Análisis Especiales

AWID es un organización feminista internacional de membresía, que brinda apoyo a los movimientos que trabajan para lograr la justicia de género y los derechos de las mujeres en todo el mundo.

Confrontando al extractivismo y al poder corporativo

Defensoras de derechos humanos de todo el planeta defienden sus tierras, medios de subsistencia y sus comunidades ante las industrias extractivas y el poder corporativo. Ellas hacen frente a fuertes intereses económicos y políticos que promueven el robo de tierras, el desplazamiento de comunidades, la pérdida de los medios de subsistencia y la degradación del medioambiente.


¿Por qué resistir a las industrias extractivas?

El extractivismo es un modelo económico y político de desarrollo que mercantiliza la naturaleza y prioriza la ganancia por sobre los derechos humanos y el medioambiente. Arraigado en la historia colonial, refuerza las desigualdades sociales y económicas tanto a nivel local como global. Muchas veces, las mujeres negras, rurales e indígenas son las más afectadas por el extractivismo, y además son notablemente excluidas de la toma de decisiones. Desafiando estas fuerzas patriarcales y neocoloniales, las mujeres se alzan en defensa de los derechos, las tierras, las personas y la naturaleza.

Riegos críticos y violencia específica de género

Las defensoras que enfrentan a las industrias extractivas, experimentan una diversidad de riesgos, amenazas y violaciones, incluidas la criminalización, la estigmatización, la violencia y laintimidación. Sus historias dan cuenta de marcados aspectos de violencia sexual y de género. Entre los perpetradores se incluyen autoridades estatales y locales, las corporaciones, la policía, el ejército, las fuerzas paramilitares y de seguridad privada, y en algunos casos, sus propias comunidades.

Actuar juntxs

AWID y la Coalición Internacional de Mujeres Defensoras de Derechos Humanos (WHRDIC por su sigla en inglés) tienen el placer de anunciar «Defensoras de derechos humanos confrontado al extractivismo y al poder corporativo»; un proyecto interregional de investigación que documenta las experiencias vividas por las defensoras de Asia, África y América Latina.

Alentamos a activistas, integrantes de movimientos sociales, la sociedad civil organizada, donantes y responsables de políticas públicas, a leer y utilizar estas producciones para el trabajo de incidencia, con fines educativos y como fuente de inspiración:

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¡Gracias!

AWID reconoce con gratitud las invaluables contribuciones de cada Defensora de Derechos Humanos que ha sido parte de este proyecto. Esta guía ha sido posible gracias su generosidad y apertura al compartir sobre sus experiencias y lecciones. Su coraje, creatividad y resiliencia son una inspiración para todxs nosotrxs. ¡Muchas gracias!

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Incarner un plaisir en pleine conscience des traumatismes

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Tshegofatso Senne Portrait

Tshegofatso Senne est un·e féministe noir·e atteint·e d’une maladie chronique et genderqueer qui fait le maximum. Une grande partie de son travail est axée sur le plaisir, la communauté et le rêve et s’alimente de l’abolitionnisme somatique et du handicap, de la guérison et des justices transformatives. Tshegofatso écrit, fait des recherches et s’exprime sur des questions concernant le féminisme, la communauté, la justice sexuelle et reproductive, le consentement, la culture du viol et la justice, et élabore depuis 8 ans des théories sur la façon dont le plaisir recoupe ces différents thèmes. Tandis qu’iel dirige sa propre entreprise, Thembekile Stationery, sa plateforme communautaire Hedone rassemble les gens pour explorer et comprendre le pouvoir du plaisir et de la prise de conscience de traumatismes dans leur vie quotidienne.

Cover for EMBODYING TRAUMA-INFORMED PLEASURE

Le corps. Notre maison la plus permanente.

C’est dans notre corps, et non dans notre cerveau pensant, que nous expérimentons la plupart de nos douleurs, nos plaisirs, nos joies, et là où nous traitons la majeure partie de ce qui nous arrive. C’est également là que nous faisons la plupart de notre travail de guérison, et notamment notre guérison émotionnelle et psychologique. Et c’est là où nous faisons l’expérience de la résilience et d’une sorte de flux.

Ces mots, ceux de Resmaa Menakem dans son roman My Grandmother’s Hands résonnent toujours en moi

Le corps contient nos expériences. Nos mémoires. Notre résilience. Et comme l’a écrit Menakem, le corps contient également nos traumatismes. Il emploie des mécanismes spontanés de protection pour arrêter ou prévenir les dommages supplémentaires. Le pouvoir du corps. Le traumatisme, ce n’est pas l’événement, c’est la manière dont nos corps répondent aux événements qui nous semblent dangereux. Et le trauma reste souvent coincé dans notre corps, jusqu’à ce que nous l’abordions. Il n’est pas possible de faire autrement – c’est ainsi que notre corps l’entend.

En utilisant l’appli Digital Superpower de Ling Tan, j’ai observé les réactions de mon corps alors que je me promenais dans différents quartiers de ma ville, Johannesburg, en Afrique du Sud. L’appli est une plateforme en ligne pilotée par le mouvement qui permet de suivre nos perceptions pendant que l’on se déplace dans un lieu, en saisissant et en enregistrant les données. Je m’en suis servie pour faire le suivi de mes symptômes psychosomatiques – les réactions physiques connectées à une cause psychologique. Il pouvait s’agir de flash-backs. D’attaques de panique. De serrement de poitrine. L’accélération du rythme cardiaque. De maux de tête dus à la tension. De douleurs musculaires. D’insomnie. De difficulté à respirer. J’ai suivi ces symptômes tout en marchant et en me déplaçant dans différents coins de Johannesburg. Et je me suis demandé.e :

Où pouvons-nous être en sécurité? Peut-on être en sécurité?

Les réponses psychosomatiques peuvent avoir plusieurs causes, certaines moins sévères que d’autres. Lorsque l’on a vécu un traumatisme, on peut être dans une détresse très intense lors d’événements ou de situations similaires. J’ai fait le relevé de mes sensations, sur une échelle de 1 à 5, où 1 correspond aux cas où je n’ai ressenti presque aucun de ces symptômes – plutôt à l’aise que sur mes gardes et à fleur de peau, ma respiration et mon rythme cardiaque étaient stables, je ne regardais pas par-dessus mon épaule – et 5 à l’opposé : des symptômes qui me rapprochaient de l’attaque de panique.

En tant que personne noire. En tant que personne queer. En tant que personne de genre queer qui pouvait être perçue comme une femme, selon mon expression de genre ce jour-là.

Je me suis demandé.e :
Où pouvons-nous être en sécurité?

Même dans les quartiers que l’on pourrait considérer comme « sûrs », je me sentais constamment en panique. Je regardais autour de moi pour vérifier que je n’étais pas suivie, ajustant la manière dont mon T-shirt tombait pour que mes seins ne soient pas trop moulés, regardant autour de moi pour m’assurer que je connaissais plusieurs sorties, si je sentais tout à coup un danger là où j’étais. Une route sans personne fait monter l’anxiété. Une route bondée aussi. Prendre un Uber aussi. Marcher dans une rue publique également. Et être dans mon appartement aussi. Tout comme de récupérer une livraison au pied de mon immeuble.

Peut-on être en sécurité? 

Pumla Dineo Gqola parle de l’usine de peurs féminines. Vous en avez peut-être une vague idée, mais si vous êtes une personne socialisée en tant que femme, vous connaîtrez très bien ce sentiment. Ce sentiment d’avoir à planifier chaque pas que vous faites, que vous vous rendiez au travail, à l’école, ou fassiez simplement une course. Ce sentiment d’avoir à surveiller la manière dont on s’habille, on parle, on s’exprime en public et dans les espaces privés. Ce sentiment au creux de l’estomac si on doit se déplacer la nuit, aller chercher une livraison, ou avoir affaire à toute personne qui continue à se socialiser en tant qu’homme cis. Harcelées dans la rue, toujours sous la menace de la violence. Exister pour nous, quel que soit l’espace, s’accompagne d’une peur innée.

La peur est un phénomène à la fois individuel et sociopolitique. Au niveau individuel, la peur peut faire partie d’un système d’avertissement sain qui se développe bien […] Lorsque l’on pense à la peur, il est important de prendre en compte à la fois les notions d’expérience émotive individuelle et les modalités politiques par lesquelles la peur a été utilisée à des fins de contrôle à diverses époques. 
- Pumla Dineo Gqola, dans son ouvrage Rape: A South African Nightmare

En Afrique du Sud, les femmes cis, les femmes et les queers savent que chaque pas que nous faisons à l’extérieur – des pas pour faire des choses ordinaires comme se rendre dans un magasin, prendre un taxi jusqu’au travail, un Uber pour rentrer d’une fête – toutes ces actions sont une négociation avec la violence. Cette peur, elle fait partie du traumatisme. Pour s’adapter au traumatisme que l’on porte dans nos corps, nous élaborons des réponses à la détection du danger – on examine les réactions émotives des personnes autour de nous, à la recherche d’« amabilité ». Nous sommes constamment sur nos gardes.

Jour après jour. Année après année. Vie après vie. Génération après génération.

L’auteur de The Body Keeps the Score, Bessel van der Kolk, explique à propos de la difficulté supplémentaire que pose ce système de défense acquis, que

Elle perturbe la capacité à correctement lire les autres, ce qui rend les survivant·e·s de traumatisme moins à même de détecter le danger, ou plus à même de croire avoir perçu un danger là où il n’y en a pas. Il faut une énergie considérable pour continuer à fonctionner tout en portant la mémoire de la terreur, et la honte d’une faiblesse et d’une vulnérabilité infinie.

Comme le dit Resmaa Menakem, le traumatisme est partout; il s’infiltre dans l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons, la nourriture que nous ingérons. Il est présent dans les systèmes qui nous gouvernent, l’institution qui nous enseigne et qui nous traumatise aussi, et au sein des contrats sociaux que nous concluons les un·e·s avec les autres. Plus important encore, nous prenons le traumatisme avec nous partout où nous allons, dans nos corps, nous épuisant et sapant notre santé et notre bonheur. Nous portons cette vérité dans nos corps. Des générations d’entre nous l’ont fait.

Alors, pendant que je marche dans ma ville, que ce soit dans un quartier considéré « sûr » ou non, je porte les traumatismes de générations dont les réactions sont intégrées dans mon corps. Mon cœur palpite, je commence à avoir du mal à respirer, ma poitrine se resserre – parce que mon corps a l’impression que le traumatisme a lieu exactement à ce moment-là. Je vis avec une hypervigilance. Au point où l’on est soit trop sur ses gardes pour profiter de la vie sans souci, soit trop engourdi·e pour absorber de nouvelles expériences.

Pour que nous commencions à guérir, nous devons reconnaître cette vérité.

Ces vérités qui vivent dans nos corps.

Ce traumatisme est ce qui empêche nombre d’entre nous de vivre les vies que nous voulons. Demandez à n’importe quelle femme ou personne queer à quoi ressemble la sécurité pour elle, et elle vous donnera principalement des exemples de tâches très simples – pouvoir simplement vivre une vie joyeuse, sans la menace constante de la violence.

Les sentiments de sécurité, de confort et d’aise sont spatiaux. Incarner nos traumatismes influence la manière dont nous percevons notre propre sécurité, affecte les manières dont nous interagissons avec le monde et modifie les possibilités pour nous de vivre et d’incarner toute chose plaisante ou joyeuse.

Nous devons refuser cette encombrante responsabilité et nous battre pour un monde sûr pour nous toutes et tous. Nous, qui nous déplaçons avec nos blessures, sommes des battantes. Le patriarcat peut nous terroriser et nous brutaliser, nous ne cesserons pas le combat. Alors que nous continuons à descendre dans la rue, en défiant la peur de manière spectaculaire et apparemment insignifiante, nous nous défendons et parlons en notre propre nom.
- Pumla Dineo Gqola, dans son ouvrage Rape: A South African Nightmare

Où pouvons-nous être en sécurité? Comment commencer à se défendre, pas simplement physiquement mais également émotionnellement, psychologiquement et spirituellement?

« Le traumatisme nous transforme en armes » déclarait Adrienne Maree Brown dans un entretien mené par Justin Scott Campbell. Et son ouvrage, Pleasure Activism, propose plusieurs méthodes pour guérir ce traumatisme et nous ancrer dans la compréhension que la guérison, la justice et la libération peuvent également être des expériences plaisantes. Et particulièrement pour celles d’entre nous qui sont les plus marginalisées, qui ont peut-être été éduquées à faire rimer souffrance avec « ce travail ». Ce travail que tant d’entre nous ont entamé en tant qu’activistes, bâtisseuses communautaires et travailleuses, celles qui sont au service des plus marginalisées, ce travail que nous souffrons à réaliser, nous épuisant et ne prenant que rarement soin de nos esprits et de nos corps. L’alternative est d’être mieux informées à propos de nos traumatismes, capables d’identifier nos propres besoins et de devenir profondément incarnées. Cette incarnation signifie que nous sommes tout simplement plus à même de faire l’expérience du monde à travers les sens et les sensations de notre corps, en reconnaissant ce qu’ils nous disent plutôt qu’en supprimant et en ignorant l’information qu’ils nous communiquent.

Être en conversation continue avec notre corps vivant et pratiquer ces conversations avec intention nous connecte plus profondément à l’incarnation. Cela nous permet de rendre tangibles les émotions que nous ressentons lorsque nous interagissons avec le monde, que nous apprenons à apprivoiser notre corps et que nous comprenons tout ce qu’il essaie de nous enseigner. En comprenant le traumatisme et l’incarnation de pair, nous pouvons commencer à débuter la guérison et à accéder au plaisir de manière plus holistique, sainement et dans notre vie de tous les jours sans honte ou culpabilité. Nous pouvons commencer à accéder au plaisir en tant qu’outil de changement individuel et social, en puisant dans le pouvoir de l’érotique, comme le décrivait Audre Lorde. Un pouvoir qui nous permet de partager la joie à laquelle nous accédons et dont nous faisons l’expérience, élargissant notre capacité à être heureuses et à comprendre que nous le méritons, même avec notre traumatisme.

Puiser dans le plaisir et incarner l’érotique nous gratifie de la possibilité d’être délibérément vivantes, de nous sentir ancrées et stables et de comprendre notre système nerveux. Cela nous permet de comprendre et de nous défaire des bagages générationnels que nous portions sans le réaliser; nous pouvons acquérir du pouvoir grâce à la connaissance que même aussi traumatisées que nous le sommes, aussi traumatisées que nous pourrions potentiellement l’être à l’avenir, nous méritons tout de même des vies plaisantes et joyeuses, et que nous pouvons partager ce pouvoir avec nos gens. C’est l’aspect communautaire qui manque aux manières dont nous prenons soin de nous-mêmes; l’autosoin ne peut exister sans soin communautaire. Nous sommes en mesure de sentir une confiance interne plus profonde, une sécurité et un pouvoir en nous-mêmes, particulièrement face à des traumatismes ultérieurs qui déclencheraient des réactions en nous, car nous savons comment nous apaiser et nous stabiliser. Toute cette compréhension nous mène à un pouvoir interne profond et nourri, qui nous permet de relever tous les défis qui se présentent à nous.

Comme celles qui vivent avec des traumatismes générationnels profonds, nous en sommes venues à perdre confiance, voire à penser que nous sommes incapables de contenir et d’accéder au pouvoir que nous avons. Dans « Uses of the Erotic: The Erotic as Power », Lorde nous enseigne que l’érotique offre une source de régénération, une manière d’exiger mieux pour nous-mêmes et pour nos vies.

Car l’érotique n’est pas simplement une question de ce que nous faisons; c’est de savoir dans quelle mesure nous pouvons précisément et entièrement ressentir le faire. Dès lors que nous connaissons la mesure dans laquelle nous sommes capables de ressentir ce sens de satisfaction et de complétude, nous pouvons alors observer quelle activité dans notre vie nous rapproche le plus de cette complétude.

Je ne dis rien de tout ça à la légère – je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire. Je sais que nombre d’entre nous sont empêchées de comprendre ces réalités, de les internaliser, voire de les guérir. La résistance s’accompagne d’actes où l’on se sent en insécurité, mais elle n’est pas impossible. Résister à des structures de pouvoir qui maintiennent les plus puissants en sécurité mettra toujours en danger celles d’entre nous qui sont poussées dans la marge. Reconnaître les traumatismes que vous avez affrontés, c’est réclamer vos expériences vécues, celles qui sont passées et celles qui suivront; c’est la résistance qui incarne cette connaissance que nous méritons, plutôt que les miettes que ces systèmes nous ont obligées à avaler. C’est une résistance qui comprend que le plaisir est compliqué par le traumatisme, mais que l’on peut y accéder de manière arbitraire et puissante. C’est une résistance qui reconnaît que notre traumatisme est une ressource qui nous connecte les unes aux autres et qui peut nous permettre de nous sentir mutuellement en sécurité. C’est une résistance qui comprend que même avec le plaisir et la joie, ce n’est pas une utopie; nous blesserons encore et serons de nouveau blessées, mais nous serons mieux outillées pour survivre et nous épanouir dans une communauté de soins et de gentillesse diversifiés. Une résistance qui fait de la place à la guérison et à la connexion à notre être humain en entier. La guérison ne sera jamais une balade agréable, mais elle commence avec la reconnaissance de la possibilité. Lorsque l’oppression nous fait croire que le plaisir est quelque chose auquel tout le monde a un accès égal, une des manières par lesquelles nous commençons à faire le travail de réclamation de nos êtres entiers – nos êtres entiers libérés et libres – est de réclamer notre accès au plaisir.

Leah Lakshmi Piepzna-Samarasinha a écrit dans sa contribution à Pleasure Activism,

Je sais que, pour la plupart des gens, les mots « soins » et « plaisir » ne peuvent absolument pas faire partie d’une même phrase. Nous nageons toutes dans la haine validiste de nos corps qui ont des besoins, et on nous propose un choix vraiment merdique : n’avoir aucun besoin et obtenir l’autonomie, la dignité et le contrôle de notre vie ou admettre que nous avons besoin de soins et perdre tout cela.

Le pouvoir que cela a? Nous comprenons nos traumatismes, donc nous comprenons ceux des autres; nous incarnons les sensations que nous vivons et y prêtons attention plutôt que de les négliger ou les éviter. Les manières dont nous accédons au plaisir nous donnent envie de partager cette joie dans nos communautés. En tenant compte des traumatismes, on se donne davantage de place pour faire l’expérience de tout cela et on se donne à nous-mêmes, et aux autres, la permission de guérir. Imaginez une communauté dans laquelle tout le monde a accès à des ressources et a le temps de vivre une vie plaisante, de la manière dont toutes et tous le veulent et le méritent. Dans laquelle les traumatismes spatiaux sont atténués parce que les personnes qui occupent ces espaces ont conscience des traumatismes, sont pleines d’attention bienveillante. N’est-ce pas ça, la guérison? N’est-ce pas un travail au niveau des traumatismes générationnels? N’est-ce pas la base pour un avenir plus sain et durable pour tout le monde?

Il est temps de nous reconnecter à cette sagesse ancestrale selon laquelle nous méritons de vivre des vies pleines. Nous devons reprendre contact avec notre droit naturel à la joie et à l’existence pour nous-mêmes. De ressentir du plaisir pour le simple plaisir. De ne pas vivre des vies de terreur. Cela paraît radical ; cela semble radical. Dans un monde où nous avons été socialisées et traumatisées à taire, à avoir peur, à ressentir et à rester impuissantes, à être cupides et à vivre avec ces problèmes structurels qui entraînent des maladies mentales, quel cadeau et quel émerveillement que de commencer à ressentir, d’être dans une communauté avec celles qui ressentent, dans laquelle nous sommes sainement interdépendantes, de s’aimer mutuellement et complètement. La sensation est radicale. Le plaisir est radical. La guérison est radicale.

Vous avez la permission de ressentir du plaisir. Vous avez la permission de danser, créer, faire l’amour à vous-même et à d’autres, célébrer et cultiver la joie. Vous êtes encouragées à le faire. Vous avez la permission de guérir. Ne le retenez pas à l’intérieur, n’essayez pas de traverser cela toute seule. Vous avez la permission de faire le deuil. Et vous avez la permission de vivre.
- Adrienne Marre Brown « You Have Permission »

L’incarnation somatique nous permet d’explorer notre traumatisme, d’y travailler et de faire des connexions significatives avec nous-mêmes et avec le collectif. Faire cela sur la durée entretient notre guérison. Tout comme le traumatisme, la guérison n’est pas un événement à occurrence unique. Cette guérison nous aide à aller vers la libération individuelle et collective.
Dans « A Queer Politics of Pleasure », Andy Johnson parle de la manière dont le fait de rendre le plaisir queer nous apporte des sources de guérison, d’acceptation, de relâchement, de jeu, d’entièreté, de défiance, de subversion et de liberté. Quelle ouverture! En incarnant le plaisir de manière si holistique, si queer, nous sommes en mesure de reconnaître la limite.

Rendre le plaisir queer nous pose également les questions à l’intersection de nos rêves et de nos réalités vécues.

Qui est assez libre ou considéré assez méritant pour ressentir du plaisir? Quand sommes-nous autorisés à ressentir le plaisir ou à être satisfaits? Avec qui pouvons-nous faire l’expérience du plaisir? Quel type de plaisir est accessible? Qu’est-ce qui nous limite dans notre accès total à notre potentiel érotique et de satisfaction?
- Andy Johnson, « A Queer Politics of Pleasure »

Lorsque nos pratiques de plaisir, qui prennent en compte le traumatisme, sont ancrées dans les soins communautaires, nous commençons à répondre à quelques-unes de ces questions. Nous commençons à en comprendre le potentiel libérateur. En tant qu’activistes du plaisir, c’est la réalité au sein de laquelle nous nous ancrons. La réalité qui dit : « mon plaisir peut-être fractal, mais il a le potentiel de guérir non seulement moi et ma communauté, mais des lignées futures ».

Je suis un système entier; nous sommes des systèmes entiers. Nous ne sommes pas que nos douleurs, que nos peurs, et que nos pensées. Nous sommes des systèmes entiers prévus pour le plaisir et nous pouvons apprendre comment dire oui depuis l’intérieur.
- Prentis Hemphill, entretien mené par Shar Jossell

Il y a un monde de plaisir qui nous permet de commencer à nous comprendre de manière holistique, avec des façons qui nous donnent la place de reconstruire les réalités qui affirment que nous sommes capables et que nous méritons du plaisir quotidien. Le BDSM, un de mes plaisirs les plus profonds, me permet d’entrevoir ces réalités où je peux sentir et guérir mon traumatisme, tout en sentant les incommensurables possibilités de dire oui depuis l’intérieur. Alors que le traumatisme me bloque dans un cycle de combat ou de fuite, le bondage, l’agenouillement, l’impact et les jeux de respiration m’encouragent à rester ancrée et connectée, me reconnectant à ma restauration. Le plaisir ludique me permet de guérir, d’identifier où l’énergie traumatique est emmagasinée dans mon corps et d’y centrer mon énergie. Il me permet d’exprimer les sensations que ressent mon corps avec des cris de douleur et de satisfaction, d’exprimer mon « non » sans aucune peur et de me délecter dans le « oui, carrément ». Avec un plan de sécurité, des soins après la pratique et une compréhension approfondie du traumatisme, la perversion offre un lieu de plaisir et de guérison d’une valeur inestimable.

Donc, que votre plaisir prenne la forme de la préparation d’un repas à votre rythme, d’avoir des relations sexuelles, de rester au lit plusieurs jours avec vos partenaires, de participer à des collectifs de soins adaptés aux situations de handicap, d’avoir quelqu’un qui vous crache dans la bouche, de faire des sorties accessibles, d’avoir des rendez-vous de câlins, de participer à une soirée dansante en ligne, de passer du temps dans votre jardin, d’être étouffée dans un donjon,

J’espère que vous prenez le plaisir avec vous partout où vous allez. J’espère qu’il vous guérit, vous et celleux qui vous entourent.

Reconnaître le pouvoir de l’érotique au sein de nos vies peut nous donner l’énergie de poursuivre le véritable changement au sein de notre monde.
- Audre Lorde, « Uses of the Erotic: The Erotic as Power »


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Cover image for Communicating Desire
 
Continuez à explorer Incarnations transnationales

Cette édition du journal, en partenariat avec Kohl : a Journal for Body and Gender Research (Kohl : une revue pour la recherche sur le corps et le genre) explorera les solutions, propositions et réalités féministes afin de transformer notre monde actuel, nos corps et nos sexualités.

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Cover image, woman biting a fruit
 

التجسيدات العابرة للحدود

نصدر النسخة هذه من المجلة بالشراكة مع «كحل: مجلة لأبحاث الجسد والجندر»، وسنستكشف عبرها الحلول والاقتراحات وأنواع الواقع النسوية لتغيير عالمنا الحالي وكذلك أجسادنا وجنسانياتنا.

استكشف المجلة

Snippet The revolution will be feminist_Fest (EN)

Plenary session:

The revolution will be feminist—or it won’t be a revolution

Manal Tamimi Palestine
Bubulina Moreno, Colombia
Karolina Więckiewicz, Poland
Anwulika Ngozi Okonjo, Nigeria

watch plenary

 

Bessy Ferrera

Bessy Ferrera fue una defensora de los derechos humanos de las personas trans, de las trabajadoras sexuales y de las personas seropositivas en Honduras, durante toda su vida.  

Bessy también fue  integrante de Arcoíris, una organización que apoya a la comunidad LGBTI+. También fue una persona de referencia para la Plataforma Derechos Aquí y Ahora de Honduras, y abogó enérgicamente por la ciudadanía plena de las personas trans, y por la aprobación de una ley de identidad de género que permitiera a las personas trans cambiar su identidad de género legalmente.

"Desde principios de año [2019] la comunidad trans ha sufrido una serie de ataques, por defender, por reivindicar derechos". - Rihanna Ferrera (hermana de Bessy)
Bessy era una trabajadora sexual, y a principios de julio de 2019, fue asesinada a tiros por dos hombres mientras trabajaba en las calles de Comayagüela. Quienes la asesinaron fueron posteriormente arrestados.

Bessy es una de las muchxs defensorxs de los derechos LGBTI+ en Honduras que fueron asesinadxs por su identidad y su trabajo. Otras compañeras han sido: Cynthia Nicole, Angy Ferreira, Estefanía "Nia" Zúñiga, Gloria Carolina Hernández Vásquez, Paola Barraza, Violeta Rivas y Sherly Montoya.

El caso de Bessy es emblemático por su injusticia y por reflejar un problema mucho más amplio, que es el de la violencia sistemática a la que se enfrenta la comunidad LGBTI+ en Honduras, ya que el Estado ni garantiza los derechos que ofrece y ni  brinda protección. Esto ha creado una cultura de impunidad.

A pesar de los riesgos a los que se enfrentan lxs defensorxs LGBTI+ en Honduras, continúan a diario con su trabajo para desafiar y resistir la violencia, y luchar contra el estigma y la discriminación.

"Si muero, que sea por algo bueno y no por algo inútil. No quiero morir huyendo,  como unx cobarde. Si muero, quiero que la gente diga que morí luchando por lo que es mío". -  integrante de Arcoíris.

Snippet - WITM Who should - ES

¿Quién debería responder la encuesta?*

La encuesta está orientada a agrupaciones, organizaciones y movimientos que trabajan específica o primordialmente por los derechos de las mujeres, las personas LBTQI+ y la justicia de género, en todos los contextos, en todos los ámbitos y en todas las regiones. Si alguno de estos es el pilar fundamental de tu agrupación, colectivo, red o cualquier otro tipo de organización —ya sea que esté registrada, sea de reciente creación o de larga data—, te invitamos a responder la encuesta.

*En esta oportunidad, no estamos solicitando respuestas de individuos ni de fondos feministas o de mujeres.

40 ans de la fondation de AWID: L'album

Rassembler, semer et perturber.

L’année 2022 marque les 40 ans de la fondation de AWID. Nous profitons de ce moment pour nous pencher sur les années passées et apprendre du chemin parcouru, tout en nous préparant à l’avenir et au travail qui nous attend. À mesure de notre progression entre les cycles de progrès et de repli , nous avons appris que les luttes pour les droits des femmes et la justice de genre sont itératives et non linéaires. En collaboration avec l'artiste Naadira Patel, nous avons créé un album qui met en lumière une sélection de moments marquants, représentatifs des quatre décennies de soutien de AWID aux mouvements féministes.

Nous n’avons pas fait tout cela toutes seules. Nous vous faisons part de cela avec une profonde reconnaissance envers la myriade d’activistes et de groupes féministes qui ont rendu ce travail possible. Dans ce contexte de si nombreuses crises convergentes, nous accueillons l’occasion de célébrer le pouvoir et la résilience des mouvements féministes autour du monde…

Explorez notre album ci-dessous :

Vous pouvez ouvrir en plein écran si vous le souhaitez.
Télécharger l'album ici

Snippet Festival Day 5, 6 Fest (ES)

Day, jour, día 5 festival - Sept. 11, 2021
Asamblea Placentera: Tejiendo Proyectos Feministas Colaborativos

Ghiwa Sayegh, Kohl: A Journal for Body and Gender Research
J. Daniel Luther 
Jessa Jordan
María Florencia Alcaraz
Nazlee Saif Arbee


De brujeria, chamanismo y otros conocimientos insurrectos contra el patriarcado

Sofía Blanco Sixtos, Colectiva Feminista MAPAS

 

Day, jour, día 5 - Sept. 12, 2021
Imaginarios feministas:
un taller para jóvenes feministas

Nino Ugrekhelidze, AWID
Jorge Davila Akinyi Osanjo


Artivismo: un arma de resistencia política feminista en el contexto haitiano

Pascale Solages, Nègès Mawon
Souzen Joseph, Nègès Mawon
Gaëlle Bien-Aimé, Nègès Mawon


ver video (inglés)


Taller
Poesía del placer

by Wana Udobang


Taller
La prisión no es feminista:
Una exploración del impacto y las alternativas a la dependencia de la policía y el encarcelamiento

Chanelle Gallant
Kai Cheng Thom

ver video (inglés)

Yelena Grigoriyeva

Yelena Grigoriyeva, que ses ami·e·s appelaient souvent Lena, était une défenseure connue des droits des personnes LGBT en Russie.

Membre de mouvements démocratiques, pacifistes et LGBT, Yelena était une féroce opposante au président Vladimir Poutine et son administration. Elle a notamment exprimé son opposition à l’annexion de la péninsule ukrainienne de la Crimée par la Russie ainsi que critiqué les mauvais traitements infligés aux détenu·e·s.

Yelena a fait part de sa bisexualité en 2019.

« Sa déclaration m’a surprise et je ne l’approuvais pas. Je lui ai dit : « Écoute, Lena, tu portes déjà une cible sur la poitrine du fait de ton activisme politique. Tu viens de t’en peindre une autre dans le dos », Olga Smirnova, compagne de lutte politique et amie.

Yelena a effectivement reçu plusieurs menaces de mort, et des proches ont déclaré que son nom figurait sur un site Web homophobe qui incitait ses visiteur·euse·s à tuer les personnes LGBT. Elle a fait part de ces menaces à la police, mais l’État russe ne l’a pas protégée. 

Mais même dans une société où l’opposition politique, les activistes et les membres de la communauté LGBT, qui se battent pour leurs droits, font face à une violence croissante, Yelena continuait à défendre la justice sociale et l’égalité.

« Elle ne manquait pas une seule action militante. Et ils l’ont arrêtée plus de fois que je n’ai pu en compter », Olga Smirnova.

Yelena a été assassinée le 21 juillet 2019, à proximité de chez elle. Un suspect a été arrêté, mais certaines sources et plusieurs de ses ami·e·s et compagnes et compagnons de lutte pensent que ce suspect sert de bouc émissaire, et qu’en fait, il s’agit d’un assassinat politique ciblé. 

Pour la famille et les ami·e·s de Yelena, son assassinat demeure irrésolu, bien que le suspect ait avoué. 

En 2013, la Russie a passé une loi interdisant la propagation de ce qu’elle a appelé la « propagande gay ». En 2014, Human Rights Watch a publié un rapport à ce propos (en anglais et en russe).

Snippet - WITM to claim - ES

To claim your power as an expert on the state of resourcing for feminist movements

Introducing AWID’s next Co-Executive Directors

Dear Feminist Movements,

On behalf of the AWID Board of Directors, I am proud to introduce AWID’s next Co-Executive Directors: Faye Macheke and Inna Michaeli!  

Portrait of CoED Faye Macheke smiling and standing in front of greenery
Faye Macheke is a passionate Pan-African feminist, active in movements for women's rights, racial justice, migrant and labor rights, and environmental justice.  Her activism builds on the legacy of the struggle against apartheid in South Africa and the aftermath of the apartheid era in Zimbabwe. In 2019, Faye joined AWID as the Director of Finance, Operations and Development. She brings extensive experience in feminist leadership, strategy, and all aspects of organisational development. Faye is a committed Board Member of UAF-Africa and other women's rights organizations. She is based in Cape Town, South Africa.
Portrait of CoED Inna Michaeli smiling. Behind them is a wall with grafiti.
Inna Michaeli is a feminist lesbian queer activist and sociologist with many years of deep engagement in feminist and LGBTQI+ struggles, political education and organizing by and for migrant women, and Palestine liberation and solidarity. Inna joined AWID in 2016 and served in different roles, most recently as the Director of Programs. She brings extensive experience in research and knowledge building, policy advocacy and organizational development. Inna serves on the Board of the Jewish Voice for Peace - Germany. She is based in Berlin, Germany.

This decision is the result of a rigorous process with full participation of the Board and the staff of AWID. The Board recognised and honoured the skills and talents of AWID staff by opening an internal hiring search.  As a result, we had two brilliant candidates, who embody the integrity, ethic of care, and feminist intersectional values that drive AWID’s work, apply together as a team. Faye and Inna brought forward a brave and exciting vision to meet the challenges of this moment: building a global feminist community, resisting and disrupting systems of oppression, and supporting feminist movements to thrive.
 
As AWID celebrates 40 years we are excited for Inna and Faye to co-lead AWID into our next strategy and a new phase of evolving, pushing boundaries, and supporting feminist movements worldwide. 
 
Appointing and supporting AWID’s Co-Executive Directors to lead the organisation is a fiduciary responsibility we take seriously as a Board. How we engage those processes is also a reflection of AWID’s brilliant and diverse membership, which elects AWID’s Board.
 
As we say good-bye to Cindy and Hakima, we, the Board, unanimously and enthusiastically welcome Faye and Inna as our next Co-EDs as of September 5, 2022. Stay tuned for more updates about our leadership transition in the months ahead.

Most of all, thank you for your ongoing support!

In feminist solidarity and love,
Margo Okazawa-Rey
President, AWID Board

Snippet Festival Days 8-13_Fest (FR)

Day, jour, día 8 festival - Sept. 16, 2021
Panneau
Plaisir corporel pour les grosses 

Amy Lin

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Atelier
Élargir le plaisir

Hedone

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Atelier
La campagne #emptychairs (chaises vides)

Caroline Tagny, Coalition of African Lesbians
Carrie Shelver, Sexual Rights Initiative
Emeline Dupuis, Sexual Rights Initiative
Pooja Badarinath, Sexual Rights Initiative
Pooja Patel, International Service for Human Rights
Antje Schupp


Atelier
Réalités féministes:
Maisons de repos et de soin pour les défenseures

Ana María Hernández Cárdenas, Consorcio Oaxaca
Nallely Tello Méndez, Red Nacional de Defensoras de Derechos Humanos en México
Jelena Dordevic Liana Funes, National Network of Women Human Rights Defenders in Honduras
Rebeca Girón
Tania Lopes Muri, Movimento de Mulheres da Região dos Lagos
Rogéria Peixinho


Fem Movement:
Soirée dansante Extravaganza pour les membres

DJ Cozmic Cat


Day, jour, día 9 festival - Sept. 17, 2021
Conte
Conte- Education sans entraves:
L’histoire de Fatoumata

Lina Baaziz

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Instagram Live:

L’éducation sexuelle

Oloricoitus

apprendre encore plus


Atelier
Les voix du premier rang:
Renforcer le pouvoir collectif pour en finir avec l’incarcération des femmes à travers le monde

 

Claudia A. Cardona, Mujeres Libres Colombia
Phyllis Hardy, National Council for Incarcerated and Formerly Incarcerated Women and Girls
Grace Natalia, Womxn’s Voice and Women and Harm Reduction International Network
Mónica Marginet Flinch, Metzineres
Kenya Cuevas, Casa de las Muñecas Tiresias A.C.
Dawn Harrington, Free Hearts

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Atelier
Le mouvement comme guérison
Guérison pour les mouvements


Kimalee Phillip
Luz Stella Uspina Murillo, Fondo Acción Urgente para América Latina y el Caribe
Sara Munarriz-Awad, Fondo Acción Urgente para América Latina y el Caribe
Tai Pelli
Everdith (Evie) Landrau


Atelier
Leadership féministe émergent :
la réussite solidaire

Deborah A, Black LGBTQ Migrant Project (BLMP)
Anima Adjepong, Silent Majority
Maame Adwoa Marfo, FRIDA
Debbie Owusu-Akyeeah, Canadian Centre for Gender and Sexual Diversity


Day, jour, día 10 festival
Panneau
Le plaisir au-delà des frontières

Lindiwe Rasekoala
Lizzie Kiama
Jovana Drodevic
Malaka Grant

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Panneau
Réalités de l’avortement :
Stratégies pour combattre l’injustice reproductive

Lindiwe Rasekoala
Lizzie Kiama
Jovana Drodevic
Malaka Grant


Day, jour, día 11, festival
Atelier
Construction de réseaux et de solidarité parmi les jeunes organisatrices féministes

Nino Ugrekhelidze, AWID
Anwulika Ngozi
Okonjo Pooja Singh


Panneau
Survivre à la guerre contre la drogue

Ganna Dovbakh, Eurasian Harm Reduction Association (EHRA)
Priscila Gadelha, Rede Nacional de Feministas Antiproibicionistas (RENFA)
Veronica Russo, Red Latinoamericana y del Caribe de Personas que Usan Drogas (LANPUD)
Diana Edem, Heartland Alliance International
Judy Chang, International Network of People who Use Drugs (INPUD)
Louise Vincent, NC Urban Survivors Union
Aura Roig, Metzineres
Malicia, Live Artist

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Panneau
Les jeunes féministes pour le climat créant des avenirs radicaux: Lancement vidéo et conversation

Sanam Amin, Asia Pacific Forum on Women, Law and Development
Maggie Mapondera, Womin African Alliance
Maria Alejandra Escalente, FRIDA
Patricia Miranda Wattimena, Asia Indigenous Peoples Pact
Mara Dolan, WEDO
Andrea Vega Troncoso, WEDO

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Atelier
Antal: univers non binaire

Malicia Sabina, Resistencia No Binarix
Andras Yareth Hernández, Resistencia No Binarix

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Day, jour, día 12, festival
Panneau
Merci, je peux prendre mes propres décisions

Grace Chang, Taiwan Association for Disability Rights
Angel Hsu, Taiwan Association for Disability Rights
Joyann Peng, Taiwan Association for Disability Rights
Amy Wu, Taiwan Association for Disability Rights

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Panneau
Apprentissages féministes sur la sécurité numérique en temps de crise sociopolitique et sanitaire

Paul Nail Ojeda
Paola Moss


Atelier
L’état actuel des forêts:
quel est le problème et pourquoi est-ce si important?

Camila Romero, VientoSur
Kanta Marathe, Navrachna Samaj Sevi Sansthan
Jeanette Sequeira, Global Forest Coalition

Download Resources  Descargar Recursos  Télécharger les Ressourceses

Visite du salon des membres de l’AWID

Jessica Whitbread, AWID


Day, jour, día 13 festival
Atelier
Soutenir l’autogestion: 
doulas, accompagnantes, assistance téléphonique et réseaux radicaux de soutien à l’avortement

Aditi Pinto, Inroads
Daniela Tellez Del Valle, Di RAMONA
Sandra Cardona, Necesito Abortar México
Mickreen Adhiambo, Aunty Jane Hotline and MAMA Network
Zachi Brewster, Dopo Abortion Support
Ika Ayi, Samsara

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Atelier
Partage de compétences de jeunes féministes: 
comment financer vos idées

Nino Ugrekhelidze, AWID
Cassie Denbow
Nida Mushtaq


"Yo Imposible"
Projection & Discussion avec des cinéastes d'Amérique latine et d'Amérique centrale du Club de cinéma féministe de l'AWID

Alejandra Laprea
Patricia Ortega
Alejandra Henriquez
Maria Torrellas
Carolina Reynoso
Camila Rodó
Micol Mtzener
Giovana Garcia

Nadyn Jouny

The personal is political - and fiery and courageous Nadyn Jouny personified this feminist mantra. Nadyn experienced firsthand the pain of structural violence in legal systems that strip women of their rights.

When she decided to file for divorce, the religious Shitte courts under the Lebanese Personal Status laws, denied her custody of her young son Karam. Nadyn, like so many other women across Lebanon and other countries, was caught in the impossible pain of leaving an unwanted and abusive relationship and also losing the rights to her child. But Nadyn fought back, as she would until her last day.

She used her media savvy to become an outspoken voice to women fighting discriminatory family laws in Lebanon and internationally. Nadyn co-founded the self-funded group, “Protecting Lebanese Women” (PLW) and banded with many other Lebanese mothers facing similar custody issues. Together, they advocated to raise awareness of the injustices they were facing, protesting in front of the religious courts for their rights and bringing international media attention to extreme injustices they were facing.    

Nadyn also worked with ABAAD - Resource Center for Gender Equality, another women’s rights organization in Lebanon, to campaign for women’s rights, equality in family law and custody and against forced and early marriages.

For many of her colleagues, she came to “symbolize a Lebanese mother’s fight against suppression and misogyny of all sorts," using “her personal experiences and her individual journey of empowerment to give hope to others that they can be a catalyst for positive change.”- ABAAD - Resource Centre for Gender Equality, Lebanon

On October 6, 2019 Nadyn was tragically killed in a car accident on her way to protest unfair tax increases in a country already facing spiralling financial crisis. Nadyn Jouny was only 29 years old at the time of her death.

Snippet - WITM Why now_col 2 - EN

Resourcing feminist movements is fundamental to securing a more just and peaceful present and liberated future.

While funders committed significantly more money to gender equality over the last decade, still only 1% of philanthropic and development funding has actually been moved to directly resource feminist-led social change. 

In solidarity with movements that continue to be invisibilized, marginalized and without access to core, long-term, flexible and trust-based funding, the WITM survey highlights the actual state of resourcing, challenges false solutions, and points to how funding models must change for movements to thrive and meet the complex challenges of our times.

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Carta de amor a los movimientos feministas #2

Mi querida colectiva feminista:

Sobres de álbum de recortes, el de arriba dicen Cartas de amor a los movimientos feministas. El sobre en la parte superior dice De: Lina

La integro desde que tengo uso de razón. De jovencita, no sabía que existía una palabra — «feminista»  — para nosotrxs, quienes aspiramos a superar y desmantelar el patriarcado; quienes buscamos refugio en los brazos de la inclusión y la interseccionalidad; quienes tratamos a las personas como iguales independientemente de su género, raza, sexualidad, religión y etnia; quienes estamos continuamente aprendiendo a obrar mejor, a ser mejores y a usar nuestros privilegios para que otras personas mejoren. 

Cuando tenía 14 años, mi profesor de francés de la escuela secundaria, un hombre de 1,80 metros de altura y 30 años de edad, agredió a una alumna de mi clase delante de todxs nosotrxs. La alumna, que era amiga mía desde la infancia, y varias chicas más fuimos a la dirección para denunciarlo, madres y padres se involucraron y toda la clase, treinta alumnxs, expresó su apoyo a la chica. Pero todos nuestros intentos para que el profesor rindiera cuentas por lo que había hecho fracasaron: la administración ocultóó la denunciaa y el profesor nunca fue despedido ni perseguido. Mis compañeras y yo estábamos indignadas, así que hicimos lo que toda joven feminista furiosa haría: LE TIRAMOS HUEVOS A SU AUTO. Si bien los huevos se lavaron con facilidad, costó más sacar la pintura que usamos para escribir las palabras «Cerdo» y «Khamaj» (basura). Nunca olvidaré cómo nos hizo sentir eso: liberadas, enfurecidas, felices, muy unidas y con poder. La misma emoción se repite en todos los ámbitos feministas en los que he estado desde entonces. La feminista adolescente que hay en mí creció y participó en Women Deliver, AWID, Unootha, facilitó talleres feministas en la universidad, e incluso fue perseguida por su filiación feminista a los 19 años, pero esa es otra historia para otra carta. 

Los movimientos y espacios feministas me brindan seguridad y empoderamiento. Son las madres que hubiéramos deseado tener y los vínculos que necesitábamos para conectarnos y organizarnos, a pesar de nuestras diferencias, contra un enemigo común, el patriarcado, que nos ha estado perjudicando a todxs. Con ustedes aprendí a ser resiliente y a reunir mis fuerzas y habilidades para estimular a otras personas, para sacar a la luz la situación de las personas marginadas, y dar voz a quienes no la tienen.

Lo que más me gusta de ustedes, movimientos feministas, es que a veces hacen mal las cosas, desprecian y también marginan, tienen prejuicios como cualquier otro movimiento, pero lo que los diferencia es que siempre se esfuerzan por ser mejores. La rendición de cuentas no es algo a lo que le teman, y son un colectivo en constante cambio que refleja cómo el altruismo y la filantropía que se proponen lograr la equidad de género también cambian con el paso del tiempo. 

Que crezcan siempre, que obren mejor, que siempre se enfurezcan, que siempre rujan, que siempre amen, que siempre hablen distintas lenguas y que siempre sientan su poder. 

Amor, luz y rabia, 
Lina

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Festival Articles

Doris Valenzuela Angulo

Doris Valenzuela Angulo fue una activista social afrodescendiente, líder y defensora de los derechos humanos, de Buenaventura, Colombia. Fue parte de Comunidades Construyendo Paz en los Territorios (CONPAZ), una red nacional de organizaciones de comunidades afectadas por el conflicto armado que propugnan la no violencia y la justicia socioambiental.

Doris desafiaba la constante violencia paramilitar y las presiones de los megaproyectos para desplazar a su comunidad, así como la complicidad del Estado. Enfrentando uno de los contextos más difíciles de su país, tuvo un rol de liderazgo en una iniciativa de resistencia no violenta sin precedentes llamado «Espacio Humanitario Puente Nayero», una zona urbana para la cohesión comunitaria, la seguridad, la creatividad y la acción colectiva.

Esta singular lucha no violenta de las familias que pertenecían al «Espacio Humanitario Puente Nayero» atrajo la atención y el apoyo de organismos locales e internacionales. Hacia septiembre de 2014, la Comisión Interamericana de Derechos Humanos había establecido medidas cautelares de protección para la comunidad, y había ordenado al Estado colombiano hacer lo necesario para preservar sus vidas y su integridad personal. Sin embargo, las amenazas y la violencia de los paramilitares continuaron. Doris centró sus energías en evitar el reclutamiento forzoso de niñxs y jóvenes por parte de los neo-paramilitares, y siguió haciéndolo a pesar del asesinato de su hijo Cristian Dainer Aragón Valenzuela en julio de 2015. Doris también se convirtió en blanco de ataques, y recibía amenazas por su activismo y el trabajo que realizaba continuamente.

Las persistentes agresiones y amenazas contra su vida forzaron a Doris a abandonar Colombia. Residió en España desde febrero de 2017 hasta febrero de 2018, e integró el Programa de Protección Temporal de Defensores y Defensoras de los Derechos Humanos de Amnistía Internacional para activistas cuyas vidas están en riesgo.

En abril de 2018, Doris fue asesinada por su ex-marido en Murcia, España. Tenía solamente 39 años.


Tributos:

«Doris, pasar un año entero contigo nos ha enseñado cómo una persona puede tener la capacidad de transformar y generar esperanza ante hechos profundamente negativos y devastadores sucedidos durante tu vida...Seguimos con nuestro compromiso en la defensa de todos los derechos humanos. Siempre nos guiará tu valentía y tu luz.» Montserrat Román, Amnistía Internacional Grupo La Palma

Fragmento de «Palabras para Doris Valenzuela Angulo» por Elsa López

«Tú lo sabías. Siempre lo supiste. Y a pesar de todo te levantaste firme contra tantas injusticias, tantas miserias, tanta persecución.Te alzaste, altiva y feroz, contra aquellos que querían hacerte de nuevo abandonar tus esperanzas, humillarte y rendirte. Puesta en pie clamaste por tu libertad y la nuestra que era la tuya. Nada ni nadie paralizó tus esfuerzos por cambiar el mundo y hacerlo más generoso y habitable. Tú, viva entre nosotras, más viva hoy que nunca entre nosotras a pesar de la muerte. Viva siempre por tus gestos, tu valor, tu grandeza al clamar por una tierra prometida que llegaste a invocar con cada uno de tus gritos por todos los desiertos que habitaste. Tú. Siempre viva. Doris Valenzuela Angulo. 
Son sólo palabras. Lo sé. Yo también lo sé. Pero las palabras nos unen, nos protegen, nos dan fuerza y aliento para seguir caminando hacia la luz que tanto defendías.»