expression faciale, isolée de son environnement, semble pénétrer une étrange nouvelle dimension de l’âme ».
 
J’examinai plus précisément la bande de pellicule. La femme semblait morte, son visage semblable à un masque. Cela me fit penser à l’Ophélie du peintre John Everett Millais. Dans son livre On Photography, Susan Sontag dit que la photographie est « une trace, quelque chose de marqué directement sur la bobine, comme une empreinte ou un masque mortuaire ». Ces masques mortuaires sont comme une présence qui rappelle une absence.

Je me souviens de ma rencontre avec un discours sur la mort et la photographie dans le film The Machine that Kills Bad People de Roberto Rossellini, tombé dans l’oubli. Dans ce film, un cameraman prend des photos de gens, qui sont alors figés, puis suspendus dans le temps. Le critique de cinéma français André Bazin disait que la photographie capture les corps hors du flux de l’amour et les conserve en les embaumant. Il décrivait cette momification photographique comme étant « la préservation de la vie par une représentation de la vie ».

Cette cabine de projection, sa disposition et toutes les choses qui semblaient avoir été déplacées, y compris les bandes de pellicules sur le sol, tout ce sur quoi mon grand-père avait laissé sa marque – je voulais absolument tout protéger.

Sous les bandes de pellicule reposait une bobine de film poussiéreuse intacte. On aurait dit que quelqu’un avait regardé le film en faisant dérouler la pellicule à la main. C’est à ce moment que mon cousin arriva en haut de l’escalier en colimaçon et me trouva en train de l’examiner. Se frottant le menton du bout des doigts, de manière très factuelle, il me dit : « Tu as trouvé le porno ».

 

Séquence 3.

J’observai la bande de film dans ma main et réalisai que ce n’était pas une scène de décès. La bande avait été coupée de la bobine d’un porno. La femme gémissait d’extase. Les gros plans servent à communiquer des sentiments d’intensité, d’extase, mais je n’avais jamais vraiment utilisé les théories de Balázs pour décrire une scène porno. Il écrivait « le paroxysme dramatique entre deux personnes sera toujours présenté comme un dialogue d’expression faciale en gros plan ». Je fourrai les bandes de films dans ma poche et donnai à la femme le nom d’Ishtar. Elle vit dans mon portefeuille depuis. Il semble étrange de comparer la représentation détaillée des peurs et du courage de Jeanne avec l’expression faciale orgasmique d’Ishtar.

D’après mon cousin, le frère de mon grand-père attendait que ce dernier ait quitté le cinéma et, au lieu de le fermer, il invitait ses amis à des projections privées. Je n’en pensais pas grand-chose. C’était une pratique courante, surtout pendant et après la guerre civile au Liban. Après la guerre, il y avait des téléviseurs dans presque tous les foyers libanais. Je me souviens même en avoir un dans ma chambre à la fin des années 1990, quand j’avais à peu près six ans. On m’avait dit que c’était courant d’acheter des films porno en cassette VHS à l’époque. Mohammed Soueid, un écrivain et réalisateur libanais, m’a dit un jour que les cinémas projetaient des films d’art et d’essai et de pornographie de la moitié des années 1980 à la moitié des années 1990, pour survivre. J’ai aussi entendu dire que les projectionnistes découpaient les bobines de films porno pour modifier les montages et pouvoir projeter quelque chose de différent chaque soir. Les gens sont finalement restés confortablement chez eux à regarder des cassettes VHS sur leur téléviseur, et les cinémas ont commencé à décliner.
 

Séquence 4.

Mon cousin redescendit pour consulter les archives administratives dans le bureau.
 
Je restai dans la cabine et commençai à faire glisser la bande entre mon index et mon majeur, la relevant avec les pouces pour faire lentement défiler les images entre mes mains. Je levai les mains pour capter la lumière de la fenêtre poussiéreuse et plissai les yeux pour tenter de deviner ce que cachaient les vignettes monochromes. Dans cette série d’images figurait un gros plan exagéré d’une bite plantée dans un vagin. L’image se répétait sur plusieurs cadres, jusqu’à ce que j’arrive à un nœud dans la bande, et que j’imagine le reste.

 

 
 
Photo of a film negative stretched out

Séquence 5.

Hank exhibe son érection devant Veronika, couchée sur un lit à côté d’un faux secrétaire Louis XIV. Elle se lève lentement et fait glisser la fine bretelle de sa nuisette transparente de son épaule gauche. Hank dénoue sa robe de voile, la retourne, lui donne une claque sur les fesses et la pousse contre le secrétaire. Il enfonce sa bite dans sa chatte de manière répétée, alors que l’arrière du meuble frappe contre le mur tapissé.

 

Séquence 6.

Je fais toujours attention aux décorations intérieures depuis que mon enseignante en Études des femmes dans le porno m’a dit que les plus grandes archives de porno d’Amérique du Nord sont utilisées, de manière intéressante, pour examiner le mobilier de la classe moyenne de l’époque. Donc, alors que Veronika se penche et se fait prendre par derrière par Hank, une assistante en recherche universitaire pourrait tout aussi bien tenter de deviner le design du motif doré sur le secrétaire, ou étudier le relief rococo d’une chaise en bois dans un coin.

Pendant un moment, la cabine est devenue un espace d’imagination sexuelle féminine, perturbant un espace généralement promis à la liberté de la sexualité masculine. J’étais sûre que seuls les hommes pouvaient accéder aux cinémas qui diffusaient des films porno. La bobine de film était trop emmêlée pour pouvoir être démêlée dans une cabine de projection où la poussière s’accumulait depuis une décennie, donc je la fourrai dans mon sac de sport et sortis du cinéma.

Je ne sais pas ce qui m’a pris, mais je me suis sentie obligée de la garder. Je voulais ressentir l’excitation de garder quelque chose de mystérieux, quelque chose de non orthodoxe. Dans mon esprit, j’étais sûre que les gens savaient que je cachais quelque chose pendant que je descendais la rue. J’étais prise d’un sentiment de culpabilité mêlée de plaisir. Je me sentais perverse.

 

Séquence 7.

J’entrai dans la maison, préoccupée par le fait d’avoir une bobine de porno dans mon sac de sport et le fil de mes pensées qui s’était déroulé sur la route du retour à la maison. Je me dirigeai immédiatement vers ma chambre. Dans un coin un peu éloigné de mon esprit, je me suis rappelée que derrière mon mur se trouvait la chambre de Layla. Elle n’était probablement pas à la maison, mais la possibilité d’être entendue m’excitait. Je fermai la porte de ma chambre et sortis la bobine du film d’Ishtar.

Je l’imaginais habillée d’une légère robe en voile verte, dansant de manière suggestive devant moi, balançant ses hanches et me souriant du regard. Je m’allongeai sur mon lit et glissai mes doigts dans ma culotte. Soulevant mes hanches, je fis descendre ma main entre mes cuisses pour les écarter et glisser deux doigts à l’intérieur. Je me tendis en caressant mes plis chauds. Je gémis avant même de pouvoir m’arrêter. Je haletai et remuai mes reins. Les rayons de soleil qui entraient par la fenêtre me plaquaient des baisers sur la peau sans le vouloir. Je retenais mon souffle et mes membres tremblaient. J’avalai un cri et reposai à plat sur le matelas.

Séquence 8.

Quand j’étais en premier cycle à l’université, je suivais un cours d’Introduction au cinéma et la professeure, Erika Balsom, avait prévu une projection du Variety de Bette Gordon. J’étais excitée à l’idée de regarder le premier film de la productrice Christine Vachon, avant qu’elle ne se mette à produire des films qui font maintenant partie du mouvement du Nouveau cinéma queer. Variety était décrit comme un film féministe sur Christine, une femme qui commence à travailler à la billetterie d’un cinéma porno de New York appelé The Variety Theater. Christine peut entendre le son des films au cinéma, mais ne pénètre jamais dans les salles. Elle finit par s’intéresser à un client régulier, qu’elle observe de près. Elle le suit dans une boutique pour adultes où elle se tient à l’écart et feuillette des magazines pour adultes pour la toute première fois.

Le voyeurisme de Christine est affiché de différentes manières tout au long du film. Le script est également très chargé et contient des monologues érotiques qui seraient aujourd’hui considérés obscènes ou vulgaires.

Dans une scène qui se déroule dans une salle de jeux, elle lit de la littérature érotique à son copain. La caméra fait des allers-retours entre des gros plans des fesses de son copain Marc qui joue au flipper, faisant des mouvements de va-et-vient avec ses hanches contre le flipper, et un gros plan du visage de Christine qui lui récite son monologue.
 

 

Séquence 9.

Photo of a person holding porn film reel

« Sky fait du stop et est pris par une femme qui conduit une camionnette. Il est tard et il a besoin d’un endroit où dormir, elle lui propose donc de dormir chez elle.

Elle lui montre sa chambre et lui propose un verre. Ils boivent en discutant, puis décident d’aller se coucher. Ne parvenant pas à dormir, il remet son pantalon et traverse le hall jusqu’au salon. Il s’arrête avant de pouvoir être vu, mais il peut voir la scène. La femme est allongée nue sur la table basse, dont seules les jambes dépassent. Tout son corps est d’une blancheur excitante, comme s’il n’avait jamais été exposé au soleil. Ses mamelons sont d’un rose brillant, en feu, presque des néons. Ses lèvres sont entrouvertes. Sa longue chevelure de couleur châtain touche le sol; au bout de ses bras tendus, ses doigts caressent l’air. Son corps huilé est tout en rondeurs, sans angle ni os saillants. Glissant sur sa poitrine, un gros serpent entoure un de ses seins et descend contre le second. La langue du serpent lui lèche la chatte, si ouverte, si rouge dans la lumière de la lampe. Chaud et confus, l’homme retourne à sa chambre et, avec beaucoup de difficulté, parvient à s’endormir. Le lendemain matin, autour d’un bol de fraises, la femme lui demande de rester une autre nuit. Une fois encore, il ne parvient pas à dormir […] »

 

Séquence 10.

Quand j’avais 23 ans, Lynn, la fille de mon cours de cinéma avec qui je sortais, m’a prise par surprise en m’emmenant regarder des court-métrages érotiques le jour de la Saint-Valentin. L’événement avait lieu au Mayfair Theater, un vieux cinéma indépendant. L’architecture du cinéma rappelait les Nickelodéons d’Amérique du Nord, mais en plus vieillot. Ses balcons étaient décorés avec des cartons de Swamp Thing et d’Alien en taille réelle.

Cette année-là, le jury du festival était présidé par la star de cinéma pour adultes Kacie May, et le programme composé de court-métrages d’une heure et demie. Le contenu allait de courts-métrages soft sans machisme à des films scato fétichistes. Nous avons regardé quelques minutes de ce qui semblait être un porno hétérosexuel soft. Le film suivait un couple qui commence à faire l’amour dans un salon moderne, puis passe à la chambre. Il s’agissait surtout de scènes des deux en train de s’embrasser, se toucher et faire l’amour en position du missionnaire. Puis une femme avec un bob châtain entre dans leur lit, se léchant le dos de la main à petits coups de langue. Elle miaule et grimpe sur le couple, qui ne semblait pas y faire attention. Le couple continue à faire l’amour. Elle va alors jusqu’à la cuisine, ramasse son bol vide avec les dents et le dépose sur un coussin. Elle continue à faire des aller-retours jusqu’au couple pendant tout le reste du film. Cela semblait plutôt absurde. J’ai commencé à rire, mais Lynn avait l’air un peu mal à l’aise. J’ai alors regardé sur notre gauche et vu d’autres spectateurs et spectatrices se passer des bières et se gaver de pop-corn, tout en riant hystériquement. Leur rire ininterrompu et leurs commentaires à haute voix donnèrent le ton du festival. Regarder les spectatrices et les spectateurs est devenu plus intéressant que de regarder les films érotiques. Le Mayfair Theater projetait souvent des films culte, et regarder des films culte est une expérience de communion.

Ce n’est pas exactement la manière dont j’imaginais que l’oncle de ma mère regardait du porno au cinéma de mon grand-père. Les cinémas projetaient de manière évidente des films porno à l’époque, mais je ne pouvais imaginer cela se dérouler dans la ville de naissance de ma mère. Je l’imaginais regarder le film depuis le projecteur dans la cabine afin de pouvoir rapidement arrêter la projection en cas d’arrivée inopinée d’autres personnes. Ses amis prenaient place au balcon à l’arrière. Personne ne pouvait entrer à moins d’avoir la clé, donc ils étaient en sécurité. Ils devaient penser à tout. C’était un quartier chrétien conservateur et ils ne voulaient surtout pas causer d’ennuis. Ils étaient probablement dépassés par des sentiments d’excitation et de culpabilité. Les voix fortes de plaisanteries homoérotiques se mélangeaient à des gémissements et des râles, mais ils se rappelaient mutuellement de baisser le ton toutes les quelques minutes. Ils se relayaient à la fenêtre pour vérifier que les bruits ne pouvaient pas interpeller les voisins. Ils éteignaient parfois les haut-parleurs et regardaient sans le son.
 

 

Séquence 11.

Après une manifestation politique en 2019, je suis tombée sur un bouquiniste sur la rue Riad El Solh, près de la Place des martyrs dans le centre de Beyrouth. Au bout d’une des tables, passés les exemplaires d’Hugo et de Beauvoir, je trouvai une pile de romans érotiques et de magazines pour adultes. C’étaient des traductions de publications occidentales. J’en pris une vraiment au hasard; tout ce que je voulais, c’était détenir un exemplaire, juste pour le frisson. J’ai cherché celui avec la couverture la plus artistique.

En me rendant ma monnaie, le vendeur me demanda : « Je ne t’ai pas déjà vue quelque part? ». Il se mit à observer ma poitrine, descendant le regard plus bas. Il supposait probablement que je travaillais dans l’industrie du sexe ou du porno. Je le regardai bien dans les yeux et lui répondis que « Non ». Je fis demi-tour, prête à m’éloigner avec mon magazine. Il m’arrêta alors pour me dire qu’il avait beaucoup d’archives dans son sous-sol, et qu’il vendait régulièrement des collections et des publications de porno sur eBay, vers l’Europe et les États-Unis. J’aurais bien été intéressée à fouiller dans ses archives, mais je n’étais pas à l’aise et déclinai son offre. Je ne me sentais pas en sécurité. Je lui demandai où il trouvait ses romans. À ma grande surprise, ils étaient publiés au Liban.

En me dirigeant vers la statue de Riad El Solh, je parcourus la publication que j’avais achetée et trouvai le format du texte quelque peu démodé; les caractères de police étaient un peu flous, rendant le texte illisible. Les photographies à l’intérieur étaient faites de collages pornographiques aux couleurs passées. Ça paraissait assez cru; ça me plaisait. Le roman avait pour titre Les journaux intimes de Marcel.

La couverture était de manière évidente un découpage de magazines collés sur une feuille bleue. Sur l’image, une femme torse nu attrape la tête de son amant, enfonçant ses doigts dans ses cheveux, pendant qu’il lui embrasse le cou par derrière. La fermeture de sa jupe est entièrement descendue. Son amant à la main sur le bas de sa hanche droite. Sa main à elle est sur la sienne. Ses lèvres sont retroussées et entrouvertes, comme si elle gémissait de plaisir, ses cheveux blonds et raides à la mode des années 1970 descendant sur sa poitrine et couvrant partiellement ses mamelons.

J’ouvris la première page. La préface indiquait

شهوات”
 “وشذوذ        

ce qui se traduit par

« Désir
                            et débauche »

ou par

« Désir
                                 et perversion »

Je lus le premier chapitre et réalisai que la personne qui avait traduit le texte avait changé le prénom du personnage principal en Fouad, un prénom arabe. Je supposai que l’idée était que le lectorat masculin libanais s’identifie à l’histoire. En continuant ma lecture, je réalisai que toutes ses amantes portaient des noms étrangers comme Hanna, Marla, Marcel, Marta.

 

 

Marcel Diaries

Séquence 12.

Je réalisai à la page 27, chapitre quatre, que Marcel était un des amants de Fouad.

 

 

Illustration of film reel

Séquence 13.

La scène avait lieu dans un cinéma. Les cinémas étaient souvent des espaces de liberté sexuelle en Amérique du Nord, et particulièrement depuis les années 1970, suite à la révolution sexuelle.

Cover of an Erotic Book, a man kisses a woman's neck

Je supposais également que tous les noms étrangers avaient été conservés pour donner une touche exotique au texte et le rendre moins tabou. La pornographie et l’érotisme étaient attribués à Hollywood, bien que le monde arabe ait de tout temps produit des textes érotiques. L’érotisme est devenu tabou, et la seule manière d’en produire sans danger est de le commercialiser comme un produit étranger, exotique.

Il est intéressant de noter comment l’exotique couvre l’érotique. La différence entre les deux adjectifs remonte à leur étymologie grecque respective : exotique vient de exo, « extérieur », qui signifie également autre, étranger; tandis qu’érotique est dérivé d’Éros, le dieu de l’amour sexuel. Donc, ce qui est exotique est mystérieux étranger – et ce qui est érotique est sexy.

Au Liban, la distinction entre l’exotique et l’érotique au cinéma est très ténue, tout comme la frontière entre films d’art et films porno. En 2015, lors d’une conversation avec la réalisatrice Jocelyne Saab dans un restaurant vietnamien de Paris, j’appris qu’elle avait dû tourner son film Dunia une deuxième fois pour modifier le dialecte égyptien en dialecte libanais. Elle me dit que ses acteurs et actrices étaient égyptiennes et égyptiens, et qu’elle n’était pas très stricte quant au script. Elle n’avait cependant pas le droit d’utiliser le dialecte égyptien. Le film devait être en libanais parce que les producteurs s’inquiétaient des scènes érotiques un peu limites dans le film. Ils en ont donc fait un film étranger.

Dora Nkem Akunyili

Dora was born in Benue State, Nigeria. She was a globally acclaimed pharmacist, technocrat, erudite scholar and community leader.

Dora’s revolutionary work created a paradigm shift in the Nigerian public service when she served as Director General of National Agency for Food and Drugs Administration and Control (NAFDAC) from 2001-2008. She spearheaded reforms in policy and regulatory enforcement that radically reduced the measure of fake drugs that plagued the Nigerian pharmaceutical sector during her tenure.

Having exemplified the reality of a courageous, competent woman who challenged the ills of a dominantly patriarchal society and drove change, she became an icon for women’s empowerment. She was appointed the Minister of Information and Communication between 2008 and 2010.

She died after a battle with cancer and is survived by her husband, six children and three grandchildren.


 

Dora Nkem Akunyili, Nigeria

Snippet - WITM Why now_col 1 - EN

Why should I take it now?

A monochromatic orange illustration of a woman with curly hair with her hand on her chin. She seems to inquisitive or posing a question.

Feminist, women’s rights, gender justice, LBTQI+ and allied movements around the world are at a critical juncture, facing a powerful backlash on previously-won rights and freedoms. Recent years have brought the rapid rise of authoritarianism, violent repression of civil society, criminalization of women and gender-diverse human rights defenders, escalating war and conflict in many parts of our world, continued perpetuation of economic injustices, and the intersecting health, ecology and climate crises.

Marianne Mesfin Asfaw

Biography

Marianne Mesfin Asfaw es una feminista panafricana dedicada a la justicia social y la construcción de comunidad. Es Licenciada en Estudios de Género y Relaciones Internacionales de la Universidad de Columbia Británica (UBC) y posee una maestría en Estudios de Género y Derecho de la Escuela de Estudios Orientales y Africanos de la Universidad de Londres. Anteriormente, trabajó en administración académica y apoyo para estudiantes internacionales. Asimismo, se desempeñó como investigadora y facilitadora en espacios feministas y sin fines de lucro. También ha trabajado como voluntaria en organizaciones no gubernamentales, incluida Plan International, donde cumplió funciones administrativas. Antes de asumir sus funciones actuales, se desempeñó en logística y apoyo administrativo para AWID. Marianne nació en Etiopía, se crió en Ruanda y, actualmente, reside en Tkaronto/Toronto (Canadá). Le encanta leer, viajar y pasar el tiempo con su familia y amistades. En los meses más cálidos, se la puede ver paseando por barrios conocidos y buscando cafés y librerías desconocidas donde pasar el tiempo.

Position
Coordinadora, Construcción de Economías Feministas
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